Il était une fois à Sidi-Bel-Abbès, une multitude de salles de cinémas. Les amateurs des films indous émargeaient à l’Alhambra. Ceux férus de Western Spaghetti se rencontraient au Vox, alors que les fans d’Ulysse et des Péplums convergeaient vers le mythique Empire. J’espère ne pas faire la cible des objecteurs de conscience, si je rappelle que l’illustre Versailles était consacré aux classiques et aux amoureux qui se réservaient le « balcon », constitués généralement par les jeunes Lycéens et Lycéennes de Abdelkader AZZA et El Haoues. C’est là où j’ai découvert pour la première fois Luccino Visconti et le néo réalisme du cinéma Italien.
Une fois en salle, vous êtes convoyés par la gentille et charmante ouvreuse et accueilli par les traditionnelles actualités. A l’entracte, vous pouvez vous offrir des cacahuètes brûlantes.
Lors de la projection, vous entendrez une mouche voler. Les sifflements ne s’expriment que quand il y a coupure de la bande !
Il y avait trois projections par jour : 1ère matinée, 2ème matinée et soirée.
Il était une fois le Théâtre de Sidi-Bel-Abbès. Quand il n’organisait pas une soirée avec les « Aigles noirs» il offrait sa tribune à la troupe de Kateb Yacine que Boumédiène a exilé à Ténira. Il ne pouvait le supporter à Alger avec sa troupe. C’était chaque semaine par alternance entre Alloula et Kateb. On eu droit à El Khobza, Hammam Rabbi, La guerre de deux mille ans…… Et la journée, c’était Rachida Reguieg qui s’accaparait les planches avec ses ravissantes danseuses et ses chorégraphes.
C’est au cours de ces magnifiques pièces de théâtre que le public Bel-Abbésien découvrit le non moins magnifique Sirat Boumédiène. Impérial dans El Khobza. Sublime dans Hammam Rabbi et plus tard monumental dans «Lajouad»
Il était une fois la librairie Meneau où l’on trouvait tous les livres que l’on cherchait à moins de cent dinars. Il était agréable pour les jeunes s’échanger les numéros de «Blek Le roc» et de «Zembla» et les enfants ceux de «Pif » Aujourd’hui, en dehors des livres religieux émanant de maisons d’éditions douteuses, rien d’intéressant, alors que le Prophète (QSSSL) recommande la quête de la science jusqu’en Chine.
Il était une fois où il y avait une foultitude de bars à Sidi-Bel-abbès, où il n’y avait pas de Walis qui s’empressaient de les fermer et le soir venu d’organiser des orgies privées. Il y avait une foultitude de bars, mais on ne voyait personne ivre en ville, ni aucune agression. Aucune fille n’était kidnappée pour être violée, car le refoulement sexuel n’existait pas, l’inquisition n’y étant point. Les gens faisaient leur prière à la mosquée et se respectaient mutuellement. Il y avait la famille et l’école qui offraient une éducation aux enfants. Aujourd’hui tous les bars sont fermés, mais « tous» les jeunes s’enivrent sur la route et provoquent des hécatombes. Les bars sont fermés, mais les adolescents sniffent les solutions dans des sachets de lait, sur la rocade ouest de la ville. La famille a abandonné son devoir d’éduquer et l’école est depuis longtemps sinistrée. Les bars sont fermés, mais remplacés par des bars en plein air, plus vastes, plus spacieux, tel le boulevard « d’enna3na3 » (boulevard de la menthe)
Il était une fois à Sidi-Bel-Abbès où l’on pouvait aller au stade avec ses enfants se délecter des prouesses de Amar, Salhi…. Mais aussi Lalmas, Selmi lors des fameux matches USMBA/CRB où les supporters n’ont aucune gêne à applaudir un geste technique « d’El Kebch, » (Lalmas auquel je souhaite un prompt rétablissement) comme ils le font, quand c’est Amar qui en est l’auteur.
Les supporters des deux équipes quittent le stade ensemble dans une ambiance bon enfant. Des connaissances se sont liées, souvent des amitiés profondes se sont tissées.
Aujourd’hui, plus de théâtre, plus de cinéma. Rien que de l’inquisition. Aller au stade, vous risquez votre vie. Pour combler le vide, on invente des «festivals » à l’eau de rose : Festival du film arabe, festival de Timgad, Festival du Raï, Danses populaires…. Pendant une semaine, on dépense un budget équivalent à assurer une année de théâtre et de cinéma, pour sucrer des starlettes orientales et au passage quelques opportunistes locaux, sous l’écran d’une association fantoche.
« La culture étant comme de la confiture, moins l’on a, plus on étale » ; Il est normal que dans un Pays, où l’on étale des festivals comme de la confiture, que des personnes comme SIRAT Boumédiène qui a mis sous l’éteignoir l’ensemble des comédiens égyptiens –y compris Abdallah Gheit et Adel Imam – lors d’un certain festival de Carthage, crèvent dans la mouise la plus totale. Qu’un Djillali Amarna souffre le martyre après avoir frôlé le plafond de la gloire, qu’un Hazim fasse l’aumône publiquement à Khalida Toumi.
Mais dans un Pays où la Culture est déclarée non grata, où le plus ignare s’accapare et monopolise le Minbar pour des prêches incendiaires aux antipodes de la Religion, où un jeunot faisant semblant de taper dans un ballon bénéficie d’un salaire de plus d’un million de dinars, où à l’Université, on vend les modules, où les écoliers agressent leurs maîtres, où l’on vend de la viande d’âne sans scrupules et s’offrir un pèlerinage pour dit-on «effacer» le pêché, il est normal que dans un Pays pareil, tout soit anormal et dirigé par le mariage insensé des objecteurs de conscience et des rentiers.
Salam
Il est vrai que nous nous retournons avec nostalgie sur notre jeunesse que l’on ne savait pas dorée.
Posseder une voiture relevait du fantasme absolu, mais les gargotes à prix modérés, les cafés accueillants et les salles noires nous faisaient voyager et rêver, alimentant des idées de départ vers l’Eldorado.
Peu instruits de la chose politique, nous avons même applaudi au massacre des indiens par des cowboys génocideurs.Avant de nous ressaisir et d’aller vers le cinéma militant.
Le film était une parenthèse enchantée et la programmation faisait des générations de cinéphiles et nous avons même la nostalgie du Twist qui nous obligeait à des déhanchements ridicules et à des contorsions disgracieuses et qui présentait le mérite de se danser seul au milieu du nombre.
J’oserai même vous parler des slows langoureux qui nous trouvaient trés assidus parce qu’ils ne demandaient aucun talent et favorisaient les rencontres. Percy Sledge et son tube planétaire ‘When a man loves a woman’ a cimenté bien des unions et faisait fondre les coeurs plus rapidement que beurre au soleil de midi en été.
Et nous rappelons du respect pour nos anciens et nos voisines dont on se faisait protecteurs discrets pour leur éviter tout rififi. Chaque quartier, chaque rue avait son bagarreur condammné à assumer l’honneur du quartier et qui était salué avec révérence.Ses exploites et coups de boule étaient commentés avec lyrisme et je tiens à saluer ceux qui ne sont plus de ce monde et sont partis dans l’autre hadjs assagis et tolérants des impatiences de la jeunesse.
J’ai l’image des paquets de dunhill et du briquet plaqué-or dupont qui nous donnaient l’illusion d’être insérés dans la petite ‘mondialisation’
L’exode rural, le déracinement arrachant des millions d’individus à leur société traditionnelle, les ethnies bricolées dans le sillage de la propagande nationaliste,et présentées comme les ‘libérateurs’ du pays se sont incrustés dans notre environnement et ont singé les colons dont ils occupaient à présent les demeures. La propagande poussait à recréer l’illusion d’un âge d’or qui n’avait jamais existé et ne nous a pas fait soupçonner que c’était nous les exclus. Etrangers chez nous!
Nés dans le contentement, nos parents ne voulaient rien voler et ne sont rués à l’assaut d’aucun bar ou licence de taxi et nous ont inculqué une éthique qui nous a ligotés.
Chaque Algérien ayant subi le test de ce temps peut comparer et sa nostalgie est légitime.
Dans le E-Village de Sbai
pour parodier Brassens
Nous risquons la mauvaise réputation
mais on ne peut rester coi
salam Mer smiley …La lois de la Physique nous interdisent, dans l’état actuel de nos connaissances, le voyage dans le Temps.
Seuls nos souvenirs , nos rêveries nous autorisent un voyage dans le passé souvent enjolivé dans les plis de notre mémoire.
L’Espérance demeure.
Ah on aimerait bien pouvoir remonter le temps parfois…
UN JOUR DE NOSTALGIE
Si je pouvais prétendre remonter le temps
Et revenir au seuil de mes jeunes printemps
Effacer les rides, retrouver la jeunesse
Revivre pour aimer, car l’amour n’a de cesse.
Oui mais on ne peut pas retourner en arrière
Et l’on ne saura jamais arrêter le temps
Nous devons accepter cette vie passagère
Tout le poids de ces ans et le corps vieillissant
Que reste-t-il de nos belles années passées ?
Qu’adviendra-t-il de notre sage destinée ?
Du futur de notre vie et de la vieillesse
Tomberons-nous dans l’oubli et sans la tendresse ?
Écrit par Josiane70 dans Littérature/Poésie
Bonne journée
Bonjour Djilali.
Si tu permets, j’ai envie d’ajouter ce petit texte à ta chronique:
Dans nos âmes, loge la nostalgie, ce sentiment indescriptible et indélébile. Effaçons la honte du présent pour vivre éternellement dans le meilleur, dans la richesse de notre passé. Je suis natif de la cité du jujubier et de la betterave sucrière. J’ai ouvert les yeux dans un paysage divin où les couleurs et la lumière étaient difficiles à peindre sur une toile. La beauté du panorama était si forte que les locataires du village l’ont caché jalousement dans leur cœur pour continuer à vivre dans le passé sans se soucier du présent. J’ai grandi dans une ambiance, jadis où le livre garnissait les étalages des petites bibliothèques des écoles, ainsi que celles de la librairie de monsieur vignon » de la grande rue. La salle de cinéma le « splendid » d’antan et « El widad » d’après, a vécu l’histoire du septième art, du muet au cinéma scoop et couleurs. Enfin, le conservatoire de musique confirme l’espace culturel qui dominait dans ma belle localité. Les Donatistes symbolisés par Robba la berbère autochtone, la tribu berbère des Mediouna, les Ouled Slimane des Beni Hillal et les chorfas des Idrissides accentuent l’existence d’une richesse culturelle plurielle qui consolide à ce jour les repères de ma cité. L’église et la mosquée reflétaient fidèlement l’entente et le respect tissés au sein des deux communautés. La petite congrégation juive était tellement bien protégée qu’elle se confondait parmi les deux autres entités religieuses. C’était Mercier Lacombe d’antan, la cité que j’aimais, le village de la paix, du savoir et de la culture universelle. Je suis le descendant de l’antique Robba. Je suis l’enfant de l’arbre de fer, la sentinelle de la paix.
Eh, oui! de « Petit Paris » à Bel Abbeskistan!
Salam Mer djilali c’est ça……… vous avez soulevé beaucoup de problemes… la culture générale est-elle devenue inutile dans notre pays??!!
Il va de soi que la culture générale est utile et importante dans la mesure où elle permet à un individu de connaître le passé, de comprendre le présent, et de réfléchir à l’avenir
Non, mais ce que nous entendons aujourd’hui par culture générale à telle était utile un jour ? là bas chez nous Et le fait que nous n’avons pas tous accès à cette culture n’est il pas le vrai problème? toujours là bas.. chez nous…!!
La culture générale est, et a toujours été le pilier de la vie de chacun, Elle n’est pas un « truc de riche », pour ceux qui du temps à dépenser. C’est la base de nos pensées, elle forge l’esprit à former des raisonnements et opinions solides, durant toute notre vie.bla bla bla…..les gens d’ici pense comme ça….c’est la realité.
Elle est la somme des connaissances de chacun dans tous les domaines.
Tout ces problemes que vous avez cité dans cette chronique Enfin, il y a bel et bien crise mais je n’arrive pas encore a comprendre !!…la sollution est Où???
Manque de moyens, un réseau de diffusion quasi inexistant, des artistes exilés… Le cinéma algérien peine à se relever malgré les attentes du public.Même, les familles ont déserté le cinéma se rabattant sur la parabole, la vidéo et les DVD. il n’ya pas que les salle du cénéma même bibliothèques publiques……peut être une toute petite sollution :La lecture est sans doute un divertissement, tout comme les spectacles, les jeux, le sport. Elle nous procure un plaisir en nous détournant du réel que l’on vit, favorisant ainsi l’oubli des soucis et du stress du quotidien.
vraiment la lecture est une très bonne habitude, un très important trésor que nous laissons à nos enfants si nous réussissons à les convaincre de la grande importance de la lecture .la lecture est l’une des choses très importantes dans notre vie et personnellement j’aime beaucoup la lecture plutôt j’ai une foubie de lire toutes sortes des documents et merci