«La nappe phréatique se trouve généralement à 100 mètres. Le Gaz de roche à plus de 3000 mètres. Il est donc très peu probable que la nappe risque d’être polluée. Le puits est cimenté de manière rigoureuse, comme on le fait depuis tout le temps pour les énergies conventionnelles où nous n’avons jamais eu à déplorer une quelconque pollution de la nappe phréatique. Quant aux agglomérations, les forages ont lieu au minimum à une distance d’une vingtaine de kilomètres des lieux d’habitations. Or, la roche fissurée ne peut libérer le gaz qu’à une distance d’à peine cent mètres. Le risque est donc quasi-nul… »
Depuis plus d’une année déjà que l’on ressasse cette polémique générée par l’exploitation de cette nouvelle énergie de substitut, ce n’est que ces derniers jours – soit après les manifestations des populations autochtones de In Salah – que les différentes chaines de radio et la TV nationale consacrent la majorité de leur programme à vouloir démontrer l’absence de risque. C’est d’ailleurs, le conseiller du Ministre de l’énergie qui s’exprimait ainsi à la Chaine III, où il était l’invité de la Rédaction, après que le directeur général de SONATRACH, eusse tenté la même chose au niveau du journal de 20 heures, de l’unique.
Mais alors qu’est-ce qui fait courir tous ces gens ? N’est-il pas curieux de constater que la mobilisation s’est concentrée exclusivement dans le milieu estudiantin, y compris à l’étranger. Dans un semblant de reportage, on a vu même un quotidien relever la solidarité des étudiants Algériens de Londres avec leurs collègues d’In Salah. Mais sur la photo de couverture, on ne voyait qu’un jeune couple déployant l’emblème national et une pancarte qui disait que l’Algérie n’était pas à vendre. Dans le corps du texte, il était beaucoup plus question d’un réquisitoire contre « le pouvoir répressif et policier » que le problème de gaz de schiste.
Cette manière de traiter ce problème avec une légèreté et une facilité déconcertantes, de manière très dirigée, laisse croire à une manipulation ma foi, assez grossière.
D’ailleurs, à l’échelle internationale, nous remarquerons, la même démarche : Si aux USA qui détiennent l’une des plus importantes réserves mondiales et restent le fief de la démocratie, l’exploitation s’est faite sans aucun problème significatif avec les populations, ainsi qu’en Chine, il est bizarre de remarquer qu’en France où les réserves estimées sont négligeables, l’interdiction d’exploitation a déjà été prononcée. Et si l’on faisait le lien avec ce qui se passe en Algérie?
Dans cette histoire de gaz de roche –comme se plait à l’appeler le conseiller – il y a trois niveaux de problème à relever :
Les deux premiers concernent l’État lui-même qui se trouve être responsable de l’absence de stratégie économique qu’il aurait du développer depuis longtemps pour mettre fin à la dépendance des hydrocarbures. Mais sa volonté délibérée de vivre sur la rente pétrolière quitte à développer tous les fléaux liés aux sociétés rentières (corruption, népotisme…) a fait qu’il se trouve dépourvu devant juste une chute des prix du pétrole. Pourtant, le Pays a déjà eu à vivre des situations pareilles par le passé, dont la plus dure aura été celle des années 80. Au lieu que cela serve de leçon, le Pouvoir à travers les Gouvernements successifs, continue à imiter la cigale et dormir sur ses lauriers. Il aura suffi que le pétrole chute – et continue à le faire – pour que le Pouvoir panique. Sachant qu’il ne dispose que de deux années et demie d’autonomie de dépense pour maintenir le « tube digestif » algérien, il est paralysé devant le dilemme.
«Il faut assurer l’avenir de nos enfants et petits-enfants» qu’ils disent. Comment ? Puisque l’on va épuiser les réserves d’énergies conventionnelles, alors préparons-leur une autre énergie de substitut, le gaz de schiste, puisque nous sommes incapables de développer une économie indépendante de la rente pétrolière dans un Pays qui se trouve être le plus grand et l’un des plus riches d’Afrique.
Ce même État croit toujours qu’il domine une population administrée. Il décide, il applique et tout le monde se soumet et accepte. Coupés de leurs administrés, bloquant les initiatives et les actions associatives qui ne se soumettent pas, les Gouvernants ne savent pas que la société civile existe et est là. Que la population suit les évènements et se revendique de la participation et de la défense de ses droits élémentaires. Par conséquent, l’absence de communication aura été fatale. Si les décideurs sont convaincus de leur affirmation, il aurait fallu impliquer les partis, les associations, organiser des séminaires sur les lieux voisins des explorations prévues, inviter des spécialistes. En un mot, il aurait fallu informer. Mais, Hamid Grine est beaucoup plus occupé à collectionner les photos que du gaz de schiste. Cet état de fait, outre qu’il ne permet pas d’établir les vérités et de susciter l’adhésion des autochtones, les place plutôt dans une situation de manipulation facile, ce qui peut être le cas actuellement.
Car, entamer la communication à outrance seulement maintenant, soit bien après le déclenchement du rejet et uniquement à travers les canaux appartenant à l’État, risque de provoquer un effet contraire, que l’adhésion.
Le troisième niveau de problème se trouve au niveau de la presse dite «indépendante» qui s’est automatiquement placée comme adversaire acharnée de l’opération. Elle n’est plus cet organe d’informations fournissant les éléments pour et contre et laisser le lecteur libre de tirer ses conclusions, mais plutôt un « militant » de lutte contre le gaz de schiste.
Or, en réalité, personne n’a le droit d’être contre l’exploitation d’une richesse naturelle qu’elle que soit, y compris le gaz de schiste. Par contre, les réactions et les exigences doivent concerner le respect des mesures de sécurité et les moyens à mettre en œuvre pour garantir contre la pollution, car toute exploitation de richesse naturelle comme toute industrie présentent des risques soit écologiques, soit sur la santé de l’homme. C’est pour cela que quand je constate le rejet sans condition, l’attitude de la presse, de certains partis politique et la position de la France, je suis en droit de sentir le gout de la manipulation qui – faut-il le préciser – ne peut être efficace que lorsque les Gouvernants lui balisent le terrain, et c’est justement le cas.
djillali@bel-abbes.info
P.S. Dans notre Algérie de 2015, Il se trouve toujours des villages sans école et sans transport. C’est ce que m’apprit un gamin que je pris en stop ce matin, à Legfaf (à quelques kilomètres de Maghnia) et qui voulait rejoindre sa classe au chef-lieu de Daïra.
Manipulation ,manœuvre ,influence ….. Des termes que tout un chacun pourrait utiliser pour « démontrer » que l’autre a tort .
N’est-il pas plus sage de voir les avis des spécialistes sur cette question de gaz de schiste ? , ce grand pays n’a t-il pas d’autres richesses a exploiter qui sont plus propres et que nous connaissons tous ?!
Selon les experts internationaux et nos experts aussi (lire l’avis de Hocine Bensaad ,expert/consultant en gestion et prévention des risques de catastrophes ) , ce dernier répondant à la question de l’influence que pourraient avoir les projets d’extraction de gaz de schiste en Algérie sur l’environnement et particulièrement sur cette nappe albienne , l’expert dit que la technologie de fracturation hydraulique est incontournable pour la production du gaz de schiste. Elle requiert des quantités considérables d’eau pour chaque puits foré, entre 10 000 et 20 000 m3 d’eau par puits et 0,5% de produits chimiques par quantité d’eau injectée, c’est-à-dire 50 à 100 m3 de produits chimiques injectés dans le sous-sol. C’est inévitablement le sol et le sous-sol qui vont irrémédiablement être contaminés par ces produits chimiques et tous ces rejets de boue et de métaux lourds, dont certains radioactifs, vont polluer l’atmosphère par le rejet de gaz à effet de serre concourant ainsi au réchauffement climatique………..
IL EST A SOULIGNER qu’il y a une très forte opposition à l’exploitation du gaz de schiste en Europe, au Canada, aux Etats- Unis, en Afrique du Sud pour ne citer que ces pays. L’exemple de la décision récente du gouverneur de l’Etat de New York tout comme celle du Premier ministre du Québec interdisant toute exploitation du gaz de schiste sur leur territoire. Ce que l’Etat français avait déjà adopté par une loi en 2013.
Cette attitude est basée sur de multiples travaux de recherche et de publications ayant démontré et prouvé la nocivité d’une telle exploitation qui ressemble d’ailleurs à une grosse bulle financière. Elle a un impact direct sur la santé : affection du système endocrinien, du système de reproduction, du système respiratoire ; impact sur l’environnement par les eaux et boues de forages, l’émanation des fuites de méthane, d’hydrogène sulfureux, de gaz carbonique ; la contamination des puits d’eau est parfaitement bien démontrée par le film documentaire «gas land» ; la dévalorisation des terres agricoles et des biens immobiliers ; la fréquence des tremblements de terre due à la fracturation hydraulique, le rejet d’eaux contaminées, même retraitées, dans les rivières ; l’usage intensif de l’eau dans les régions à fort stress hydrique telles que la Californie, le Texas, la Pennsylvanie, le Colorado…………
IL FAUT QUE LES CHERCHEURS ALGÉRIENS SE MANIFESTENT ET DISENT LEUR OPINION MÊME SI ELLE VA A L’ENCONTRE DE CEUX QUI DISENT QUE LE GAZ DE SCHISTE N’AURA AUCUN DANGER SUR LA SANTÉ DE NOS COMPATRIOTES ET NOTRE ENVIRONNEMENT .
Pourquoi ne pas oublier le sous sol algérien pour un laps de temps et regarder tout simplement au dessus , nous avons du soleil tous les jours de l’année et nos nappes phréatiques sont encore propres , alors investissez dans l’agriculture ,la pêche ,l’énergie solaire , l’énergie éolienne , le tourisme ,la petite et moyenne industrie , pharmaceutique …………..Sinon à quoi sert le pétrole ou ce maudit gaz pour aller après importer des médicaments et du blé …………….
Voila,c’est l’opinion d’un citoyen algérien et je suis sûr que beaucoup de citoyens lamda comme moi la partagent .
Mr Amirouche votre commentaire est intéressant mais vous savez qu’en algerie le peuple et les spécialistes n’ont pas à dire ou donner leurs avis sur quoi que ce soit il n’y a que les propriétaires autoproclamés de ce bled qui décident sur la vie et sur la mort il faut participer plus sur ce site monsieur c’est belabbes sans les opportunistes khobzistes . j’ai lu plusieurs articles de votre plume , vous etes magnifique .sur l’autre site bien sûr . amicalement
Amirouche ARTE a montré un film documentaire sur le gaz de schiste au USA quelle horreur tout a la même couleur ocre alors qu’avant tout était vert et beau ils ont en marre et ne peuvent rien contre le pouvoir du dollar au USA en algerie ça va être la mort de tout le sud et de ses habitants .le gaz de schiste est une vraie malédiction
«Nous sommes habitués à Rabi Yakhlef !»
LA CITOYENNETÉ ET LA SAGESSE DES GENS DU SUD…
Grâce au gaz et au pétrole, l’Algérie est un pays riche. Mais malheureusement, on n’a pas songé à faire profiter les gens du Sud des richesses tirées du dessous de leurs pieds. L’Etat n’a développé ni leur agriculture, restée traditionnelle, ni leur industrie restée artisanale.
Aujourd’hui, on projette d’exploiter le gaz schiste. A cause des dangers que cela présente pour la santé de l’homme, pour l’environnement, pour la nappe phréatique… etc., les Algériens du Sud s’y opposent.
Avec calme, avec sagesse, ils ont exprimé très clairement leur position.
Ce qu’ils disent, en bref :
– Si vous voulez améliorer la situation économique du pays, essayez de promouvoir l’agriculture et l’industrie. Investissez dans les énergies renouvelables (solaire et éolienne). Nous avons été toujours marginalisés, nous n’avons jamais bénéficié de la rente pétrolière et nous n’avons rien dit: nous sommes habitués à «Rabi Yakhlef !» Mais aujourd’hui, les spécialistes qualifient l’exploitation du gaz schiste de dangereuse pour nos enfants et pour notre cher Sahara. Alors, cette vie pauvre que nous menons, nous n’acceptons pas qu’elle soit mise en danger.
Mes commentaires, vous l’avez bien compris, concernent l’article relatif à la sculpture: « la chute d’Icare »
La sculpture a disparu depuis 2006: Mais ou est donc passé « la chute d’Icare » ?
Et que font les pouvoir publics pour la retrouver????????????????????
Merci de partager largement l’info pour secouer ceux qui ont le devoir de gérer (protéger) notre patrimoine. Si ça se trouve la sculpture est dans une villa des environs (?!!!)
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Sidi Bel Abbes spolié de son oeuvre d’art, de sa mémoire, d’une partie de son identité, de son patrimoine… Algériens de toutes parts, de toutes sensibilités, indignons nous pour le pillage incessant de nos identités plurielles.
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