BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

LA RÉPUBLIQUE DES CHAOUCHI & KHASSANI

ByDjillali C.

Juin 30, 2016

Deux affaires retiennent l’attention dans l’actualité nationale récente: La suspension de l’entente de Sétif par la CAF pour 2 ans et l’arrêt du tournage de l’émission satirique «Nass Stah» de Abdelkader DJERIOU. Quelles conclusions et surtout quels enseignements peut-on tirer de ces deux évènements  à priori sans aucun rapport ?

D’abord, concernant l’affaire de l’ESS. C’est très simple et limpide: Lors d’un match des poules de la Ligue des Champions, il y a eu envahissement du terrain qui a contraint l’arbitre à arrêter la rencontre. La CAF, sans aucun communiqué  ni tergiversations, se contente d’appliquer sa réglementation, dans ce cas, disqualification de l’ESS, suspension de 2 ans et amende. La décision est publiée sur le site de l’organisation footballistique africaine et notifiée à la FAF et l’ESS. C’est simple, transparent  et  clair. Tant que l’ESS  – où n’importe quel club africain d’ailleurs – n’est pas en mesure de gérer ses supporters, ce sera lui qui payera les pots cassés. Ce fut le cas déjà  de l’ESSfax Tunisien et le Zamalek Egyptien.  Gageons, que le prochain match continental de l’Entente sera suivi par des supporters sages  «comme une image». Ce n’est que comme ça que l’on peut mettre fin à la violence dans les stades et non par des discours creux et des campagnes populistes  de durée limitée telles celles lancées par Hamid GRINE suite à l’assassinat d’Ebossé, qui vont apporter des solutions. Ce n’est pas non plus les huis-clos des matches qui vont réduire la violence. Le football est populaire parce que la stupidité est populaire. Le jour où la Ligue Professionnelle et la FAF sanctionneront les équipes dont les supporters sont responsables de dépassements, à ce moment-là, on pourra parler d’un début de lutte contre la violence. Le jour où, sans parti pris aucun, la Ligue retranchera 3 points avec un match perdu, ce jour-là, on peut dire que l’on veut sérieusement lutter contre la violence. Lorsque la Ligue, décidera de reléguer en division inférieure tout club dont les supporters auront envahi le stade et agressé les joueurs et/ou les supporters de l’équipe adverse, ce jour-là, on pourra prendre au sérieux la politique de lutte contre la violence.

Les hémorragies cérébrales sont moins fréquentes chez les joueurs de football. Les cerveaux aussi ! C’est pourquoi, on constate un cas multirécidiviste comme CHAOUCHI, que tout le monde a vu agresser le gardien de Sétif, sauf Menad, Ghrib et encore moins les Responsables  de SONATRACH, écoper d’une suspension de 10 matches alors qu’il fallait le radier à vie plusieurs fois, on comprend la morale et l’éthique régnant dans notre espace football.  Et lorsque comme si de rien n’était, on lui renouvelle son contrat, faisant de lui un «ancien moudjahid» du football en référence à Oum Dorman,  qui bénéfice d’une rente de nabab sans travailler!

Quand on constate un cas comme Ferhat, ce jeunot qui a fait la loi au sein de l’équipe Olympique avant que Raouraoua ne sort de ses gonds et décide unilatéralement de le radier à vie des équipes nationales, il y a de quoi être pessimiste. Mais détrompez-vous, il ne s’agit là que d’une petite stratégie mise en place, beaucoup plus pour le protéger. Ferhat qui a pu difficilement obtenir un contrat professionnel en Ligue 2 Française, ne pouvait sans conséquence participer aux Jeux Olympiques. Par conséquent l’idée de le sanctionner pour l’absoudre quelque temps après une fois que l’orage soit passé, a fleuri magiquement. On l’a bien fait avec Ghrib… n’est-ce-pas ? Une fois n’est pas coutume.Wait and see!

La corruption dans le football, les matches arrangés, c’est la même chose. Lorsque la Ligue décidera de s’auto-saisir et diriger une enquête pour sanctionner sans aucune restriction, ce jour-là, on pourra parler de lutte contre la corruption.  Le jour où une grande équipe sera reléguée sans aucune forme de procès, à la division inférieure, à l’image de la Juventus en Série A, ce jour-là, l’an pourra se réjouir de la moralisation de notre football.

Quant à HAMMAR, le Président de l’ESS, au lieu de crier à l’injustice et faire des recours utopiques qui ne lui font que perdre du temps et de l’argent en ne gagnant que des désillusions, il a mieux à faire. Mettre en place avec les Pouvoirs Publics et la Société Civile, un club de Socios (supporters)  bien encadrés et éducateurs plutôt que destructeurs. Il sera peut-être comme l’a toujours été l’Entente, le précurseur d’un nouveau prototype de supporter en Algérie. L’ennui, c’est que nous négligeons le football au profit de l’éducation.

Ceci étant pour le sport.

Allons sur le plan glissant du culturel baignant dans le politique.  S’il est une émission qui fait surement exploser l’audimat, c’est bien «Nass Stah» Mais cette émission a eu la coïncidence  – bonne ou mauvaise, je ne saurais le dire –  de passer sur la Chaîne El Khabar qui justement se trouve au creux d’une affaire commerciale assez compliquée ; la vente bloquée au profit de NessProd, filiale de CEVITAL.

Rappelons les faits : Le Procureur du Tribunal de Sidi M’Hammed décide d’arrêter le tournage de l’émission qui a lieu dans des studios sous scellé. Il y a eu  effraction. Donc, puisque les locaux concernés objet de litige étaient mis sous scellé par la justice et donc inexploitables,  il ne s’agit nullement de censure puisque l’émission a continué de passer sur la chaîne et qu’aucun comédien ni membre de l’équipe n’a été  inquiété  et c’est eux qui l’affirment sur les réseaux sociaux.

Merci Gustave Flaubert de nous rappeler que  «La presse est une école d’abrutissement parce qu’elle dispense de penser.»  Car, c’est la manière dont El Khabar et certaine presse traitent l’affaire qui interpelle. Quand on lit «le Directeur de la Chaîne El Khabar a été placé en mandat de dépôt.» il y a de quoi, crier à l’injustice, à l’atteinte à la liberté de la presse et au harcèlement et je serais le premier à le dire !  Mais oublier délibérément  de préciser que le Directeur de la Chaîne El Khabar est également Directeur de la Société NESSPROD, la Société de production qui a violé les scellés, et c’est à ce titre qu’il a été arrêté et non en sa première qualité, c’est faire volontairement preuve de mauvaise foi et de désinformation pour «attendrir» le lectorat.  C’est tout simplement de la manipulation de l’opinion publique. Le Président du Conseil d’administration de  KBC n’a été cité que comme témoin, alors que le réalisateur de l’émission, principal responsable, A. DJERIOU n’a à aucun moment été inquiété.

Finalement, la manière dont les professionnels de la Presse utilisent les moyens dont ils disposent fait craindre le pire en termes de manipulation, tant l’éthique à ce niveau est aussi alarmante qu’au niveau des cercles du Pouvoir…..si  «Elle est le quatrième État du royaume» il n’en demeure pas moins que  «Dans la presse, seules les publicités disent la vérité»

Alors, quand Saouli le comédien Staïfi de cette émission passe un message au niveau de Facebook pour dire que tout ce qui se raconte à propos d’une prétendue arrestation de la troupe n’est que pure affabulation, mais qu’il ne comprend rien à l’affaire,  je le crois. Il est emporté comme nous tous par le tourbillon de la manipulation au profit de l’argent sale à recycler et d’un Pouvoir à conserver.

djillali@bel-abbes.info