Alors que Houda Iman ne trouve que la coupure d’internet pour régler le problème qui hante les nuits de sa consœur Noria ; en Norvège, on autorise tablettes et Smartphones, le jour du BAC, parce qu’ils ne servent à rien tant les sujets du BAC exigent des réponses personnelles.
Si ailleurs, c’est la formation continue, l’éducation permanente; chez nous, nous sommes encore à vouloir éduquer nos enfants par la coercition. On leur apprend à tricher en combattant la triche avec des moyens de répression. On met nos adolescents aux défis, alors qu’à cet âge, ô combien on adore les défis !
C’est justement en surfant sur la toile que j’ai, par inadvertance, eu connaissance des sujets du BAC en France pour la matière Philo pour les différentes filières. Et je fus abasourdi :
1ère filière:
- 1er sujet: Le désir est-il la marque de notre imperfection?
Si c’est un sujet de dissertation, c’est aussi une thérapie pour l’adolescent. C’est à travers le traitement de ce sujet que l’on saura si le désir sexuel par exemple est refoulé ou largement vécu sans complexe. Il ne s’agit pas alors d’un désir d’éviter le supplice de la tombe ni d’aller au Paradis. Cela demeurerait de la conviction intime qui concerne l’au-delà et n’a rien à voir avec le désir au sens philosophique et littéraire
- Second sujet: Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?
Voilà un sujet d’éducation. Apprendre à l’adolescent, la notion de «justice» Doit-on attendre de subir une «injustice» pour sentir qu’il faut être juste ? Ou alors faut-il l’être par vocation ? Comment voulez-vous que le cadre au futur que représente ce Bachelier, puisse être corrompu et alors injuste? Aucune chance !
2ème filière:
- 1er sujet: Toute vérité est-elle définitive ?
Ah ! La notion de vérité, à laquelle on échappe collectivement. C’est l’absence de cette vérité qui fait que l’on soit un Peuple sale, un Peuple agressif, un Peuple qui remplit les Mosquées et les bars, les stades et les voyages à la Omra, les Tarawihs, le gaspillage et le trafic de cocaïne. Un Peuple Musulman, Islamiste, mais sans Islam. Apprendre et respecter la vérité sans qu’elle soit définitive, – celle définitive appartient à Dieu et non à ceux qui veulent être ses représentants sur Terre – La Science évolue continuellement, la vérité d’aujourd’hui peut ne plus l’être demain. D’où, la nécessaire remise en cause qui fait le développement.
- 2ème sujet: La culture nous rend-elle plus humains ?
«Moins l’on a plus on étale» La Culture de l’Homme et celle de la Terre est la même. Elle donne la sève et la richesse. Elle entretient. Autant, une terre cultivée donne les meilleures céréales, les meilleurs agrumes, les meilleurs fruits et les meilleurs légumes, autant l’Homme cultivé donne plus de richesses à son Pays. Sans culture, un Peuple est voué au charlatanisme et à l’obscurantisme. À la destruction. Sans culture, le Peuple est moins Humain
3ème filière:
- 1er sujet: Peut-on être insensible à l’art ?
Ah ! l’Art. Nous, on nous a appris à le détruire. Il est «Kofr!» C’est le cas de la fontaine «El fouara» de Sétif. C’est le cas des fresques qui ornaient les frontons du théâtre et du palais de justice de Sidi-Bel-Abbès. Toutes détruites parce contraires à nos «constantes nationales» et «résidus du colonialisme» Il n’est pas permis d’aimer le beau. Dans les Pays de l’art et de la culture, on continue à construire des Musées et des théâtres. Chez nous, la génération actuelle ne connaît pas ce qu’est une salle de cinéma, sauf celles et ceux qui ont eu la chance de voyager et d’aller au cinéma. Le théâtre végète et tente de survivre. Les salles de cinéma et les librairies ont toutes disparues. Remplacées par des fast-foods.
Comment alors ne pas être insensible à l’Art ?
- 2ème sujet: Peut-on renoncer à la vérité ?
Mon Pauvre Peuple, cela fait longtemps qu’il a renoncé à cette vérité. Le jour où il a choisi l’école du Wahabbisme. Le jour où il a opté pour une arabisation anarchique et sans préparation. Le jour où il a légalisé la triche. Le jour où il a commencé à former des assassins et des criminels.
Je me souviens de cet épisode de ma vie: C’était en 1975 ou 76. La fin du premier semestre. On était à l’Université et on avait un ami qui était en Médecine. Il avait échoué à un module avec une note de 9,98/20. L’évaluation était bien entendu modulaire et il n’y avait pas de compensation. Il n’y avait pas non plus de rattrapage. Et comme c’était un module prérequis, il devait refaire toute l’année pour un seul module. On lui a suggéré alors d’aller voir le Professeur – un Français – probablement qu’il va accepter de le racheter. Pour 0,02 c’est rien. Il n’a rien voulu savoir de peur du Professeur. On a insisté, il nous a alors demandé de l’accompagner. On est alors parti voir le Prof. Il nous accueille, écoute la doléance de notre ami avec un sourire, met sa main dans sa poche et tire une pièce de 0,50 DA qu’il remet au copain : «Tiens ! lui dit-il, va chez l’épicier du coin pour t’acheter une note. Je ne suis pas un épicier chez qui il faut marchander une note. J’ai la lourde responsabilité de contribuer à faire de toi un Médecin, pas un Boucher » Et il dut refaire l’année. Il est actuellement Éminent Spécialiste ORL.