Voir des écoliers et des collégiens initier une grève «spontanée» me rappelle un évènement-phare et dramatique de mon Pays l’Algérie. Octobre 88. Cela a commencé par les écoliers et les collégiens pour ensuite entraîner les lycéens avant de déborder totalement, par une pierre jetée par un manipulateur vrai adulte et d’une balle tirée par un autre manipulateur tout aussi adulte.
Il me semble que les instigateurs veulent rejouer la partition. La presse fait état cette semaine de «grève spontanée» des écoliers et collégiens de Tizi-Ouzou pour contester la rumeur qui a fait état du changement du calendrier des vacances scolaires d’hiver réduites à une semaine au lieu de quinze jours, malgré le démenti officiel. Cette grève fut immédiatement suivie par une autre au niveau des écoles de ….. Ghardaïa pour protester contre l’affectation de nouveaux enseignants sans aucune expérience et qui « ne peuvent rien apporter aux élèves » selon leurs parents qui ont semble-t-il initiée cette protesta de mineurs.
Voilà que l’action fait tache d’huile comme prévu par le scénario. Dans un village de la Wilaya d’El Bayadh, c’est encore les parents qui ont empêché leurs enfants de rejoindre leurs classes, exigeant la construction d’une école plus proche de leur résidence.
Encore faut-il que ne vienne un Ministre pour déclarer qu’il s’agit juste d’un «chahut de gamins» Il l’aurait été s’il n’a pas été fortuitement choisi pour des Régions réputées contestataires. Des régions où l’on veut à tout prix réduire les habitants – d’authentiques Algériens – à des «Minorités»
Il l’aurait été si la contestation n’a pas été suivie tout aussi «spontanément » par la déclaration du chef du MAK qui demande à ses disciples de se tenir prêt pour défendre la Kabylie «durant la guerre civile» qui se prépare. Même s’il n’y a que lui qui voit cette guerre, il faut prendre très au sérieux cette sortie qui a été surement extrêmement réfléchie dans les laboratoires des officines sioniste, française et américaine notamment, avant que le feu vert ne soit doit à l’Innommable pour l’annoncer.
Il aurait été juste un chahut de gamins, s’il n’a pas été suivi tout aussi spontanément par les déclarations d’un Saïdani manipulable et corvéable à merci, qui, tout en touchant à la dignité et au fondement de la plus prestigieuse institution du Pays – l’Armée – remet au gout du jour, le «qui-tue-qui»
Sachant que l’école et les établissements de l’éducation de manière générale sont les véritables porteurs de la déstabilisation s’ils viennent à être manipulés, les enseignants ont prévu de réagir à une autre rumeur qui prétend que le calcul de la retraite va désormais se faire sur dix ans et que la prime de rendement n’est pas incluse dans le salaire de référence. Heureusement que le Gouvernement dispose en Benghabrit, d’une Ministre bienveillante à la Communication qui a immédiatement invitée tous les syndicats du secteur pour apporter un véritable démenti en présence du représentant du Ministère du travail.
Puis, c’est au tour des travailleurs du métro d’Alger de surprendre tout le monde par un arrêt collectif de travail concerté, sans préavis et surtout sans aucune revendication ! Le plus important était donc «d’énerver » les usagers et mettre de l’huile sur le feu.
Les écoliers présentent cette double-arme infaillible de dérapage : Ils sont facilement manipulables et portés à la destruction des biens et toute réaction des autorités (police) aura un impact mille fois plus préjudiciable que s’il s’agissait d’adultes. La répression d’un collégien est difficilement acceptée par l’opinion publique. C’est pour cela que l’on a choisi ce scénario, en octobre 88 qui a donné «d’excellents résultats» et dont la partition actualisée à l’intention d’être rejouée, crise du pétrole et loi de finances 2017, aidant.
Sauf que cette fois, même si l’idée demeure étrangère, la main est bien Algérienne ! Vigilance, vigilance….
djillali@bel-abbes.info
.