C’est drôle d’apprendre simultanément que le Directeur Général de la CNAS se trouve depuis le 23 Février à Paris pour régler avec ses actuels homologues et ex-colons le problème des dettes nées des prises en charge avec les Hôpitaux Français et que Liamine ZEROUAL s’est fait opéré d’une double cataracte à Batna.
Pour le premier point, j’ai toujours entendu, lu et vu que toutes les dettes ont été payées et que la CNAS ne doit rien aux Hôpitaux de France. Dans ce cas alors, que fait le Directeur de la CNAS à Paris et quelles dettes est-il en train de négocier ?
Autre précision : Pourquoi faut-il que ce soit le débiteur autrement dit celui qui doit de l’argent qui se déplace chez son créancier ? Les usages et pratiques commerciales veulent au contraire que ce soit le créancier qui fait des efforts et dépense de l’argent et de l’énergie pour récupérer son dû. À tel point que le poste de «Chargé du recouvrement» a été créé partout dans toutes les entreprises commerciales. Quelle mouche a donc piqué notre cher Directeur Général de la CNAS pour le pousser à prendre son bâton de pèlerin et s’adresser à son créancier pour lui demander comment doit-il lui rendre son argent. C’est le paradoxe des paradoxes des contradictions issues des incohérences du Système de Gouvernance mis en place et dont le carburant se trouve être la rente. Cette rente fortement menacée par la crise pétrolière, est elle-même nourrie à la corruption. Cela engendre cette attitude nihiliste de chaque membre plus ou moins décideur à quelque niveau que ce soit, est expliquée par des comportements incohérents de névrotiques.
Cette boulimie dans la rente crée de la concurrence et surtout de l’imitation : Ainsi, si un décideur – de quelque niveau que ce soit – décide de s’octroyer une prise en charge pour un bilan routinier, son collègue sent immédiatement la nécessité de se payer une cure de thalassothérapie, alors qu’un troisième voudrait vérifier si sa dernière relation était saine en recherchant la présence du VIH dans son sang, de manière fort discrète.
Question au prix ancien d’un baril de pétrole : Est-ce que les frais des logements loués, des voitures mises à disposition … au profit des fils et filles des décideurs à quelque niveau que ce soit, font partie des créances de la CNAS ou d’autres organismes? Parce qu’à entendre le Directeur de la CNAS s’égosiller qu’il n’y a aucune créance avant de se précipiter en courant (excusez du pléonasme) pour trouver des solutions aux ….créances non recouvrées, il a de quoi avoir des doutes !
Alors, si recourir aux compétences et technologie des Hôpitaux Français pour un grave AVC de surcroît quand il s’agit du Premier magistrat du Pays, pourrait se comprendre, il est par contre compliqué d’accepter ce recours systématique pour le moindre bobo touchant un décideur de quelque niveau que ce soit ainsi que sa progéniture, sa descendance et son ascendance au énième niveau.
Ceci m’emmène directement à aborder le cas de M. ZEROUAL et de son opération réalisée dans une clinique privée à Batna. M. ZEROUAL a été Président de la République et continue légalement de bénéficier de tous les avantages de ce rang, avantages qu’il a choisi lui-même de décliner. Ainsi, paraît-il, il a refusé le chauffeur et les garde-du-corps. Mais ZEROUAL aurait pu au moins choisir de faire son opération à Aïn Naadja, c’est plus sûr. On a beau me raconter qu’une opération de la cataracte, il n’y a rien de moins simple et rudimentaire ; mais s’agissant de l’œil, un accident est vite arrivé. Le risque, c’est la cécité, d’autant plus qu’il parait qu’il y a eu double opération. Le profane qu’est votre serviteur a compris qu’il s’agissait simultanément d’une intervention sur les deux yeux, d’où l’aggravation du risque.
Si M. ZEROUAL a choisi de se faire opérer à Batna et pas à Alger et encore moins à Paris ou à Genève, c’est tout simplement parce qu’il est ainsi. Il est sain de corps et d’esprit.
Car, dans un Pays où on a appelle à manifester pour la fermeture des bars, alors qu’on consomme de l’extasy à l’âge de la marelle ; où on menace de mort les intellectuels pour blasphème, alors qu’au même moment on se paie un pèlerinage avec l’argent de la vente de la viande d’âne ; où les joueurs du MCA exige une prime en cas de victoire sur Ghriss, alors qu’ils sont payés à plus de deux millions de dinars par mois, la Schizophrénie est collective et l’anachronisme est un mode de gouvernance…..
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