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«LE SOURIRE NARQUOIS DE LA DICTATURE»

ByDjillali C.

Avr 18, 2013

M. Djillaci C.  a eu juste le temps de terminer cette chronique du jeudi  sans pour autant  la publier car il venait d’apprendre le décès de son beau frère M. Bekkar Mohamed survenu aujourd’hui le 18/04/2013 à Sfisef.
La rédaction

« A Monsieur le président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé (….) A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français, j’exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j’ai tant déçus. »Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence

Ainsi c’est exprimé J. Cahuzac le désormais ex-Ministre de la République Française. Ceci est venu après que « Médiapart » un organe d’informations est arrivé après plusieurs mois d’investigation, à prouver que le Ministre du Budget détenait un compte en banque en Suisse, se rendant coupable de fraude fiscale, lui qui clamait haut et fort la détermination du gouvernement à lutter contre ce fléau.
L’objet de la chronique n’est pas tant dans l’acte, étant notoire que des hommes « malhonnêtes »  et adeptes du « fais ce que je dis, mais ne fais ce que je fais » sont légion dans tous les Pays du monde, mais beaucoup plus dans les conséquences de l’acte. Le Ministre démissionne, demande pardon à tout le Monde et à toute La France, implore,  mais cela ne suffit point. L’information fait vaciller le « trône » de Hollande.  «Jérôme  Cahuzac a trompé les plus hautes autorités du Pays: Le Chef de l’Etat, le Gouvernement, le Parlement et à travers lui, tous les Français. C’est une faute. C’est une faute impardonnable. C’est un outrage fait à la République. D’autant que les faits reprochés sont eux-mêmes intolérables. Détenir, sans le déclarer, un compte à l’étranger. C’est un choc qui vient de se produire parce que c’est un grave manquement à la morale républicaine » C’est ainsi que répond le Président de la République Française, François Hollande pour se défendre.

Le PS auquel appartient Cahuzac, l’exclue, mais cela n’arrête pas les condamnations et la remise en cause de tout un système.  « Il est « impensable » que Jérôme Cahuzac « reste dans la vie publique », a estimé   Matthias Fekl, premier secrétaire fédéral du PS dans le Lot-et-Garonne, en assurant que « la gauche ira au combat » à Villeneuve-sur-Lot pour le remplacer, malgré le scandale provoqué par l’affaire du compte en Suisse. Le député socialiste a déclaré qu’il était « impensable » que l’ex-ministre du Budget « reste dans la vie publique avec des mandats électifs », après ses aveux et sa mise en examen pour blanchiment et fraude fiscale. « Je pense qu’il doit assumer ses responsabilités jusqu’au bout et s’exprimer à ce sujet », a-t-il ajouté. Comme on lui faisait observer qu’au cas où Jérôme Cahuzac ne démissionnerait pas de lui-même, il pourrait rester député, Matthias Fekl a remarqué : « Juridiquement, c’est ça, mais politiquement, ça me paraît intenable.

L’objet de la chronique n’est pas de faire l’apologie du mode de gouvernance propre à la France en particulier, ni de le sacrer meilleur, mais plutôt de  mettre,  à travers cet exemple, en évidence, la Morale et l’Ethique en politique et de dire que celles-ci ne sont pas des attributs des personnes, mais du système de Gouvernance. En effet, la démocratie instaurée, l’indépendance de la justice, la présence d’une opposition forte, la presse véritable quatrième pouvoir, font que l’ensemble des acteurs de la vie politique (partis, gouvernement, personnes)  se soumettent malgré eux à une règle immuable : La Morale. Quand on faute – aussi infime soit l’erreur, fusse-t-elle une méprise – on démissionne, nonobstant les éventuelles poursuites.

L’actualité récente chez nous  – pour ne prendre que ça, bien que l’histoire soit jalonnée par une foultitude d’autres affaires –  a fait état de  nombreux scandales dont ceux de SONATRACH, qui reviennent régulièrement tels les feuilletons, en épisodes. La réaction des principaux concernés ?  Un sourire! L’on se souvient tous de la réponse de Chakib Khalil au journaliste qui lui demandait s’il a été convoqué par la justice : Un sourire ironique. Et de Sidi Saïid, le patron de l’UGTA qui, au sortir du Tribunal qui instruisait l’affaire Khalifa, esquissa un sourire devant la presse en lançant le désormais célèbre : «j’assume!» Il est toujours à l’UGTA, malgré le fait d’assumer publiquement la dilapidation de 20 milliards de dinars appartenant aux travailleurs.

L’absence de morale et d’éthique en politique rend possible et plausible, ce genre de comportement : répondre par un sourire et mépriser le Peuple, quand les dégâts sont énormes. N’est-ce pas là le signe évident de la Dictature ? Car, en définitive, la dictature ce n’est pas spécialement avoir un Président dictateur genre Bokassa ou Gueddaffi. On peut avoir un Président élu «démocratiquement», qui respecte la République et ses Lois, mais des Ministres, des  Députés, des Sénateurs, des Walis qui insultent le Peuple par des comportements de passe-droits, d’atteinte aux lois, de manipulation de la justice et c’est là, la véritable Dictature.

Oui. Cette dictature se manifeste à travers le sourire d’un Ministre qui se sert de l’argent du Peuple et à travers le rictus d’un dirigeant syndical qui assume la dilapidation de  l’argent des travailleurs.

Je décèle la dictature dans cet appel de détresse lancé par un lecteur qui s’est fait racketter par un policier ripoux dans un barrage et qui lui a extorqué 2000 DA.

Je décèle la dictature dans le licenciement de cette enseignante, pour échec dans le concours, 4 mois après avoir été déclarée admise.

Je décèle la dictature dans la spoliation d’un véhicule de citoyen par le fils d’un ex-wali.

Je décèle la dictature  «dans la justice de nuit» par l’acheminement de magistrats sous escorte pour refaire le PV d’un jugement rendu le matin au nom du Peuple.

Parce qu’il n’y a pas de petite et de grande dictature, mais une dictature qui s’exprime à tous les niveaux avec des degrés différents, alors, je dénonce cette dictature qui empêche la Morale et l’Ethique de régner dans la Politique de notre Pays.

djillali@bel-abbes.info