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Chronique du jeudi: VAINCRE LA VIOLENCE? C’EST PEUT-ÊTRE PLUS SIMPLE QU’ON NE LE CROIT!

ByDjillali C.

Déc 17, 2015

Alors que j’étais concentré sur la rédaction du fond de ma chronique axée sur un sujet  d’actualité  politique, qu’elle ne fut ma surprise dans un moment où je cherchais un instant de répit dans les pages Facebook, de tomber sur ça :
«J’ai le plaisir d’aviser tous nos amis (es) qu’une rencontre littéraire aura lieu à la Bibliothèque Paroles et Écritures, chaque premier samedi du mois durant toute l’année 2016 incha Allah, tour à tour aux jeunes adolescents et adultes, et aux enfants accompagnés éventuellement de leurs parents (6 – 14 ans). Ces manifestations culturelles porteront sur la lecture d’extraits de contes, de roman, de pièces théâtrales et d’autres essais littéraires en Arabe et en Français. Suivra un débat.»

Ceci m’a immédiatement interpelé, fait oublier le premier sujet et inviter à développer cet aspect qui pour moi, revêt une importance vitale eu égard aux conséquences et à la portée d’une proposition, à priori, anodine mais généreuse.
Dans une période caractérisée par la violence dans les écoles, les stades et à la rue, par la consommation des drogues tendant vers une augmentation géométrique et flirtant avec les plus dures, on ne peut que se réjouir d’une entreprise aussi audacieuse.
Dans une société désormais réputée pour son inculture, où les députés n’ont pas lu un livre depuis leur naissance – hormis quelques versets du Coran pour certains – où une pièce de théâtre est jugée blasphématoire, où la consommation de la cocaïne dans les collèges ne surprend plus personne, réserver un espace-temps à la lecture, aux contes et aux débats est à mon sens, une initiative non seulement encourageante, non seulement salutaire mais surtout salvatrice et indispensable à la survie de «l’espèce algérienne »
Dans une société où dans nos cités les librairies ont toutes disparu au profit des Pizzerias, où il y a plus de monde dans les foires-bazars que dans les foires du livre, où les médecins donnent des recommandations pour les charlatans réputés «Rakis Char3is », noter une initiative qui invite à lire et à débattre d’un livre, un samedi après-midi de surcroît, remet du baume au cœur et fait revivre l’espoir. Une initiative qui vient nous bousculer pour nous avertir que tout n’est pas fini, qu’il y a toujours une possibilité de sortir de l’ornière de l’obscurantisme.
Et cela on n’en avait bien besoin. Mais la manière dont cette thérapie est venue heurter notre conscience, nous rappelant que nous n’avons rien fait durant tout le temps où la société périclitait, nous choque par sa simplicité. En effet, l’auteur de l’initiative – un spécialiste de l’éducation qui a terminé sa carrière je crois comme Inspecteur après avoir occupé tous les paliers de l’enseignement – interpelé surement par sa conscience de pédagogue, a jugé utile de faire don de son savoir au profit des autres, de manière bénévole et inconditionnelle.
A priori, l’initiative quoique louable semblerait à priori anodine et similaire à n’importe quelle autre initiative qui ne manquent d’ailleurs point, en ces jours. Cependant, si l’on analyse la portée, on découvre qu’elle est réellement de haute facture.
En ces temps de disette culturelle, que dire de celui qui vient rappeler que lire un livre et le débattre est une nécessité absolue pour la construction de l’adulte.
Apprendre à l’enfant à aimer la lecture : voilà un objectif divin. (N’est-ce pas que le Bon Dieu en réservé le premier verset du Livre Saint, le Coran ?) Cet objectif sacré est le précurseur de nombreux autres plus terrestres et plus physiques : L’enfant conditionné à la lecture lui consacrera désormais beaucoup plus de temps, qu’il ne trouvera plus pour la rue et donc pour les tentations malveillantes telles la drogue et les boissons. Épris de lecture, l’enfant s’identifiera à ses héros de roman et en tirera les morales et les leçons.
Cette initiative appelle d’autres tout aussi louables. L’Algérie en général et Sidi-Bel-Abbès en particulier, comptabilise – grâce à Dieu – un grand nombre de spécialistes et d’experts dans tous les domaines, actuellement en retraite. Ils peuvent initier d’autres actions tout aussi salutaires : Sans aller jusqu’à citer les noms, les lecteurs peuvent facilement reconnaître de qui je parle, quand je dirais qu’il pourra facilement créer des rencontres mensuelles sur la peinture ; un autre pourra le faire pour le théâtre ; alors que le troisième est idéal pour les marionnettes. Mon ami se reconnaîtra dans son école de théâtre pour enfants que je voudrais qu’il redynamise.
Ainsi donc, là où le Gouvernement, ses Ministres et sa police ont échoué, de simples bénévoles mobilisant leur énergie leur patience et leur temps pourront vaincre la violence dans les écoles, mettre fin aux agressions des enseignants, et éloigner nos enfants de la drogue…. Ils auront juste à apprendre à l’enfant à aimer la lecture, la musique, le théâtre, la culture…..
Finalement, lutter contre la violence, ce n’est pas aussi compliqué qu’on veut bien nous le faire croire !

P.S.Une seule remarque à l’initiateur du remède contre la violence : Je lui conseille de s’arrêter aux enfants. Pour les adultes, les carottes sont déjà cuites à mon avis.

djillali@bel-abbes.info

One thought on “Chronique du jeudi: VAINCRE LA VIOLENCE? C’EST PEUT-ÊTRE PLUS SIMPLE QU’ON NE LE CROIT!”
  1. Bonjour.

    Je tiens d’abord à saluer l’initiative exemplaire de monsieur Khiat, écrivain et pédagogue. J’aurais aimé voire cette louable action s’installer au niveau des quartiers et places publiques pendant les week-end(s) et la période des vacances scolaires. Une lecture en pleine air pour une adhésion globale en tâche d’huile qui s’effectuera tout doucement et sûrement au niveau des passants et curieux. Le livre demeure un apport important dans la constitution de la personnalité de l’enfant. Aussi, il est l’outil dans l’apprentissage de la lecture dans le contexte de « la compréhension » et ensuite de l’information. De ce qui précède, on peut avancer que le livre est le support du développement de la communication intra et extra-familiale. L’accès au livre pour l’enfant doit être un moyen de grandir sereinement. Cette idée de notre ami Khiat va nous obliger de nous interroger sur la place du livre dans l’éducation de l’enfant devant les fléaux qui détruisent notre jeunesse. Si nos bibliothèques communales sont désertées , c’est tout simplement qu’il n’existe aucun travail d’approche de la part des enseignants qui encouragent le « copier-coller » par rapport à la synthèse élaborée à travers le livre. L’école qui ignore le livre ne peut qu’éjecter un enfant sans repères. Aussi, la direction de la culture qui ne s’investit pas dans l’éducation de l’enfant à travers la promotion de la lecture, facilite le glissement dans l’ignorance des fléaux de la rue. Et dire, qu’il existe un camion bibliothèque qui est en perpétuel stationnement au niveau de la cour de la direction de la culture, au lieu de sillonner les communes et quartiers.Existe-t-il une direction de la culture à Sidi Bel Abbès? Si c’est oui, qu’elle nous présente le programme réservé à l’enfant. Quel est la place du livre dans l’emploi du temps établi par la direction de l’éducation? Et nos élus? quel est leur souci dans l’éducation de nos enfants à travers le livre? Nul. Eux-même ne connaissent pas le livre. Mis à part la presse écrite à la recherche du scoop politique, ils ont peur du livre. Les structures qui abritent les bureaux des élus sont dépourvues de salles de lecture. Faisons de la rue un espace de lecture pour l’éducation de nos enfants.

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