Claude Vinci sera inhumé demain , mardi 13 mars

Claude Vinci s’est éteint mercredi 7 mars à Paris, à la suite d’une longue maladie. Il allait avoir 80 ans. Chanteur-auteur de gauche, Claude Vinci a toujours mis en interaction son art avec ses convictions en faveur des opprimés. Figure de la chanson dite rive-gauche des années 50-60, il menait le combat aux côtés d’Anne Sylvestre, Jean Ferrat, Marc Ogeret, Christine Sèvres, Francesca Solleville et d’autres. Il avait pour parrain de scène Yves Montand et vivait dans la proximité du couple que ce dernier formait avec Simone Signoret dont il partageait les combats en faveur de la classe ouvrière et des colonisés.
Claude Vinci a chanté les textes de poètes amants de la liberté tels que Paul Eluard et Louis Aragon…
Claude Vinci était du genre à accorder les paroles à la musique ou plutôt les actes aux engagements. A l’âge de 12 ans, il suit ses parents résistants au nazisme dans le maquis du Berry. Appelé pendant la guerre d’Algérie, il déserte et rejoint le FLN d’abord en Algérie ensuite à Paris où il se met à la disposition de la Fédération de France du FLN. « Porteur de valise », il effectue nombre de missions secrètes pour le FLN. En 1960, il transporte depuis l’Italie vers la France ce qui deviendra l’hymne national algérien.
L’expérience de son engagement en faveur du peuple algérien pendant la guerre lui a inspiré deux chansons, parmi les plus emblématiques de son répertoire : « Celle que je n’aurais pas voulu faire » et « Près d’Amoucha ».
Claude est resté sur la brèche avec son engagement dans le syndicat des artistes. Son indignation, intacte, autant que son attachement à l’Algérie qui souffre et se bat et, en particulier, à la Kabylie l’ont rapproché de l’ACB ces vingt dernières années. Il a collaboré au magazine de l’ACB « Actualités et culture berbère » et a animé des conférences et des débats autour de sa production. Il a été très actif au « Comité pour la liberté de la presse en Algérie » constitué en vue de la libération du journaliste Benchicou.
Claude Vinci nous a transmis sa passion de l’indépendance et de la liberté. Nous perdons en lui un ami et un modèle de solidarité exigeante, indéfectible et juste.
Il sera incinéré au funérarium du cimetière du Père-Lachaise mardi 13 mars à 14H45.

Paris le 8 mars 2012
L’Association de Culture Berbère