Un collègue, ami de la verité et mathématicien reconnu, trouvant stérile la querelle autour du joueur français d’origine algérienne Benzema et voulant qu’il y soit mis fin, a publié un post digne de La Palice, bref et concis, dans les termes sont les suivants”:
Benzema, français : vrai.
Benzema, d’origine algérienne : vrai.
Les deux premiers énoncés étant factuels, ils sont de ce fait vrais d’une vérité mathématique. Donc rien à dire. Mais l’injonction ” point. À la ligne” ne l’est pas. C’est pourquoi, commentant son post et contestant l’injection, j’ai écrit qu’au lieu du point, s’agissant d’une question aussi sérieuse qui touche aux choix identitaires de nos ressortissants, il ne faut pas clore le débat avant qu’il n’ait lieu ni avant terme et que, dans pareil cas, c’est la virgule qui s’impose au lieu du point.
Je ne répéterai pas ce que j’ai deja écrit par le passé et ce que je penses depuis toujours des algeriens en aise qui ont choisi de quitter le pays pour coloniser des contrées lointaines et pour s’y installer à jamais, epousant des nationalités autres que les leurs premières et se moulant dans des cultures différentes, offrant à leurs nouvelles nations leurs progénitures ainsi que le meilleur d’eux-mêmes, contribuant parfois à faire leur fierté, leurs gloires et leurs richesses, et ne se servant de leur terre d’origine que comme lieux de dépaysement ou de villégiature, sans jamais venir à son aide, malgré les sollicitations insistantes et répétées des pouvoirs publics, ou, pire, qui n’y viennent que pour des séances d’exhibition furtive et pou flatter leurs égos. J’avais écrit, sans regret, que puisqu’ils en est ainsi et puisqu’ils ont fait librement leur choix, grand bien leur soit fait, mais de leurs performances et de leurs exploits, moi je n’en ai que faire, et qu’il est à la fois sot et niais d’en être fier, puisque lesdits performances et exploits sont dédiés à d’autres bannières que la mienne.
Pour revenir à Benzema et mettre la virgule à la place du point de mon ami le mathématicien, il me semble que le champion francais, comme son prédécesseur Zidane, comme Paule Pogba le guinéen d’origine, où Mbappé le camerounais d’origine, où Antoine Griesmann le portugais d’origine, ainsi que les très nombreux autres joueurs étrangers ou d’origines étrangers qui font le bonheur des différentes équipes françaises, il constituent la nouvelle identité française ” blanc, black, beurre” qui remplace désormais l’historique tricolore “bleu, blanc, rouge”. Assimilés totalement, intégrés jusqu’à la moelle, dissouts, ils n’éprouvent plus aucun sentiment d’appartenance à leurs terres d’origine. C’est de la pure perte pour le société, c’est des générations perdues.
De ce lot sort quelques joueurs, et particulièrement un: le Sénégalais Sadio Mané. Lui, il a l’insigne honneur de ne pas avoir brûlé l’embarcation qui l’a mené à l’autre rive, il est parti de corps tout en laissant son coeur en gage entre les mains de son Sénégal en guise de la garantie d’un éternel retour. Il a fait fortune sans faire la grosse tête et sans oublier les gueux de son petit village Bambali. En effet, dans ce village, il a construit lycée, mosquée et centre de santé ultra moderne. On dit qu’il connait ses habitants chacun par son nom et qu’il vient toujours au secours de ceux d’entre-eux qui se trouvent dans besoin. Par cette passion pour les siens, cette permanente proximité avec eux suscite l’admiration et la reconnaissance de tous les sénégalais à son égard. Pas seulement, mais le monde entier.
C’est pour cela, et parce que Sadio Mané a suscité une vocation de bienfaisance chez beaucoup d’autres joueurs africains, et en guise de reconnaissance mondiale pour son investissement total dans les œuvres sociales et caritatives, le prix Socrates nouvellement créé a l’occasion de la cérémonie du ballon d’or pour récompenser les joueurs au cœur en or lui a été attribué. Des lors, si les sénégalais éprouvent de la fierté à chaque occasion que leur frère chéri réalisé un exploit, leur fierté se conçoit, se justifie et s’impose. Elle n’est ni stupide, ni sotte ni niaise.