De la Nouvelle-Zélande à Mostaganem: Le boxeur algérien et la diplomate «menteuse»

 
par Salem Ferdi

Le boxeur algérien Mohamed Azzaoui, natif de Mostaganem, qui s’était fait « la belle » de l’équipe nationale aux jeux de Sidney en 2000 pour s’établir en Nouvelle-Zélande puis en Australie, fait ces derniers temps la «une» de la presse néo-zélandaise. Non pas pour sa discipline sportive qu’il continue d’exercer mais pour un délicat litige familial avec son épouse au sujet de la garde de leurs trois enfants. Les récits de la presse néo-zélandaise sont centrés sur les propos de Mme Mihi Piruri, l’épouse de Mohamed Azzaoui depuis plus de 10 ans. En août dernier, elle a accompli avec son mari et ses trois enfants son septième voyage en Algérie. Son mari lui aurait assuré que son père était gravement malade et qu’il était impératif d’aller le voir. A son arrivée, elle constate que le voyage a pris un tour totalement différent du passé. Dès leur arrivée à Mostaganem, Mohamed Azzaoui aurait confisqué les passeports des membres de la famille. Et il aurait maintenu « en captivité » leurs deux filles, Iman et Assia, et leur fils Zakaria dans la maison familiale. Le père de Azzaoui, toujours selon les récits de la presse néozélandais dont les sources sont l’épouse et ses soutiens, n’était pas du tout malade. Un signe selon eux que le boxeur avait prémédité son affaire depuis un certain temps.

Mihi Piruri qui était libre de partir mais pas de prendre ses enfants avec elle aurait sollicité l’aide de son pays et l’a obtenue. Elle s’est concrétisée d’une manière qui semble trancher avec l’habituelle retenue des diplomates qui savent que les litiges familiaux pour la garde des enfants dans le cas des mariages mixtes sont très délicats à traiter. En raison notamment des différences de régime juridique entre les pays concernés et de l’existence ou non de convention entre eux. Or, une diplomate néo-zélandaise basée au Caire, Mme Barbara Welton, a pris l’affaire tellement à cœur qu’elle a donné l’impression à la famille de Azzaoui qu’elle essayait de procéder à un enlèvement en bonne et due forme des enfants.

Qui plus est, chez eux, à Mostaganem où la diplomate a débarqué, accompagnée d’un conseil juridique et d’une interprète. Et aussi, semble-t-il, d’un reporter-photographe pour immortaliser la scène. Mme Barbara Welton s’est dite fermement prête à camper devant la demeure familiale des Azzaoui et qu’elle n’en partirait pas sans sa concitoyenne et ses enfants. Le climat s’est particulièrement tendu avec la famille du boxeur et il a fallu l’intervention des forces de sécurité pour calmer le jeu.

UNE MEDIATION…

Actuellement, les services diplomatiques néo-zélandais ont pris en charge l’épouse en lui louant un appartement à Alger en attendant les procédures judiciaires. Mais l’intrusion de la diplomatie a mis en fureur le boxeur Azzaoui, revenu en coup de vent d’Australie. Il a traité Barbara Welton de « menteuse » et l’a accusée d’avoir essayé d’enlever ses enfants. Selon lui, sa femme vivait « normalement » dans le cadre familial « et ne s’est jamais plainte des conditions de séjour à Mostaganem ». Dans une déclaration à la BBC, Azzaoui a indiqué que c’est une affaire entre lui et son épouse et que les médias n’avaient pas à s’en mêler. Hier, le journal The New Zealand Herald a indiqué qu’un médiateur dans cette affaire entrevoyait une solution où toute la famille, le mari, l’épouse et leurs trois enfants reviendraient en Nouvelle-Zélande sous quinzaine. Selon ce médiateur, tous les parents veulent une solution qui pourrait se traduire par un retour vers la Nouvelle-Zélande ou l’Australie. « J’espère pouvoir ramener Mihi, Mohamed et les enfants à la maisons sous quinzaine », a déclaré ce médiateur qui a tenu à rester anonyme. Il a déclaré avoir besoin de davantage de soutien de la part du ministère néo-zélandais des Affaires étrangères pour pouvoir mener la négociation et que ce soutien n’est pas encore venu.