DES DAMOISELLES S’ÉMANCIPENT CULTURELLEMENT

“Pour construire un projet de société, n’ayons pas peur d’affirmer nos valeurs et dire que la liberté c’est l’émancipation.” Henri Pena-Ruiz, philosophe

Une amicale rencontre improvisée de trois copines nouvellement mariées et d’horizon géographique différent. Elles sont issues de pays divergents, de civilisations différentes, de cultures dissemblables, de mode de vie discordant .La rencontre très chaleureuse de ce féminin trio se déroulait dans un lieu d’ambiance reposante, amusante et de partage dans un laps de temps pour un échange et une connaissance sur d’éventuelles liaisons de bonnes copinages très solides servant à combler les temps morts et les temps moroses. La discussion fructueuse battait son plein ; l’une était une américaine vantant la puissance matérielle, culturelle, sportive et politique des USA, un pays jeune, puissant et récent , la course vers l’or l’Eldorado avait magnétisé une ruée de gens venues de l’Europe ,d’Afrique et d’ailleurs pour faire une nation Américaine.

Une française qui parlait avec une fierté condescendante de V. Hugo, de Lamartine, de J. Jaurès Montesquieu, Voltaire…. Des droits de l’homme de Bonaparte et d’une histoire très riche.

Une algérienne vantant son arabité, son amazighité, sa religion et sa révolution armée qui a mis à genoux l’OTAN et un certain General qui s’appelait De Gaule.

Sans aucune rancune, la polémique bon enfant et intéressante dans le fond permettait de consolider encore plus les sens et les sentiments de ces trois galantes, sympathiques et intimes alliées. Le débat se diversifiait à travers plusieurs créneaux d’ordre politique, social, culturel tant le besoin de tout dire et de dire tout ce que l’on a, était chaleureux .L’ambiance pour ces trois gonzesses devenait intéressante, amicale et attractive, comme le temps ne peut pas s’arrêter, il commençait à faire un peu tard, une décision partielle était bien partager pour une nouvelle rencontre en fin de la semaine qui va suivre. L’américaine, voulant créer une dynamique qui fait part de sa culture de nouveauté proposa une action commune pour mesurer le degré de culture, de valeur d’émancipation, de compréhension, d’amour et de partage.

L’intrigue consistait pour que chacune des trois campagnes de ne pas préparer pendant une journée de la semaine, le repas de midi à son conjoint dans le but de peser le degré du penchant de l’époux, et la résistance du ciment sentimental du mari. Cette intrigue devenue une obligation certaine pour les trois nanas qui ont mis en application avant leur rencontre fixé pour la fin de semaine.

Voila venue le jour « J » au lieu convenu et moment prévu de la rencontre de trois cultures bien différentes en géographie, en histoire, en économie et en social (pensée-philosophie-art-religion-littérature-science..).

L’américaine ouvre le débat polémique portant sur le petit manège convenu du refus de faire la cuisine pendant une journée de la semaine écoulée. L’américaine pleine de vitalité rétorque fièrement , ce jour le refus de faire la cuisine, mon « âme sœur »( conjoint) a cédé à mes caprices , et m’a emmené joyeusement dans un super restaurant spécialité gastronomique d’ailleurs, pour effacer ce moment de fringale ou autre idée qui fait tache noir dans la relation conjugale et qui risquait de provoquer des malentendus pouvant altérer notre intimité.

La française, réplique vous savez que mon époux bien que fatigué par le poids du travail sans rien dire mais bien dans sa peau, il avait mis son tablier et dans la cuisine il se mettait à préparer paisiblement le repas, on avait partagé ensemble, en bon enfant un repas extraordinaire, il était délicieux (repas et mari) et notre amour s’est encore bien renforcé dans son unité conjugale.

L’algérienne objecte, vous savez ce n’était pas chose facile, l’absence du repas de midi m’avait couté un œil au beurre le fait de lui annoncer que je ne pouvais cuisiner, sans compter le carnage qu’avait subit le mobilier de la maison, table renversée, vitres cassées et des insultes de tous bords. C’était un calvaire, pour vous dire que la fringale de mon mari l’avait transformé à tel point qu’elle le rendait inconscient et violent à la fois.

La discussion moins polémique reprenait doucement entre ces trois Damoiselles à propos de la source de l’esprit de violence, de la culture, de l’émancipation de la femme et des droits et obligations de la femme dans une société, d’un contexte donné sans trop amorcer le débat sur la religion sinon la nuit ne pourrait contenir cette polémique fructueuse qui risque de s’éterniser et poserait une nouvelle et éventuelle interrogation du retard de la part des époux sans aucune exception à la règle.

BENALLAL MOHAMED