BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

Des photos une identité * Du paradis à l’enfer *

ByDjillali T.

Mar 29, 2016

Et bien non, désolé de contredire, je ne sais pas ce que vous pouvez pensez, en tout cas ce n’est pas ce que vous imaginez. Détrompez-vous, il s’agit bien là d’un seul endroit, d’une seule superficie contrainte de proposer deux paysages extrêmes et totalement différents. Ça n’a rien de la sorcellerie ou de la magie. C’est une vérité à peine concevable d’une réalité qui n’existe que chez nous. Désormais ça fait mal, mais doit-on encore feindre à se leurrer, se mentir les uns les autres par orgueil.

La ferme SAGRANDI, on en garde que des photos qui marqueront à jamais notre ignorance, nos limites givrées et notre attachement à un passé qui ne cesse de défier notre avenir endigué. L’écosystème a-t-il un sens à nos yeux ! Sait-on qu’on en dépend ! … Hiroshima n’aurait pas fait pire. Pas d’importance, se répète-t-on tout le temps.  Rien ne semble à nos yeux important pourtant il est conseillé de ne jamais passer à coté de choses même simples sans s’intriguer et chercher à comprendre. Comme si la valeur de la chose n’a aucun sens dans nos pensées et à nos yeux. Faut-il se résigner à consommer nos souffrances et demeurer dans des remords infinis ?

Il faut vraiment connaitre la ferme ! Sinon en débile que je paraitrais, son état d’aujourd’hui piteux et celui d’avant de grandeur nature. Autrement, parler de Hiroshima parait du vrai délire, de l’extravagance, une absurdité humaine. Un lieu sublime qui a su combiné une Amazonie en miniature. Et que sont jolies les choses quand elles sont petites ! Un paradis sur terre que les descriptions les plus formulées et les plus explicites ne suffiront pour soulager son captivant et alléchant paysage.

Le plaqueminier, un arbre fruitier importé à l’époque de chine appelé rarement ainsi et parfois figuier caque. Il atteint à sa maturité 12 mètres de hauteur. Son fruit ressemble à la tomate. Les riverains l’appelaient machinalement et par méconnaissance l’arbre à tomates. Il donnait du plaisir à le contempler comme du mimosa à la différence de fruits de couleur rouge qui le décore tel un arbre de noël. Des arbres de pins et d’autres espèces qui défiaient le nuages en hauteur proposant une assurances aux oiseaux qui récompensent par des berceuses aussi pour charmer les femelles en période d’accouplement, véritable symphonie dans un calme propulsé par une population encore minime et d’un autre temps, ou le respect était un comportement de fierté échangé entre les hommes, les familles et les voisins.

La raison de cette assertion engagée spontanément est surtout pour donner un aperçu sur cette ferme que son propriétaire de l’époque en faisait un havre de repos et de détente, que les populations d’après l’indépendance en ont bien savourer. Les arcades en fer courbés habillées de toutes sortes de plantes grimpantes dessinent de sublimes sentiers, donnant l’image d’un logement construit en fleurs ou les salles sont toutes accessibles et d’un paysage semblable.

Un endroit de cure pour les adeptes de beaux paysages naturel, une inspiration pour les artistes, un calmant pour le surmenage, tout bonnement un paradis terrestre. La nature possède vraiment ce don divin sur l’homme, sur son comportement et même sa santé. Il suffit d’y aller, à la sortie ce n’est plus vous-même. C’est une personne calme et sereine que vous serez. Les plantes aux feuillages et fleurs multicolores proposent une exposition unique dans son genre. Le regard se perd partout ou le pas est trainé. Le désir de tourner en rond devient un geste attrayant, spontané et incessant. Le sol rêve d’un contraste ou trouver un espace pour se distinguer au milieu de cette beauté verdoyante touffue qui vole et hypnotise tout regard. Chaque millimètre est couvert, même les passages de gazon. Les rayons de soleil trouvent du mal à s’infiltrer, mais persistent quand même comme si pour voler une assistance dans ce spectacle lui donnant une autre dimension dans un charme étincelant.

Il faut être un connaisseur, un paysagiste pour décrire au mieux l’endroit enjolivé d’arbres, d’arbustes et de fleurs de tout genre. Je ne suis qu’un témoin, dans ce domaine limité. A ma satisfaction la plus grande, la photo m’épargne cette aventure novice. Heureusement que cette trace est restée témoigner de la différence des uns par rapport aux autres. Qu’elle m’épargne un jugement partial, Les deux paysages font sortir merveilleusement cette déférence. L’homme, l’être en général est toujours lui à ma connaissance, un avis sans nulle doute partagé. C’est son milieu, son education, le régime dont-il appartient et la politique du pays qui font de lui un être qu’on attribue au premier paysage, sinon au deuxième. Un être favorisant le négativisme ou le positivisme.

La ferme était tel un paradis sur terre, elle est devenue tout bonnement un enfer inqualifiable. Depuis bien avant l’indépendance et juste un peu après aux années 1980 cette beauté était toujours là, fallait tout juste l’entretenir. Puis c’est la décadence sans fin jusqu’à la complète nudité, comme pour distinguer et dénoncer les être et les politiques.

Pour un premier temps l’on pourrait réagir par instinct à défendre l’amour propre incombant le désastre à un probable manque d’eau qui faciliterait le maintient et l’entretient des fleurs et de là, pérenniser cette beauté naturelle. Soyez sans crainte, cet alibi n’est désormais pas retenu, l’endroit dans la bourgade plus connue sous le nom  ‘’Maison Blanche’’, administrativement rattachée à la commune de Boukhanefis est une zone agricole par excellence mitoyenne à Oued Mekerra, le raisin s’exportait à l’au-delà. Tout peut manquer sauf l’eau des nappes.

Le vrai coupable reste l’homme, et quel homme ! Il est désormais l’unique individu ayant causé ce désastre impardonnable, et surtout irrécupérable. Les gestions successives des autorités locales, au niveau de la commune de Boukhanefis sont à bannir, à punir. La complicité de tous n’est pas à rejeté. L’endroit servait de lieu de détente et de loisir aux familles et aux enfants des écoles, aux chérubins des différentes crèches de toute l’Algérie.  On y venait passé la colonie d’Alger centre. Ça doit suffire comme exemple de venir d’une distance de plus de 400 KM.

Que peut-on faire aujourd’hui ? La photo de l’actuelle ferme et son réel paysage d’aujourd’hui, que nous sommes supposé laissée à nos enfants et aux générations d’après sont une honte sans nom. Les palmiers séculaires, les fleurs, les jets d’eaux peuplés de poissons, la piscine, les prunes jaunes et rouges, le bambou sur la rive Oued Mekera, les oiseaux de différentes espèces importés de partout élevés dans de grandes cages, tout ce lot à disparu. Un vrai désert saharien ne pourrait lui ressembler aujourd’hui. Tous les remords du monde, les larmes et les pleurnichements ne pourront faire revenir cette ‘’vie’’. Doit-on osé continuer de parler de tourisme, d’écosystème, de développement et d’économie, de vote et de compagnes électorales infinies ?  Quel langage doit-on entreprendre pour dire Basta. Il faut vraiment prendre une décision correctionnelle à ne plus jamais permettre de revivre ce genre de situation de grande désolation, de torture. On ne sait ni faire, ni entretenir ce qui est déjà fait, me répétait souvent un habitué de la ferme. Notre culture, nos coutumes doivent certainement nous reniés, elles ne nous reconnaissent plus.

L’impunité, le laisser aller, le je m’en-foutisme ont totalement envahis notre société. On plante 1000 arbres et on provoque des incendies, volontaire ou involontaire, pour tuer 2000 autres. On s’aseoit aux tables des cafeterias avec des cendriers dessus et on jette la cendre au sol. On mange du yaourt et des casse-croutes en voiture et on jette les déchets par la fenêtre. On voit bien qu’il y’a signalisation d’un passage interdit, mais on y passe quand même.

On fait pratiquement tout de travers. On devient curieusement victime de nos propres comportements. Il suffit de sortir de la ville prendre l’air aux alentours des différentes communes de la wilaya, question de se rendre compte de nouveau que seuls les oliviers d’un certain temps, de nos ancêtres restent debout dans les rues, et les champs à témoigner de notre indifférence, de notre indescriptible position glaciale et sans moralité, des oliviers qui devraient aussi être pris en photo de crainte de les perdre un jour sans laisser de traces et plonger de nouveau dans les remords, des remords qui affaiblissent les âmes et tuent progressivement nos capacités à une résurrection sociétale, environnementale, culturelle, politique et économique.

Djillali T