Il était clair que le tout nouveau mode de scrutin proposé ce samedi 27 novembre 2021 à la population pour élire ses représentants de wilaya et communales , allait créer un départage et surtout une dispersion de voix entre candidats dans une même liste tout d’abord et ensuite entre listes partisanes et pour cause, les choix ciblés des électeurs sur des candidats populaires et intègres d’une liste ou ceux ayant pignon sur rue ,écartant du coup les anciens élus très connus sur la scène locale,ayant eu des bilans catastrophiques aux yeux de ces administrés et de ce fait, ne peuvent décrocher le nombre de voix suffisant leur permettant une deuxième aventure dans les assemblées de wilayas et communales.
L’ancien système qui permettait jusque là, à des inconnus de la scène politique locale de surgir du néant et de s’emparer d’un pouvoir qui, en réalité ne leur est pas destiné ni à leurs leaders (têtes de listes) , eux-mêmes désignés à l’avance pour occuper le poste de premier magistrat de la ville ou de la wilaya. Aujourd’hui, c’est toute une première et une nouveauté à la fois, puisque seuls les candidats populaires, intègres ou ceux ayant pignon sur rue ont réussi à se classer en haut de leurs listes respectives et donc espérer occuper un siège dans les instances élues de wilayas et communales.
À Sidi Bel-Abbès ville, sur les quatre listes (trois partisanes et une indépendante) proposées à la population communale , les deux partis (FLN et RND) bien ancrés dans la population n’ont pas réussi à s’emparer de la majorité confortable (22 sièges sur 43) qui leur permet de dégager le maire de ville . Ils ont obtenu 13 sièges chacun à l’APC donc chacun d’entre-eux devra compter sur une alliance (parfois contre nature dit-on) avec les 11 élus d’une liste non partisane nommée Soummam, une liste d’ailleurs initiée par un transfuge et ex membre très influent du FLN . À signaler qu’une quatrième liste, celle du parti Karama n’a eu que 6 sièges à la présente APC.
Il faut dire que si la situation semble compliquée pour les uns, elle est chaotique pour d’autres , car si pour les élus du FLN, il devient impensable que la liste Soummam se joint à eux pour nommer le maire et former le pouvoir décisionnel de la ville en raison d’une hostilité non déclarée de leur leader « charismatique » et « spirituel » envers l’équipe dirigeante FLN locale qui s’est installée à la Mohafadha juste après son éviction du parti FLN. D’autres élus pensent qu’il serait difficile pour cet ancien FLNiste ,d’ordonner une alliance avec le « frère ennemi de toujours » à savoir le RND à moins que d’autres visions et enjeux naissent au niveau de l’assemblée de wilaya où là encore ces deux partis ont eu 8 sièges chacun et que la désignation du PAPW serait un casse-tête et semble retenir l’attention de six autres formations – TAJ(3), FM(2), BINAA (4), MJA(3) et encore la liste indépendante Soummam (5) concoctée et initiée par l’ex membre du parti de Baadji.
Cependant en fin de compte, la nouvelle ordonnance présidentielle publiée au Journal officiel du mois de septembre 2021 qui découle de la loi N°11-10 du 22 juin 2011, prévoit plusieurs cas de figure d’élection du maire dans cette situation de parité et surtout lorsque aucun parti ou liste n’a eu une majorité . Elle est sûrement non encore maîtrisée ou ignorée par l’ensemble des nouveaux élus mais sera d’une utilité importante pour un grand nombre d’entre-eux qui, pour des raisons personnelles y croient à l’allégeance au parti au lieu de leur sens de responsabilité envers la population. En effet, et pour être court , le vote pour élire le maire dans les conditions actuelles (article 64, troisième cas de figure) pour lesquelles aucun parti ou ni liste n’a obtenu plus de 35% des sièges cela ouvre la voie à chacun des principaux leaders ou listes de proposer un candidat pour un vote à bulletin secret.
Enfin , il y a lieu de signaler que la participation à ces élections locales n’a pas suscité l’engouement de la population malgré une campagne de proximité intense menée individuellement par les candidats et sur le terrain et sur les réseaux sociaux . La léthargie qui a régné au sein de la population citadine prend son origine semble-t-il, tout d’abord à la mal compréhension du mode de scrutin qui pour la première fois a fait bondir à l’avant, les candidats les plus en vue et recaler presque tous les anciens élus qui se sont présentés une deuxième fois et surtout une population habituée aux désignations pures et simples du maire et du PAPW.