Vous n’êtes pas autorisé de quitter le pays par la mer en clandestin. Vous n’avez pas le droit non plus de vous donner la mort par pendaison ou en faisant une chandelle de votre propre corps. Vous êtes par conséquent obligé d’accepter au non de la loi, entres autres, tous ce qui vous déplais, ou à votre malheur, si vous échappez à la mort après votre folie et que vous êtes rattrapés, la loi vous préserve une place au Sheraton et si c’est ailleurs ! Alors dans votre prison la plus renommée.
Vous êtes désormais dans l’obligation absolue de supporter le système, d’accepter son rythme, de s’inculquer que rien ne vaut de s’énerver ou d’être hors de son état. Pour y arriver, c’est un peu difficile mais c’est à prendre ou à laisser. Il y a lieu de se poser l’unique question pour une ultime réponse. Que devrais-je faire pour préserver, même incroyablement, ma santé ? Vous allez voir, ça sera tellement facile parce qu’il n’y a pas à trop chercher à se casser la tête du moment qu’il n’y a qu’une seule réponse, «Ellah Ghaleb».
Vous voulez être un bon citoyen en tenant à votre principe dont vous n’avez nul autre choix. Il est en quelque sorte un remède en l’absence de remède. Vous frappez à la porte de la daïra pour demander un passeport. Vous serez submergé par un lot de papier pour prouver votre identité et montrer que vous êtes vraiment soumis à la règle de «marche ou crève».
Vous revenez après avoir frappé à toutes les portes, payer un imprimé d’acte de naissance que vous ne trouvez pas, pleurnicher pour décrocher un casier et une nationalité que vous n’avez presque pas. De courir et courir jusqu’à en avoir à peine de quoi, comme force, pour revenir déposer cette rame de papier au service des passeports de la daïra.
On vous dira de crainte de les harceler, faisant semblant d’un peu de courtoisie à votre égard, forcée par les revers de la devise RAPPROCHER L’ADMINISTRATION DU CITOYEN « pas la peine de vous déplacer ? » vous aurez un numéro de téléphone que vous devrez tout simplement formé pour vous renseigner et vous éviter des déplacements inutiles.
Et voilà le moment crucial où vous devriez faire appel à votre ange sauveur «Ellah Ghaleb». Une fois le numéro formé, vous êtes mis avec un répondeur automatique algérianisé qui vous fera gouter toutes les supplices dont vous vous trouvez face à votre portale ou votre fixe, parlé toutes les langues sans jamais en étudié aucune. Un vrai labyrinthe à l’autre bout du fils avec une musique vraie chaabi qui vous avale tout votre crédit sans entendre aucune voie qui vous réconforte sauf si vous avez bien appris que «Ellah Ghaleb» est vraiment un refuge.