Embargo : Le revers de la médaille.

Les Etats-Unis ne subissent que très marginalement les effets de la guerre en Ukraine. Leurs échanges avec la Russie et avec l’Ukraine sont très limités.

Cette affaire au contraire être très lucrative. Les transnationales yankees se frottent les mains.

Ce n’est évidemment pas le cas des pays européens qui ont été tenus de réduire drastiquement leur commerce avec la Russie.

Par exemple, la baisse des exportations françaises vers la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie est évaluée à 50% soit 3.9 Mds€.

Cela va se traduire par une perte d’emplois pour le moment estimée à 29 000 et à une perte de cotisations sociales et d’impôts de 890 millions d’euros. (Source : Asterès)

La fin de la coopération euro-russe dans l’astronautique fait disparaître une Europe qui n’a droit qu’à un strapontin dans les projets américains. Plus de programme spatial européen vers Mars. Plus de décollage de fusées à partir de Kourou (inutile de parler de la catastrophe économique dans un DOM qui vit surtout de la base spatiale). Et Ariane 6, à échéance incertaine, est torpillée par l’Allemagne. Reste la petite fusée italienne Vega…

La liste des projets qui tombent à l’eau, des ventes, des importations de produits stratégiques (pour l’agriculture et l’industrie : engrais, aluminium, titane, palladium… céréales…) bloquées…

A cela s’ajoute 3 millions de réfugiés (pour le moment…) qui vont venir par vagues demander logements, emplois, pensions, soins, écoles… dans des pays – très connus pour leur généreuse hospitalité…- qui sortent d’une crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales…

Les secteurs sinistrés : aéronautique, chimie-pharmacie-cosmétique, machines et équipements industriels, agro-alimentaire.

Est-il besoin ajouter le tourisme : les Chinois (la plus grande dépense par touriste et par jour en France) ne sont toujours pas de retour après deux ans d’absences. La chasse aux oligarques russes, notamment dans le Sud-est et dans les stations de ski alpines, sont aux abonnés absents. Inutile de vous dire qu’on ne les y reprendra plus…

Chacun peut imaginer le tableau dans les mois et années à venir si la crise ukrainienne n’est pas résolue rapidement. Et même si elle l’est…

Heureusement que les présidentielles françaises ne sont pas à cette échéance. Mais rentrée risque d’être très chaude, lorsque l’Europe septentrionale sonnera la fin de la récréation.

La Pologne a pris les devant et demande à ce que le critère 3% de déficit budgétaire ne tienne pas compte des dépenses conjoncturelles, notamment militaires. Et comme on sait que les Polonais achètent surtout des matériels américains… Les Français ont beaucoup abusé de cet argument en faisant valoir qu’ils dépensent beaucoup pour les guerres qu’ils entreprennent un peu partout dans le monde.

Réponse des Allemands, des Bataves, des Danois et des autres : personne ne vous a mandatés pour çà…

Les États-Unis reçoivent très peu de réfugiés, quelques centaines qui viennent surtout par le Mexique, via Tijuana.

L’ironie est que si le traitement prend quelques jours avant de les laisser entrer (entre-temps, ils croupissent comme tous les autres à la frontière), ce n’est pas le cas des Russes systématiquement rejetés. Et pourtant il s’agit de dissidents contre Poutine et contre la guerre qu’il fait à l’Ukraine.

Les douaniers et policiers américains ne plaisantent pas : les supplétifs qui ne sont pas photogéniques ne sont pas les bienvenus.

Tant pis pour eux. Triste monde.

Djeha, L. 21 mars 2022.