ENCORE UNE MORT QU’ON POUVAIT ÉVITER

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Sous les yeux ahuris des passants et des badauds, le train a frappé ce matin pour la énième fois à Sidi Bel Abbes. Cette machine à mort, ce serial killer, a tué. Et il tuera encore et encore. Il fauchera des vies dans l’indifférence totale des responsables de la société de chemin de fer et ceux de la ville, dont les soucis et ceux des pauvres pédestres, tels deux rails parallèles, ne se rencontrent jamais.

Dans un communiqué froid comme la mort, les services de la protection civile ont annoncé la tragédie, sans condoléances pour les parents du décédé et sans aucune empathie, comme si ce n’est pas un homme qui est mort. Pire, ils semblent dédouaner les responsables du drame en imputant sournoisement la faute à la victime, ajoutant ainsi au crime l’ignominie.

Ils leur échappe à ces maladroits, où il feignent d’ignorer, qu’en matière d’accident causé par une chose, en l’occurrence par un véhicule à moteur quelle que soit sa nature, le gardien ( ici la société de chemin de fer) est présumé responsable et sa responsabilité est irréfragable, c’est-à-dire qu’elle n’a pas besoin d’être privée et qu’on ne peut reprocher à la victime aucune faute, sauf à établir une intention suicidaire. Des lors, suggérer qu’un vieil homme de 87 ans a fauté parce qu’il ne pouvait pas éviter de traverser un passage très fréquenté, est ignominieux.

Non, la responsabilité de la mort dramatique de ce vieux monsieur que certainement voyait mal, entendait mal, bougeait difficilement, c’est d’abord le conducteur du train qui l’assume pénalement, ensuite c’est la société qui en est là propriétaire et enfin l’État à qui incombe la responsabilité d’assurer la sécurité publique et qui n’a rien fait pour celà alors que dans le même droit le même genre d’accident c’est répète depuis plusieurs années sans que jamais on pense à sécuriser un passage devenu un coupe-gorge

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