Pour un musulman, une violence à l’égard d’un religieux quelle que soit sa foi, a fortiori l’assassinat d’un homme de Dieu dans en son lieu de culte, est une abomination qui ne peut espérer aucune rédemption. Cela ne relève même pas de textes sacrés, mais de la plus élémentaire civilité.
Tout être humain doté d’un minimum d’intelligence, comprend que l’attentat contre l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), dont des criminels sans éducation ont tué le prêtre en plein office n’a rien à voir avec la religion.
Ce pauvre ministre de Dieu n’a strictement aucune valeur guerrière.
Si on s’attaque de cette manière à la France, ce n’est pas pour blesser une grande puissance. La France ne l’est plus. Ses opérations militaires représentent bien peu et ne pourraient être conduites que dans le cadre général d’une armada et d’une stratégie définie par les Etats-Unis d’Amérique.
On s’attaque à la France, parce que c’est le maillon faible d’un ensemble impérial. La France n’a plus ni moyens, ni politique étrangère autonome. Le pire est qu’elle a renoncé à s’en doter.
En France, il y a un décalage considérable entre le poids objectif de ce pays et le discours que tiennent ses autorités et certains de ses concitoyens.
Le plus grave est que les « élites » françaises ont renoncé à l’autonomie de décision et à la souveraineté. Elles s’en remettent à l’Europe, une fiction géopolitique qui n’a aucune réalité, sinon celle que lui donne l’OTAN dirigée de l’étranger.
Ce décalage entre réalité et fiction discursive, crée de la frustration chez beaucoup de Français qui savent que leurs dirigeants ont renoncé à la grandeur gaullienne. Plus d’économie, plus de finances, plus de programmes industriels, plus d’armée souveraine, plus de budget, plus de monnaie… Des dettes et des déficits. Du chômage et pas d’avenir.
Ils ne leur reste plus qu’à s’attaquer à plus faibles : les nombreux étrangers, ou d’origine étrangère, qui vivent sur le territoire français et dont l’écrasante majorité ne rêve qu’à une vie simple, laborieuse et pacifique, dans le plus total anonymat.
Des émigrés et des étrangers, c’est surtout les médias et les politiques qui parlent le plus. Pour vendre plus de papier et pour récolter plus de suffrages.
Et pourtant nombre d’entre eux connaissent des conditions de vie misérable, un taux de chômage très élevé, très peu indemnisé. Un revenu social aux limites de la survie. Abandonnés pour la plupart d’entre eux par leurs pays d’origine, ils coûtent peu et ne réclament que marginalement leurs droits.
Il y a certes la petite délinquance qui encombre les prétoires et les prisons surpeuplées, les vraies usines à fabriquer le désordre. Un univers carcéral médiéval, indigne d’un pays développé, condamné régulièrement par les instances internationales spécialisées.
Les partis extrêmes qui s’attaquent à eux ont une tâche facile.
Mais attention, c’est là une poudrière qu’espèrent faire exploser les ennemis d’une France en pertes de repères qui ne sait plus où elle en est et que ses dirigeants ont conduit dans le mur.
Beaucoup de Français ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Certains rêvent d’une sorte de milice à l’image d’organisations similaires qui ont taché l’histoire de France, pour crapahuter dans les banlieues à la chasse aux étrangers qui menacent la quiétude et la prospérité de leur pays.
Certains hommes politiques connaissent ce péril et régulièrement l’évoquent.
Mais non seulement ils ne font rien pour l’anticiper, mais en plus ils surfent sur la vague de la « barbarie islamiste », pointent les « populations à risque », troublent leur propre électorat et ne gagnent que très peu à espérer des votes qui leur sont définitivement inaccessibles.
Tout le monde connaît la ritournelle à propos de l’original et de la copie.
Pour toutes ces raisons, si les autorités françaises ne prennent pas la mesure des événements, il sera trop tard pour espérer endiguer un raz de marée de violences que plus personne ne sera en état de contenir.
Par ricochet, et compte tenu du poids de la France dans l’Union, c’est toute la construction européenne qui s’en trouvera fragilisée, précisément au moment où l’Europe est menacée d’implosion sous les coups d’une crise économique et financière de première grandeur.
Il n’est que temps que des hommes dont la parole compte prennent leurs responsabilités.
Djeha,
Mardi 26 juillet 2016.