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HOUARI BOUMEDIENE : HISTOIRE ET LÉGENDE

ByBenalllal Mohamed

Sep 2, 2014

L’homme n’est jamais plus libre que lorsqu’ il assujettit ses passions à la raison, et sa raison à la justice Proverbe

Boumediene, un Homme que l’on ne cessera de  parler de lui à ce jour et encore plus longtemps, il fait partie de l’histoire. Les uns disent que c’est un dictateur, d’autres un communiste, on lui colle toute sorte d’étiquettes selon l’humeur ou les degrés de haine qu’ils ont pour lui allant du populiste au criminel…..
Les « petits bourgeois » voient t en lui l’origine de tous les maux et drames de l’Algérie d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Chacun va avec ses propres préjugés, opinions, on dit de lui que « c’est quelqu’un » qui a commis les plus grandes erreurs et possède les plus grands défauts. Nul ne peut savoir ce qu’aurait pu faire Boumediene s’il avait achevé son œuvre.
Devant cette diatribe, certains ont voulu à leur manière l’enterrer une seconde fois pour qu’il ne soit plus présent dans les esprits. Il faut dire et reconnaitre en même temps devant tant de circonstances, que Boumediene reste et pour toujours une personnalité mystérieuse. Il a bien soulevé autant de polémiques et c’est la preuve irréfutable de la valeur, de sa forte personnalité justement de susciter autant d’impétuosité, de fureur et de passion.
Enfin il n’a laissé personne à ce jour indifférent et c’est pour cela que je me permets d’avancer quelques vérités basées sur des connaissances vraies et non sur des opinions vraies avec un esprit critique et non un sens critique.
Faites-vous des semailles de justice, moissonnez une récolte de bonté. (Proverbe)
A travers l’analyse de ses discours, de ses proches et ceux de son entourage, H. Boumediene ( Allah Yarhamah), les plus sincères disaient de lui qu’il était très distrait mais sémillant, timide mais très fier d’être Algérien , il était également volontaire mais aussi mesuré, ça se voyait à travers le charisme de ses riches discours.
Boumediene un homme d’État,   a lutté pour la grandeur de l’Algérie, en pleine guerre froide entre les deux blocs (USA et l’URSS), il a consolidé le mouvement des non alignés et a semé les graines des trois révolutions. C’est bien H. Boumediene qui a avec une façon très opiniâtre dans un discours à Lahore refusé :
* d’envoyer les algériens au paradis le ventre creux,
* il n’a jamais admis, ni conçu l’analphabétisme,
*ni la faim, ni la maladie, ni l’ignorance, ni le gourbi *encore moins l’asservissement.
Il disait : « Les expériences humaines dans bien des régions du monde ont démontré que les liens spirituels (…) n´ont pas pu résister aux coups de boutoir de la pauvreté et de l´ignorance pour la simple raison que les hommes ne veulent pas aller au Paradis le ventre creux. (…) Les peuples qui ont faim ont besoin de pain, les peuples ignorants de savoir, les peuples malades d´hôpitaux. (…)»
Notre génération universitaire de 70, l’avons connu sous l’image d’un homme sur de lui, un moustachu inspirant la prestance ( eroujla), ses yeux perçants , ne reculent devant rien pour la justesse de la chose avait une force moralisante. Son burnous en poil de chameau était le seul et unique luxe qu’il pouvait se  permettre, avec pour usage de l’image une signification de l’Algérie profonde, un habit traditionnel des hauts plateaux ; un symbole pour afficher et affirmer l’identité du grand peuple algérien qui a défié la France officielle et l’OTAN.
Le protocole présidentiel officiel se faisait de la sorte en plus d’un cigare de Castro. Les algériens retenait de lui ce fameux « nous avons décidé la nationalisation des hydrocarbures..) ( Qarrarna ta emine al mahrouqate), cette phrase qui a bouleversé la face du monde, il avait décidé afin que l’Algérie tiendrait en main sa destinée énergétique. Aujourd’hui, elle est mise en jeu, suivit de grands scandales pour mieux la liquider à tout jamais.
L’équité vient du cœur ; la justice de la raison (proverbe)

Nous avons connu aussi l’Homme, du haut de la tribune des nations unies ou il avait annoncé un nouvel ordre économique international plus juste et plus démocratique ou les prix des matières premières seraient payés à leurs justes valeurs.
Certes, le parfait n’existe pas dans ce bas monde, tout homme a sa part d’ombre et Boumediene était bien conscient, des erreurs dans l’agriculture ont été commises, il le disait haut et fort « une révolution qui ne tienne pas sa tête haute, je ne serais jamais à sa tête… » ; il voulait à qui veut l’entendre et le comprendre qu’il était un révolutionnaire pragmatique. Le problème d’Al Hadjar que les russes devaient  construire, à leur début, il les envoya balader, il ne voulait et refusait catégoriquement la médiocrité.
Gouverner c’est maintenir les balances de la justice égales pour tous. (proverbe)

Toutes ses idées étaient généreuses, il n’a jamais profité de par sa position, ni sa fonction pour s’enrichir ou faire en sorte d’enrichir ses proches.
Son objectif principal était la mobilisation de ce grand peuple et de lui assurer le succès de la triple révolution( industrielle-agraire et culturelle) tout en construisant un État qui ne soit pas au service d’une classe de privilégiés mais des intérêts supérieurs du peuple « un Etat qui survit aux hommes et aux événements »et parfaire l’ indépendance politique par la récupération des richesses nationales et mettre sur place les assises du décollage économique.
1-Au niveau industriel :
La conception d’un modèle « les industries industralisantes » élaborée par des éminents économistes était déjà une forme scientifique de modèle de développement (architecture nouvelle), mettre les assises, apprendre à manier la gestion et maitriser la technologie ; telle était la vision et la méthode qui nécessitait bien sur du temps, car la culture du management, de la gestion, du prolétariat et la productivité n’était pas encore acquise, il fallait mettre en place tout un projet de société, la charte nationale était un début prometteur de discussion sur des concepts de liberté et de démocratie en toute liberté . Le minerai de l’ Ouenza était traité à El Hajar produisant de l’acier, des entreprises de liquéfactions de gaz qui était transporté par des méthaniers à travers les océans , des camions et bus Sonacomes de Rouïba , des téléviseurs ENIE – EMAC -ENADITEX –SONITEX-SONELGAZ – PMA( outils agricoles de SBA)- Complexe Mécanique de Moteurs et Tracteurs ( Constantine)- Complexe de Vannes et de Pompes de Médéa-. Entreprises Chimiques- les Entreprises Electriques- Entreprises de Plastic- Entreprises Pétrolières et Gazières, et bien d’autres entreprises productives, l’Algérie était devenue un grand chantier, le chômage n’existait pas dans le lexique algérien.
Aujourd’hui, tout le tissu industriel a été bradé au point ou on n’arrive même pas à produire quelque chose qui fait le poids en % dans le PIB.
2-Au niveau de l’agriculture :
En 1962, la mise en place de l’autogestion était pour combler la vacance des colons fermiers, c’était déjà un début ou certaines forces voulaient coute que coute socialiser tout le système agraire, sans tenir compte du contexte de la paysannerie algérienne. La reforme agraire ne consistait pas l’abolition de la propriété mais visait à la limitation des grosses propriétés ce qui permettra une juste redistribution des terres.
La révolution agraire ne pouvait donner ses fruits bien que dans sa théorie elle augure une certaine justice et une équité exemplaire. Malheureusement le contexte sociologique de l’époque, ne prêtait pas et cet adage insinue tout « El khobza taa ach ra ma tebchi oui- la tabat tan ‘harague »( si dix personnes préparent une galette, elle ne sera pas cuite et si elle est cuite ,elle finie par être grillée) .Par conséquent ,l’échec de la révolution agraire a plus ou moins ternis un peu l’ image de Boumediene.
La socialisation des moyens de production nécessite une culture très avancée, les suédois sont plus aptes que quiconque pour la réussite d’une telle entreprise. L’idée est ingénieuse, mais le résultat était catastrophique. Boumediene l’avait dit grossièrement dans un de ces discours « naal bouha e’taora eli ma tan taj el batata oua ezrodia »( une révolution agraire qui ne peut produire suffisamment de carottes et de pomme de terre ne peut être qualifiée de révolution).
3- La culture :
Boumediene a bâti partout des écoles, des usines, des centres de santé dans les coins les plus reculés du pays, il a tracé des routes, la transsaharienne était un grand défit par l’ANP. Il a ramené du gaz à la ville, de l’électricité, de l’eau pour ceux qui utilisaient encore des fontaines publiques, le barrage vert était une fierté tout cela était bien une culture nouvelle .
Le réacteur nucléaire d Ain Oussara était algérien. En 1975 l’Algérie utilisait déjà le satellite pour transporter le faisceau TV pour couvrir l’ensemble du sud algérien.
L’Algérie a formé qualitativement des enseignants ,des ingénieurs, des agronomes, des médecins, des infirmiers des informaticien( CERI première grande école du tiers monde en informatique),  chercheurs ,des économistes , des pétroliers, des urbanistes, des administrateurs e t j’ en passe.
Tout cela était bien une culture ; on peut aussi qualifier ceux qui ont osé présenter des films algériens et avoir la médaille de Cannes. La reforme sportive a produit des joueurs de qualité (équipe 82).  Le théâtre, le livre, les conférences. Par ailleurs, Boumediene ne cessait pas de faire à partir de ces discours à travers tout le territoire national le résumé de ses œuvres (voir les 4 tomes de ses discours dont chaque tome contient plus 650 pages).
Boumediene a engrangé utilement pour le pays presque 20milliards en 13 ans, ce qui lui a permis d’assoir tous ce qui vient d’être inventorié plus haut, aujourd’hui, l’Algérie a amasser plus de 600milliards dont 60milliards pour l a seule année 2007.Qu’avons-nous fait ?
Devant tout cela, quelle Algérie nous propose- t -on à la place de ceux qui ont bâti et espéré faire encore bien mieux .
Regardez autour de vous aujourd’hui, une Algérie saignée par l’ importation tout azimut ( option devenue stratégique= nouveau modèle de la bourgeoisie) et la course à l’ enrichissement par tous les moyens( blanchiments en premier, détournements en second, corruption en troisième….. )
Les plus riches (la nouvelle bourgeoisie parasitaire pilleuse de nos ressources financières) s’envolent pour se faire soigner à l’étranger alors que la populace n’a droit qu’à des hôpitaux sous équipés, des « haragas » ,des « m’hargas », l’Algérie du désespoir, du terrorisme ,du banditisme , des chômeurs , de ceux qui s’immolent c’est le nouveau projet de société ou valeur, morale, science, art ,justice et équité ont laissé la place au désordre sans pareil le proverbe nous dit « qu’il n’y a pas d’ordre véritable sans la justice ».
En 1979, H Boumediene disait à Paul Balta : « Il va y avoir des changements importants. J’envisage pour la fin de l’année ou le début de 1979 ,un grand congrès du Parti .Nous devons dresser le bilan, passer en revue ce qui est positif mais surtout examiner les causes de nos échecs, rectifier nos erreurs et définir les nouvelles options.
Témoins de notre expérience, vous êtes le mieux placé pour juger ces évolutions. »
( P.Balta « intrigué » lui avais posé quelques questions :
* Envisagez-vous d’ouvrir la porte au multipartisme ?
*D’accorder plus de place au secteur privé ?
*De libéraliser la presse ?
*De faciliter l’organisation du mouvement associatif ? Boumediene avait esquissé un sourire prometteur qui allait dans le sens d’une approbation ; « vous êtes le premier à qui j’en parle je ne peux être plus explicite pour le moment mais faites moi confiance vous ne serez pas déçus ».
Le temps a manqué à H. Boumediene, Allah Yarhamah

BENALLAL MOHAMED

By Benalllal Mohamed

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