Je ne pouvais me taire devant le discours vide de sens et de moralité. Un discours acharné, sans hypothèse et sans âme qui veut  s’infiltrer avec  une insistance démesurée dans le sentiment déjà acquis et bien réfléchi de l’Algérien averti. Peut-on réécrire l’histoire d’une nation et évoquer ses héros en s’alignant au mensonge, à l’à peu près, et au million de preuves fictives, et ce au détriment de la véracité, de l’exactitude des faits. Pour les historiens académiciens, et intellectuels, souvent les sentiments prennent le dessus sur le juste cheminement de l’histoire favorisant la suspicion au dépend de la vérité. Dans la même dynamique, je cite un passage ô combien significatif de l’ingénieur Chems Eddine Chitour dans son ouvrage « L’Algérie le passé revisité » : « L’histoire n’est pas de notre point de vue, un supermarché où on ne prend que ce qui nous intéresse ; elle s’apparente plutôt à une vente en gros où nous devons, honnêtement prendre à la fois les bonnes et les mauvaises choses, les événements qui nous mettent en valeur et ceux qui nous dévalorisent. Le risque contraire donnerait lieu à l’écriture d’histoires différentes qui présenteraient forcément des lacunes, car, comme le dit si bien M.C Sahli, « L’oubli de l’histoire condamne à la répéter. »

Doit-on oublier nos héros, nos martyrs qui ont succombé sous la torture, fusillés, guillotinés jetés vivants des hauts des falaises, dans des puits…enfin assassinés. A aucun moment, ils n’ont accepté la compromission au détriment de la patrie. Ils sont nombreux, ils sont des milliers. Ce sont les héros de l’Algérie indépendante.

Bien avant, et dans le prolongement de l’appréciation du héros de la patrie, je cite Omar El Mokhtar, ce bédouin éclairé, paladin de la résistance Libyenne contre l’invasion italienne. Vingt ans de lutte et de sacrifice pour libérer son peuple de l’hégémonie coloniale Italienne.

Ce valeureux, peut être trahi, tomba dans une embuscade le 12 septembre 1931. Graziani, le vice- Maréchal du gouverneur général Baudina, proposa à Omar El Mokhtar l’Amnistie générale, à condition qu’il adresse un appel aux moudjahidines, les incitant à arrêter le combat. Omar El Mokhtar  refusa l’ignoble offre, préférant la mort au déshonneur. Le 15 septembre 1931, il est jugé rapidement  et condamné à mort. L’exécution a lieu le 16 septembre 1931. 20000 Libyens y ont assisté les larmes aux yeux. El-Mokhtar s’avance à pas sûrs, répétant la prière de la chahada, avant d’être pendu. les Libyens, de génération en génération, garderont  toujours dans leurs mémoires un homme héros, un homme symbole, un homme qui a donné tout pour la liberté de son peuple, l’homme de courage et de conviction qui a incarné, pendant 20ans, le combat des Libyens  pour la l’indépendance de leur pays. Il n’a jamais négocié sa liberté au détriment de la liberté de son peuple.

Oui, Ahmed Zabana, Larbi Ben M’hidi….et Omar El Mokhtar n’ont à aucun moment  négocié les principes de la lutte pour la liberté des peuples. Ils sont morts en HEROS.

Par: Boutaleb Belkacem Tedjini Ziane El Idrissi.