BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

LA BATAILLE DE SIDI-BRAHIM. Les 23/26 Septembre 1845.

ByMohamed Senni

Sep 23, 2011

1.Introduction.

Nous voilà aujourd’hui face à une des glorieuses pages de notre pays. En parler, avec la tête froide, sans passion, en ces temps étranges qui appellent, n’eût été la sagesse, d’autres réactions, est d’une nécessité impérieuse. A travers ce que nous avons vécu au cours des  derniers mois, et compte tenu que nul ne peut intervenir rétroactivement pour modifier l’œuvre du Grand Architecte qui a fondé notre chère Patrie, il nous semble urgent d’endiguer ce phénomène qui prend des proportions de plus en plus importantes mais pas pour autant inquiétantes. Elles ne peuvent l’être d’autant plus que cette gymnastique innommable est l’œuvre d’esprits rampants, totalement asservis par ceux qui s’en servent et qui, eux, n’ont pas le courage et l’intégrité nécessaires pour s’afficher publiquement  en mettant en avant leurs convictions et ceci pour une raison bien simple : ils se sont servis de l’Emir s’en servent  et s’en serviront à toutes les occasions en public. En coulisses, c’est une autre affaire. Aussi confient-ils la sale besogne à d’autres. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’à force de trop tirer sur la corde, et en conformité avec la loi de l’élasticité, couramment utilisée dans la résistance des matériaux, elle finira par rompre quelle que soit la matière dont elle est faite. Les dégâts sont d’ores et déjà prévisibles et ceux qui manient le fouet ou sont experts dans le lancer des boomerangs, et ils sont fort nombreux, doivent faire sérieusement attention à leurs retours ratés car tous leurs calculs basés sur des assertions gratuites  rejailliront, mais pas avec l’effet qu’ils escomptent tout au contraire : l’Emir n’en ressortira que plus grandi bien que cela ne nous étonnera guère. Je ne vois qu’une explication à cette veulerie : ceux qui prônent des inepties hissées au rang de « vérités » bien que, pour certains, l’exercice de leurs fonctions officielles  doit leur faire observer un minimum de retenue, sont dans l’ignorance totale de ce qu’est ce pays  auquel ils s’entêtent à coller une autre histoire – celle qui les arrange bien sûr et dont ils n’ont été ni les auteurs ni les acteurs –et ne sont que les dépositaires connus de péchés commis par leurs ténébreux aïeux ce qu’ils ne parviennent pas à digérer. Le Président de la République, selon ce qu’a rapporté la presse n’a-t-il pas, récemment, menacé de divulguer des listes de Harkis dans l’Administration ?  La liste des traîtres qui ont servi ceux qui ont asservi leur propre descendance est suffisamment connue. Alors peut-on être surpris lorsque l’ambassadeur de France déclare, au cours d’une rencontre, datant de quatre ans, avec les journalistes de la presse nationale, et ce suite à une question posée par l’un d’eux : « Nous sommes d’accord pour remettre à vos autorités les archives de la colonisation, mais cela fait deux ans que nous attendons la commission algérienne qui doit les prendre en charge ». Qui a peur du contenu de ces archives ? A l’évidence ils sont très nombreux. Et si les Algériens les prenaient en charge, combien de ces documents seraient mis à la disposition des chercheurs ? Et combien disparaîtraient définitivement? Que risquent ces peureux? Rien sauf une chose : ils ne se reconnaîtront plus dans les miroirs où ils  veillent, avec fière allure, à admirer leurs statures car ces  miroirs finiront, irrémédiablement par leur renvoyer une image d’eux-mêmes, tellement terrifiante de vérité qu’ils baisseraient leurs yeux en s’y mirant, non pas parce qu’il leur restera quelques atomes de dignité (ils ne savent pas ce que c’est), mais tout simplement parce qu’ils se rendront compte que la seule vérité vraie qu’ils ont obstinément refusé de voir en face les aveuglera pour de bon et «  ne resteront alors dans les Oueds que leurs pierres ».

Je ne me gênerais nullement de m’inquiéter de la tiédeur  prévisible de ceux qui avaient pour mission première de réagir à l’infamie proférée contre l’Emir, d’être outré par l’indifférence totale de ceux qui serinent à longueur de discours sur les constantes de ce Pays, constantes devenues, par une étrange alchimie, des variables tournant au gré du vent comme des girouettes et me questionne sur l’inqualifiable comportement d’une certaine presse qui prête le flanc à ces zélés et non moins mauvais imitateurs qui, à travers des affectations déguisées, distillent leur venin faisant de cette presse qui leur ouvre ses colonnes un vrai dépotoir culturel alors qu’elle dispose, en apparence, des moyens qui doivent lui rappeler les limites du champ au-delà duquel elle joue sa crédibilité. Un premier constat à chaud ?  Les Algériens ne sont pas aveugles et les borgnes ne  seront jamais les rois qui les guideront. Et si ces borgnes osaient  se prévaloir de ce que la démocratie leur permet de dire et ils en profitent à loisir, nous leur rappellerions que cracher sur le plus grand symbole de ce Pays ne relève pas de la démocratie mais de la démonocratie.

2. Quelques rappels.

L’événement dont  nous voulons traiter a été lancé à partir du Maroc où l’Emir s’était réfugié avec sa Deïra. Comment en était-il arrivé là ? C’est ce que nous nous proposons de voir à travers  ces  brefs rappels.

En 1835, Clauzel, « Chargé de capturer ou de faire capituler  l’Emir » se met en compagne, début décembre 1835, à la tête de 11000 hommes appartenant aux 11ème, 13ème, 47ème 63ème et 66ème régiments d’Infanterie de Ligne, aux 2ème, 10ème et 17ème régiments d’Infanterie Légère et au bataillon de l’Infanterie Légère d’Afrique. L’Emir, comprenant parfaitement que l’affrontement allait être une réplique de celui de la Macta qui a eu lieu quelques mois auparavant, organisa ses troupes, convaincu qu’il avait tout à sa disposition pour en finir dans la Habra, entre Sig et Mascara. Il explique sa stratégie et donne ses ordres à ses chefs militaires. Les premières escarmouches eurent lieu sur la rive occidentale de l’Oued Sig  puis progressivement vers Habra où tout devait se régler. Fort de la leçon de la bataille de la Macta, Clauzel manoeuvra habilement. Il n’empêche que les Algériens, qui avaient l’avantage du terrain, eurent, dès le premier choc, la certitude de la victoire. Oubliant, dans l’euphorie, les ordres de l’Emir tant ils étaient certains de l’issue de la confrontation, ils se lancèrent dans une mêlée générale qui fait faire un mouvement de recul aux troupes françaises. Les troupes algériennes n’ont pas eu le temps de regagner Mascara qu’elles furent informées du retour de Clauzel qui avait été rejoint par des renforts. L’Emir, qui avait besoin d’espace pour se battre à sa manière, fit évacuer la ville le 6 décembre 1835 et Clauzel la trouva entièrement déserte en y pénétrant. En la quittant deux jours plus tard, il la laissa en flammes.  L’Emir comprit alors qu’il ne serait en sécurité, avec ceux qui le suivaient, que dans la mobilité qui allait devenir progressivement une de ses force et arme principales. C’est, sans aucun doute, de ce principe que naquit l’idée d’une capitale itinérante :la Smala.

Composée de presque quatre cents douars, avec 60 000 personnes et même plus, 12 000 chevaux, avec ses marchés, ses écoles, ses tribunaux, ses Mosquées, ses différentes manufactures et son impressionnante  bibliothèque et quelques gardes, elle se déplaçait en fonction des événements pour s’installer en formant quatre enceintes circulaires concentriques. Au mois de mai 1843, elle était installée à Goudjillah à l’est de Tiaret.

Pendant huit années elle se déplaça,  avec la composante que nous venons de décrire, dans une organisation parfaite, sans que l’ennemi ne pût la découvrir, en dépit de l’assistance d’une nuée de traîtres et de stratèges appelés à la rescousse. Le génie de l’homme qui l’avait conçue y était pour beaucoup. Voilà une page à approfondir parmi la multitude qui ont été écrites par cette minorité qui a pris la responsabilité de se battre jusqu’au bout pour chasser l’ennemi qui, aujourd’hui se retrouve parmi nous sous les formes que nous connaissons tous.

Puis vint ce fatidique lundi du 15 Rabie II / 1260 – 15 mai 1843. Quelques jours auparavant, deux traîtres, Ahmed Ben Ferrat et Omar Al Ayadi informèrent le Colonel Youssef de l’emplacement de la  Smala. Le Colonel convainquit le Duc d’Aumale de la prendre, l’Emir étant occupé à suivre les traces du général Lamoricière. Avec 2000 hommes qu’il fait habiller des tenues rouges identiques à celles que porte la cavalerie de l’Emir, il prit, à partir de Boghar, la direction de Goudjillah ; mais la Smala s’était dirigée vers le Djebel Amor. Elle choisit de dresser son campement dans l’oasis de Taguine au sud de Tiaret, et fut surprise par les soldats du Duc d’Aumale alors qu’elle était en pleins travaux d’installation.

Un carnage s’ensuivit, 3000 hommes et femmes sont faits prisonniers, parmi eux certains, parents avec l’Emir, ainsi que le vénérable Sidi Laredj Ben Nedjadi, le premier homme qui prêta serment d’allégeance lors de la première Bay’a faite à l’Emir. Lalla Zohra, mère de ce dernier réussit à s’enfuir sur une mule.

Plus tard, l’Emir dira à ses  ennemis : « Dieu vous l’a offerte froide ma Smala, mais c’était Sa volonté ». Il précisa que «  le Duc d’Aumale n’en avait pris que le dixième ». Plutôt que d’être accablé, quoiqu’il fût très peiné par ce mauvais coup du sort et surtout de la perte de sa bibliothèque, il se sentit même soulagé d’être dorénavant moins gêné dans ses mouvements. Un autre coup allait lui être porté : les Beni Amer avaient rallié les Français. Il les attaqua pour les ramener à la raison. Il écrasa ensuite les troupes du général Lamoricière à la bataille de Sidi Youssef le 23 septembre 1843.La Smala réduite à une simple Deïra comptait désormais deux mille âmes. Il fallait la mettre en lieu sûr mais Lamoricière tenta de l’arrêter. L’Emir déploya toute son énergie, stoppa les troupes ennemies et la fit entrer en territoire marocain. Il s’installa à Aïoun Sidi Mellouk, à quelque 50 kilomètres à l’Ouest d’Oujda puis à Aïn Zora dans le Rif d’où il écrivit au Sultan le mettant dans le menu détail des derniers événements et l’appela à se joindre au combat. Nous sommes quasiment  certain que l’Emir savait la suite qui allait être réservée à cet appel. Néanmoins, il le fit pour deux raisons : la première consistait à rappeler au Sultan son devoir religieux ; la deuxième est que Moulay Abderrahmane, ayant fait  revêtir, le 3 juillet 1839, par un de ses émissaires l’Emir du kaftan faisant de lui son Khalife se devait de lui apporter tout son soutien pour mener à bien son combat. L’Emir, qui était parfaitement au courant de la personnalité du Sultan eut droit, de sa part, à une réponse de Normand. Le Sultan lui écrit :

إننا نتمنى الحضورَ بأنفسِنا في غمار المسلمين و مباشرةَ القتال بأيدينا بين صفوف المجاهدين. و لكن ما نحن فيه من قمع العتاة و كف البغاة    جهادٌ، بل أفضلٌ من جهاد النصارى حسبما نص على ذلك إمـامٌنا مـالك رحمه الله ولو كمٌل قتالهم و انتظم على الاستقامة حالٌهم لسرنا و إياهم لنصرة الدين و قمع الكفرة المعتدين و بذلك ينال الموفق غايةَ أمله و نية المرء خير من عمله   1250/1844                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Le peuple marocain, quant à lui, avait pris fait et cause pour le combat des Algériens et fut fasciné par leur Chef. Il lui apporta ses soutiens humains et matériels ; il fêtait avec faste, à travers tout le royaume, les victoires qu’il remportait sur l’ennemi commun. Il alla même jusqu’à prendre, à travers nombre de personnages influents, parmi eux le vizir et poète Mohamed Ibn Idriss qui écrivit plusieurs lettres en ce sens à l’Emir, la décision de lui proposer le trône de ses ancêtres : les Idrissides. Churchill écrit à ce sujet : «  Abd El Kader eût-il été un vulgaire usurpateur, il n’aurait eu alors qu’à étendre la main pour se saisir du sceptre marocain. Mais l’inspiration qui le dirigeait était le patriotisme non l’ambition. Il était entré en campagne pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie. Ses pensées, ses désirs, ses prières, toutes les énergies concentrées de son corps et de son désir étaient vouées à sa Partie. Aucune offre quelle qu’en fût la grandeur ne pouvait le séduire au delà de cette sphère légitime de son action. Il dira plus tard : « Je refusais l’offre séduisante qui m’était faite d’une voix si unanime, non seulement parce que ma religion m’interdisait de léser un souverain choisi, légitimé par Dieu, mais parce que connaissant le Maroc comme je le connaissais avec la diversité de ses races, je sentais qu’il m’aurait fallu au moins douze ou quinze ans, non pas, en fait, pour gouverner comme Abderrahmane mais pour me permettre, en quelque domaine que ce fût, d’imposer l’obéissance à la Loi et de faire respecter mon gouvernement ».

                   Son séjour au Maroc ne l’empêchait pas de lancer des incursions répétées en territoire algérien amenant la France à lever de vives protestations auprès du Sultan, ce qui provoqua un événement dont l’issue scellait définitivement le destin de l’Algérie, destin dans lequel elle  sera rejointe par le Maroc. Cet événement, la bataille d’Isly puisqu’il s’agit d’elle, est nécessaire à retenir pour apprécier les ratages occasionnés par le seul entêtement du Pouvoir marocain d’alors. Nous renvoyons nos aimables lecteurs aux péripéties de cette bataille parues sur BAI le 14/08/2011.    

                   En Algérie comme en France, les Français étaient sûrs de s’être définitivement débarrassés de l’Emir mais c’était sans compter sur sa foi et le sens religieux de la bay’a qui pendait à son cou, bay’a faite par des hommes ayant juré de le servir jusqu’à la mort dans la voie de Dieu. La Frontière était hermétiquement fermée et son pays regorgeait de traîtres. De plus il ne disposait tout au plus que de 2000 hommes mais, là, était son moindre souci. Revenons un peu en arrière : le 4 février 1834, il écrivit une lettre au général Desmichels avec lequel il signera 22 jours plus tard le traité qui portera le nom du général :

و نحن و إن كنا ضعفاء، على زعمكم فقوتنا بالله…غير أن الموت مسر لنا وإن دوي الرصاص،  و صهيل الخيل في الحرب لآذاننا من الصوت الرخيم                                                                                                                                                                                                                                                                    « Si nous sommes faibles à l’extérieur, notre force est en Dieu. La mort  est pour nous un sujet de joie. Le sifflement des balles et le hennissement des chevaux au combat, sont à nos oreilles, un son mélodieux ».   

Cette lettre, il l’écrivit il y a plus de onze ans et l’homme n’avait changé que dans l’affermissement de ses convictions premières. Il prit sa décision : il traverse la frontière et dévale la vallée de la Tafna.

6.La bataille de Sidi Brahim.

Le 21 septembre 1845, Montagnac apprend que l’Emir a quitté le Maroc vers l’est. Fasciné par Abdelkader il rêve de se mesurer à lui. En dépit des ordres reçus il quitte Ghazaouet à la tête de 400 hommes (nous reviendrons sur ce chiffre). C’est ce même Montagnac qui écrivit à Philippeville, le 15 mars 1843 : « Toutes les populations qui n’acceptent pas nos conditions doivent être rasées. Tout doit être pris, saccagé, sans distinction d’âge ni de sexe : l’herbe ne doit plus pousser où l’armée française a mis le pied. Qui veut la fin veut les moyens, quoiqu’en disent nos philanthropes. Tous les bons militaires que j’ai l’honneur de commander sont prévenus par moi-même que s’il leur arrive de m’amener un Arabe vivant, ils recevront une volée de coups de plat de sabre. (…) Voilà, mon brave ami, comment il faut faire la guerre aux Arabes : tuer tous les hommes jusqu’à l’âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants, en charger les bâtiments, les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs. En un mot, anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens. »

Abdelkader, des hauteurs qu’il occupait découvre les premiers éléments de la troupe française. L’Emir divise ses troupes en deux groupes, l’un sous ses ordres, l’autre sous ceux de l’implacable et irréductible Bouhmidi El Oulhaci (le Giap de l’Emir), fidèle d’entre les fidèles, à la bravoure légendaire, et au dévouement sans limite à la cause pour laquelle il se battait et qui n’avait d’égal que le Khalifa Ben Allal de Koléa qui périt héroïquement en novembre 1843 à 15 kilomètres à vol d’oiseau de Tessalah en allant vers El-Malah.

Au signal de l’Emir, ses cavaliers rouges, avec des compagnons marocains, chargèrent et taillèrent en pièces leurs ennemis. Ne réchappent que 80 carabiniers laissés en réserve par Montagnac lui-même blessé à mort. Ils coururent se réfugier dans l’enceinte du Marabout de Sidi Brahim. Le siège durera trois jours et trois nuits. Une héroïque résistance s’en suivit. Pour l’unique fois de sa vie, l’Emir fut blessé à l’oreille droite. Il descendit de cheval et fit une prière. Avec l’essentiel de ses hommes, il rejoignit sa Deïra au Maroc. A Sidi Brahim les assiégés tentent, le 25 septembre 1845 une sortie désespérée : sur les 80, seuls 15 furent faits prisonniers. La nouvelle provoqua un cataclysme tant à Alger qu’à Paris. Parmi les prisonniers figuraient  le commandant Courby de Cognord, Saint Alphonse, Chargère et le trompette Escoffier, qui au péril de sa vie, donna sa monture à son capitaine qui avait, suite à une ancienne blessure, des difficultés à marcher. Cet acte de bravoure lui valut le respect de l’Emir qui le témoignait d’ailleurs à tous les bons soldats. Le Roi des Français, Louis Philippe,  lui décerna la Croixde la Légiond’Honneur alors qu’il était en détention chez les Algériens. L’Emir lui organisa une réception où il accrocha lui-même cette Croix à son titulaire. Lorsqu’il fut détenu à Amboise, Escoffier demanda son affectation pour être mis à son service. Le plus éloquent commentaire qu’on peut en faire consiste justement à ne pas en faire : dans quelle langue décèlerons-nous les mots justes pour exprimer cette subjugation d’Escoffier pour l’Emir ? Et si cette difficulté est surmontée, subsistera le problème de la disponibilité de la plume qui restituerait fidèlement ce chapitre qui fait partie d’un long chapelet, existant en une infinité d’exemplaires comme seul l’Emir pouvait en concevoir. Un de ses plus irréductibles ennemis, Pélissier avait, à juste titre écrit : « Il est impossible d’approcher cet homme sans l’aimer ». Combien d’hommes, à travers l’Histoire, sont parvenus à devenir l’Exemple de leurs ennemis au point de s’en faire aimer ?

7. Quelques questionnements.

Après le massacre des prisonniers français, détenus dans la Deïra, ordonné le 24 avril 1846 par Mustapha Ben Touhami, beau-frère et cousin de l’Emir, seuls onze officiers en réchappèrent. La plupart faisaient partie de ceux qui s’étaient réfugiés dans l’enceinte du Marabout Sidi Brahim. Il est établi qu’à leur retour en France, ils furent disséminés loin les uns des autres. Le trompette Escoffier qui,sur sa demande fut mis au service de l’Emir alors détenu à Amboise, a écrit un livre en deux volumes sur sa présence en Algérie. Il ne pouvait le terminer, s’il s’agit d’un récit chronologique, que par la bataille de Sidi Brahim et sa détention dans la Deïra.Qu’a-t-il raconté sur la bataille ? N’essayez pas de chercher son livre parce que, bien que connu, il n’est disponible nulle part. De très fortes présomptions laissent supposer qu’il a dit des vérités dérangeantes…et cela ne peut que concerner la bataille dans laquelle il s’est bravement distingué. Son livre connut curieusement la même censure que celle qui a touché un tome (sur les huit) de « l’histoire des Turcs » d’Alphonse de Lamartine où il écrivit une sublime page sur le Prophète.

De plus le nom de l’officier supérieur Montagnac n’existe ni dans le dictionnaire encyclopédique Larousse (12 volumes) ni dans l’encyclopédie du même éditeur composée en 22 volumes. Pourquoi cette occultation ? Ne serait-ce pas parce qu’il a déshonoré cette armée française très belliqueuse, qui a gagné quelques batailles dans l’Histoire mais perdu toutes ses guerres ? L’onde de choc, provoquée par la bataille, fut considérée, comme nous l’avons écrit ci-dessus, comme un cataclysme tant à Paris qu’à Alger. Des  journaux parisiens qui avaient osé en parler furent censurés. Il n’y a qu’une explication : Montagnac ne disposait pas seulement de 400 hommes mais de beaucoup plus et seuls 15 furent pris vivants ! La France avait été touchée là où elle ne s’attendait pas. Déjà elle n’avait jamais digéré la débâcle de Berthezène, en juin 1831, dans les gorges de la Chiffa.Pendant des décennies elle obligea ceux qui écrivaient – y compris la presse – à obtenir le sceau de la censure. Beaucoup plus près de nous, lorsque Charles André Julien commença à écrire son « Histoire de l’Algérie Contemporaine », il a été dit qu’il allait y citer des faits abominables. Malgré les fortes pressions qu’il devait subir et des allusions à peine déguisées pour l’en dissuader, il alla jusqu’au bout de son travail. On peut citer d’autres exemples : l’énigmatique Léon Roches qui accomplit pourla France un travail plus colossal que celui accompli par tous ses soldats a une seule rue au monde qui porte son nom : elle se trouve en…Tunisie. Sa propre ville natale célèbre régulièrement le souvenir de quatre autres Dauphinois que Léon Roches a connus personnellement et dont deux ont été ministres de Mèhémet Ali. Pourquoi pas lui ? Il serait fastidieux de citer les contradictions qui apparaissent dans ses correspondances qui vont, sur certains faits, à contresens du contenu de son livre. Tout ceci pour dire que l’Histoire gagnerait plus que jamais à être sérieusement prise en charge et à être écrite rapidement. Alors qu’avons-nous dit réellement sur la bataille de Sidi Brahim si ce n’est que cette conclusion nous montre que le plus important  à connaître est à venir ?

 Sources :

1/ Le Mémorial du Maroc. (9 volumes). Tome 4 : 1666-1906 : De la grandeur aux intrigues. Edition Nord Organisation. 1982.

2/.Dix ans à travers l’Islam. 1834-1844. Léon Roches. Librairie Académique Didier. Paris. 1884.                            .

3/ Autobiographie de l’Emir. Editée en fac-similé. Introduction du professeur Abdelmadjid Meziane.

4/ Kitab El Istikça. Chroniques marocaines. Ahmed En-Naciri. Version arabe. 9 volumes. Edition de Dar el Kitab.1954. Casablanca.

 5/ Le Maroc à travers l’Histoire. (3 volumes) Ibrahim Harkat. Edition Dar Er Rachad Al Haditha. 2002. Casablanca.

6/ L ‘Algérie Ancienne et Moderne. Léon Galibert. Furne et Cie, Libraires-Editeurs. Paris. 1844.

20 thoughts on “LA BATAILLE DE SIDI-BRAHIM. Les 23/26 Septembre 1845.”
  1. Cher Karim.
    Utiliser la toile pour fustiger le travail d’un collègue de la Fondation m’incite à vous recommander plus de tempérance dans les échanges épistolaires qui du reste ne se justifiaient pas. S’attacher à la forme suppose que l’on transcende le fond au point où la ponctuation fait la différence. Amicalement.

  2. Bjr, svp je « v » donne une explication éclairante que « c » vous en écrivant : « je te serai reconnaissant d’éclairer ma chandelle » dernière ligne – commentaire du 2 Oct 2011 à 14h18 de mon commentaire-réponse du 4 Oct 2011 (Pourtant ce n’est qu’un commentaire !!!) a/s de votre remarquable texte. Prd, mais on n’éclaire pas un texte par une lumière artificielle. Le noir était peut être obscur. Maintenant souhaitez moi bon voyage. « Baï. Baï ».

    Karim OULDENNEBIA.

  3. Slm alykm,
    désolé de m’ingérer dans cet accrochage virtuel sur l’histoire et ou il est question d’un chiffre et quel chiffre si ce n’est qu’un Zéro (o)qui permet d’exprimer une absence vide,comme une quantité nulle .

    la bataille de sidi Brahim c’était en septembre 1845 à voir la date .
    Or aujourd’hui c’est à dire 166 ans après continue la guerre sur cette histoire ou je constate que personne n’admet ce que son compatriote et frère écrit sur l’histoire de notre pays ,et voilà qu’on se crepe le chignon pour une histoire de chiffre ,à moins que c’est au chiffre 0 ou bien le 1 de donner le départ de la cadence pour démontrer qu’on est historien .

    Donc messieurs je tiens à vous dire qu’en lisant une citation tirée du livre «  »lettre à l’académie « ‘ de françois DE SALIGNAC DE LA MOTTE ;sur l’histoire et l’historien,j’ai pensé à votre querelle.
    ———————————————————
    «  »Le bon historien n’est d’aucun temps ni d’aucun pays : quoiqu’il aime sa patrie, il ne la flatte jamais en rien. »
    ——————————————————-
    Encore une fois messieurs ,je vous prie de m’excuser pour cette intervention ingérente,et je conclus par cette belle locution latine .

    —SCRIBITUR AD NARANDUM , NON AD PROBANDUM,(on écrit pour raconter ,non pour prouver.

    Amicalement……………Adil

  4. Bonjour,
    Monsieur Djillali C,je vous remercie pour ces lignes écrites juste après mon deuxième commentaire composé. Vos remarques ont des retombées actives (et non radioactives) sur l’environnement de BAI après une explosion dans l’atmosphère. Bien réparties en plus avec un bémol à la clé. Oui ! J’ai voulus ajouter des éléments nouveaux qui nuancent et atténue mes propos. Une altération de demi-ton dans le langage du musicien. J’ai écris mon texte avec l’expression d’un « sentiment réel ». A vrai dire ou franchement, je voulais éviter un commentaire réponse pour ne pas dire que je riposte à mon Ami Reffas. Je comprends très bien son « ressentiment ».Je répète, j’aurai dus commenter son essai séparément de la contribution de Mr Senni. C’est une faute je reconnais. Mais qui a produit du bien n’est ce pas !
    Mr Senni, lui sait très bien qu’un moteur à explosion est un dispositif qui fournit de l’énergie mécanique par transformation de l’énergie calorifique. Alors tout est bien qui fini bien. Et je saisis cette autre occasion pour enlacer fraternellement mon ami Reffas pour lui témoigner ma reconnaissance. Ne ditons pas que la reconnaissance est la mémoire du cœur ! En tout cas, les idées s’accordent beaucoup mieux entre elles que ne le font les hommes.
    On n’est point un homme d’esprit pour avoir beaucoup d’idées, comme on n’est pas un bon général pour avoir beaucoup de soldats. Une critique, c’est « une histoire qui laisse notre liberté intacte mais qui nous oblige à être nous-mêmes » ; cette phrase est de mon défunt père (j’ai oublié de lui demander sa source ?!). Je garde souvent cette phrase devant moi, en voulant faire de la critique textuelle. Je pense que c’est le cas ici, avec mon ami Dr Reffas.
    Dr Reffas, quand on partage des commentaires sincères, chaque jour devient « extraordinaire » et ainsi s’accomplira la volonté de notre ami Mr Djillali quand il dit que : BAI deviendra le miroir de l’intellectualité de la ville de SBA.
    Bonne fin de journée.
    KARIM OULDENNEBIA

  5. Bonjour, MM SENNI, REFFAS et Dr OULD NEBIA.

    Tardivement, mais nécessairement je me devais d’exprimer ce point de vue. Il est rare – sinon unique – de voir un débat d’aussi haute teneur. Et je me dis que BAI est en train d’atteindre ses objectifs. Je me souviens qu’au tout début, je disais à un collègue: « il faut que BAI soit le miroir de l’intellectualité de la ville de Sidi-Bel-Abbès ». Vous venez de me donner raison. Nos intellectuels sont capables de soutenir un débat aussi « brûlant » que celui de l’Emir (qu’il soit El Jazairi ou Hassani, peut importe) D’ailleurs, l’appeler El Jazairi, est déjà lui accorder légitimement sa propriété sur le fondement de cette nation, je pense. Ils ont montré qu’ils sont capables d’animer un débat sans tomber dans la polémique stérile. La modestie de l’un et de l’autre, accroît les retombées chez le lecteur profane comme moi. Les « mea-culpa » pas nécessaires du tout, mais démontrant un respect mutuel exprimé par les différents auteurs confèrent à BAI une dimension qu’il a voulu atteindre.

    Juste un bémol: Dr OULD NEBIA, votre mea-culpa qui lève tout équivoque (j’espère que mon ami DRISS partage mon point de vue) ne devait pas contenir « ….et peut-être la dernière » en parlant de votre critique. Non à BAI, on ne souhaite pas que ce soit la dernière. L’apport de chacun est désormais nécessaire. Vous le dites si bien, les interventions sont désintéressées; alors continuez, continuons, pour le bien de notre ville, pour le bien de notre Pays, et par respect à l’Emir.
    Dr OULD NEBIA, Dr REFFAS, M. SENNI merci.

    1. Mr Djillali C, bonjour
      Vous dîtes il faut que BAI soit le miroir de l’intellectualité de la ville de Sidi bel Abbes nous en sommes vraiment éblouis par quelques reflets tel que Mr Ouldenebia connu virtuellement et pour nos recherches nous faisons tjs reférence à ce qu’il écrit Ici et Là sur la toile.Mais nous constatons que depuis le mois de Ramadan le seul sujet évoqué c’est l’Emir et pourtant combien est immense notre curiosité !!! nous les simples lecteurs.
      Parlez nous de BOUAMAMA s’il vous plaît.Merci

  6. Bonjour,
    Dans une critique endogène, c’est l’auteur du texte qui prime. Un Texte que j’ai choisis comme « Sujet de travail » .Je l’ai trouvé tellement riche et de Haut niveau et complet: « L’émir vaincu par les trahisons » que j’ai lus plusieurs fois. Je ne pouvais résister à la tentation de le décortiqué. La critique du texte Historique se divise en deux parties (Intérieures et extérieures. C’est pourquoi j’ai associé = Texte consistant mais …) Son originalité résidait surtout au style courageux de son auteur.
    En effet, abordé un tel sujet n’est pas chose facile et que l’on ne peut effectuer aisément sans réactions « chaudes ». La contribution de Mr Reffas, n’a tout de même pas étonnement suscité des choses d’inattendu. On ne peut pas dire qu’elle nous prend au dépourvu. Mr Reffas a conclus (avec ses propres sources) comme beaucoup d’autres avant lui la thèse d’Emir héros national, mais battu par les trahisons. Mr Senni a réagit, mais avec une introduction qui a faillit mettre le feu aux poudres. On le voit bien dans les commentaires.
    J’ai crus bien faire en contribuant au débat relancer par le Dr Reffas sur ces fameux derniers jours de résistance de l’émir Aek.
    Bon, j’avais le choix entre deux possibilités pour être associé au débat. La première d’ordre « thématique » et contribuer ainsi à fournir d’autres témoignages et d’autres révélations sur cette période cruciale, ce que voulais Mr Chamyl (commentaire du 26 sep 2011 à 18h59 ).La deuxième possibilité d’ordre « Méthodologique » et faire une contribution critique (Une première à ma connaissance dans les annales de BAI et sans doute la dernière).J’ai choisis délibérément la deuxième possibilité. Et là, je pense que j’avais tord.
    Permettez-moi de faire ici et tout de suite ma mea-culpa. Déjà, à travers les commentaires j’ai sentis l’approche d’un orage par un antagonisme flottant. En spécialiste avertis je n’aurai pas dus le faire. Mr Reffas a exposé une étude complète (c’est-à-dire écriture d’un texte établi (solidement démontré et qui est accepté comme tel) selon des sources et + une analyse (Une explication intellectuelle, puisque il a exposé une thèse (Tarh en arabe) mis en ligne sous « actualité » le 18 sep 2011.Pour justement être critiqué positivement mais aussi négativement c’est le règles de la critique.
    Mr Senni a mis en ligne la sienne, sous le repère événement-évocation « La bataille de Sidi-Brahim » le 23 sep 1845, c’est-à-dire cinq jours après. Il a émit en plus une introduction qu’il a baptisée d’« urgente » (Il ne fallait pas écrire le chiffre 1 devant).Le texte de Mr Senni, était mon choix n° 2. Parce que lui justement n’a pas établi de thèse, il s’est contenté d’un texte thématique avec ses sources aussi. Son but était clair (A part son Introd) : Commémorer l’anniversaire de la date du 23 Septembre. J’ai bien dis « qu’on a besoin d’intellectuels comme lui ».On n’a qu’à voir le nombre considérable de ces contributions, c’est un essayiste rassembleur. Quelle énergie ! Quelle endurance ! Il est toujours présent aux grands rendez vous de notre mémoire collective. J’ai aussi bien dis que « j’admire son style ». Et Re encore une fois. Mr Reffas aussi admire et respecte le style de Mr Senni (je ne suis pas le seul).
    Ma bourde,je le reconnais est d’ordre purement technique et méthodologique. J’ai procédé à la critique de deux études différentes mais rivales, je dirais même « antagonistes » sur une même « enveloppe de protection ». Non il fallait le faire « cas par cas ». Parce qu’en le faisant ainsi j’ai laissé la porte ouverte aux réactions personnelles. Ma contribution aussi, il faut le dire, cotée surtout du coté latérale de Mr Reffas (Si on est partial c’est parce qu’on est humain, sans omettre que mon « essai » était aussi d’ordre générale et à usage public pour tous sinon je l’aurai envoyé par é-mail ! ). On dit souvent que le déterminisme réduit le hasard à un phénomène subjectif. Je constate que le lecteur peut en conclure des signaux arbitraires. Oui, je l’admets. Mais il ne faut pas chercher des complications ou il n’y en a pas.
    Je me suis mis dans de beaux draps avec un étalement de grandes tentes. Je me rends compte maintenant que j’ai totalement sous estimer l’opposition d’action de deux muscles.
    Mr Reffas,a sans doute constaté mon action à persister et même à s’obstiner avec insistance sur la critique de ses sources. Ma méthode était claire, il fallait viser juste. J’ai bien dis aussi (Cela dépend de la source … à reconstruire plusieurs pans du passé.)Mr Reffas,dans le premier versant de son texte ( après l’écriture) et en donnant ses propres sources a exposé texto son deuxième versant qui est « l’analyse » il a donc donner un sens à son Histoire.(J’ai bien dis aussi qu’il avait l’avantage de l’esprit scientifique, n’est ce pas ! ).J’ai raison de dire que Mr Reffas a exposé une étude complète. On voit bien que c’est une longue réflexion intellectuelle mûrement réfléchie).Je respecte vivement son effort.(Il n’y a pas à redire ).
    Sa thèse de « Emir héros trahi, mais triomphant » il la construit texte à l’appui.(J’ai bien dis :Texte consistant ).Selon ma propre analyse sa conclusion est pour moi « insuffisante »,parce que au départ il a construit avec « seulement » (je dis bien) des sources françaises. Au fait pourquoi consulter des sources en français traduits de l’Arabe ? Normalement ces traductions sont faites pour les lecteurs francophones (on ne peut se fier à la traduction, tout le monde est conscient de la problématique ! Si « l’auteur du texte » était Français ! Je passe.
    Donc pour moi pour être complète il faut associer d’autres sources (en arabe, Marocaine pourquoi pas ! la critique vient après au deuxième versant) Mais surtout les originaux (avant la traduction) et les lettres de l’Emir. Pourquoi donc ce hardiment !
    Mr Reffas,a sans doute remarqué que avant moi,M Chamyl a essayé de faire brièvement le constat. A/S des propos de l’éloge de Mr Chamyl vous fait fausse piste. Voyons et les parenthèses à quoi ils servent ? J’ai écris (Le Dr Chamyl,lui a tout de suite compris )
    Mr Reffas,a écris : « Vous vous lancer dans la subjectivité sans vous rendre compte » ;J’accepte ce « jugement », mais à une seule condition : Que ce « même » jugement soit objectif !
    C’est vrai que dans mon étude le constat est surtout défavorable pour Mr Reffas, a qui je demande de me céder et de m’accorder gracieusement les circonstances atténuantes. Je suis très sensible moi aussi aux interprétations. Mais je comprendrais si on me dit : « laisse, ce n’est pas grave ».
    En tout état de cause, ma contribution critique (qui est aussi un essai donc on est tous des essayistes, c’est-à-dire auteurs d’articles ou d’ouvrages de réflexion) qui concerne deux de nos éminents érudits en Histoire de l’émir Aek issus tous les deux de khayma kebira.
    Je veux que Mr Reffas ,Saches aussi que je connais beaucoup d’Historiens qui étaient ou sont de formation Médecin ou Journalistes ou Archivistes ou même Enseignants universitaires en histoire (Mais avec un H majuscule svp).
    Encore une fois, j’ai choisi les deux textes de Mr Reffas et de Mr Senni :comme « sujet » de travail et non comme « adversaires » + comme « sujet » de travail et non comme « adversaires » + comme « sujet » de travail et non comme « adversaires ».Mes jugements critiques sont pour le sujet étudié. C’est le fondement simple de la notion de critique.
    Eh, Où là là ! Heureusement que les deux auteurs sont dans le même camp, celui de l’émir Héros national. Et comme je l’ai souvent écris : « Si l’Histoire sert à quelque chose, c’est à ouvrir les yeux ».Il ne faut pas dire le Vrai d’une manière étrange pour que cet Etrange finisse par sembler vrai à son tour.
    Cordialement votre.
    Dr Karim OULDE ENNBIA

  7. Bonjour.
    A Annaba, j’ai écris ces phrases bien tournées comme commentaires sur le double débat provoqué ces derniers jours sur justement les derniers jours de la résistance de l’émir (un sujet préoccupant et très sérieux).Mais comme un vieux collègue avertit, j’ai préféré attendre encore avant de passer « online ». On arrivant j’ai encore refais une lecture brève sur les derniers commentaires. Pourquoi un pays comme l’Algérie a des difficultés à débattre publiquement et sereinement du passé de son Héros national, c’est-à-dire l’émir Aek ? La réponse réside sans doute dans les faits du présent puisque le passé est issu de cette Histoire.
    Selon ma propre conviction le sujet intéressent les spécialistes de l’Histoire mais aussi les autres réceptifs de cette même histoire (Mais avec un « h » minuscule. Il y’a Histoire et histoire). Il faut faire très attention avant d’écrire quoi que ce soit en Histoire « académique » (avec sources) de l’Algérie. L’Histoire d’aujourd’hui, c’est la connaissance du passé humain. Cette connaissance elle peut être académique et scientifique comme elle peut être simple, sentimentale, populaire et subjective (eh oui !) Qui procède d’un point de vue individuel et personnel. Cela dépend de la source puisque elle s’attache avec ces sources à reconstruire plusieurs pans du passé.
    L’Histoire qui se divise en deux versants le premier c’est le texte lui-même dont la source ne peu être que le document référencié. Cela demande une présentation spécifique de la méthode Historique. Le deuxième le plus difficile c’est l’explication du texte établi, on sollicitant une démarche scientifique c’est-à-dire une doctrine ou école de pensée pour donner un « sens à l’Histoire » justement. On ne peut expliquer le texte Historique par des opinions personnels ça n’a pas de sens. En expliquant avec un sens subjectif on écrit une Histoire subjective. L’Historien est obligé d’étaler un minimum d’idées doctrinale de Saint-Augustin,Ibn-Khldoun,Hegel,Marx ,Freud,Braudel… et autres.
    Ecrire donc, c’est déjà la moitié de l’Histoire (On se basant sur les documents originaux).L’autre moitié consiste a expliquer, analyser,décortiquer, procéder à l’examen détaillé des faits Historiques de par leurs causes mais aussi leurs conséquences ….),mais surtout (je dis bien) surtout donner un sens à cette Histoire. Alors vu les multiples contributions je constate qu’on a frôlé le « dénigrement ».Non et Non le chercheur en Histoire (académique) n’a pas d’adversaire. Celui qui écrit l’autre Histoire (Il n’y pas une seule Histoire) est libre de faire ce qu’il veut (Celui là).
    Quand on écrit pour les autres, (et c’est le cas dans notre pays), je pense qu’on est en train d’amorcé et de semer du sel sur une route verglacée de notre propre «moitié » de l’Histoire. Mais pourquoi ce hardiment ? J’ai l’impression qu’on veut clôturer les débats ? Pourtant la réécriture de l’Histoire de l’émir n’a pas encore commencée ? Et même si on a écris ça et là ;il reste à réécrire le tout et pas seulement sa résistance. Pourquoi pensez-vous que jusqu’à présent on n’a pas encore décidé de faire un film sur l’émir Aek ? Oui, c’est encore trop tôt.
    Mr REFFAS, en essayiste convaincus est allé trop vite vers un versant populaire et paradoxal très connus. C’est à dire un émir battu parce que + trahit donc = triomphant. Non ce n’est pas suffisant ! Mr Reffas a un double avantage, d’abord sa formation de Docteur lui donne cet esprit scientifique très fort et la curiosité d’aller là ou les autres n’osent pas. Il brise le tabou et comme je le connais il accepte les critiques et c’est là une autre preuve de son esprit ouvert. Son deuxième avantage, c’est sa culture très étendue et sa vocation pour l’Histoire. (Si le destin n’a pas fait de lui un Chirurgien dentiste il aurait put être un Archéologue ou Historien de métier). Son texte est consistant mais ! L’Analyse c’est faite sans passer par la critique des documents. Un livre est alors ! Marie née Boisonet .La petite fille du cdt (Tiens donc encore une Histoire de famille)…et puis encore ! « Ce livre » n’est qu’une fine partie de l’analyse de celui qui l’a écrit « le livre » et que dire de toute cette Historiographie française ! L’histoire est d’abord une science humaine, elle est un récit donc un texte, construit non par intuition intellectuelle, mais à partir de sources. Le faux et la falsification viennent de la source ! Vos sources Mr Reffas ne peuvent pas être impartiales pour un Algérien avertit.
    Ces sources deviennent documents que par votre propre construction et résultent d’une sélection et d’un questionnement particulier de votre part. Pourquoi Particulier ? Parce que la conception de ce passé humain est envisagé sous l’angle de la question qui lui a été posée.
    L’histoire, s’écrit dans le présent des hommes .C’est pour cela qu’elle est convoitée. (Par tous). L’Objectivité ? La vérité ? Réalité des faits ? C’est une autre Histoire. Le fils rouge de ton texte Mr Reffas c’est ta confiance (même si elle est partielle et pas totale) dans les sources françaises que l’on ne peut présenter ou dépeindre comme totalement honnêtes.(La marque du colonisateur- Même Algérienne mais deuxième main).
    Mr Senni, avec énormément d’atouts! Son travail est toujours consistant. Seulement parmi ces atouts il y’en a « un » qui est peut-être « le best of ». On dit que : La sauce est meilleure avec le citron. Eh bien c’est sa connaissance des sources marocaines. (J’ai beaucoup appris de ses contributions).
    J’insiste toujours (…) auprès de lui pour nous accorder en conférant un thème sur les derniers jours de résistance de l’émir selon des sources marocaines, un sujet balisé certes, mais intéressent et très rare et peu commun dans l’historiographie française et Algérienne.
    L’Introduction du texte de Sidi-Brahim a sans doute été écrite après le texte lui-même. Ce qui explique la réaction de Mr Reffas. C’est comme Ibn-Khaldoun,il a écrit sa Mokadima après le texte de l’Histoire des Berberes, cela explique le paradoxe méthodologique.
    Mr Senni de part son statut d’un aligné de grande famille d’érudits M’Hadja, dont la destiné suit le tracé d’une ligne droite inédite avant même l’arrivée des français dans notre pays. Bref on a besoin d’Intellectuels comme lui. Vraiment, j’admire son style. On le voit bien, il défend avec fierté et honneur l’histoire de notre émir à tous. (Le Dr Chamyl,lui a tout de suite compris ).Il agit, il écrit ainsi par fierté avec une haute estime de soi-même. Sa fierté intellectuelle lui interdit d’écrire une Histoire redditionnelle de l’émir. (Même si d’autres Algériens comme Boualem.B , l’on fait avec ou sans consentement, d’autres préfèrent ne pas aborder le sujet tout cours ). Le débat reste ouvert.
    Voici donc comme promis le « fond » de mon analyse critique sur le double article de Mr Reffas et L’éminent Mr Hadj Senni. J’espère qu’au « fond» je n’ai pas dépassé les endroits éloignés de la surface. Je salut tout nos amis de BAI , Cordialement votre.
    Dr : Karim OULDENNEBIA
    (Université Djilali Liabes-SBA).

  8. Bonjour,
    Merci Mr Senni pour votre contribution à l’étude de l’Histoire de l’émir. J’ai lus l’article déjà et je le relis pour une énième fois (Après mon retour du séjour à l’est du pays).Je vais envoyer le plus tôt possible une contribution critique au débat. Vif assentiment aussi pour l’essai critique de notre ami Reffas (l’autre article).Une approbation spéciale pour Mr /Dr Chamyl, spécialiste assidu du sujet abordé ici .Sa contribution manifeste toujours une constante et consistante réalité Historique. Pour la page web du texte, j’aurai préféré le dessin « Bataille de Sidi-Brahim », par Hocine Ziani, huile sur toile, 2004- au lieu de celle de Horace Vernier (…).Un sérieux débat, je reviens …à très bientôt.

  9. Ah! la bataille de sidi-brahim une parmi d’autres de son continue de laisser des séquelles aux affronts l’histoire de Abd el kader ben muhiedine (Amir el Moumenine)pourquoi tant de querelles sur cette histoire et en lisant les pensées de Pascale j’ai trouvé une belle citation sur toutes ces Qurelles ; la voici

    –(« Le temps guérit les douleurs et les querelles, parce qu’on change, on n’est plus la même personne »).
    on ne sait jamais qui a raison ou qui a tort ,c’est difficile de juger……………Adil

  10. Mon cher Hadj Senni, salam.
    Il est dommage qu’un seul commentaire (et encore !) a été fait concernant ton texte sur la mémorable  »bataille de Sidi Brahim » qui eut lieu du 23 au 26 Septembre 1847 entre les troupes du symbole de notre unité nationale et les colonnes du tristement célèbre Colonel de Montagnac.
    Et pourtant tu as laissé le champ libre aux débats sur cette période encore méconnue de notre histoire puisque tu parles de 400 soldats français tués lors de cette bataille alors que moi j’en ai dénombré 700 (pourtant avec des documents incomplets de l’époque à l’appui).
    En 20 ans de recherches, d’une victoire française à Sidi Brahem (C/F la stèle de  »la victoire ailée » érigée par la france coloniale à  »la place d’armes » à Oran et qui existe toujours) j’en arrive à une cuisante défaite des armées coloniales françaises à cet endroit.
    J’aurai souhaité que les historiens de SBA (très actifs sur l’histoire du fondateur de l’état algérien dans le sens le plus moderne du terme) puissent nous fournir d’autres témoignages et d’autres révélations sur cette période cruciale.
    Peut-être que si tu avais collé mon texte sur cet épisode glorieux de notre histoire, nos amis du forum auraient pu avoir un autre son de cloche si j’ose parler ainsi.
    Il n’est pas trop tard pour bien faire.
    Dr Chamyl Boutaleb El-Hassani

    1. Salam,Dr Chamyl.
      Le débat est très significatif et sensible pour passer inaperçus. Mais d’un point de vue méthodologique vous avez mis le doigt sur « l’indice ».Ce qu’il faut, c’est baliser la question.
      Je trouve que « les derniers jours de résistance de l’émir », comme thème de débat ; on ne peut trouver mieux. J’ai lus des échos favorables à travers le net sur votre éminente conférence à Ghazaouat. Alors pourquoi ne pas l’étaler comme indice de débat ?
      Que pensent nos amis de BAI de cette formule. Je viens de lancer la balle. Salut.
      Dr : Karim OULDENNEBIA

  11. A l’ATTENTION DE MR SENNI

    Monsieur,dans votre commentaire vous parlez de ceux qui croient naivement qu’il suffit de se rendre à Fès pour obtenir un arbre généalogique « je vous expliquerai une autre fois l’ASTUCE ».
    j’aimerai tant connaître ces astuces

    expression de mon profond respect.

    Madame EPSILONE

  12. Cher Ami SENNI,

    Quoique tardivement, je me permet de réagir à ta précieuse contribution sur cette période de notre riche histoire. Mais je n’ai pas compris le fait que tu t’attardes sur la « fameuse cinquième colonne » mise en place par de Gaulle et qui lui a permis de prévoir « le chaos dans trente ans » alors que le sujet est à des années-lumière en terme de niveau! Le profane que je suis a appris énormément sur l’histoire et le vécu de Fondateur de la Nation Algérienne grâce à toi, mais aussi à MM. REFFAS et BOUTALEB.

    J’ose espérer que les personnes désintéressées que vous êtes continueront à nous délecter de leurs précieuses interventions. Quant à la « cinquième colonne » et sa composante qui a noyauté tout le système socio-politique du Pays, viendra le jour où elle sera démasquée et disparaître! C’est la « Sunna » de l’Histoire!

  13. merci monsieur mohammed senni pour l’eclairage que vous faites sur les archives nationales et les craintes que redoutent tous les traitres d’algerie d’hier et d’aujourd’hui .

  14. Salam.
    Bravo mon cher Hadj Senni pour cette commémoration du 166 ième Anniversaire de la bataille de Sidi Brahem ou plus exactement la bataille de Rokbet Mezzoudi (qui est un des contreforts de la petite chaine du Guerbous, au revers du Djebel Kerkour ou Akerkour, sur la route conduisant de Sidi Boudjenane à Ghazaouet, à 25 Kms de cette ville :C/F mon article paru dans  »le soir d’algérie » du vendredi-samedi 23-24 septembre 2011.
    Je te rappèle que depuis plusieurs années les membres de la Fondation Emir Abd-El-Kader (surtout la Section d’Oran qui est la plus forte en nombre et en activités) se déplacent à ces endroits mythiques s’il en est pour nous resourcer et essayer de comprendre le fil des évènements in situ et non en nous basant sur des écrits coloniaux qui n’honorent pas ceux qui y font référence, alors que notre histoire est là, devant nos yeux et c’est à nous de l’écrire.
    Je te remercie donc, cher ami, pour ces devoirs de mémoire dont tu nous délectent régulièrement par ta plume, en nous faisant part de ton immense et discret savoir.
    Dr Chamyl Boutaleb El-Hassani

  15. erratum : prière de lire « entre les dirigeants de ces deux pays (l’Algérie et la Turquie).. »

    .autre commentaire subsidiaire à l’adresse de Mr Mohamed Senni :
    Ayant écrit ces quelques réflexions à une heure très matinale, je n’ai pu formuler une dernière observation relative au très intéressant travail que vous avez entrepris sur l’histoire et l’itinéraire des Mhadjas.
    Vous nous aviez promis d’autres développements de cet inventaire et chronologie des valeureuses tribus de la région de Sidi Bel Abbès qui semblent être restés sans suite.

    A quand une suite à cette saga qui nous permettra d’en savoir un peu plus sur nos filiations et nos origines patronymiques ?

    Aussi, ma question est de savoir s’il est possible, en l’état actuel de la documentation, de pouvoir remonter plus précisément dans les différentes filiations et patronymes qui sont advenus plus particulièrement dans l’itinéraire des Ouled Slimane, et ce à des fins d’établissement d’un arbre généalogique.
    Merci pour votre sollicitude.

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