Je tenais à vous informer que j’ai pris contact avec le maire de Tourcoing, via son attachée de presse pour lui soumettre quelques
questions en espérant que son emploi du temps chargé lui permette d’exposer son point de vue sur la place de la culture arabe au sein de l’espace nordiste.
Le premier magistrat de la ville de Tourcoing, M Michel François Delanoy est un partisan du dialogue et de la necessité des
passerelles entre les deux rives. Son implication personnelle a permis d’accueillir l’annexe nordiste de l’Institut du Monde Arabe comme témoignage de l’apport des populations qui en sont issues. Le choix d’une ancienne usine de textile convertie en chantier
culturel est en lui-même le symbole d’une histoire croisée qui doit admettre, selon les paroles mêmes du maire que: Des pans entiers de l’économie et de la culture de nos villes ont été portés par des populations venues de l’autre côté de la Méditerranée.
L’Institut du Monde Arabe à Tourcoing est une forme de reconnaissance de leur place, de leur apport, de leur contribution historique, mais aussi de l’avenir. Aujourd’hui on peut sans plastroner parler d’une diaspora et d’un influx de cellules grises ‘made in Maghreb’ qui succèdent à l’immigration de travail et opèrent un changement fondamental de sa perception en cela qu’elle est libérée des obssessions immédiates de survie.
Aujourd’hui, dans le contexte de la globalisation et de la compétition commerciale , scientifique et technologique,et l’intégration de la nouvelle immigration dans des sociétés industrielles hautement différenciées, il est urgent de questionner les concepts de culture parochiale et d’identification à une seule loyauté nationale.Solliciter la diaspora reviendrait à faire exploser le plafond de verre de la crispation identitaire. Les raisons profondes du choix d’un pays ou d’un système à un moment donné ne dépendent plus des bonnes ou mauvaises dispositions des individus, mais s’insèrent dans des logiques systémiques dans lesquels pays nantis ou non développé structurent une différentiation des activités économiques et des statuts professionnels.
Le regard porté sur un universitaire, un chef d’entreprise ou un écrivain sera foncièrement différent de celui posé sur l’ouvrier
immigré dont l’apport était minoré. Dès lors, prétendre réduire la perception et l’apport de la diaspora dans les mêmes termes serait courir le risque d’en faire un présentation sommaire et faussée.
Les stratégies individuelles de défection (tourner le dos à sa communauté d’origine) ou de prise de parole en son nom et/ou l’affirmation reaffirmée d’allégeance ou de choix pour une nouvelle allégeance s’insèrent dans un mouvement historique porteur d’enjeux de pouvoir.
L’immigration choisie, au delà de ses multiples configurations,finit toujours par traduire un rapport de pouvoir symbolique ou de pouvoir économique lié au statut de l’acteur social. Dans le nombreux contingent de ces nombreux franco-maghrébins,ou
diaspora en construction,ce sont les rapports entre la rive sud et la rive nord qui sont en débat.L’identification sociologique de la
diaspora n’est pas aisée de part la multiplicité des parcours personnels. Toutefois,il reste un constante et ce qui unit ces nouveaux acteurs (langue, culture, religion) est plus important que ce qui les oppose et ils peuvent contribuer à construire un espace maghrébin pacifié car non en résonance directe avec les tensions de leurs pays respectifs. Joueront-ils à l’instar de diasporas plus anciennes le rôle de Quantara ou passerelle entre deux mondes et systèmes culturelles en les enrichissant de leur double contribution, ou renonceraient à apporter leur contribution à leur société d’origine au motif qu’elle ne leur offre pas l’attractivité et les opportunités qu’ils recherchent?
La vraie question qui leur sera posée est celle de la participation.Seront-ils les témoins de deux camps figés ou opteront-ils pour une conception qui prend l’homme non comme un matériau à exploiter, mais comme un richesse qui doit profiter à ses appartenances démultipliées. Un Algérien, originaire de Nédroma (Elias Zerhouni) s’est retrouvé citoyen américain en charge des services de santé américains. Courtisé par les puissants et admiré par la communauté scientique, il s’engage à servir de tête de pont et de chasseur de têtes pour mobiliser la communauté scientique et la diaspora algérienne aux USA, mais craint de voir son offre de service bénévole être ignorée ou non évaluée à sa juste valeur? Ce qui est gratuit peut sembler suspect, n’est-ce pas?
La diaspora a acquis une légitimité savante, à nos dirigeants d’acquérir la sagesse pour la solliciter!. La mobilisation des compétences ne constitue pas seulement un impératif en terme de conscentisation idéologique,mais elle s’impose pour des motifs d’efficacité économique. Pour le moment, le mercato des compétences ne profite qu’au Nord ravi de capter cet exode de cerveaux.Depasser le dilemne du tiraillement entre impératif d’unité incantatoire,d’identité et l’indispensable épanouisement dans la diversité revient à accepter que les talents s’additionnent au profit de tous!
Pour une fois que l’on a trouvé des chercheurs qui trouvent, pourquoi s’en priver?
* Le titre est de la rédaction
Ce premier essai se veut précurseur d’une nouvelle rubrique dédiée à la diaspora Algérienne
Salam Sourire !!!!!
Excusez moi Mr Smiley,car je suis incorrigible, je ne vois jamais les choses sous un seul angle…et je ne lis jamais sur les lignes……Déjà que ce mot diaspora ne me plaise guère……Depuis quand parle-t-on de Diaspora Algérienne et par qui ce mot a été introduit…dans notre langage…???
Pour rappel, ce terme a été, longtemps, utilisé pour désigner la dispersion des juifs (El Maghdobi 3alaihoum) dans l’Antiquité……bref !!!
Si vous permettez, il y a quelques questions qui me tarabustent:
1 -/ Peut-on vraiment, parler d’une Diaspora Algérienne??? Alors qu’elle ne possède pas les caractéristiques essentielles d’une Diaspora…Prenons le cas de la France où l’immigration algérienne est très particulière puisque elle est liée au passé colonial ; même si cette communauté est la plus importante des communautés émigrées, elle est néanmoins, la moins organisée. Ne mentionnant (sauf exception) la présence importante ni d’organisations politiques, ni religieuses ni culturelles..etc.; c’est-à-dire une vie associative presque inexistante et même celle qui existe, elle n’a pas les véritables outils qui lui permettent de peser sur les choix et décisions qui intéressent son devenir ; comme la Diaspora juive (sioniste) par exemple.
Ces associations sont souvent divisées, de part de leurs couleurs : idéologique, politique, partisane, tribale, culturelle etc… Elles sont en continuel conflit et l’une voit en l’autre son ennemi, au lieu de mettre les intérêts de la communauté et de la patrie par-dessus tout……Ainsi tous les efforts sont vains… !
D’autre part, on note l’absence de contacts sous ses différentes formes avec leur pays d’origine…!!
Peut- on parler d’une Diaspora Algérienne alors que les nouvelles générations n´ayant pas, à leur corps défendant, la même perception de la patrie de leurs pères qui voient déjà leur volonté d´appel au pays graduellement s´affaiblir……D’ailleurs, il y a urgence à agir, sinon, tout sera perdu.
Dans une étude effectuée en 1999,(2012-2013 ça sera encore pire) le sociologue Saïd Bouamama a mis en évidence «une discrimination au faciès, permanente à l´embauche». Il explique que plus de la moitié des jeunes rencontrés se sont vu proposer de modifier leur prénom dans leurs démarches de recherche d´emploi. «Cette expérience est encore plus douloureuse car elle exige une autonégation identitaire», explique le chercheur. Il en résulte que la seule possibilité qui lui reste est de se fondre dans la culture ambiante en reniant de fait son identité. L´immigré réussit peut-être mais reste en errance identitaire et religieuse. Sa religion est tolérée si elle est invisible. Alors, c’est ça la Diaspora qui va être utile à son pays ????
2-/ Cette Diaspora, se trouve t- elle seulement en France ???? Si non, Y a-t-il des liens entre nos communautés dispersée à travers le monde… ???? Il y a lieu de noter une désorganisation totale, un manque de coordination flagrant et des « guerres d’intérêts et de pouvoir » indéniables…et ceux qui sont plus ou moins organisés et puissants, ne sont pas tous « Monsieur propre »…!!! Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’Algériens à l’étranger qui aiment leur pays même plus que certains locaux et souhaitent sincèrement apporter toute leur contribution et leur savoir-faire pour aider le pays à sortir de cette situation d’apathie…. !!!! Mais la vigilance en ces temps est à conseiller… !!!!
3-/ Cette Diaspora, fait- elle le beau temps ??? Ou le beau temps et la pluie ???? On sait déjà que dans le pays d’accueil, elle ne fait ni le beau temps ni la pluie. Au bonheur des occidentaux et surtout de la France, il n’y a pas que des hydrocarbures en Algérie il y a aussi des cerveaux qu’ils exploitent sans aucune contrepartie……!!!
Par contre une partie de cette Diaspora, celle qui est nourrie au fromage puant de Normandie ou aux poissons pourris….. peut faire la pluie en Algérie, en incitant, par exemple les Autruches à un « printemps sans hirondelle » alors que leur crédibilité est mise en doute, vu qu’ils ne vivent pas le quotidien des Algériens, et ne risquent pas leurs confort là où ils sont dispersés, si la situation sociale et sécuritaire se mettaient tout à coup, à se dégrader sur la rive Sud……!!!!
4-/ Pour les scientifiques émigrés, beaucoup plus faibles numériquement que l´émigration classique, une Diaspora de High Tech (Je salue chaleureusement Mr Dennoun au passage) se constitue d´une façon aléatoire autour d´un certain nombre de référents identitaires et aussi religieux. Cette Diaspora savante ; socialement intégrée dans le pays d´accueil, est capable d´actions positives envers leur mère patrie. Toutefois, la question de la contribution des chercheurs Algériens à l’étranger demande à être traitée non pas sentimentalement, mais bel et bien avec un certain pragmatisme politique et une manière adéquate qui évacue les comportements sensibles.
Le but reste de fonder, un lien solide durable qui puisse se transformer, pourquoi pas, progressivement en un lobby, capable de défendre l´identité et les intérêts des Algériens(là où ils résident) et de l’Algérie d´une façon mesurée et convaincante.
Hélas!! Pour le moment peu d’Algériens de l’étranger veulent revenir au pays et investir leur argent et/ou leur expérience, mais je dois dire que ce n’est pas uniquement de leur faute, car il ya trop de battons dans les roues et devinez de la part de qui……Eh bien ! Des défenseurs du statut du « Partenaire dormant » « Sleeping partner »…Eh Oui ! Qu’est ce que vous croyez, il y a aussi des locaux qui ne pensent pas aux intérêts de leur pays….??!!
Je voudrais bien que tous les Algériens arrivent à tirer des leçons même de leurs ennemis, comme M. Strauss Khan qui a dit, : »Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout où il peut, apporter son aide à Israël. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël. »…
Enfin, permettez moi de mettre en exergue notre communauté que nous avons tendance à oublier ou à ignorer, c’est celle qui a été déportée en Nouvelle Calédonie, depuis l’époque de l’Émir Abdelkader, par le plus barbare des colonisateurs. On en parle peu, que ce soit de la part de notre gouvernement ou de la part des ex-néo-colons Français….???? Peut-on les inclure dans cette Diaspora…..Eux qui n’ont jamais connu leur vraie patrie…!!!
Mr Smiley, si seulement, il ne s’agissait que d’une question économique, ou de savants….les choses auraient été beaucoup plus faciles….. !!! Car cette Diaspora peut aussi être une arme à double tranchant……comme la Science d’ailleurs..!!!!
Là aussi, la foule pourrait trahir le peuple !!
C’était le chant du Cygne!
Avec mon profond respect et toute ma considération……!!!
PS:Je m’excuse pour les fautes qui pourraient se trouver dans mes interventions car je ne relis que très rarement mes textes…Merci!
Salam à tous
Petite info sur le colloque du 29 janvier sur la place de la diaspora. Le plateau des intervenants sera rehaussé par la présence de Messieurs Aissa KADRI professeur de sociologie à Parix XIII,Khelifa MESSEMAH economiste et professur à Paris XIII ainsi que que de Aldelhafidh HAMMOUCHE du CNRS spécialiste des enjeux urbains.
Un de ces intervenants, non sans une pointe d’humour ‘pur bled’ a lâché, pince-sans rire, au cours de la session préparatoire: Tu vois Bladi! On ne colonise jamais impunément!