C’est le titre d’un long article publié dans le « washington post » d’hier 14/09/2018 en l’illustrant par des « photos inédites » sur la révolution Algérienne et la répression coloniale
L’article commence par retracer la révolution Algérienne depuis 1954 à 1962,où signale l’auteur « plus d’un million d’Algériens auraient été tués dans le conflit qui a mené à l’indépendance de la colonie française. À l’époque, de nombreuses personnes en France étaient désireuses de conserver leur autorité sur l’Algérie, qui était sous contrôle français depuis 1837. Le gouvernement français a réagi au soulèvement en Afrique du Nord en déployant de centaines de milliers de soldats pour mener une répression sanglante. »
» S’en suivi un conflit sanglant et douloureux qui s’est propagé à travers la capitale et la campagne. Les troupes françaises effectuaient régulièrement de ce qu’on désignait communément mission de «ratissage» – argot décrivant les raids , souvent mortelles dans les villes algériennes. »
« De nombreux Algériens sont morts et beaucoup ont disparu. Parmi eux, Maurice Audin, professeur et militant âgé de 25 ans. Les forces françaises l’ont enlevé de son appartement en 1957 et il n’a jamais revu sa femme ou ses trois enfants. »
« Le président français Emmanuel Macron a déclaré ce jeudi dans un communiqué , comme l’a signalé James McAuley, correspondant du journal « The Post » à Paris , que « les forces françaises avaient utilisé la torture pendant le conflit ». McAuley l’a qualifié d’« un pas en avant de la France face à son héritage colonial».
« Dans sa déclaration, Macron a spécifiquement évoqué le cas d’Audin, reconnaissant qu’il avait été tué par l’armée française. Sa disparition s’est produite parce que les responsables de l’application des lois ont été autorisés «à arrêter, détenir et interroger tout« suspect »dans le but de lutter plus efficacement contre l’opposant», a écrit Macron. »
« Tout le monde sait qu’à Alger les hommes et les femmes arrêtés dans ces circonstances ne sont pas toujours retournés », a déclaré le communiqué publié jeudi par l’Elysée. « Certains ont été libérés, d’autres ont été internés, d’autres ont été traduits en justice, mais de nombreuses familles ont perdu la trace de l’une des leurs cette année-là, dans la future capitale de l’Algérie. »
« Le conflit est loin d’être oublié en Algérie et en France d’aujourd’hui. Certains de ceux qui y ont combattu ou qui y ont vécu sont encore en vie. L’une d’elles est la veuve d’Audin, Josette. Jeudi, Macron lui a personnellement rendu visite dans son appartement. Elle est âgée maintenant de 87 ans.
« Vous n’avez jamais cessé d’essayer de faire reconnaître la vérité », lui-aurait-il déclaré Macron.
« Ci-dessous, une photo d’Audin, quelques années avant qu’il soit arrêté et tué. Jeudi, le communiqué de Macron a déclaré avoir «reconnu, au nom de la République française, que Maurice Audin avait été torturé puis exécuté, ou torturé à mort, par des soldats qui l’avaient arrêté chez lui».
« Charles de Gaulle a été élu président de la France en décembre 1958, en tant que premier dirigeant de la cinquième République du pays. Pendant les premières années de sa présidence, le pays était divisé sur la question de savoir si l’Algérie devait rester une colonie française. Des millions d’Européens installés en Algérie et connus sous le nom de pieds-noirs avaient hâte que la France garde le contrôle du territoire qu’ils désignaient comme le leur. Après la guerre, plus d’un million de personnes ont fui vers la France et s’y sont réinstallées. »
En 1959, de Gaulle a déclaré que les Algériens avaient le droit à «l’autodétermination». Un référendum allait par la suite décider que l’Algérie prendrait effectivement en main son propre avenir. En 1962, un cessez-le-feu est entré en vigueur, alors que ceux qui s’opposaient à De Gaulle s’en prennent à des attentats terroristes. »
« En juillet 1962, l’Algérie a officiellement voté pour son indépendance et remporté «une Algérie algérienne». »
« Cette semaine, Macron a déclaré que le gouvernement français allait ouvrir des archives pour permettre au public de rechercher ceux qui ont disparu pendant la guerre. «Nous mettons le problème des disparus au centre», a déclaré son communiqué. »
Article écrit par Siobhán O’Grady pour le washington post
Traduction approximative par A. Jabli