“Les grands hommes ne naissent pas dans la grandeur, ils grandissent.” proverbe
« La justice sera égale pour tous. Elle sera exempte d’arbitraire et soustraite à toute pression. Elle ne sera pas l’instrument de la politique d’un homme, mais celui de la révolution ». HOUARI BOUMEDIENE, discours fait à l’occasion du 3ème anniversaire de l’indépendance. Boumediene (Allah Yarhmah), un Homme d’Etat, mérite bien une pensée fidèle pour ses bonnes œuvres révolutionnaires pratiques et conceptuelles.
C’était un 19 juin 1974, fête du redressement de la révolution, il avait proclamé depuis constantine une pensée fondée qui se concrétise aujourd’hui, tout en prononçant dans son fabuleux discours aux cadres du parti :
« Si jamais un gouvernement bourgeois s’installait dans notre pays avec ses appareils et sa police, le paysan et l’ouvrier ne connaitraient que l’avilissement. Il va sans dire aussi qu’une classe bourgeoise serait créée et serait pire que le colonialisme ».
« La révolution se reflète dans les couches sociales de la nation elle est synonyme d’action et d’effort » meeting à batna 24 février 68
H. Boumediene (Allah Yarhmah) un homme d’Etat, il était aussi un véritable progressiste, un socialiste émérite, un révolutionnaire éprouvé qui croyait dur comme fer que le véritable pouvoir révolutionnaire est l’émanation des travailleurs et des fellahs et ce dit « pouvoir » œuvre sans cesse dans l’unique intérêt des travailleurs et des fellahs. La bourgeoisie, c’était le capitalisme industriel privé et vice versa. Dans les années 70, les notions de la globalisation, de la financiarisation qui représentent aujourd’hui ce capitalisme financier traine avec lui non pas la bourgeoisie compradore d’hier mais une oligarchie financière. Du capitalisme industriel (trust-multinationales…) au capitalisme financier (bourses-banques-FMI…).Le monde d’hier était constitué de deux blocs et un tiers -monde vivant dans la sphère des non alignés au milieu d’une guerre froide. Aujourd’hui, un autre monde unipolaire ou l’impérialisme et le sionisme représentent les instruments efficaces de l’oligarchie financière où la loi de la force exige et oblige à ce que tout le monde doit être soumis à de nouvelles lois, à la force du plus fort et à la nouvelle morale financière.
H. Boumediene (Allah Yara mah), en dehors de sa politique extérieure, il construisait son pouvoir à travers une conception philosophique et un paragrammatisme effectif et positif qui trouve un écho sincère parmi la population algérienne, car il croyait dur à la justice sociale et sans elle, il ne pouvait avoir de salut. La conscience des algériens ne pouvaient accepter qu’une catégorie d’algériens se soient enrichis indument alors que d’autres comptent dans le besoins, la gène et même la pauvreté.
H. Boumediene (Allah Yarhmah) croyait au fond de lui-même en une société plus équitable, car pour lui la société ne peut être vivable que dans la mesure où il existe un minimum de cohésion sociale basée sur le mérite, les valeurs universelles et la morale sociale. Cet ensemble de principes, de pensées, d’approches revient principalement à l’Etat d’y veiller scrupuleusement il disait aussi « qu’ il nous faut un appareil administratif constituant une véritable charpente de l’Etat ,soumis à la seule autorité des lois, dans le respect de nos options fondamentales d’où seront bannis l’irresponsabilité, le laisser aller et certaines mœurs politiques, et par conséquent il faut construire un Etat qui subsiste aux hommes et aux événements, sans quoi il n’y aurait point de légitimité, voir même de raison d’être. Un état fort qui défend les droits du peuple, un état jouissant du respect de tous, un Etat forgé d’une morale révolutionnaire, un état fondé sur un engagement social réel dans le respect de nos valeurs nationales, un Etat capable d’assurer dans la pérennité l’ordre et la discipline.
L’honneur lui revient grandement d’être, un grand Homme d’Etat , celui qui a conçu et préparé un projet de société et un modèle économique que les « deboumedieniste » n’avaient pas laisser le peu de temps pour entamer un dangereux virage dont les conséquences nous les subissons jusqu’à aujourd’hui, les secousses sont fortes et peuvent entrainer le pays dans un abime sans issue.
L’Etat, le pouvoir, le régime et le système sont contestés vivement et ce depuis 1980, cela a commencé par Brahimi dit « la Science » qui avait déstructuré le secteur des entreprises industrielles au profit d’une économie de consommation de produits venus d’ailleurs suivit de PAP( programme anti pénurie), le pouvoir de l’époque 80 avantageait et favorisait la bourgeoisie compradore , les spéculations étaient le moyen de l’enrichissement sans le mériter, le but de cet œuvre visait l’effacement de ce qui a été fait durant les années 70 .
Certes, après octobre 88, un virage a été effectué vers un autre système plus libéral où le FMI et la Banque mondiale sont venus pour mettre en œuvre la théorie de M. Friedman en expérimentation, privatisations, liquidations, chômage, inflation, dévaluation … tel était le lot de cette réforme au profit de nouvelles oligarchies sans scrupules.
La situation dans le pays s’est manifestée par une nouvelle valeur négative qui s’est installée dans la société, dans l’Etat, dans le pouvoir, dans le système, dans le régime et de toute sorte de pourrissement issu de cette valeur négative tel
La corruption-le laxisme –le non droit- les détournements- l’impunité-le gaspillage- le vol- l’anarchie sociale- l’import-import-la bureaucratie-le clientélisme- El Harga-El M’Harga ( baltajia)- ANSEJ(crédit gratuit)-l’informel-la fraude- l’évasion fiscale- trabendo-piston-l’injustice- iniquité- saleté de l’environnement- la dévalorisation de la valeur travail………….
Le destin de ce pays est suspendu par les forces du mal et de destructions à grande échelle, dans sa politique, dans son économie, dans sa déstructuration sociale, de l’effacement des valeurs sociales, suivie d’une déchéance intellectuelle, mentale, physique, éducative, sociale……
La pensée sincère de H Boumediene (Allah Yarhmah), était basée sur l’esprit de la révolution véritable, celle qui exige que les responsabilités soient partagées selon les mérites et que soient félicités ceux qui réussissent dans leurs taches et missions de création de valeur, d’organisation, de bien faire, de progrès…et écarter ceux qui ont faillis . Cet esprit « Boumedienien » a prévalu pour son temps, aujourd’hui c’est l’inverse qui se produit et qui mène la danse dans l’arène du pays par la médiocrité interposée.
Lors du 7ieme anniversaire du 19 juin en juin 1972 H. Boumediene (Allah Yarhmah) disait à skikda :
« Si à chaque fois, le pouvoir révolutionnaire a respecté ses objectifs et tenu ses promesses, c’est tout d’abord parce que son action se fonde sur les réalités concrètes et non point sur des spéculations hasardeuses »
Durant son époque, les années 70 ont été marquées par le choix du pouvoir c’est-à-dire de définir un système d’organisation de direction, car la révolution avait besoin d’une autorité qui décide ( QARARNA !) et qui prenne ses responsabilités qui soit prête en cas d’erreur à rendre des comptes et si elle commet une faute grave à en payer le prix. Ce système a été critiqué et c’est tout à fait légitime, « c’est normal » comme disent les algériens !! Car il n’existait pas de démocratie, ni de parlement, ni de liberté d’expression, la phase historique que le pays avait traversé exigeait une direction solide, aujourd’hui avec toutes les institutions existantes, ces dernières ressemblent à des coquilles vides.
H. Boumediene (Allah Yarhmah), n’exagérait pas, lorsqu’il ne cessait de réaffirmer souvent que l’indépendance politique de l’Algérie n’aurait aucun sens et aucun contenu, si elle n’est pas directement suivie d’une indépendance économique, c’était son explication pour nous signifier la liquidation des bases du colonialisme et du néocolonialisme ainsi que l’élimination de l’impérialisme et la mise à la disposition du peuple de toutes les richesses du pays.
H Boumediene (Allah Yarhmah), a toujours refusé qu’un grand pays ou de grandes institutions comme le FMI, la Banque mondiale puissent décider de notre destin, nous voilà laissés aujourd’hui à autrui le soin de régler nos propres affaires négocier en notre nom ou trouver les mauvaises solutions en notre lieu et place. Le prix de la souveraineté et de la dignité a été dévalué, le compter sur soi, faire un choix entre une vie facile et une voie difficile a été laissé aux oligarchies et le peuple n’est plus maitre dans son propre pays.
« Le 19 juin 1965 a été imposé par l’histoire .C’est un réajustement révolutionnaire, après la déviation qui est apparue dans le cours de la révolution, la révolution des masses populaires que nous affirmons être collectives ». (Discours lors de l’inauguration du musée national de la révolution 10/07/65). La véritable explication du 19 juin 1965 disait H. Boumediene lors d’une réunion des cadres de l’Est algérien à constantine le 06/03/66 se résume ainsi :
ni leader, ni leadership, ni prophète .Mais une harmonie logique et une coordination systématique entre le pouvoir et la base, et la participation de la base et du pouvoir à toutes les décisions à prendre qui intéressent l’avenir du pays dans tous les domaines.
*K.Mameri : citation du Président Boumediene dans l’Héritage : Que reste –t-il
BENALLAL MOHAMED MAIRE DE BENISAF