La réhabilitation du vieux bâti en Algérie a été au centre de plusieurs interventions jeudi à Alger lors du deuxième et dernier jour des travaux des 1e rencontres algéro-françaises du bâtiment et du second œuvre.
Le directeur général du CTC-Chlef, Hamid Azouz, a abordé le dossier de la réhabilitation du vieux bâti et les mesures de sécurité dans la construction estimant que 75% des ouvrages existant sont neufs car construits après1962 même si les constructions réalisées après 1980 sont d’un nombre beaucoup plus important.
Les constructions réalisées après 1980 sont conformes aux normes suite notamment à l’adoption de règlements parasismique, a-t-il affirmé lors de cette rencontre organisée par la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF).
Selon les données avancées par ce responsable, 17% des constructions en Algérie sont des ouvrages historiques à l’instar de ceux datant de la période ottomane alors que 13% de l’existant est classé « ancien » et que près de la moitié du bâti construit avant 1954 mérite d’être réhabilité.
M. Azouz a expliqué qu’il était difficile de trouver une définition unique au terme vieux bâti mais il considère qu’un bâtiment de 10 ans est déjà dépassé compte tenu de la réglementation qui évolue constamment.
De son côté, Kamal Nasri, directeur des technologies de constructions au ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, a mis en exergue « la nécessité de disposer d’une réglementation sur le vieux bâti » même si sur le plan technique, il considère que « le problème ne se pose pas car il y a beaucoup de compétences ».
Selon lui, il y a plutôt un problème juridique pour l’intervention en milieu urbain où des statuts juridiques divers cohabitent qu’il s’agisse de l’étatique, du privé et de la copropriété en indiquant qu’un groupe de juristes travaille sur ce dossier au ministère de l’Habitat.
Il précise que les villes d’Annaba, Alger, Constantine et Oran ont fait l’objet d’un diagnostic mais l’Etat ne peut pas faire davantage appelant les propriétaires à prendre conscience que le vieux bâti est son bien et qu’il faut qu’il prenne en charge financièrement sa réhabilitation.
Néanmoins, l’Etat intervient lorsqu’il s’agit de la sécurité des personnes pour prévenir un danger mais il précise que le vieux bâti est une problématique qui ne se limite pas à la sécurité.
« Nous avons décidé de diagnostiquer le vieux bâti sur financement du Trésor public pour avoir une idée sur les 7 millions de logements, mais le pays est appelé à construire du neuf pour résorber la demande en habitat et en infrastructures ce qui est déjà le cas avec les 2 millions de logements réalisés », dit-il.
En ce qui concerne les ouvrages historiques ou stratégiques, le directeur général du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique, Mohamed Belazougui, a cité à titre d’exemple le palais du Peuple qui est expertisé par des spécialistes japonais et considère que sa réhabilitation peut revenir à deux fois le coût de la construction d’un ouvrage similaire mais sa valeur historique fait que ces dépenses méritent d’être effectuées.
Il évoqué aussi la centrale téléphonique Aïssat-Idir à Alger qui dessert toute l’Algérie et dont le confortement pour des raisons de sécurité serait très coûteux vu le caractère stratégique de l’ouvrage.