La bibliothèque centrale de l’université Djilalai Liabes, a abrité au cours de la Journée du Savoir le 16 Avril, une conférence-débats organisée par les étudiants de la faculté des lettres étrangères sous l’égide du directeur de l’UDL.
Dans son amabilité coutumière, l’écrivain Ali Kader a tenu à exprimer sa sa sensibilité pour l’invitation qui lui a été faite, pour présenter ses œuvres et à remercier l’ensemble des organisateurs de cet évènement littéraire. Il ne cacha pas son enthousiasme de se retrouver dans ce lieu du savoir de l’UDL de Sidi bel abbès, qui figure parmi l’une des meilleurs dans le pays. La littérature à laquelle s’applique notre auteur, à travers laquelle Il développe des thèmes intimement liés à une actualité nationale ou se mélangent des scènes hallucinantes, d’ancrage et de sentiments déchirés et reconstitués, combien réelles et métaphoriques. « Les sujets sociétaux ne manquent pas dans notre pays. Je pense qu’ils méritent d’être le creuset de mes écrits ». dira t il.
Tout en étant charmé par la manière narrative d’ Ali Kader dans ses œuvres, nous apprendrons dans le début, que ces dernières sont au nombre de 10 se trouvant dans les étals des librairies dont deux traductions du français vers l’arabe et que 06 autres sont en voix de paraitre dans un avenir très proche. Il s’étendra sur le « comment » il est parvenu à l’écriture, sans omettre fidèlement celui qui fut le précurseur dans cette passionnante aventure littéraire, qui actuellement prend tout son temps. Nous saurons alors que son premier bébé qui n’a pas vu le jour en raison de son contenu qui traitait des événements de l’histoire contemporaine de notre pays, traversé par des polémiques, liés à la décennie rouge des années 1990, s’intitulait « ces si belles années sanglantes ». C’est alors que l’écrivain sans être découragé s’acharna sur la recomposition du même sujet, mais en employant, une autre forme ou le coté romanesque dominait et ce tout en respectant les décors des lieux et la mise en scène que le lecteur peut facilement reconnaitre. « L’histoire en elle-même ne se focalise pas sur des sujets très controversés. Même si la période en elle-même fut la plus terrifiante de notre jeune histoire » dira t il.
Et alors « Le vieux fusil »,en fin de chantier fut, publié en 2010 chez Enag .Il raconte l’histoire tourmentée de deux familles algériennes, qui s’étaient embarquées, dans une dramatique situation qui ne finissait pas de compter les morts par millier. L’auteur a tenu à sa manière, à narrer les affres subies par la population et surtout faire apparaitre, l’héroïque résistance d’un ancien moudjahid qui décida de reprendre les armes pour défendre son pays. Dans son parcours, il sera contraint de sauver l’honneur de sa famille souillée à travers sa fille, qui malgré elle s’était retrouvée au centre d’une tragédie dont elle aimerait bien se passer, elle qui aspirait à terminer ses études, fonder un foyer et vivre paisiblement sa vie.
Ensuite « La déchirure » est venue augmenter le besoin grandissant de retransmettre des faits puisés du réel. C’est une œuvre concernant les mariages mixtes. Un sujet très sensible et difficile à traiter. L’idée en elle-même m’était venue en lisant un quotidien national. L’article développait la thèse selon laquelle les trois-quarts des mariages de ce genre se terminaient mal. « Vrai ou faux, je n’en savais rien. Alors, je m’étais dit pourquoi pas un livre dans cet ordre d’idées ? »
Le troisième livre « les dents de la terre », un titre qui évoque le livre « les dents de la mer » de Peter Beckley, porté à l’écran par Steven Spielberg en 1975, mais qui n’a aucun rapport comparatif. Alors l’écrivain en passait ses vacances dans l’une des plages d’Ain Témouchent, il fut inspiré par le tragique sujet des haragas et alors les personnages de son livres, venant de divers horizons sociaux, commençaient à prendre formes et parcourir les risques et périls venant de tout part, les attentes et souffrances et les tumultueux retours vers la case départ des subsahariens, sans avoir pu concrétiser les causes de ces fuites clandestines très souvent mortelles.
Puis en s’attaquant à la présentation de son manuscrit « Feriel », il avoua avoir rencontré auprès de ceux auxquels il fit la première lecture, in refus pour son édition et cela le surprend. Un livre dans lequel décrivait les aventures malheureuses d’une jeune fille du pays profond venue poursuivre des études à l’université d’Alger. Feriel, fille modèle, sérieuse, studieuse que seules les études l’intéressaient, qui après obtention de son diplôme, rentrera dans son village et travaillait. Mais, voila que, son destin bascula. Elle fut entrainée dans le monde des sorties nocturnes et « la belle vie » mais de cela le début et d’un drame ou le déshonneur était sanctionnable. Un père voyant sa fille devenu, une catin se vengea. Puis la prison. Une existence en lambeaux. Une famille disloquée, déchiquetée. Une fin tragique.
La lecture de ce 6ieme ouvrage‘ intitulé « Meurs, demain ça ira mieux » Ali Kader, la voulu un peu mémoriel en racontant, l’histoire de trois jeunes culs-terreux vivant dans un village isolé. Ils étaient insouciants jusqu’à ce que la soldatesque française, les fasse sortir de leur terrier. Ils prirent leurs responsabilités. L’un d’eux ne reviendra pas. Il tomba au champ d’honneur. Mais personne ne retrouva son corps. Pas de tombe. Pas de sépulture. Sa famille ne fera jamais son deuil. Cet ouvrage venait rendre hommage aux chahid que personne ne retrouva et que l’histoire a tendance à occulter.
Il parlera aussi de« Les raisins amers » qui n’a aussi rien à voir avec « les raisins de la colère » de John Steinbeck paru en 1939 qui raconte l’histoire d’une famille chassée de ses terres par la sécheresse qui s’en va par les routes vers l’ouest. Il est aussi adapté a l’écran par John ford en 1940. Le livre, les raisins amers, fut édité en France. Une fresque sur une partie de la vie à Sidi Bel Abbes. Une indigène venue du fin fond du pays profond et le fils d’un colon suivaient des études en ville. Ils se retrouvèrent dans un jardin public. Ils n’avaient aucune chance de cohabiter. Le déclic des sentiments se mit en marche. Les barrières tombèrent. Les cœurs décidèrent de parler. Les tabous vacillèrent Arriva l’été 1962 et la douloureuse séparation. Les raisins dont demeuré encore pendants, verts et amers. Ce livre a été édité en langue arabe.
En se qui concerne « Les femmes ne se cachent pas pour pleurer », dont le titre aussi, est à ne pas confondre avec « les oiseaux ne se cachent pas pour mourir », un best seller planétaire de la romancière australienne Colleen Mac cullough en 1977. L’ouvrage d’Ali Kader, a été édité en 2016 chez Enag. Cet ouvrage est un hommage à titre posthume, qui se veut être une description de la souffrance de l’état d’âme, des turpitudes vécues des malades et le désir de Lynda l’héroïne du livre, à lutter contre le mal pour vaincre le cancer. Parallèlement au mal qui une fois découvert; fut un traumatisme qui s’attaquait même à sa vie d’épouse déstabilisé par un divorce plus douloureux que la maladie ! Après l’opération, la convalescence, la chimiothérapie et la radiothérapie .D’autres galères, d’autres souffrances. Encore d’autres sacrifices. Et puis vint la tourmente d’une nouvelle relation sentimentale
Le dernier livre de la présentation « Demain n’existe peut être pas » est publié en 2017 aux éditions ANEP . Il voulait une histoire ressemblant à « Romeo et Juliette » de William Shakespeare. Une romance à l’algérienne. Une histoire d’amour , ou l’auteur donne libre court à son imagination, pour construire le vécu sentimental de deux jeunes, Hanane et Djamel, dans l’impossibilité de s’unir, et qui n’ont d’autres solutions que de se donner la mort, par suicide. Ce livre revient surtout sur les conflits de générations entre les parents et leurs enfants et surtout les conflits de castes entre riches et pauvres, bien-nés et mal-nés.
La présentation des livres par Ali Kader nous a fait voyager dans un monde de plaisir de l’ouïe, mais quia eu la force de nous mettre très souvent dans un état de dérangement par l’évocation de beaucoup de sensibilité et de vérités souvent éjectées intelligemment, mais que l’existence de repères identitaires et historiques, qui surprennent à travers l’audace littéraire . L’écrivain traduit ses force d’ancrage, d’un ouvrage à un autre, ou l’on est pris par des sensations d’inquiétudes, émanant de diverses situations soit d’ordre nostalgiques, déchirées, recomposées, ou émouvantes, qui concèdent beaucoup au calque de la réalité. Des œuvres ou le plaisir de lectures interpellent, tous ceux qui voyageraient entre les épisodes de chacun des ouvrages.
En conclusion après avoir été comblés par cette matinée culturelle, Ali Kader, nous fera connaitre, ses nouveaux ouvrages qui seront prochainement édités à savoir :-Destins croisés à paraître à l’automne.-Moi, Djoul , l’élu de Dieu et des hommes.-Ces hommes qui m’avaient commandé.-Vous pouvez to.us nous tuer nous sommes déjà morts.-Elle était belle la paysanne.-Lettre de l’au-delà