BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

L’autre enjeu de la guerre: le Sud.

Bycourrier

Avr 27, 2022

Des « intellectuels » du sud (arabes et africains de diverses et multiples nationalités, obédiences tribales ou confessionnelles…) ont été invités à manifester leur soutien au camp occidental qui arme les soldats ukrainiens et autres mercenaires venus d’un peu partout des casernes occidentales. 

On les fait larmoyer sur le sort assurément terrible des populations qui subissent ce conflit qui aurait pu être évité mais que les atlantistes ont tout fait pour qu’il soit déclenché. 

Les massacres, les carnages très récents en Afghanistan, en Irak, en Palestine, en Syrie, en Somalie, au Soudan, au Sahel… des oeuvres américaines et européennes (sans remonter aux siècles passés), les victimes des désordres écologiques et de l’échange inégal, dont le nombre s’accroît tous les jours sont oubliés ou subrepticement glissés dans de vagues généralités tragiques. 

Pas un mot sur ce monde désordonné, outragé, dévasté, sinon pour consolider les aiguillons émotionnels entièrement formatés par une campagne totalitaire qui dégouline de sentiments (technique manipulatoire facile) et qui prive les citoyens de l’information exacte, de l’analyse distanciée et de l’articulation rigoureuse des causalités, sans parti pris. 

Pourquoi les fait-on pétitionner à la queue leu leu ? Parce que, dans ce conflit, le « reste du monde » est un enjeu. Parce que loin d’être isolée la Russie n’est pas condamnée par la majorité de l’humanité. 

Il faut donc battre militairement la Russie en Ukraine et aussi l’endiguer via la guerre médiatique que l’Occident a entreprise dans les pays belligérants et dans tout le reste de la planète. 

Nos pays sont pauvres, mais ils comptent politiquement et demain économiquement. Et l’Occident et ses supplétifs se rétrécissent.

Pourtant, les commanditaires de cette pétition se trompent. Les signataires de ce mot sont aphones, inaudibles et inexistants dans leurs pays d’origine. Et d’abord parce qu’ils en méconnaissent la réalité de leur condition. 

Pourquoi ces « intellectuels-là » ont-ils acceptés la charité de leurs noms ? 

Parce que beaucoup d’entre eux sont en équilibre instable, hébergés dans les pays occidentaux où beaucoup d’entre eux occupent des strapontins et vivent de chutes de table. 

Cependant, tous ne portent pas le même uniforme. De plus, il y a la signature et il y a l’intention… 

J’avoue ne pas comprendre ce que fait Leila Shahid dans cette galère. Aucune reconnaissance, pétition, aucune émouvante compassion -et il y en a eu depuis 1948- n’apportera le moindre soulagement au terrible sort de son peuple. Ceux qui aujourd’hui arment l’Ukraine (qui sera en fin de compte la principale victime de cette guerre) sont les mêmes qui étranglent la Palestine. 

Concéder vaguement ne pas l’ignorer ne change rien à l’affaire. 

A tous ceux-là il conviendrait d’envoyer cet entretien qu’un ami a eu l’amitié de me transmettre. 

Jacques Baud : Jacques Baud, sur le conflit Ukrainien : « En quoi ce conflit est plus sanctionnable qu’un autre ? »

Malheureusement, la plupart d’entre eux sont des cyniques qui connaissent parfaitement les termes de ce débat, les causes de cette guerre et les rouages qui l’ont conçue et menée et qui, pour l’essentiel portent la responsabilité des abominations qu’ils dénoncent. 

Aussi légitime que pourraient le penser les Russes qui ont pris l’initiative de ce mode barbare de résolution de conflits, ne pourront pas -en les imputant aux autorités ukrainiennes- se sortir indemnes des conséquences humaines et morales de leur guerre. 

Djeha, D. 24 avril 2022

Appel de 80 intellectuels : « Ne nous trompons pas de combat ! Il faut soutenir les Ukrainiens sans calcul ni réserve »  

Le Monde 18/04/22

Depuis le 24 février, Vladimir Poutine mène une guerre de conquête contre l’Ukraine. Son armée bombarde et détruit les villes, tue des civils par milliers, comme elle l’a fait en Tchétchénie et en Syrie. Les Ukrainiens résistent. Il faut les soutenir sans calcul ni réserve. 

Dans la plupart de nos pays pourtant, une trop grande partie de l’opinion s’est rangée du côté du dictateur russe. Au nom d’un anti-impérialisme qui s’est mué au fil des ans en haine passionnelle, elle applaudit quiconque s’oppose à l’Occident. 

Nous mesurons l’écrasante responsabilité des puissances occidentales petites et grandes dans la dévastation de notre monde. Nous avons dénoncé les guerres qu’elles ont menées pour assurer la pérennité de leur domination sur de vastes régions, dont les nôtres, et condamné leur défense de dictatures indéfendables pour protéger leurs intérêts. Nous savons leur usage sélectif des valeurs dont elles se réclament, laissant mourir à leurs portes les réfugiés venant des Sud et accueillant « les leurs » à bras ouverts. 

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