L’édition électronique « sciences et développement » dans sa livraison d’aujourd’hui 24 novembre 2016 publie une série de questions et réponses avec le responsable de la recherche scientifique auprès du MERS , M. Abdelhafid Aouarag et parle de « L’essor scientifique Algérien. » tout en indiquant que « Le secteur algérien de la recherche scientifique a progressé récemment, après une longue période observée dans les délais de financements et de blocages en raison d’un système de gouvernance affaibli. »
« Avant 2008, le budget consacré à la recherche scientifique était très faible, ne recevant que 0,28% du PIB du pays (produit intérieur brut). La détérioration du secteur s’est traduite par le maigre résultat scientifique de l’Algérie,à l’image des faibles publications scientifiques et de brevets enregistrés par les chercheurs. Elle s’est également traduite par une faiblesse dans la coopération et interactions entre les institutions de recherche telles que les centres universitaires et de recherche, d’une part, et les secteurs économiques et sociales de l’État, d’autre part. »
« Au début de 2009, des signes de progrès sont apparus, après que le gouvernement a mis en œuvre une stratégie spéciale pour améliorer la qualité de la recherche scientifique et sa vulgarisation jusqu’en 2017. »
Le magazine enchaîne sur un long entretien avec A. Aouarag Directeur de la recherche scientifique et du développement technologique (RSDT) auprès du MERS. Il fut question d’une première action gouvernementale au « cours du premier plan quinquennal, de 1998 à 2002, » où l’état a introduit « la mise en œuvre du concept de recherche scientifique «sur le terrain» et sur la création d’institutions pour la mettre en pratique par l’établissement de laboratoires, le financement de la recherche et recrutement des chercheurs. »
« Ensuite, le deuxième plan quinquennal de recherche scientifique a été mis sur rail, s’étendant de 2008 à 2012, qui a vu la naissance de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique en 2009. La direction s’est concentrée sur la promotion de la recherche scientifique en renforçant La capacité scientifique et technologique du pays, en identifiant et en fournissant les méthodes de recherche et de développement nécessaires, en évaluant les résultats de cette recherche et en soutenant le financement de l’État pour toutes les activités liées à la recherche et au développement. »
Évolution de la production scientifique en Algérie
Monsieur Aouarag précisera : » Nous avons augmenté le nombre de laboratoires de recherche dans les universités de 600 en 2008 à 1400 en 2016. Maintenant, toutes les universités algériennes ont des laboratoires de recherche équipés avec des outils de recherche de classe mondiale dans tous les domaines et disciplines. Il en est résulté une augmentation du nombre de chercheurs dans toutes les disciplines – de 1200 à 30 000 professeurs dans les universités. En outre, il ya maintenant 60 000 étudiants en doctorat dans le pays. »
À l’extérieur des campus universitaires, il existe 30 centres de recherche au niveau national, qui emploient 2500 chercheurs permanents. Ces centres axent en particulier sur la recherche appliquée et le développement technologique.
« Ces évolutions se sont également reflétées positivement dans le nombre de publications scientifiques, passant de 12 000 articles de recherche publiés dans des revues scientifiques de haut niveau en 2008 à 45 000 en 2015. Le taux de croissance des publications scientifiques en Algérie est considéré comme l’un des plus élevés au monde . L’Algérie a également été hautement qualifiée dans les publications scientifiques parmi les pays africains, prenant la première place dans certaines disciplines telles que la physique, la chimie, l’ingénierie et les mathématiques. »
« Parallèlement à tous ces développements, un fonds spécial a été consacré à la mise en place d’organismes scientifiques spécialisés et de partenariats internationaux, soutenant récemment l’inauguration de l’Institut international de recherche et de développement durable de l’ONU à la fin de 2015, Ce qui donne un fort élan au moteur de la recherche scientifique. »
Parlant d’écart entre la recherche scientifique et les secteurs sociaux et économiques qui existent toujours. Il soulignera que « c’est l’une des faiblesses de la recherche scientifique en Algérie, que nous essayons aujourd’hui à résoudre en transformant les idées scientifiques en produits ou services. »
Distribution des co-publications de chercheurs algériens par pays
Parlant de financement et d’autres activités dans son secteur , Monsieur Aouarag donne l’exemple, « sur les nombreux partenariats conclus avec des entreprises économiques publiques et privées, grâce auxquels les chercheurs peuvent mettre en œuvre leur recherche théorique dans des projets technologiques pour développer l’industrie algérienne. »
« Nous travaillons également à créer un climat de recherche au sein des entreprises, avec des équipes de recherche mixtes qui comprennent des membres de laboratoires scientifiques ainsi que des entreprises économiques et industrielles. Il existe également des incitations financières et des exonérations fiscales, déduites du budget de la Recherche scientifique nationale, qui peuvent être acheminées vers des institutions désireuses d’investir dans le domaine de la recherche scientifique ».
« Tous les mécanismes que nous avons mis en œuvre contribuent à la réalisation de cet objectif, car certaines entreprises ont déjà commencé à créer des laboratoires de recherche en collaboration avec des scientifiques des universités et des centres de recherche – Sonatrach, l’une des plus importantes sociétés pétrolières du pays. De nombreux laboratoires ont également commencé à ouvrir des succursales commerciales pour commercialiser leurs produits de recherche et offrir leurs services au secteur économique, en s’appuyant sur le rendement financier de ces produits pour le financement. »
Parlant des mesures prises par le gouvernement pour inciter les chercheurs Algériens se trouvant à l’étranger à revenir au pays sachant que ces derniers ont fuit en raison des mauvaises conditions de travail , notre interlocuteur « confirme que la confiance dans les chercheurs algériens est revenue: le nombre d’institutions économiques qui recourent aux laboratoires de recherche algériens pour trouver des solutions à leurs problèmes ou pour des innovations visant à accroître l’efficacité de leur production a augmenté. Les chercheurs algériens se sont avérés fiables et efficaces dans l’utilisation des connaissances pour développer le pays. »
« Il est vrai que le nombre de chercheurs revenant en Algérie est très faible. Pourtant, nous pensons que l’édification d’un solide système de recherche ne peut être réalisée que par le développement des capacités humaines en Algérie, en créant un environnement qui encourage la créativité et l’innovation comme seul moyen de promouvoir la recherche scientifique algérienne. »
Brevets déposés par des chercheurs Algériens depuis 2012
Il ya des indications de stabilité des ressources humaines dans les universités et les centres de recherche en raison de l’amélioration du niveau de vie des professeurs de recherche.
Le gouvernement algérien travaille encore à concevoir des politiques visant à inverser la fuite des cerveaux en créant la relation entre les scientifiques de pointe, les centres de recherche avec les institutions économiques du pays, en les utilisant pour transférer la technologie et les connaissances. L’objectif est de fournir des conditions professionnelles et sociales à un niveau équivalent à leur travail à l’étranger.
En 2012, la Direction Générale de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique a lancé un programme de soutien aux jeunes chercheurs et de leur affiliation avec des établissements universitaires étrangers. La Direction a également créé le «Prix du Président de la République» dans des domaines spécifiques de la science, pour récompenser les scientifiques pour les nouvelles idées et aider à mettre en œuvre leurs projets à la maison.
Traduction approximative par A. Jabli