LE « DUNNING-KRUGER » NOUVEAU SYNDROME ALGÉRIEN

« Les grands diseurs ne sont pas les grands faiseurs » proverbe

Dans un état de droit, dans un état démocratique, dans un état de justice, d’égalité et de dignité, qu’il soit libéral, socialiste, communiste, islamiste, laïciste, moderniste , traditionaliste ou capitaliste avec en guise d’une foret de courants, de pensées, et d’écoles . Je récite activement mes devoirs et j’assume socialement mes obligations tout cela dans le cadre axiologique pour la préservation de la république et des valeurs universelles et institutionnelles .C’est dans ce cadre que devrait se jouer l’engagement sincère de l’esprit de l’homme « citoyen », de l’homme « intellectuel » et de l’homme « responsable » avec le savoir sinon point de richesse et de valeurs. Et pour s’affirmer toujours plus en valeur ajoutée morale, spirituelle et matérielle, les trois genres de types d’hommes devront faire de la rectitude, la droiture, de l’impassibilité, de la rationalité et de la fermeté la Mecque qui guide leurs actes et leurs comportements en prière.

Le refus d’endosser le rôle de :

* l’intellectuel : c’est-à-dire refuser de mener une activité qui repose sur l’esprit de par son engagement dans la société en raison de son savoir.

*du responsable : c’est celui qui a le devoir moral, juridique et administratif de répondre de ses actes dans un contexte social circonstanciel c’est-à-dire d’assumer , la stipulation et l’accomplissement de la mission sociale, économique, culturelle, politique, environnementale et sportive dévolue et convenue.

*et du citoyen : c’est-à-dire un membre, sujet et verbe de la cité ayant un statut disposant du droit de suffrage et participe aux décisions de tous ce qui se rapporte à la bonne marche de la cité.

Ce refus laissera sans aucun doute les forces contraires aux valeurs que je viens de citer, et que la majorité des « Ghachis » pense faiblement, honteusement et tout bas pour les défendre verbalement ( esprit d’assisté) .Par contre, les intellectuels engagés devront par principe ,imposer tout haut et fort leurs pensées de justice, d’action et d’abnégation , s’insurgent contre toute forme d’oppression et de répression , les intellects concilient la vérité, la probité, éthique et l’humilité dans une discipline tracée et ce dans un contexte sociétaire, plaide pour une réelle liberté de pensée, de conviction ,d’expression et de conscience; sinon bonjour ! Pour un silence social qui dure suite à un long sommeil de la plèbe ou « ghachis » .Ces derniers, ne pourront devenir un peuple qu’après un réveil conscient des intellections. Einstein disait vrai « le monde ne sera pas détruit par ceux qui font du mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire » .avant d’entamer le propre du sujet il s’agit peut être de définir ce que s’est un intellectuel pour mieux s’aventurer dans cette modeste contribution.

Un l’intellectuel …

Un intellectuel ou lettré, dans le jargon parlé intellecto-intellect. C’est celui qui a tendance à privilégier une activité créatrice de l’esprit pour le plaisir de l’intelligence (intelligence=est la faculté de comprendre de discerner et de saisir par la pensée) que se soit une création, une œuvre ou une chose, c’est aussi la faculté de forger et de mieux maitriser et saisir les concepts.

L’espace favorable de l’intellectuel …

Il y a aussi, l’intellectualisme : c’est la philosophie doctrinale qui affirme la prééminence de l’intelligence sur les sentiments et la volonté. La conception doit nécessairement et obligatoirement mise en œuvre dans le cadre de la citoyenneté .Cette dernière devrait être créé par tout moyen dans un cadre de projet de société bien défini et conceptualisé suivit d’un modèle de développement.

On reconnait les intellectuels …
.

Alors que l’intellection représente l’activité fondamentale de l’intellectuel dans les secteurs suivant l’art-la culture-la science-la technologie-la religion-la politique…..

L’intellectuel d’ailleurs , est en général un penseur respectable qui intervient dans le débat politique, scientifique, culturel, économique pour prendre position, défendre les valeurs ou proposer des solutions aux problèmes rencontrés au niveau de la société, de son projet de société, de son modèle de développement, de sa croissance économique, de sa stratégie de son développement économique culturel et social , de son cadre de vie de l’amélioration de la vie des citoyens, de la gestion efficace des institutions politiques, administratives, économiques et sociales….

L’intellectuel est reconnu comme un esprit créateur, un esprit culturel, un esprit producteur, un esprit consommateur, un esprit politique, un idéologue… .Le terrain de l’intellect devrait être sain et propre à la germination des idées, qu’il sème.les idées semées, germent manifestement ensuite elles fleurissent et sont récoltées par l’homme d’aujourd’hui et de demain pour faire la joie , le plaisir et la satisfaction de l’être humain.

Crise de société et l’intellectuel ….

En effet, la crise multidimensionnelle (politique-économique-sociale-culturelle…) que nous vivons actuellement en Algérie suppose des difficultés immenses et surtout des défis gigantesques à relever. Cette crise appelle nos intellectuels à reconsidérer notre propre système pensée (politique –économique –social-culturel…) et de faire des choix judicieux pour s’en remettre de plus belle. Les régimes despotes refusent systématiquement d’autoriser les intellects à se constituer en classe d’érudits, soit un corps sain constitué dans un espace de pensée et de libre expression, car la liberté est dangereuse pour ces despotes.

L’intellectuel n’est pas un commentateur public…

Le choix de l’esprit d’engagement et de l’action à susciter et à accomplir dans la vie publique et politique de manière à ne pas déserter le devoir et l’obligation qui sont en nous en toute égalité, en toute légalité, en toute justice et en toute dignité. Il faut en tant qu’obligation morale repenser en tant que force sociale, le rôle de l’intellectuel dans notre société. Ne plus être un simple commentateur de l’actualité quotidienne mais reconquérir le rôle d’acteur pour assumer la véritable responsabilité historique de figure de penseur et activant avec un engagement utile dans les grands débats de la vie du pays pour tenter de défendre ses valeurs et ses idées, de modèles économiques, politiques, éducatives, culturels…., dans le cadre de la justice.

L’intellectuel et la politique

La politique est un terrain propre à l’intellectuel qui sert à défendre dans toutes circonstances ses idées et ses convictions comme disait J. Jaurès. « Le courage c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ». Le rôle d’acteur réservé aux intellectuels, est désormais assumé par tout le monde verbalement dans des cercles acculturés, cafés, « halqate »( rencontres)….

Nos personnalités politiques en appellent fortement à cette mise en œuvre de la société pour effacer les véritables intellectuels et les mettre soit en retrait, soit les marginaliser pour mieux les mimer avec un faux esprit. De l’autre part, la démission de l’intellect vis-à-vis de la société laissera sans aucun doute un espace favorable pour les médiocres, exactement comme cette maxime schématisant qui dit : « celui qui arrache les terres aux arabes pour en faire des terres arables ».

La rente fait mal à l’intellectuel…

La rente sert l’intérêt matériel des prédateurs pour mieux s’empiffrer et chasse les idées des intellects pour bien les ignorer.

La réalité est qu’un désengagement total et croissant des « intellectuels », des « responsables » et des « citoyens » dans la vie politique sociale et autres domaine, laissera sans aucun doute le terrain aux carriéristes, aux responsables cupides, aux affairistes faucons, aux médiocres…

Cette démobilisation spirituelle peut être exprimer aussi par une très forte abstention lors des élections pour montrer leurs désengagements, alors comment peut on trouver le moyen d’engager fortement les « citoyens », les « intellectuels » et les « responsables » dans la vie publique .Une question que les véritables intellectuels engagés devront y apporter ?.

Au mieux, ceux qui se disent aujourd’hui intellect et se contentent seulement de décrire la société en tant que telle sans vraiment apporter de réelle valeur ajoutée aux trois dimensions, à leurs propos ou analyses.

Le rôle de l’intellectuel en Algérie a pris une tournure dans son quotidien, car il se rabat, se borne et se satisfait d’épiloguer c’est-à-dire « critiquer »( criticisme) l’actualité, de décrire mauvaisement la société et d’inventorier les problèmes quotidiens sans pour autant s’engager dans le débat politique, sociale et autres.

Un intellectuel devrait en principe évoquer des solutions à mettre en œuvre ou préciser des grandes orientations pour faire évoluer la société vers la « citoyenneté ».

Là encore quel que soit le maillot politique dans le terrain de la confusion des responsables soumis, on constate la même incapacité à apporter des solutions au chaos de la société. Je vois dans cette tendance à l’inaction et dans ce désengagement total de la vie économique, politique et sociale une fatalité pour éliminer toute dynamique pour aller vers une démocratie ou le citoyen sera roi, et la loi serait reine, que l’on juge en péril ou à raison nous sommes bien en crise multidimensionnelle pardi ! N’est ce pas ?

La médiocrité qui sévit dans ce pays est du à l’incompétence du responsable, l’incompétent tend à surestimer son niveau de compétence et ne parvient pas à reconnaitre la compétence de ceux qui la possèdent véritablement c’est ce nouveau syndrome qui s’ajoute au syndrome hollandais ou la logique et la raison n’ont pas droit de cité ….. « L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance » pour reprendre l’expression de Charles Darwin.

BENALLAL MOHAMED
Ancien cadre

* »DUNNING-KRUGER « ou l’effet de surconfiance c’est un mécanisme de la pensée logique et rationnelle qui cause une forme de déviation du jugement de la pensée par rapport à la réalité. Ce genre de phénomène conduit le sujet à accorder des importances différentes à des faits de même nature et peut être repéré lorsque des paradoxes apparaissent dans un raisonnement selon lequel les incompétents surestiment devant la société leur soit disant « compétence »