L’article de Monsieur BENALLAL Mohamed et ayant trait aux « Associations et les Collectivités Locales » m’a incité à aborder un sujet qui me tient particulièrement à cœur , en l’occurrence : la dérive dans la gestion des associations qui ne font qu’effleurer une réglementation pourtant très précise quant aux principes qui les régissent en matière relationnelle , c’est à dire la participation active de chaque membre à la vie de l’association .
Si tant est que nous ayons eu besoin de préciser une définition d’une ASSOCIATION et son rapport avec les collectivités locales , l’article s’est attelé à la clarifier dans une démarche académique de haute tenue , ce dont nous ne cesserons jamais assez l’auteur de la dite contribution. Mais je note cependant qu’un goût d’inachevé fait que la seule définition et l’utilité de sa portée ne suffisent pas à conforter notre curiosité et partant de notre esprit critique. En cela je veux aborder un problème majeur qui ronge une grande partie de nos associations dont la gestion ne se réduit qu’à un seul membre fondateur l’utilisant comme sésame relationnel en fonction des opportunités .
Personne ne s’inquiète du respect de la réglementation qui est pourtant bien clair et ne souffre d’aucune équivoque. Les délais pour la tenue d’une assemblée ordinaire et d’une assemblée générale extraordinaire sont impératifs et exigibles normalement de l’Administration et pourtant , ceux là même qui se prévalent de la DÉMOCRATIE PLUS QUE PARTICIPATIVE , n’en ont cure et continuent à les ignorer en toute connaissance de cause. Je n’évoque que cet aspect qui me paraît essentiel , car rien ne justifie d’ignorer tous les autres membres de l’Association , et en cela la responsabilité de toute la composante de la structure est pourtant engagée .
Le principe même d’une association est la mutualisation des points de vue de la composante pour bénéficier de leur moindre expérience et de leur expertise aussi minime soit-elle. Pour être constituée et agréée , une Association doit être composée de dix-huit membres , cependant que pour fonctionner un seul membre est visible et omniprésent , en général, avec de temps à autres , un élu choisi pour une occurrence particulière , témoin en quelque sorte qui fait guise de collégialité . Ces pratiques tendant à se généraliser , les associations finissent par servir les intérêts de quelques individus et aboutissent à dénaturer le possible engagement sincère d’une SOCIÉTÉ CIVILE dont on est pas loin de la considérer à l’image de l’ARLESIENNE qu’on évoque à tout instant , sans toutefois qu’elle n’apparaisse réellement .
L’Administration , elle même , garante du respect de la réglementation , n’étant pas exempte de tout reproche , et laisse les associations dériver qui finissent par prendre des cheminements contraires aux objectifs présidant à leur création, et en cela j’ai la certitude qu’aucune SOCIÉTÉ CIVILE digne de la considération universelle ne se sera guère l’apanage d’une opinion publique quelconque . Comment attendre qu’elle soit un contre-pouvoir salutaire pour le pays qui ne sera jamais en situation de tirer profit de cette Société Civile , elle qui est ancrée dans l’antre de la cité dont elle est l’héritière , et le relai de sa mémoire , et de ses traditions.
Mon point de vue est l’expérience d’une vie , il ne vise aucune structure en particulier , mais concerne en général les domaines dans lesquelles j’ai forgé mon expérience même modeste , aussi bien dans les secteurs industriels, agricoles, sportifs ou sociales.Ce qui est sûr , c’est qu’en ce qui me concerne , c’est de ne jamais plus adhérer à une organisation de NOTABLE AUTO-DÉSIGNÉE et se figurant être LA SOCIÉTÉ CIVILE, représentative , ou du moins se comportant comme tel, les expériences ultérieures m’ayant échaudées pour longtemps.
Si « La règle d’or » de la bienséance démocratique est bafouée l’association devient indubitablement une coquille vide et son maintien ne sert que l’aura de son animateur téméraire , ou la personne de son choix qui aura sa faveur, momentanément et selon son bon vouloir. Le principe fondateur du système associatif est un échange permanent le secteur public et les administrés . Si l’on contrevient à cet , en limitant la représentation civile à un seul à membre d’une association qui aura l’écoute de l’administration en général , cela signifierait qu’on aurait instauré une « Diplomatie de Club » , voire même une » Diplomatie de Connivence « . Cela me renvoie à la bonne parole de Grand-mère puisée dans la profondeur de nos terroirs , et qui visait le manque d’audace , de solidarité et d’engagement : » Oh ! Plat de poissons, continue à me fixer du regard, béatitude aidant , toi tu ne seras jamais cuit, des lors, je n’aurais aussi jamais l’opportunité de t’apprécier ».
S’attribuer le droit de parler au nom des autres, n’est-ce pas une forme de mépris , inacceptable humainement, qui démotive plus que cela n’édifie ou construit. Même si je doute fort que je puisse convaincre ceux qui n’en ont cure , ce que je déplore , qu’ils sachent que ne rien dire c’est consentir à dénaturer ce qui peut vivifier le « vivre ensemble » , ce noble dessein que les communautés humaines à instaurer.
Si nous avons délaissé le militantisme politique , estimant ne pas trouver notre juste équilibre , ce n’est pas pour accepter qu’une SOCIÉTÉ CIVILE soit sous tutelle et serve de marchepied à quiconque. J’ose vous livrer une citation de Joseph DE MAISTRE notée dans » Les Diaboliques » de Barbey D’Aurevilly : « Peut être paierons-nous un jour, pas si lointain, le prix de nos adjectifs et de nos épithètes , peut-être plierons nous à la Doxa environnante, mais nous ne céderons jamais à l’engouement de ceux qui pensent que dire la vérité est dangereux et s’oppose aux contorsions des saltimbanques sourcilleux de plaire en dansant sur une musique rythmée par l’air du temps. Un œil sombre couvre l’avenir, et nul œil ne peut percer ces ténèbres « . Fin de citation
HAMID ABDEDDAIM