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LE VENTRILOQUE FAIT DIRE À LA MARIONNETTE CE QUE BON LUI SEMBLE.

ByAbdelhamid Abdeddaim

Mar 27, 2015

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Qui ne connaît pas ma position tranchée et sans nuances de circonstance, sur le supposé engagement de Messali  Hadj dans la cause de l’Indépendance et étayé par le hasard douteux du fameux discours du stade du Ruisseau et, au cours duquel, il harangua la foule par un slogan mûrement préparé : «  CETTE TERRE N’EST PAS À VENDRE », joignant le geste à la parole. Outre que le rassemblement des AML (les Amis du Manifeste et de la Liberté), ne le concernait pas, il s’est fait accompagner par les motards de l’ordre colonial, du port au dit stade. Cela n’est pas fortuit. Le silence autour de cette circonstance – le fait étant établi n’est pas pour le glorifier – n’a fait l’objet d’aucune interrogation, comme si c’était dans l’ordre des choses que les autorités coloniales le fassent, sachant qu’il était considéré comme leur ennemi juré. Cette terre n’est pas à vendre, au moment où n’étions que des indigènes, sujets dans notre propre patrie, n’a aucun sens et était antinomique dans la situation politique du moment, figée depuis le Sénatus Consulte de 1867 que les adeptes de Jules Ferry et d’Alexis de Tocqueville considérèrent comme la politique arabe de l’Empereur, l’apartheid qui ne dit pas son nom. Messali  et ses partisans, plus nostalgiques que réalistes, renaissent de leurs cendres pour libérer leurs consciences de la défection de leur leader vénéré. Les faits ne peuvent malheureusement être travestis. Une reculade ne peut se muer en bravoure, dans les cas de figure, à moins que l’on ne  fasse des  » Centralistes » des traîtres à leur propre camp. D’indépendantiste de la première heure, le « Zaïm »  adulé, devient  un homme politique modérateur, faisant du tribun agressif d’hier un temporisateur au moment où le pays se révoltait dans la continuation de l’insurrection du 8 mai 1945. Au sein même de son     mouvement, le MTLD, les adhérents s’écartant du verbalisme ambiant, se rebiffent contre ses revirements incompréhensibles et remettent en cause majoritairement son autorité, et ce même au Comité Central, l’acculant à la minorité, crime de lèse – majesté lui, le messie prédestiné depuis la nuit des temps. Faisant fi des frondeurs majoritaires, il organise le congrès d’ Hernu, entouré de sa garde prétorienne. Toujours est-il que le 1er Novembre lui a échappé, comme pour confirmer que le CRUA se méfiait de ses humeurs et de sa volonté d’y aller, le choc frontal n’étant plus dans ses prédispositions. Les historiens sur commande, avec leurs conférences grassement rémunérées, les nostalgiques rattrapés par leur passé, ainsi que sa descendance biologique n’y feront rien, à moins que les archives d’Aix-en-Provence viennent contredire des vérités, jusque-là admises, l’accusé se doit de prouver son innocence. L’Histoire n’a que faire des agitations. Elle ne s’établit et ne cale que sur des faits. Les sentiments et les incantations sont à verser au chapitre des regrets, et ce après que le train eût pris son envol. Permettez-moi de citer Barbey  D’Aurevilly  dans les  » diaboliques » quand il affirme que « le Roman creuse bien plus avant que l’Histoire, il a un idéal et l’histoire n’en a pas : elle est bridée par la réalité ».
Vous pouvez toujours me dire que les auteurs étrangers,  inspirés par une propagande malveillante brouillent ce qui se cache derrière l’évidence. Il n’empêche qu’on ne peut s’interdire d entendre leurs opinions quand ils affirment et je cite Pierre Montagnon  dans son livre « La guerre d’Algérie. Genèse et engrenage d’une tragédie », page 110. Ses détracteurs l’accusent formellement de collusion avec la France 1/nota(en bas de page et ici en fin de citation). Ses amis mettent au contraire en avant sa sagesse politique et sa vision historique de l’avenir, fondées sur le progressif mais inéluctable détachement du colonisé vis- à-vis du colonisateur, évolution appelée à recueillir une large adhésion populaire etc. » J’ajoute le renvoi en bas de page, NB n°1  « Le général Jacquin, ancien chef du 2ème bureau à Alger durant la guerre d’Algérie, est formel. Sous le pseudonyme de Monsieur Léon, Messali  Hadj a, de 1945 à l’été 1954, été un informateur des services policiers français. Il aurait refusé de reprendre du service en 1959, alléguant que la police française aurait averti ses adversaires du FLN de sa collusion avec la France (Général Jacquin, « Guerre secrète en Algérie ».
Je suggère alors à sa fille, Madame Benkalfat, d’intenter des actions en justice à l’encontre des services français  et des auteurs des livres cités, avant de s’en prendre à ses concitoyens SAID SAADI et Bélaïd ABANE qui donnent leurs points de vue avec d’infinies précautions. Il y a lieu  de signaler, à toutes fins utiles, que France 3 a produit un documentaire de deux heures sur la vie de Messali  Hadj, alors qu’aucun leader politique algérien n’a eu ce privilège pour le moins incongru. Ce documentaire a été rediffusé, sa fille toujours à la manette avec un arabe fortement influencé par un accent de Tlemcen, elle qui a vécu essentiellement à l’étranger. Et j’insiste pour dire, avec toute la force voulue, n’en déplaise aux opportunistes occasionnels que les absentéistes du combat libérateur n’ont cure des inspirateurs du Congrès de la Soummam : ABANE RAMDANE  et LARBI BEN-M’HIDI. Ils ne réussiront pas à semer le doute sur la sincérité viscérale  de leur combat. Le peuple les a  déjà unanimement  plébiscités  pour une inscription au Panthéon de l’Histoire insoupçonnée d’une Algérie à jamais reconnaissante à ses vaillants soldats. Amnésique ? Jamais ! Vigilants ? Toujours et les révisionnistes, malgré le degré d’ancrage de leurs chimériques utopies,  ne passeront pas !! C’est l’Algérie profondément reconnaissante envers ceux qui jouissent de ce droit qui y veillera éternellement.

 

Par Abdelhamid ABDEDDAÏM.

 

2 thoughts on “LE VENTRILOQUE FAIT DIRE À LA MARIONNETTE CE QUE BON LUI SEMBLE.”
  1. Sans vouloir orienter le débat vers l’Histoire ! (Je rappelle néanmoins qu’il ne s’agit pas seulement d’Histoire dans cet art). Il est fort intéressant de dire d’abord qu’il s’agit d’une prise de position donc d’honnêteté intellectuelle basée notamment sur des paramètres historiques.
    Et puisqu’il ne s’agit pas de démontrer ce que l’on sait déjà ! Mr ABDEDAIM a fait émerger les valeurs qui lui ont fait prendre cette position qui dépend bien évidemment de ses propres conceptions du juste et du faux.

    Comme toujours, il faudrait lire la question. S’agit-il d’une prise de position globale ou d’un point de vue plus ciblé sur tel ou tel acteur ou bien sur les enjeux de notre guerre de libération ? En tout cas le vocabulaire employé est précis et significatif non seulement sur l’Histoire mais aussi sur la mémoire, les sciences po, les sciences de la communication…

    La difficulté de partager une mémoire collective apparaît clairement aujourd’hui dans notre pays, en particulier lorsque la presse et donc l’opinion continuent d’évoquer un passé divisé. Voilà ! C’est donc l’histoire et son interprétation qui divisent ! Pourtant ! L’histoire n’existe pas seulement que dans les livres !
    Pour ma part je respecte cette position. D’ailleurs, elle me fait penser à Banoune AKLI qui s’est tjr opposé à Messali Ahmed (avant de devenir Hadj ! ).

    Mais au-delà de cette position. L’Histoire de Messali nous permet de mettre en avant l’idéologie du nationalisme Algérien. Bon ! sans parler des revendications déjà évoqués par les historiens (Pol,éco,soc…ENA,PPA..ect qui ont changé et évolués avec le temps…….Toutefois !!! Reste 2 piliers du nationalisme au temps de Messali-chef invariables depuis Bruxelles en 1927 et jusqu’à présent ! Le premier c’est le populisme (aller au peuple) chaque fois et tjr ! Le deuxième c’est l’importance accordée à la dimension arabo-islam dans l’identité profonde et structurelle du peuple algérien (l’amazighité vient d’être d’ajouter ces dernières années). Et même si l’interprétation des historiens appelle cela des processus de lutte de la révolution Algérienne n’empêche que ces piliers perdurent dans le temps long de l’histoire tronquée de l’Algérie.

    Respectueuses salutations Mr Abdelhamid ABDEDDAÏM.

  2. Eh bien, vous nous mettez devant une équation à deux ou trois variables….!!!! Seuls les historiens chevronnés peuvent trouver l’ombre d’une solution basée sur des archives qui, peut être, ne sont pas encore consultables…!!!!

    L’écrivain et historien Daho Derbal a déclaré «que la véritable histoire n’est pas écrite, manque d’archives et d’ouvertures par les intéressés des documents historiques chez les autorités officielles».

    En attendant, voyons ce que dit Ali AGOUNI, Ancien compagnon de Messali Hadj (29 Octobre 2014):

    « Aujourd’hui , on ne parle pas assez de l’œuvre et du combat de Messali HADJ qui a forgé une conscience nationale et formé une véritable classe politique et révolutionnaire en implantant le P.P.A à travers toutes les régions d’Algérie qui devint une organisation structurée, moderne, efficace et a réussi à attirer et faire adhérer au PPA les cadres de toutes les couches populaires, tout cela après diverses tournées, réunions, meeting tenus à travers toutes les wilayas d’Algérie par Messali HADJ.
    Il a hissé vers le haut une génération de jeunes militants qui deviendront des hommes politiques et révolutionnaires de talent.
    Dans les années 1948, Mustapha Ben Mohamed devient responsable militaire dans l’OS, bras armé du PPA, pour la région d’Alger.
    Suite à la crise dans le comité central, il prend position pour Messali HADJ et déclara que le combat de Messali HADJ pour l’indépendance reste le creuset du combat organisé qui sera mené dans cette voie, et il ajoute «sans offensive de Messali HADJ et la Constitution du Comité de Salut Public Dirigé par FILALI A et MEZRANA, il n’y aurait pas eu de 1 er Novembre 1954».
    Le 2 Août 1936 au congrès musulman tenu au stade municipal d’Alger (Belouizdad actuellement) devant une foule immense près de 25000 personnes, il dénonça le jeu et le projet du Gouvernement Français de Violette/Blum et il réclama l’Indépendance totale de l’Algérie et il a pris la fameuse poignée de terre en criant tout haut que «Cette terre n’est pas à vendre, ni à hypothéquer, elle a ses héritiers qu’ils défendront et L’ETOILE Nord-Africaine est là».
    Le 14 juillet 1937, un grand défilé a été organisé en tête du cortège Messali HADJ et Moussaoui Rabah et d’autres responsables avec le drapeau algérien qui a flotté pour la première fois après 107 ans d’absence.
    En 1937, après les arrestations de Messali Hadj et de Lahouel Hocine, mis en prison à Barberousse et rejoint par Moufdi Zakaria, Charafa Brahim, Mestoul Mohamed, Khelifat Ben Amar, Guenaneche Mohamed, tout de suite sont venus de France Filali Abdellah et Kahal Areski pour diriger le PPA. Après les CRIMES et MASSACRES du 8 Mai 1945, Messali Hadj a décidé que le P.P.A tienne son congrès en 1947 à Zeddine où a été décidée la création de l’OS (organisation paramilitaire pour préparer la révolution armée) et de briser le mur fait par le colonialisme pour internationaliser le problème algérien. En 1955, Messali HADJ a chargé Chadly Mekki pour assister au congrès des pays non alignés à Bandung pour remettre un mémoire au Président de l’Inde, Nehru , qu’il a lu devant tous les chefs d’ETAT qui ont applaudi chaleureusement le message de Messali HADJ.
    C’est en 1943, à KSAR CHELALA, capitale du nationalisme, que Messali HADJ reconstitue le PPA et le dote d’un nouveau comité central avec des structures et des nouvelles fédérations. C’est à KSAR CHELALA que Ferhat Abbés est venu voir Messali HADJ pour lui faire part de la création des Amis du Manifeste et il demanda l’avis de Messali HADJ pour un mémoire qu’il devait envoyer aux alliés et au gouvernement français dans lequel il réclama une République algérienne rattachée à la France , Messali HADJ refusa cette proposition et s’adressa à FERHAT ABBAS en disant: «Je te fais confiance à toi pour une République Algérienne associée à la France. Par contre je ne fais pas du tout confiance à la France, car elle ne te donnera rien, elle ne cédera qu’à la force et ne donnera pas ce qu’on lui arrachera».
    C’est à KSAR CHELALA que Messali Hadj rejette le discours du gouvernement français, et réclama un parlement algérien élu au suffrage universel sans distinction ni de race, ni de religion, où trouveront place sur un pied d’égalité tous les algériens fraternellement unis et travaillant pour une Algérie libre, indépendante et démocratique. Dès le déclenchement de la révolution du 1 er Novembre 1954, Messali Hadj le 4 novembre 1954 dans une déclaration qui a été faite à l’Agence de Presse après avoir salué la Révolution, il déclara: «La Révolution El Moubaraka est là, il faut l’aider, la soutenir, il faut adhérer et faite en sorte que cette Révolution réussisse, sans poser de questions sur celui qui a donné l’ordre». Ensuite, il a chargé des personnalités du PPA à remettre à Krim Belkacem une grande somme d’argent et une déclaration que Krim Belkacem a écrit et qui a été reproduite intégralement dans le journal du parti (MNA)
    LA VOIX DU PEUPLE a rapporté qu’en 1957, à la prison de la Santé qu’un accord a été conclu par Mohamed Maroc au nom de Messali Hadj et du MNA et Ahmed Benbella au nom du FLN, pour l’unité et le combat contre le colonialisme par les deux partis, le FLN / MNA. La direction extérieure du FLN a refusé cet accord. (Voir le livre de Mafhoud Kaddache et de Mohamed Harbi).
    En même temps en 1957, Messali HADJ lança un appel émouvant pour la cessation des luttes fratricides entre algériens et la réconciliation nationale. Pendant la période des négociations d’Evian en 1961, Messali Hadj a reçu l’envoyé du Général de Gaulle, Bernard Tricot pour lui demander, qu’il veut négocier avec le M.N.A ailleurs qu’à Evian. Mesali Hadj lui a répété ses revendications, une table ronde où tous les représentants du Peuple Algérien avec ceux du gouvernement français négocieront, car il a dit que «l’Algérie est unie et indivisible et a un seul drapeau».Messali Hadj en voyant les intrigues et le manège pour diviser les nationalistes il a dit à Bernard Tricot: «vous avez commencé à négocier avec les dirigeants du FLN à Evian, continuez à négocier avec eux, je les connais et je souhaite qu’ils défendront les intérêts du peuple algérien. Quant à moi je me retire pour ne pas porter atteinte aux négociations».

    « Le premier leader qui a osé tenir tête avec courage et bravoure au colonialisme français en réclamant haut et fort:
    «L’Indépendance totale des trois pays d’Afrique du Nord, Algérie, Tunisie, Maroc» en 1927 au Congrès Anti-impérialisme à Bruxelles (Belgique) tout en dénonçant les méfaits, les massacres, les tortures, l’injustice, la colonisation féroce pratiquée contre les peuples colonisés d’Afrique du Nord. « 

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