Qui parmi nous ne s’est pas gargarisé d’expressions populaires passées dans le langage commun?
Blanc bonnet et bonnet blanc dit-on pour évoquer l’absence d’alternative ou de vrai choix.Hadj Moussa ou Moussa Hadj renchérit la vulgate algérienne.Toujours ulcéré lorsque je continue d’entendre parler de terrorisme résiduel, et de cellules terroristes cancéreuses glissées au sein d’une société en voie de guérison, qui a pansé ses plaies et a envie d’avancer, je continue à éprouver une immense gratitude et une dette infinie pour ces algériens qui continuent de lutter contre l’hydre.
Au premier rang d’entre eux, nos valeureux militaires engagés dans la défense du territoire et contre la menace mutante.Cela m’a évidemment poussé à questionner l’Histoire et à m’inspirer des événements passés pour éclairer les enjeux du présent.
Comment peut-on appeler un « musulman non identifié » , né en Égypte,mercenaire sous Méhemet Ali, exfiltré en Libye où il recevra sa feuille de route des mains du Cheikh intégriste tripolitain Mohammed El madani, qui se retrouve à Laghouat pour enrôler les Derkaoua dans le Djihad; qui est arrêté à Mascara capitale de l’Émir pour espionnage; et qui soulèvera les troupes du Tell et du Sahara pour s’opposer à l’autorité de ce Sultan que l’Algérie combattante s’était donnée pour lutter contre l’envahisseur. L’Émir écrasera les troupes de Moussa Ben Hassan aux portes de Médéa et y imposera son lieutenant jusqu’à la chute de la ville.
Oui Moussa Hadj Ben Hassan, appelé l’homme à l’âne ( son moyen de locomotion favori) était le premier fossoyeur du projet de souveraineté de l’Émir Abdelkader qui avait reçu le soutien de toute la Kabylie pour donner naissance au projet d’une Nation algérienne.Mourad Benachenhou rappelle à raison la désertion des Zouaves Kabyles en 1837 qui prêtèrent allégeance à l’Émir et furent son bras armé pendant la valeureuse résistance du peuple algérien.Ce geste est connu et sa portée est devenue universelle.Moussa Ben Hassan, cheval de Troie des Derkaoua du Maroc était dûment mandaté. Sa boussole indiquait déjà l’Algérie!
Les gens qui parlent de la « hijra » du côté de Oued Souf et qui tentent d’y instaurer des structures sociales et politiques qui échappent au contrôle de l’État ont une généalogie et un projet.Séditieux, et il a peu changé!
Un écrit laudateur nous rapporte que le Hadj Moussa Ben Hassan officia à la Mosquée des lahlafs, comme Muezzin appelant aux cinq prières « AVEC LES MODULATIONS VOCALES USITÉES EN ORIENT. »
Cela reflète le complexe d’infériorité latent et l’efficacité de l’entrisme corrupteur.L’homme à l’âne était un polyglotte qui parlait, outre l’arabe,les dialectes de l’occident arabe, l’albanais et le turc et qui continue d’être
l’objet d’une vraie dévotion dans la région de Laghaout dans laquelle il a semé la suspicion contre d’autres habitants de la région, les Mozabites qu’il a vainement tenté de gagner à la cause de la Tariqa et l’internationale islamiste, qui prenait ses ordres du côté de Fès et du Caire. La colonisation française lui a bien sur, permis d’agiter la bannière du Djihad et d’enrôler les Derkaoua « en répétant cent fois des formules sacramentelles de la tariqa en les faisant suivre des cinq prières légales ».
Face à l’Islam lumineux et patriote de l’Émir, torturé par la crainte des conséquences de ses actes, d’être injuste aux yeux de son Créateur, il y avait déjà l’autre versant interprétatif.La similitude phénoménale avec l’islamisme mode « Daesh » comme identité extra temporelle et extra géographique est saisissant.L’Islam de l’Émir ne prônait aucune limitation intellectuelle au texte sacré et s’appuyait sur Foi et Raison.Le croyant marchait sur ses deux pieds car il savait que par raisonnement analogique, sa pratique modérée et raisonnable était la plus conforme aux commandements du Créateur.Le rite Malékite de l’Algérie n’est ni wahhabisme ni de tradition hanbalite dont le salafisme est l’héritier.Dans cette lecture, dans laquelle on retrouve des esclaves sexuelles et des butins,les pulsions féminines sont diabolisées, et celles de l’homme dans les limites imposées par la Charia peuvent recevoir
libre satisfaction comme un acompte sur les félicités éternelles à venir et promises à l’aspirant djihadiste.
Notre Islam traditionnel et apaisé ne nourrit aucun ressentiment contre le modernisme et se prévaut de la Science. IQRA!
Le corpus idéologique totalitaire, défait en Algérie recycle des soldats perdus qui se replient aujourd’hui sur leurs avatars occidentaux.
Adeptes de la pensée de Quotb et de Hassan El Banna,ils continuent à agir par cercles concentriques de l’individu, à la famille pour imposer leur vision du monde aux sociétés ( y compris d’accueil) et aux États ( y compris étrangers). L’endoctrinement des masses de l’internationale islamiste menace l’Islam.
Que le souvenir de l’Émir et que ses actes continuent de nous inspirer.La ligne de partage des destins ne peut être évoquée que si il y a vigilance.
L’exercice serait vain si on continuait à ausculter notre présents au regard des éventualités du passé et à ne pas agir.Des vies entières se sont décidées à cause d’une lâcheté. La droiture de l’Émir est pacte d’engagement.
Loin des marigots détestables, le souvenir de la Guetna, la terre des aiêux.
AL-HANIF