Sous l’impulsion du Wali de Saïda, M.Saïd Méziane, des journées dédiées à la chanson bédouine-ch’ir el malhoun, seront organisées du 2 au 5 mai 2015.
Un événement qui verra la participation d’une vingtaine de chioukhs venant de l’Ouest de l’Algérie comme Boutaïba dit « Saïdi », Tahar, Fati, Smail, Chadli, Mohamed Saïd, Krimo de Saïda, Okacha de Mascara, Miloud de Tissemssilt, Hatab et Kada de Tlemcen, El Ouahddani de Ch’lef, Dehane de Naâma ou encore Lechlech et Hamid Baroudi d’Oran .
La wilaya de Saïda -en collaboration avec la direction de la culture, le comité de l’action culturelle et le mouvement associatif- lors de cette intéressante rencontre, rendra un hommage posthume à la diva du raï « rural », Cheikha Djenia. Cette grande dame, cette diablesse du raï, qui revendiquait haut et fort son titre de « cheikha Djenia el hakania el kebira bent Saïda (la vraie, la grande, l’authentique et fille de Saïda) ». Et ce,pour se distinguer de Cheikha Djénia Sghira ayant usurpé le nom de scène.
Elle est décédée, une certaine journée du 1er avril 2004, un jeudi, à l’issue d’un tragique accident de la circulation sur la route de Sidi Bel Abbès menant vers Tlemcen, et ce, prématurément, à l’âge de 50 ans. Soit neuf mois après la disparition de son mari « el berrah » (aminateur et dédicasseur), le fameux Zouaoui, lui aussi mort tragiquement. Il a été abattu par méprise lors d’un barrage de nuit par les forces de sécurité. De son vrai nom Fatma Mebarki, Djenia est née en 1954, à Marhoun, dans les environs de Saïda. Obnubilée par cheikha Rimitti, Farid El Attrache, Abdelhalim Hafez et Oum Kalsoum, elle quittera le giron familial et conjugal, à 17 ans, à la suite d’un mariage forcé.
Remarquée par cheikh Aïssa, elle se produira à ses côtés pour faire et parfaire ses premières armes. Elle signera son premier album en 1970 sous l’impulsion de Hadj Mazou lequel la baptisera « La diablesse » (Djenia) pour son timbre de voix rock (rauque). Cependant Djenia se distinguera avec le raï synthétique en duo avec cheb Abdelhak avec Rah Egaber (Il drague). Djenia s’est illustrée avec des hits comme Kayen Rabi, Trig Bidou, Dertou fina Djournan, Trab el Ghadar,Ha Nounou, et Kin Dir Ouan Dirleh repris par cheb Abdou et bien d’autres, sans percevoir les droits d’auteurs, bien sûr. Djenia était la digne héritière de cheikha Rimitti.
K. Smail (El Watan)