« Les événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs. »

L’éternité de ce mot de Georges Clemenceau va comme un gant aux cabaleurs et trublions de tout acabit pris de court.

Une marche de soutien à Cevital prévue, aujourd’hui mardi, à Tizi Ouzou a été annulée, hier, à la demande de son PDG Mourad Bouzidi qui a rendu public ce communiqué :

« Suite à des informations persistantes sur la volonté de la mafia, ennemie de Cevital, de la Kabylie et de l’Algérie, de provoquer des dérapages à la marche de demain 5 mars. Pour permettre à notre coordination de s’inscrire, pleinement, dans la dynamique populaire pour le départ immédiat du système et des Bouteflika, notre coordination a décidé d’annuler la marche du 5 mars 2019, à Tizi Ouzou et appelle toute la population à rejoindre le mouvement populaire pour exiger le départ, sans condition, du système corrompu ».

Le mouvement populaire algérien n’est pas seulement une surprise pour le pouvoir établi et pour les observateurs internationaux, ces spin-doctors qui auscultent le monde et en prennent le pouls pour s’assurer de sa docilité et de sa domesticité.

Il l’est aussi pour les structures contestatrices professionnalisées complètement débordées avec leurs relais outre-Méditerranée.

Tous ces boy-scouts de la subversion ritualisée qui ne savent plus où donner de la tête, tentent de s’accrocher comme ils peuvent à une vague qui les marginalise complètement.

Le jargon compulsif du communiqué souligne le confinement d’une sédition qui tourne en rond, groupuscules limités, coincés géographiquement, politiquement, lexicalement… et sans doute aussi un peu, mentalement. Toute la question pour ces schtroumpfs sera de savoir comment raccrocher ses wagons à une lame de fond qui vient de loin avec une portée qui dépasse les esprits étriqués et les querelles de bac à sable ?

Comment reprendre pied dans une tornade qui menace de tout emporter ?

Il va falloir à ces factieux combinards une remise en cause radicale qui réinitialise leurs fondamentaux.

Le même genre de reformatage qui s’est imposé avant 1962, pour s’incarner dans un projet ouvert et transparent, authentiquement national.

Les petits bricolages en aparté ne sont vraiment plus d’actualité.

Passer du modèle d’Astérix (Catalogne, Macédoine, Ecosse, Casamance, Flandre, Corse, Arménie… sans compter celui auquel tous ces petits rigolos songent et s’identifient…) à celui d’une vraie et fraternelle libération nationale.

Contre tous les barbus, y compris contre les barbus intégralement imberbes.

Tant pis pour les petits pantins mandatés par qui vous savez, qui se voyaient déjà princes d’une province enkystée en « Afrique du nord ».

Naturellement, il ne s’agit pas d’une plaisante. L’enjeu est considérable et le danger très réel.

Ces cocos, très peu représentatifs et très minoritaires seraient prêts au pire : « Si ce n’est pas avec moi et pour moi, mais alors ce ne sera pour personne ».

Que de boulot en perspective…
Ça doit phosphorer dur sous les kippas…

Djeha, Mardi 05 mars 2019