Les mémoires de Hasni et Djilali Amarnas ressuscitées

En clair, la wilaya de Sidi Bel Abbès a, depuis la nuit des temps, été le carrefour où se rencontrent les artistes de divers horizons.

Les soirées du raï se poursuivent dans la wilaya qui continue à revendiquer la paternité de cette musique au verbe cru et direct. Le 4e spectacle, inscrit dans le cadre de la 4e édition du Festival du raï, en a été révélateur quant à cet attachement. Tout en rendant à César ce qui appartient à César, les Bélabésiens ont, encore une fois, réaffirmé ce qu’ils estiment comme une vérité, à savoir que l’art et le raï sont nés dans les confins de Sidi Bel Abbès. Une soirée qui a été purement bélabésienne à travers les chanteurs natifs de la capitale de la Mekkera. Ces derniers ont été éloquents en rendant un vibrant hommage au roi de la chanson sentimentale, le défunt Hasni et la voix du regretté Djilali Amarnas. Bilal Seghir a tiré du fond du tiroir le célèbre hymne d’amour du défunt intitulé Le visa.
En le proposant à la forte assistance, celle-ci ne s’est pas opposée à le chanter en choeur. Le visa tient toujours à coeur des milliers de jeunes désireux de vivre, peu importe le prix à payer et quelles que soient les circonstances, sous d’autres cieux. Le même chanteur a récidivé en immortalisant la chanson de tous les temps, L’espoir. Lui emboîtant le pas, Cheb Réda n’est pas passé à coté de la plaque en évoluant dans une sphère qui est, force est de le constater, sienne. Cheb Réda, est un de ces artistes qui continuent à être adulés étant donné que ses textes portent dans leur dimension toutes les histoires et les soucis de ces amoureux à un avenir incertain. Les textes de Réda constituent, une véritable révolution dans les esprits des jeunes des temps modernes. Là où il passe, ses fans ne lui tournent jamais le dos. Le show de Réda a été une véritable aubaine pour celui-ci de tâter sa popularité. Réda, cet enfant de la capitale de l’Ouest, s’est lâché et relâché, en allant rencontrer ses admirateurs tout comme le font les grands joueurs de football et grands artistes. La police a dû peiner pour contenir les effets causés par cette rencontre directe Réda fans. En effet, le tartan du stade des Frères Amirouche a connu d’une course poursuite déclenchée, discrètement, par les policiers, afin d’éviter le débordement.
En clair, la wilaya de Sidi Bel Abbès a, depuis la nuit des temps, été le carrefour où se rencontrent les artistes de divers horizons. C’est du moins le constat relevé à l’occasion de la 4e nuit raï. Un point fort est à relever, malgré le verbe cru, la fête de l’Indépendance et de la jeunesse a été pompeusement célébrée

Wahib AÏT OUAKLI – Jeudi 07 Juillet 2011