Le plus beau nom qu’on peut donner à un journal c’est LIBERTÉ. Car, plus qu’un nom, dans le monde où elle est contestée ou confisquée, « Liberté » est un manifeste, une prise de position radicale, une guerre de tranchées contre ceux qui la nient, une promesse d’avenir pour ceux qui en sont privés. « La liberté ne s’use que si on ne s’en sert pas »*.
Partout dans le monde, des hommes dignes et courageux l’entretiennent et en usent jusqu’à l’épuisement ou la disparition, pendant que d’autres se complaisent dans la servitude. Honneur à eux. Un journal qui porte ce nom va mettre les clés sous le paillasson. Il ne peut plus nager contre le courant de la modernité numérique. Est, prisonnier de son titre, il ne peut pas vendre son âme pour une misère. Il préfère donc se laisser mourir plutôt que d’être transfusé par un sang impure. Avec sa disparition un nom, une grande Liberté va disparaitre du paysage médiatique algérien au bénéfice de quelques canards boiteux, des voix inaudibles, mais parce que très asservis ils sont très bien servis par leurs maîtres.
Dommage pour ce journal de qualité qui avait du bon. Sauf peut-être d’avoir donner, à ses dépens, l’occasion à une plume médiocre et arrogante de faire l’apprentissage de la langue française en même temps que de déverser sa haine contre tout ce qui la constitue génétiquement et culturellement et qu’elle a, au crépuscule de sa notoriété, fini par détester viscéralement.
Je regrette profondément la mort de Liberté, mais, paradoxe suprême, je me réjouis de voir qu’un arabe de service n’y trouvera plus un déversoir de ses haines: De soi et de l’autre. Et asséché, peut-être qu’il reviendra à la raison et à ses origines.
* Jean-Pierre Chevènement, dans « une certaine idée de la République m’amène à… »