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L’opinion publique Algérienne intéresse Washington

Bycourrier

Août 12, 2019

LES AMÉRICAINS, INQUIETS, SONDENT LES ALGÉRIENS
Avoir l’idée de sonder les Algériens est singulier.

Savoir ce que pensent nos concitoyens n’est pas courant.

Pas plus d’ailleurs que se demander ce que pensent les Congolais, les Boliviens ou les Sri Lankais de leur situation sur ce versant-ci de l’univers.

C’est d’autant plus hilarant que les Américains ne se préoccupent guère de l’opinion de ceux qu’ils veulent soumettre: ils achètent ou ils bombardent. Ou ils sous-traitent, aux subalternes et aux supplétifs. Exemple : l’affaire libyenne à Paris et à Londres, comme naguère Suez (1956).

Seuls les peuples « élus », les peuples « civilisés » ont droit à l’attention des gouvernants et des entreprises et veulent connaître leur avis sur tel ou tel problème, question, produit ou politique.

Voilà qu’un étrange institut américain s’intéresse à l’opinion des Algériens.

Pour tenter d’en savoir un peu plus sur un phénomène politique étrange, inconnu (au moins depuis Gandhi et la « marche du sel », en mars 1930), pour ainsi dire perturbant et inquiétant car des gros intérêts transnationaux sont en jeu, ou bien plus probablement pour commencer à influencer les acteurs en lançant une première campagne comme un cailloux dans la mare aux canards et d’observer comment les volatiles vont réagir.

Les sondages servent plus par les réactions qu’ils produisent que par les informations qu’ils révèlent. Ainsi va la « démocratie » qu’on tente de nous vendre.

Que des agents étrangers soient infiltrés aussi bien dans les rouages de l’Etat (et peut-être, plus inquiétant, au sein même de l’armée) que dans les rangs des manifestants, rien de surprenant à cela. Il ne faut pas être naïf : l’Algérie par ses richesses naturelles et sa position géostratégique entre Afrique et Méditerranée représente un enjeu de première grandeur.

Pendant que les négociateurs négocient, que les tribunaux embastillent, que les généraux tracent des plans de campagne, que des manifestants papotent et rédigent leurs dazibaos, que… les puissances étrangères, chacun pour le compte du mieux disant ou du mieux rossant, via leurs ambassades, leurs réseaux indigènes, leurs associations d’entreprises… préparent le coup suivant.

Parallèlement, ils sondent…

Les sondeurs ne sont pas n’importe quels sondeurs. Ils ne relèvent pas d’une institution civile ou d’une université. Bien qu’il soit difficile de trouver une entreprises ou une université d’importance aux Etats-Unis qui n’a pas d’attaches sérieuses, profondes, organiques avec le Pentagone ou les services de sécurité – divers et variés- qui en relèvent peu ou prou.

Ils n’y a que nos amis européens et plus précisément français qui nous rabattent les oreilles avec les équations du genre : militaires = dictature et nous invitent à voir ailleurs. Car la défense nationale est au coeur de leurs protocoles de décision, quand ce ne sont pas les transnationales (appelons-les par le mot que Eisenhower a utilisé pour les désigner : « Complexe militaro-industriel ») qui pilotent les gouvernements et les Etats, avec une vitrine civile destinée à amuser les galeries.

En Algérie, nos « démocrates » se contentent du « système ». Alors que le vrai problème n’est pas « qui », mais « pour quoi faire » ?

Les urnes servent souvent à promouvoir les démocrates pour y ensevelir la démocratie.

Laissons cela et revenons à ce sondage publié par l’hebdomadaire Le Point de ce samedi 10 août. Je vous joins les résultats du sondage plus bas.

Le Point, l’hebdo de BHL et Cie, révèle les préoccupations masquées de nos amis gaulois. Des manifestations algériennes, on parle de moins en moins (chuuuut, il ne faut surtout pas faire une publicité au « mauvais » exemple : des manifestants qui ne cassent pas et une armée qui ne tire pas, ce n’est pas « normal ») mais on s’en soucie de plus en plus.

Ce qui se passe à Hong Kong où les manifestants brandissent le drapeau américain, à Moscou où les ONG font leur « boulot », à Caracas sous embargo, à Paris et dans les villes françaises jaunies par la contestation, à Ghaza prison à ciel ouvert qui ne trouble aucune « Haute Conscience »… c’est « normal » comme on dit pas chez nous.

En Algérie, le comportement des citoyens ne l’est pas.
C’est pourquoi l’Algérie est sous microscope multispectral, avec ou sans sondages.

QUESTIONS À PROPOS DES QUESTIONS DU SONDAGE ET DES SONDEURS

1.- Quelle est la part des Algériens qui manifestent par rapport à celle qui ne manifeste pas ?

2.- Quelle est la part des Algériens qui ne manifestent pas et qui n’a nulle envie de le faire ?

3.- Payer des sondés est un réflexe purement américain. Dans quelle mesure cette incitation a eu un impact sur le taux de participation et, plus grave, a trié les sondeurs et donc a biaisé les résultats de la consultation ?

4.- Quelle signification accorder au contenu même des réponses ? Le flou habite les questions et les réponses.

Exemple : comment interpréter ce que les sondeurs appellent « le consensus pour le changement », avec cette interprétation trop rapide : Pour les experts américains, « la majorité des sondés veulent une refonte complète du système politique ». Que veut dire politiquement, concrètement une « refonte complète » ?

5.- A la question : « Qui pour gouverner le pays »

– Pourquoi n’avoir proposé que 8 noms aux sondés ?

– Pourquoi pas douze ?

– Pourquoi pas 4 ?

– Pourquoi ne pas avoir laissé la porte ouverte aux sondés et les laisser rester proposer les noms qui convient à chacun. Cela aurait été conforme à la question posée : « selon vous qui… ? » sans les enfermer dans une liste de noms préétablie ?

6.- Au fait qui est la « Brookings Institution » qui a entrepris ce sondage?

Il s’agit d’un Think Tanks américain situé à Washington. Présidé par le général quatre étoiles John R. Allen.

Avant de prendre sa retraite en tant que général du « United States Marine Corps », le président de Brookings, fut « commandant de la Force internationale d’assistance et de sécurité de l’OTAN et des forces américaines en Afghanistan ».

Traduisons : c’est la machine de guerre qui a fait -et continue de le faire- des millions de victimes depuis 2001, du Pakistan au Sahel. Le caractère « international » de la force en question est décoratif. Il montre qu’un certain nombre de troufions, venus d’un peu partout des Républiques bananières européennes sous contrôle américain, sont là uniquement pour les caméras et donner l’image d’une Amérique triomphante guidant le monde.

John R. Allen fut décoré de la Légion d’Honneur. (Qui ne l’est pas : il suffit d’avoir un « Oncle d’Amérique » qui a fait le « 06 juin 44 », avoir tourné un métrage invendable ou chanté à Las Vegas anonymement, ou encore avoir partagé l’intimité de Harvey Weinstein -le Vlad Tepes de Hollywood- pour se voir déroulé le tapis rouge à l’Elysée. Beaucoup, la refusent plus ou moins poliment. Il n’y a que les ploucs, avec les amateurs de prix littéraires, certains évadés de nos rivages, qui lui courent encore derrière. La breloque napoléonienne est en solde à Barbès.)

John Allen a été mêlé à une sombre histoire de moeurs impliquant le général David Petraeus. D’où sa mise à la retraite. Cette sombre affaire serait sans importance si le général Petraeus qui l’avait précédé au commandement de la « Force internationale d’assistance et de sécurité en Afghanistan » entre 2010 et 2011 n’avait pas été directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) de 2011 à 2012 en remplacement, sous B. Obama, de Leon Panetta pressenti alors pour devenir secrétaire à la Défense.

Tout le reste est de la tambouille pour chats écrasé et pour demeurés qui ont de la crème fraîche à la place du néocortex, qui ne savent pas ce que « Marines » veut dire et qui ignorent ce que les Américains font en Afghanistan depuis 2002 et en Irak depuis 2003.

Au fait quelqu’un sait-il pourquoi des officiers supérieurs du Pentagone vont effectuer une visite prochaine en Algérie ? On nous la tartine en prétendant qu’elle s’inscrit dans le cadre d’un certain « programme de formation CAPSTONE», suite à une précédente visite en février 2017…

Il serait temps que nos autorités militaires éclaircissent leur ADN, leur stratégie, prennent leurs distance avec les dérives de l’époque Chadli, montrent qu’elles sont strictement collées à l’histoire de notre nation, la seul qui justifie leur existence et n’oublient pas que, derrière l’ANP, l’ALN est toujours là.

Si on n’a pas compris cela, on n’a rien compris à la multitude qui manifeste depuis février dernier, prétendant que c’est pour instaurer une improbable « démocratie représentative » qui fait de nombreux dégâts politiques dans les pays où elle sévit.

Si les Algériens culturellement et profondément iconoclastes, avaient besoin d’avoir un président, ils auraient érigé une statue d’or à Chadli et à Boutef depuis longtemps pour l’offrir à la fiente des oiseaux.

C’est pourquoi aujourd’hui nous sacrifions le veau d’or.

Bonne fête à tous.

Djeha,

Sondage : ce que pensent et veulent les Algériens

Marlène Panara, Le Point, S. 10/08/2019 à 12:10

Au-delà du fait qu’il révèle ce que les Algériens pensent d’Ahmed Gaïd Salah, de l’armée et de personnalités en vue, un sondage de la Brookings Institution lève le voile sur nombre des aspirations des Algériens.

Depuis le mois de février, ils sont des milliers, chaque semaine, à arpenter les rues pour crier leur désir de changement. Le 2 avril, une de leur première revendication a été respectée : Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis près de vingt ans, a quitté le pouvoir. Quatre mois plus tard, que veulent désormais les manifestants algériens ? Qui, à leurs yeux, pourrait conduire la transition ? Et comment envisagent-ils la suite ? C’est pour répondre à ces questions que trois experts du think tank américain Brookings Institution ont publié un document inédit jusqu’ici : un sondage.

La méthodologie

Entre le 1er avril et le 1er juillet, les experts ont acheté des encarts publicitaires sur Facebook. Ils ont mis en ligne leur questionnaire. Pour trouver des sondés, Brookings a offert en échange des réponses un crédit téléphonique d’un montant de 100 dinars algériens – moins d’un dollar – à tout internaute vivant en Algérie et âgé de plus de 18 ans. Avec cette méthodologie, les experts sont conscients de ne toucher qu’une population connectée. « Nous ne prétendons pas que notre échantillon est représentatif à l’échelle nationale. Mais il représente en tout cas une population qui nous intéresse : les manifestants », peut-on lire dans le document. Le 1er juillet, les experts ont obtenu les réponses d’un panel de 9 000 personnes, dont plus de la moitié se sont qualifiées comme étant des manifestants. Précision : 1 700 d’entre eux sont issus de l’armée. L’occasion de mettre à plat les revendications de ces deux acteurs majeurs de la contestation en exergue.

Lire l’article en entier ICI

One thought on “L’opinion publique Algérienne intéresse Washington”
  1. L’ANP doit respecter la constitution qu’elle défend :
    Aucune personne sensée ne peut être contre le dialogue qui vise à sortir le pays de sa situation de crise actuelle ; surtout quand il y a des divergences d’appréciation sur la solution entre pouvoir et peuple. Le dialogue n’est pas une fin en soi mais un outil qui permet de dessiner des solutions à la situation confuse et problématique de la patrie. Le dialogue doit respecter la morale exigée par le peuple et le Hirak. En effet, derrière ce mouvement populaire, il y a une morale noble et salutaire pour les enfants de ce pays. Toutes les parties doivent afficher de bonnes dispositions en prélude à l’ouverture d’un authentique dialogue, juste et responsable. Cette crise a fait que le maitre du jeu, L’ANP, ait fait des annonces aussi désolantes que surprenantes, qui interpellent sur sa volonté d’accompagnement du peuple et du Hirak vers sa souveraineté. On peut être surpris par l’attitude des chefs de l’ANP. Déclarer d’autorité que les revendications du Hirak ont été satisfaites alors qu’aucun changement notable du système ne s’est produit, c’est oser une vraie mystification voire une dérive despotique. Le peuple algérien est souverain et n’est pas sous tutelle du commandement de l’ANP, C‘est plutôt l’inverse, L’ANP qui est constitutionnellement sous tutelle du peuple algérien ( Art. 7). Il ya un changement d’attitude du Chef de L’ANP qui se défend d’avoir des aspirations politiques mais qui n’arrête pas de faire des déclarations éminemment politiques qui ne relèvent pas , en principe, de ses compétences. Evoquer à chaque sortie médiatique le respect de la constitution et s’opposer au chef de l’état provisoire, même avec sa légitimité très limitée, lequel est la hiérarchie de L’ANP est une atteinte à la constitution, c’est cela une république civile. Il faut s’y habituer. Ces remarques désobligeantes n’enlèvent rien à l’estime que nous avons pour notre nationale populaire. Le rejet exprimé sur les mesures d’apaisement du chef de l’ANP fait suite à l’installation d’un panel pour le dialogue, panel qui lui- qui procède d’une naissance douteuse laquelle est attribuée à une filiation qui remonte au centre du pouvoir.
    Le Panel :
    Le Maitre de l’horloge (chef de l’Etat) a fait dans la précipitation et n’a respecté ses propres engagements du début de juillet passé. En effet, les rencontres sur les proposition de sortie de crise les plus démocratiques, donc plus crédibles, sont celles du 15 juin 2019 ( société civile) et du 6 juillet( Mr Rahabi) . Ces propositions démocratiques et légitimes n’ont pas été considérées par le pouvoir. C’est du mépris pour le Hirak et une indifférence vis-à-vis des efforts de la société civile, des partis politiques et des personnalités nationales. Leurs de feuilles de route de sortie de crise n’ont pas été agrées par le pouvoir parce qu’elles sont l’émanation fidèle et sincère de la volonté du peuple et du Hirak. Comment un Hamrouche, un Taleb, un Benbitour… même sollicités, peuvent être mis d’office sous la tutelle d’un Karim Younes, personne respectable par ailleurs, mais commis d’office à la présidence du Panel ?
    C’est la démocratie version pouvoir.
    Un peu de respect et de pudeur, il ne faut plus infantiliser les Algériens. Le pouvoir a fait l’impasse sur les propositions d’une participation totalement libre et crédibles de toutes les composantes de la société dans le dialogue national. Plus surprenante et inattendue, la proposition du panel aussitôt annoncée, elle a été acceptée par la chefferie de l’état. Elle dénote manœuvres obscures et d’une volonté du pouvoir de continuer sa marche solitaire pour conduire le pays vers des horizons incertains et complexes. Ce qu’on appelle le forum du changement n’est en fait que la mère porteuse d’un embryon de solution conçue ailleurs dans les chambres obscures du pouvoir. Il ne faut pas oublier que la désespérance conduit à l’extrémisme, on peut même perdre raison par dépit ou par passion. Le peuple veut reprendre son destin en main. On évoque aujourd’hui la désobéissance, il faut simplement rappeler que si la gouvernance était bonne on n’aurait pas parlé de désobéissance.
    Des Partis ‘’Boulitik ‘’ et un dialogue :
    Comme le pouvoir et notamment Mr Bensalah a organisé des consultations formelles sur le changement la constitution qui ont donné le résultat qu’on connait( ex de 2016), les propositions à cette occasion des partis et véritables personnalités nationales ont été totalement ignorées. D’autant que le rédacteur en chef des modifications de la constitution est membre es-qualité du panel , Mr Lazhar Bouzid ( version 2016 de la constitution). Qui va se hasarder à préjuger de ce que ce dialogue va produire : une solution de sortie de crise conforme aux vœux du peuple et aspirations du Hirak ? Il est plus probable, comme de tradition, qu’une formule déjà prête va être servie comme conclusion à ce dialogue et qui fait l’impasse dans une grande mesure sur les changements d’un système tant décrié. La finalité du Hirak est un changement des us et des symboles du pouvoir. Les 2B sont toujours là, qui dit mieux ?.
    Un signe qui ne trompe pas c’est cette agitation dans les partis Boulitik, les 4 maudits par le peuple, lesquels ont été acteurs de la situation de délabrement du pays et dont ils veulent par un revers de main s’en disculper. Ces partis ont perdu leur virginité en pratiquant l’adultère en public avec un pouvoir corrompu. Il faut une chirurgie de réparation pour suturer les béances et les séquelles de ce délit. Le peuple n’est pas dupe, ces partis ont été au pouvoir et quand on a été au pouvoir et qu’on a fauté, le principal est de le reconnaitre et de s’effacer. Le peuple doit s’assurer des changements dans la durée du fonctionnement de ces partis pour les reconsidérer.
    Le panel prône un dialogue inclusif pour sortir de la crise, dans ce cas pourquoi ne pas discuter avec le diable lui-même ( ????), avant de discuter avec ces partis jugés comme corrompus par le peuple.
    Un dialogue pour être viable doit être transparent et toutes les péripéties portées à la connaissance du public. Les Algériens ont le droit de savoir, c’est leur avenir qui est en question. Le dialogue est aussi un art de réalisation. il s’agit , entre autres, de :

    1- définir avec les parties, en dialogue, des objectifs consensuels et de décliner dans le détail la méthode d’arbitrage pour leur sélection et leur choix, laquelle méthode a pour objectif principal la réalisation de la volonté du Hirak. Toute démarche en dehors cette volonté est inacceptable.

    2- Le dialogue doit tenir compte des conclusions des rencontres du 15/06 et 06/07/19 qui doivent servir de documents de travail(en référence au dialogue populaire), il ne sert à rien de redécouvrir la roue.

    3- Le dialogue ne peut avoir lieu avec les partis qui ont usé de méthodes destructrices qui ont engagé le pays dans cette épreuve de régression.

    4- toute rencontre doit être sanctionnée par une déclaration conjointe signée par la partie en dialogue et le panel, elle est datée et portée sur une plate forte numérique accessible à tous les Algériens. On peut comparer progressivement les propositions faites avec la mouture finale.

    5- Les jeunes , dont les étudiants doivent pouvoir se reconnaitre dans la solution de sortie de crise, ils sont le moteur du Hirak.

    6- Le dialogue doit être l’occasion d’une liberté d’expression incontestable et d’une couverture médiatique exceptionnelle pour porter la bonne nouvelle……

    J’ajoute quelques propos optimistes empruntés à Nelson Mandela :
    <>

    Vive l’Algérie

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