L’ouverture de la frontière Algéro-Marocaine renforcera-t-elle la stabilité politique des deux pays?

Annoncée en grandes pompes pour les mois prochains par une grande partie des médias, l’ouverture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc que d’aucun espère imminente suite à la reprise du dialogue entre les deux “grosses cylindrés” et plaques tournantes à toute unification d’un Maghreb “disloqué” et gelé  depuis plus d’une décennie et surtout à un ballet de mouvements et de visites officielles entre politiciens des deux pays ,réussira-t-elle à stabiliser les tensions politiques qui y règnent en ces temps de printemps Arabe et où la rue gronde au Maroc et précisément à Taza et pour l’Algérie qui s’apprête à affronter un scrutin “test” de participation. Allons-nous revivre les mêmes événements de réouverture  que ceux de 89 survenue de la même façon et à quelques mois des grands “rendez-vous”  politique.Depuis novembre 2011 et surtout suite à la crise mondiale qui secoue “l’Europe solidaire”, l’Algérie et le Maroc ont accéléré leur relation en faveur d’une vision différente pour un Maghreb unifié et puissant.Les trois gouvernements de tendance Islamistes chez les trois voisins ne peuvent qu’accentuer une solidarité commune et édifier les États du Maghreb en mettant en place une politique économique commune et faire face à la crise  économique européenne .Il est signalé que les pays du Maghreb peuvent s’échanger un nombre important de produit agricole que l’Algérie consomme et l’Algérie fournira à son tour  l’énergie nécessaire aux pays voisins y compris le Maroc.

“La réouverture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc est très plausible, eu égard au réchauffement des relations bilatérales marqué par la récente visite du ministre marocain des Affaires étrangères”, avait déclaré la semaine écoulée M. Dahou Ould Kablia.Aujourd’hui c’est un responsable américain qui a  déclaré que cette réouverture ne fait que renforcer la stabilité  des deux pays .Cette déclaration fait suite à l’annonce de la visite de Hillary Clinton au Maroc et en Algérie et qu’elle tentera de  jouer la médiation entre les deux pays pour accélérer la réouverture des frontières terrestres fermées depuis 1994.

Mais cette réouverture ne pourra se faire  sur un “simple coup de tête” comme l’a fait le roi Hassan II, sur un simple petit ordre verbal, en balançant d’un coup de balai toutes les conventions régissant les deux pays , elle devra être basée sur des principes solides entre deux “pays souverains” aspirant à un “vrai Maghreb uni” et où la circulation des personnes et des biens ne se sera jamais prise en compte selon les humeurs des uns ou des autres, “la réouverture de la frontière se fera dans un cadre global définitif”.  L’Union de la jeunesse euro-maghrébine souhaite “construire une Union du Maghreb unifiée et démocratique, dans laquelle les frontières et les visas entre les pays disparaissent et au sein de laquelle le pluralisme intellectuel, politique et culturel soit respecté”.

Il devient clair que la politique Marocaine a changé depuis la venue des Islamistes au pouvoir puisque aucune réaction négative ou attaque en  série d’éditoriaux sceptiques, et parfois acerbes contre l’Algérie que nous nous sommes habitué à entendre lors d’événement Sahraoui soutenus et relatés par les médias et politiques algériens. Or plusieurs  manifestations sahraouis se sont déroulés en Algérie et à l’étranger ces derniers temps sans qu’il y est aucune réaction Marocaine.Es-ce un bon signe ?

Les marocains ont-ils finalement compris que le soutien à tout peuple colonisé y compris les Sahraouis est et demeure un principe incontournable de notre pays depuis que nous sommes devenus nous même un pays libre et indépendant  ?

De toutes les façons, les frontières n’ont jamais été fermé pour un grand nombre de citoyen des deux pays,nous avons déjà rapporté ici, combien était aisée la circulation de personnes aux environs de Zoudj B’ghal ,moyennant du “bakchich”. Combien sont-ils ces jeunes Marocains frères en quête d’un travail manuel et surtout de maçonnerie qui ont été reconduit à la frontière suite à un passage par  “trig el wahda”. Il est un secret de polichinelle de dire que les sculptures de la grande mosquée de Sidi Djillali  comme tant d’autres travaux d’arts ont été exécutés par des jeunes Marocains.