Avec un salaire dérisoire, souvent non assurés, les garçons de cafés sont toujours à la quête d’un job stable. Ils patrouillent plusieurs cafeterias mais en vain. Ils sont rare les patrons qui fournissent ces droits prévus pourtant par la loi. Cette situation complexe pousse les garçons à entreprendre des attitudes souvent agressives envers la clientèle, qui à son tour choisit les lieux ou le garçon est plus accueillant.
Au cafeteria de Oujda, pas au Maroc, mais juste à la cité En Nasr à sidi Djillali, Meskini ne paraissait pas du tout comme les autres garçons de café. Sourire grand aux lèvres, léger comme un papillon, agile telle une abeille, d’une table à l’autre à sa main un plateau qu’il tient comme un jouet sans perdre d’équilibre donnant l’air de butiner d’une fleur à l’autre sans se fatiguer un instant. Quel serait son secret ?
Pas 36 solutions, tout droit vers l’objectif. Le désir et la curiosité aidant, l’on demande à l’intéressé son secret magique : pourquoi cette gaité qui n’est pas compatible avec le travail ? Meskini répond en sourire « je ne vais pas rester l’éternité ! ». Réponse brève qui a d’avantage plongé notre incompréhension dans l’univers du vague. Nous ripostâmes avec une question plus précise « mon cher, nous voulons comprendre pourquoi tu n’es pas comme les autres garçons qui font fuir les clients avec leur visage évadé, soucieux, complètement perdu et d’ai aguerri ? ».
Le jeune Meskini, avec un rire à gorge déployée, réagit « mais je ne suis pas véritablement garçon de café. Je suis encore étudiant à la faculté de science économique et de gestion à l’université Djillali liabes. Je prépare ma licence. ». Notre jeune heureux enchaine pour nous raconter son histoire qui cumule l’émotion, le devoir envers la famille, les études et une situation familiale qui a fait de lui un homme à l’âge de l’adolescence « l’idée m’est venue quand mon père est tombé malade d’insuffisance rénale. J’avais 14 ans. J’étais encore étudiant en moyen. Cette maladie l’a rendu incapable de travailler et tout le temps dans le besoin d’assistance, que ma mère lui procurait, mais cela me mettait dans tous mes états. Je supportais mal cette situation étant dans cet âge dans l’impossibilité de porter une aide à la famille. C’est là que m’est venue l’idée de chercher un travail facile à obtenir dont les horaires arrangeraient mes études, et j’ai optais pour garçon de café.
Au début, c’était juste dans l’idée d’être utile à la famille et profiter de subvenir à mes besoins pour mes études. Ensuite s’est devenue un motif, une motivation qui me poussait à tenir à mes études. Cela arrive quand je suis confronté à des clients irrespectueux, insolant, et je me dis tout de suite, voilà ce qui t’attends si tu rate tes études. Tu dois devoir supporter toute ta vie toutes ces insolences, et ça me rassure d’y penser après que ce job n’est en fait qu’un passage qui m’a permis quand même de devenir un homme responsable. Le contacte permanent avec différents caractères vous aide à forger une personnalité stable et équilibrée. On n’apprend de tout ce qui est bon et comment le préservé, et de tout ce qui est mauvais et comment l’évité.
On devient un exemple comme je le suis devant mes camarades qui me suivent dans les heures creuses et les weekends au cafeteria juste pour me causer. Parfois le cafeteria est plein uniquement d’étudiant qui s’inspirent de mon expérience et s’attachent aux études juste parce que je leur décris mes aventures désavantageuses. ». Le garçon de café c’est avéré un étudiant plein d’émotion, chaleureux, responsable et digne d’être méditer comme exemple à ses semblables dans son âge.
Djillali T