Je passais inlassablement de très agréables heures de débats avec ces amis, dont leur monde est proche du mien, celui de la culture en général à travers lequel nous explorons ces palaces flottants. Et ensemble l’on se mène en bateau, d’un espace à un autre, sans nous inquiéter des destinations finales, certains qu’elles se termineraient par des rêves, rien que des rêves… Rêver n’est pas le genre d’activité que j’aurais planifié, mais comme il est délicieux de se remplir les yeux fermés de belles images et de jolies possibilités, de sophistication dans l’espoir les belles finitions dans la vie réelle prennent naissance.
Mon ami Ahmed est passé par ce chemin, et le journalisme lui en a fait voir de toutes les couleurs, « c’est réellement d’un univers à part entière qu’il s’agit ! me dit-il. Je me suis plu à imaginer mon quotidien à bord des rituels matinaux de la lecture, ce passe-temps, qui me teste… (Après réflexion, je pense que je passerais la majeure partie de mon temps à écrire, avec mes fautes de grand rêveur)
Seulement, le rêveur que je suis devenu, rêve très souvent à des choses que je ne désire pas, et cela me préoccupe de ne pas retrouver se qui me plairait. Mon ami Ahmed, en me taquinant, me demande de me pencher sur mon verre de thé et d’en lire ses feuilles, peut être qu’elle me prédirait une nouvelle destination. Et pourquoi pas, Ahmed? Après tout, on peut passer une semaine extraordinaire à visiter un pays même si on ne compte pas s’y établir… On peut prendre plaisir à déguster un plat même si on ne voudrait pas en manger tous les jours de l’année. Car notre souci de productivité est si ancré en nous, qu’il semble que même nos rêveries doivent maintenant avoir une utilité autre que celle de nous faire vibrer – comme si leur seule fonction possible était d’être concrétisées. On utilise la visualisation comme un outil pour parvenir à nos fins, et c’est super, mais on oublie qu’elle constitue aussi une fin en elle-même.
Mon ami le peintre Norredine Dra, ajoutait dans un discours abstrait devenu son partenaire le plus fidèle, que les capacités à se construire des univers de toutes sortes et à les explorer, à imaginer différentes versions de nous qui peuvent s’exprimer, à se raconter des histoires juste pour s’amuser, et je trouvais que mon ami le peintre, avait raison !. De beaux grands bateaux que l’on prend plaisir à s’imaginer, pour le simple plaisir de le faire, même si on ne ressent pas le besoin ou l’envie de les posséder.
Il y a une variété incroyable de belles et riches aventures que l’on peut vivre dans notre imagination. On peut penser qu’elles ne sont pas réelles, pas importantes, et qu’elles ne mènent nulle part – surtout lorsqu’il est question d’expériences qu’on n’a pas l’intention de vivre dans la réalité… Ou plutôt les vivre comme on le voudrait. !
Mais il y a tant à retirer de ces voyages au profond de nous même, tant de mondes à créer et de paysages à admirer et de versions de nous à rencontrer. Et bien qu’il soit question aujourd’hui de réapprendre à rêver pour le simple plaisir de rêver, je sais que ces excursions imaginaires sont utiles, même nécessaires, qu’elles en ont l’air…
Enfin mon rêve se trouve au fin fond du langage que ces longues heures de discussion culturelle, passées avec mes amis risque d’en raser les horizons. Un temps de rêve que je passe avec mes amis, en jouant avec les possibilités et leurs croisement que l’on se rafraîchit et que l’on ouvre avec les fenêtres de notre vie.
C’est en élargissant notre champ de vision que l’on découvre de nouvelles formes d’expression et de réalisation. Et chaque fois qu’on ose étirer les limites du possible dans notre imagination, on développe l’’espoir de le faire dans de vraies moments. Se qui est sur c’est que, chacun d’entre nous possède en lui cette forme de semence de tout ce qui est sur le point de germer, et qui ne réclame que l’attention et l’aide nécessaire, alors je rêverais encore et encore car j’ai bien d’autres champs d’intérêt à cultiver