QU’EN EST-IL DE LA CORRUPTION?

On ne parle plus de corruption dans notre pays ! Son ère sera-t-elle révolue? Ou s’agit-il simplement du sommeil de l’Hydre à têtes multiples ? d’une illusion d’optique qui donne la fausse impression que ce qui ne se voit pas n’existe pas? En réalité elle est toujours là, embusquée au fond de nos esprits, dans les coins de nos institutions et nos administration?

Qu’elle disparaisse d’un seul coup, comme par miracle, celà ne se peut. Impossible. Durant tout le règne du président déchu elle symbolisait l’hypertrophie de l’immoralité de la vie publique, et même privée. Longtemps elle fut érigée en mode de gouvernance de la vie politique, économique, sociale, et même sanitaire et éducative. Devenue une culture avec le temps, elle ne peut disparaître qu’avec un temps plus long et une volonté farouche et sincère de l’éradiquer, avec les moyens de l’État et sa violence.

Pour éliminer les bêtes nuisibles, il suffit d’assécher les marigots. Mais rien n’empêche leur retour une fois l’eau stagnante revenue. J’ai l’impression que c’est uniquement de cela qu’il s’agit. Les corrompus, les corrupteurs, la corruption sont toujours là, avec les mêmes dispositions et la même esprit de prédation, prêts à sévir à la première occasion venue, sauf que l’immobilité économique, le gel des projets et des grands investissements de l’État, l’absence de la fluidité monétaire, ont asséché momentanément le marigot et que les bêtes immondes peuvent revenir avec la première ondée.

Cela ne veut pas dire qu’elle a complètement disparu, même pour un moment. Nous avons l’impression l’illusion d’optique) de sa disparition parce que la plus grosse, celle qui faisait la une des journaux, pratiquée par les plus hauts responsables de l’État et leurs sbirs et qui portait sur des sommes inimaginables a effectivement disparu. Mais la petite corruption de la vie quotidienne, celle qui opère à bas bruit, insidieuse, silencieuse, qui n’intéresse pas les canards et qui échappe au filet de la justice spectacle et de conjoncture, cette corruption est toujours là, présente, prête à prendre du volume sitôt les circonstances devenues plus favorables.

CI-JOINT UN BILLET DE L’ANNÉE PASSÉE QUI TENTE D’EXPLIQUER LE PHÉNOMÈNE PAR LA COMPARAISON

Sebastian Kurz, le très jeune chancelier

autrichien, n’a pas tardé à démissionner suite à la suspicion de corruption dont il fait l’objet.

Rien de plus normal en Autriche. Car en Autriche la loi prévaut; qu’elle soit de Dieu, de la nature ou des hommes. Comme un corps sain qui rejette un corps malsain quand il s’y introduit, une société probe rejette naturellement un individu corrompu quand il est confondu. C’est ce qu’impose la loi de Dieu et que confirment les lois des hommes. C’est pour cela que le chancelier Sébastian Kurz est éjecté et sera banni a jamais si la justice le condamne définitivement. Il se révéle un corps étrange.

La même loi de la nature prévaut dans les sociétés malades ou la volonté d’un homme se substitue aux lois de Dieu et à celles des hommes, mais en sens pervers: un corps malsain dominant rejette naturellement un corps sain pour incompatibilité physique, de sorte qu’un homme probe ne peut trouver sa place dans un pays ou la corruption et les passes droit sont érigés en mode de gouvernance. C’est pour cela que Benbitour a été éjecté par le système Bouteflika.

Selon la même loi de la nature, peut-être que Ahmed Benbitour aurait prospéré en Autriche. En revanche il est certain que Sébastian Kurz aurait trouvé son bonheur dans le régime de gouvernance instauré par Abdelaziz Bouteflika.