Ce qu’on peut désormais appeler « affaire CRA » qu’a révélé BAI dans son édition d’hier, vient de connaître ses premiers rebondissements. En effet, on apprend de l’instance nationale de l’organisation que le DAS de Sidi-Bel-Abbès qui a été convoqué en urgence à Alger par sa tutelle, s’est vu notifier sur place, sa mutation à la Wilaya de Mascara.
Mais au-delà de la mutation et du rôle qu’aurait joué le DAS, quelles sont les motivations qui ont poussé à vouloir à tout prix coopter cette organisation traditionnellement apolitique et non partisane ?
Deux hypothèses se confondent :
– La première locale et qui aurait permis de pouvoir installer au niveau du nouveau bureau des personnes appartenant à des formations politiques et siégeant aux niveaux des assemblées populaires, de façon a assurer un électorat lors des différentes échéances électorales. L’utilisation de l’humanitaire à des fins partisanes, politiques et même financières est devenue courante, y compris à l’internationale.
– La seconde hypothèse est beaucoup plus grave et se situe au niveau de l’instance nationale. En effet, le Président du Bureau d’Oran le Docteur KHOUIDMI qui est également membre du Conseil d’administration du CRA, a été celui qui a déposé plainte contre le Président déchu. Or, le docteur KHOUIDMI a été fortement soutenu par le Président du Comité de Sidi-Bel-Abbès, le Docteur Driss REFFAS. Il est reproché à l’ex-Président notamment, la falsification de signatures et la surfacturation. Incapable de fournir les justifications au CA, la plainte était inévitable et le dossier est actuellement entre les mains du doyen des juges du Tribunal de Sidi M‘Hammed
Quelques membres du conseil d’administration ont demandé l’intervention des pouvoirs publics pour la convocation de l’assemblée générale, vu que l’ex président ne pouvait pas la convoquer (cité par la justice).
Le comité de Sidi Bel Abbès, malgré sa marginalisation par l’ex président a continué à fonctionner, en attendant le feu vert pour l’entame du renouvellement des comités locaux. Le ministère de l’intérieur a agi, suite aux dénonciations de certains membres du CA, entre autre le président du CW de Sidi-Bel-Abbès, en procédant à l’application des dispositions de l’article 18 des statuts de l’organisation qui stipule entre autres que si pour un motif légal quelconque, le conseil d’administration se trouve dans une situation ne lui permettant pas de convoquer l’Assemblée Générale, c’est donc un comité composé des 12 membres du Conseil d’Administration désignés par les Pouvoirs publics qui se chargent de la transition et de la convocation de l’Assemblée générale. Une source proche de ce comité jointe par téléphone, nous a confirmé sous le sceau de l’anonymat ces informations.
Est-ce que les positions du Docteur REFFAS – qui a agi en tant que membre du Conseil d’administration – lui ont valu cette tentative de déstabilisation et de destitution? Le DAS de Sidi-Bel-Abbès qui aurait été à l’origine de l’installation du nouveau Comité en violation des statuts de l’organisation et de la loi sur les associations, a-t-il été instruit ou obéissant à une quelconque recommandation émanant de l’instance nationale et de ses relais ?
La décision de mutation – dont notre source nous dit qu’elle n’est que transitoire – conforte la thèse du complot. Logiquement, le Comité nouvellement installé n’a aucune teneur réglementaire et légale et que l’Assemblée Générale des membres du Comité de Wilaya sera convoqué incessamment pour procéder en présence d’un huissier – comme le prescrit la Loi- au renouvellement de ses instances.