Demain on signale que 447 347 électeurs et électrices inscrits à travers toute la wilaya de Sidi bel Abbes sont attendus dans les 820 bureaux de vote répartis sur 179 centres de vote à travers les 52 communes que compte la wilaya. Ils devront choisir le futur président de l’Algérie parmi les six candidats en lisse . Bel-abbes info a jugé utile de visiter quelques lieux populaires de la ville de Sidi Bel Abbes pour recueillir quelques avis et tâter le pouls de la population locale et avoir une bonne vision de ce scrutin appelé à être décisif en raison des enjeux majeurs évoqués lors de la campagne. Si les avis restent partagés au niveau national entre une participation effective au scrutin, le boycott ou le bulletin nul , à sidi Bel abbes ,Certains affichent un optimisme béat d’autres sont septiques et indécis alors que les derniers arborent un pessimisme lancinant. Cependant la majorité des interviewés est unanime pour un déplacement au bureau de vote demain.
En effet, du marché des fruits et légumes de Graba , vers la rue des trois frères Amirouche pour saluer Ami Ahmed dans le même quartier , ensuite vers le café du petit Vichy au centre ville , se diriger vers le marché de gros des fruits et légumes à l’autre bout de la ville, notre balade s’est terminé à la place Carnot.
Abdelkader, un quinquagénaire vendeur de citron et d’ail uniquement juste à l’entré du marché des fruits et légumes de Graba est unanime , il ira voter demain comme il le fait depuis des décennies et son choix est déjà fixé sur un candidat, il le dit à tous ses clients hommes et femmes qui s’y présentent.Il ne cesse de répéter « Fi thel wakt el Moualfa oula Talfa » (mieux vaut ce qu’on a qu’être brouillé)
A une centaine de mètre du lieu historique où a eu lieu un accrochage sanglant entre l’ALN et l’armée coloniale , Ami Ahmed septuagénaire qui se rappelle très bien de cette journée, fait partie des ces hommes pour qui le vote est sacré.Assis sur un banc à coté de sa petite table, dans la rue des trois frères Amirouche ex Béranger , il vend quelques cigarettes et se contente du peu mais passe tout son temps à lire ces revues de Bandes Dessinées. Au moment où nous l’avons abordé , il était absorbé par cette histoire contenue dans l’une de ses revues préférées « Rodéo ». Il se rappelle qu’il a déjà voter « non » pour une Algérie Française et depuis , il n’a jamais raté un rendez électorale. « Je suis Algérien non ! » me lança-t-il « alors j’irai voter ! »
Habib , la trentaine à peine révolue , garçon du café du petit vichy reste indécis et ne veut pas dévoiler ses intentions quant à sa participation ou non au scrutin ni parle de son choix par contre son jeune patron assis de l’autre coté du comptoir, crie à tout qui veut l’entendre sur son choix déjà fait sur l’homme qui va prendre en main les destinées du pays .Assis à l’autre bout du même comptoir , Mohamed 35 ans, habitant les fins fonds de wilaya m’exhibe secrètement des clefs de voiture et me lance fièrement « rien ne me manque, voiture , logement réhabilité , pourquoi je ne voterai pas demain ? son choix est également fixé sur le futur président »
Un peu plus loin dans l’un des hangars du marché de gros des fruits et légumes sur le boulevard Aissat Idir, Kouider, assis devant une vingtaine de casiers remplis de pommes et bananes, n’y va pas par mille chemins et me lance : » Écoutez, nous sommes bien , nous vivons bien et notre pays est stable et serein ». D’un geste de la main ,m’indique la grosse affiche de son candidat placardé au dessus de ses épaules , « moi je voterai pour cet homme! ». Le même avis est partagé par son associé , un jeune de 30 ans qui ajoute : » On parle de fraude ,alors que chaque candidat a son représentant présent avant, au cours et à la fin du scrutin au dépouillement , à moins que qu’il y des faux représentants et qu’on laisse faire ».
Retour à la place Carnot qui grouille comme d’habitude de retraités, courtiers et autres fans de l’USMBA en cette journée particulièrement printanière , le jeune Amine moins de la trentaine ne pense qu’à son mariage prévu le samedi et prie que ce vote se déroulera le plus normalement du monde et sans tracas , il n’y pense même pas d’ailleurs à aller voter en raison des préparatifs. Son ami qui l’accompagne vers l’espace Djezzy est catégorique : « On voit que les élections deviennent de plus en plus délicates et dangereuses et c’est justement ça qui augure une vraie démocratie au long terme ».