BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

Tunisie: Du parfum de jasmin à celui de l’olive.

Bycourrier

Nov 7, 2017

Retour aux conditions initiales.
Après que les Grosses Huiles du Néo-Destour sont revenus réoccuper discrètement la place qu’ils avant et que Ben Ali continue de passer des vacances réparatrices dans « l’Orient compliqué », voilà la Tunisie redevenue exportatrice traditionnelle des biens traditionnels dans un contexte tout à fait traditionnel.

Comme si de rien n’était.

« Ali Baba est parti, mais les 40 voleurs sont toujours là ».

Djeha,
L. 06 novembre 2017

La Tunisie s’attend à une production « exceptionnelle » d’huile d’olive
AFP le L. 06/11/2017 à 14:41

La production d’huile d’olive en Tunisie, un des principaux pays exportateurs au monde, s’annonce « exceptionnelle » avec un possible pic à 280.000 tonnes, soit près du triple de l’année précédente, a indiqué lundi à l’AFP l’Office national de l’huile (ONH).
« La production d’huile d’olive est exceptionnelle, et va varier entre 260 et 280.000 tonnes contre 100.000 tonnes lors de la saison 2016-2017 et 140.000 en 2015-2016 », a précisé Chokri Bayoudh, PDG de l’ONH, l’organisme gouvernemental chargé de cette production stratégique pour le pays.

Près des deux tiers de la production, soit environ 200.000 tonnes, seront destinés à l’exportation, surtout vers les marchés européens et américains.

La récolte vient de débuter, et son abondance devrait donner un peu d’air, notamment dans les régions rurales qui manquent cruellement d’emplois.

Les revenus de l’exportation d’huile, dont l’ONH estime qu’ils devraient dépasser les deux milliards de dinars (environ 700 millions d’euros), sont essentiels pour l’économie tunisienne, actuellement en difficulté.

En 2014-2015, la Tunisie avait atteint le rang de premier exportateur mondial avec une production record de 300.000 tonnes, pour des revenus de près d’un milliard d’euros.

Cette performance avait, selon le gouvernement de l’époque, permis « d’éviter le pire » pour l’économie tunisienne, alors en plein marasme du fait de la profonde désaffection touristique –un autre secteur clé– liée à une série d’attentats jihadistes (72 morts dont 59 touristes étrangers).

Après plusieurs années d’atonie, la croissance devrait atteindre 2,3% en 2017, soutenue par l’agriculture, les phosphates et le tourisme, selon le Fonds monétaire international (FMI), qui a effectué une mission dans le pays l’été dernier.

POUR MÉMOIRE: JUSTE AVANT LE SACRIFICE DE BOUAZIZI

Les agriculteurs tunisiens manifestent pour conserver leurs terres
France24, V. 16/07/2010

À Regueb, dans le centre-ouest de la Tunisie, les agriculteurs se révoltent depuis la fin de juin contre les pratiques abusives de la Banque nationale agricole (BNA) qui, selon eux, tentent de les déposséder de leurs terres. Le mouvement de protestation a atteint, jeudi, son point culminant lors d’une manifestation réprimée par la police locale.

Après avoir contracté des emprunts aux taux d’intérêt très élevés en 2003-2004 pour acheter leurs terres, les agriculteurs de la sous-préfecture de Regueb, gouvernorat de Sidi Bouzid, n’ont pas été en mesure de rembourser leurs échéances à la BNA, interlocuteur privilégié des agriculteurs en Tunisie. Les paysans aujourd’hui endettés sont en liquidation judiciaire et, depuis quelques semaines, leurs biens sont bradés au tribunal à la suite d’une décision de justice. La vingtaine de familles d’agriculteurs concernées a entamé le 23 juin dernier un sit-in sur leurs propres terres pour s’opposer à leur expropriation.

Le mouvement a pris chaque jour de l’ampleur. Jeudi 15 juillet, une marche de protestation a été organisée et brutalement interrompue par les forces de police.

« Cette histoire s’inscrit dans le cadre d’un plan gouvernemental lancé en 2001 qui vise à encourager l’investissement agricole et notamment auprès des jeunes. Les emprunteurs sont donc pour la plupart de jeunes diplômés qui ont demandé des crédits auprès de la Banque nationale agricole (BNA). Au départ, l’organisation était déjà pas terrible puisque la banque a demandé aux agriculteurs de se fournir en équipements en attendant l’arrivée du crédit, ce qui fait qu’avant même de toucher l’argent, ils étaient endettés auprès des fournisseurs.

De ce fait, ils se sont très vite retrouvés débiteurs auprès des deux parties. Et c’est naturellement qu’ils ont privilégié le remboursement des fournisseurs avant de commencer à rembourser le prêt bancaire.

La BNA n’a pas été complètement honnête dans cette affaire. Non seulement elle a proposé des taux d’intérêt exorbitants à hauteur de 12 à 19 % [contre 8 % en général], mais en plus elle a refusé aux agriculteurs tout rééchelonnement de leur dette. Les lettres que l’expert désigné par le tribunal était censé envoyer aux agriculteurs pour les prévenir qu’il y aurait une évaluation de leurs biens en vue de la liquidation étaient systématiquement expédiées à une mauvaise adresse. Finalement prévenus, les agriculteurs n’ont pas pu s’opposer à la liquidation car le délai pour faire opposition était expiré. Quant à la vente aux enchères, nous avons pu constater qu’à chaque fois, une seule personne se présentait pour acheter les terres, qui ont par ailleurs été vendues à un prix dérisoire. Ce que les agriculteurs tentent de dénoncer à travers leur action, c’est que la procédure de liquidation n’a pas été menée en bonne et due forme. Nous pensons qu’il y a eu une magouille orchestrée par la banque et le président du tribunal qui se trouve, par un curieux hasard, être natif de la même région que les acheteurs.

Hier, la manifestation a commencé le matin lorsqu’un groupe important d’agriculteurs a voulu aller à la rencontre de responsables au siège du gouvernorat de Sidi Bouzid. Mais les forces de police les en ont empêchés, puis le cortège a été rejoint spontanément par d’autres citoyens qui se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat. On était environ 400. On a clamé des slogans et levé des pancartes pour appeler le président de la République à intercéder en notre faveur pour faire cesser cette injustice et qu’il aille au bout de son soutien aux agriculteurs en garantissant vraiment les chances pour tous.

Les forces de l’ordre sont à nouveau intervenues pour nous disperser en nous arrachant nos pancartes et en faisant usage de leurs matraques et de bombes lacrymogènes. Un homme a perdu connaissance sous les coups et une femme a été transportée d’urgence à l’hôpital. »

Hier, la manifestation a commencé le matin lorsqu’un groupe important d’agriculteurs a voulu aller à la rencontre de responsables au siège du Gouvernorat de Sidi Bouzid. Mais les forces de police les en ont empêchés, puis le cortège a été rejoint spontanément par d’autres citoyens qui se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat. On était environ 400. On a clamé des slogans et levé des pancartes pour appeler le Président de la République à intercéder en notre faveur pour faire cesser cette injustice et qu’il aille au bout de son soutien aux agriculteurs en garantissant vraiment les chances pour tous.

Les forces de l’ordre sont à nouveau intervenues pour nous disperser en nous arrachant nos pancartes et en faisant usage de leurs matraques et de bombes lacrymogènes. Un homme a perdu connaissance sous les coups et une femme a été transportée d’urgence à l’hôpital.»