Les Irradiés de la France Coloniale Réclament Toujours Vérité et Justice : Interview avec M. Mansouri Chercheur et Président de l’Association A2N…
Bel-abbes info : Maintenant que les irradiés de la France coloniale ont éclairé l’opinion publique grâce à leurs témoignages sur ce qui s’est réellement passé, sont-ils en droit d’exiger des indemnités auprès des autorités françaises…??.
M.Mansouri : A ce titre, il faut rappeler que les essais et explosions nucléaires français au Sahara algérien constituent une violation grave du droit à la santé des habitants de la région et de l’environnement, même à l’échelle continentale, en ce sens que des espaces et des régions entières sont désormais impropres à toute activité humaine et forme de vie et ce, pour de nombreuses générations et restent des sites à risques environnementaux et sanitaires potentiels pour les générations futures. La diversité des effets des explosions nucléaires, contaminations, irradiations et cancers, ne permet toujours pas de dénombrer les victimes avec précision. A titre indicatif « Little Boy », la bombe d’Hiroshima en 1945, tue encore aujourd’hui…! L’accident de Tchernobyl en 1986, cause encore des victimes du fait de la contamination persistante de l’environnement. La France a conduit 210 explosions nucléaires entre le 13 février 1960 et le 27 janvier 1996 au Sahara algérien et en Polynésie française, auxquelles ont contribué 150.000 personnes entre militaires et civils dont 24.000 au Sahara. Cependant, la France, depuis sa première bombe à Reggane en 1960, reste crispée sur son dogme des ‘essais propres’ et des risques négligeables sur la santé. Hélas ! La réalité est tout autre, puisqu’elle nous fait part chaque jour, de nouveaux cas pathologiques dans cette population qui trépasse dans l’anonymat. Les populations du Sahara, en particulier celles vivant à proximité des anciens sites d’explosions nucléaires françaises (Oasis et palmeraies proches de Reggane et d’In Ekker), les polynésiens (des îles et atolls polynésiens proches de Mururoa et Fangataufa) et de nombreux Vétérans (appelés du contingent, militaires, travailleurs civils) qui ont payé un lourd tribut à la bombe: mort prématurée, atteintes cancéreuses, maladies inexpliquées, enfants mort-nés ou avec des malformations, allergies…, sont sortis de leur silence pour apporter leur part de vérité sur ce genre d’explosions.
Leurs témoignages constituent aujourd’hui, après des années d’afflictions silencieuses pour certains, un acte fort d’accusation sur l’irresponsabilité de ceux qui ont fait croire parfois avec succès, auprès des populations locales et des militaires, à l’innocuité des explosions atomiques françaises ; tellement propres et innocentes qu’aucun examen ni aucun suivi médical n’ont été effectués, que ce soit avant, pendant ou (surtout) après le désastre! Ainsi, un grand nombre parmi ces oubliés fait face à de très graves problèmes de santé, genre cancers et autres pathologies non cancéreuses, notamment cardiovasculaires et ophtalmologiques. Devant cette situation, on ne peut plus effroyable, un nombre important de victimes ont, depuis des années, engagé des procédures judiciaires pour obtenir droit à pension ou indemnisation en ‘réparation’ aux préjudices subis attribués aux explosions atomiques. Malheureusement, presque la totalité des procédures s’achèvent en fin de non-recevoir, de la part des autorités judiciaires exigeant du plaignant la preuve scientifique du lien entre son état de santé et sa participation à des essais nucléaires. De ce fait, un demi-siècle après ces essais, les victimes des explosions nucléaires survivantes se souviennent, souffrent et meurent chaque année. Ils réclament toujours réparation du préjudice subi, un suivi médical, le droit à l’indemnisation et la levée du «secret défense» qui les empêche d’accéder aux preuves tangibles de leur contamination et celle de l’environnement. De plus, les sites ne sont toujours pas réhabilités et donc, ne sont pas sécurisés, exposant ainsi les populations sédentaires et nomades aux dangers perpétuels de la radioactivité.
BAI : Nul besoin d’être un rompu en nucléaire pour saisir la galéjade des essais militaires « propres » pour reprendre l’expression officielle de la même France. Si les explosions nucléaires avaient été si peu périlleux pourquoi les faire à des milliers de kilomètres de la France…? Alors, pourquoi la France refuse toujours de reconnaître ses crimes et de dédommager les victimes… sachant qu’à ce jour, aucune des victimes civiles de ces essais, n’a été reconnue comme telle….?
M.Mansouri : Effectivement, nul besoin de posséder une imagination fertile pour mesurer les conséquences sanitaires et les dégâts environnementaux provoqués au Sahara algérien et en Polynésie par les explosions nucléaires françaises. Du 13 février 1960 jusqu’à ce jour, plus d’un demi-siècle s’est écoulé, pendant qu’une génération a disparu, une autre en voie de disparition et une troisième est en perte de vitesse. Mais les conséquences de ces explosions sont restées sans changements, les victimes sans dédommagements et la France sans aucun dérangement. Pourtant, la France a réalisé ses explosions nucléaires en pleine connaissance des risques encourus, car des études sur les effets des radiations, suite aux bombardements atomiques du Japon, ont été publiées et même traduites en langue française déjà en 1957. La France a même effectué ses premiers essais à Reggane en plein moratoire décidé par les puissances nucléaires dès 1958. Donc, la France avait parfaitement connaissance des dangers de la radioactivité et de ses répercussions sur la santé et l’environnement.
BAI: Pardon M.Mansouri, donc on peut dire que son acte a été prémédité…. !!!
Elle est responsable juridiquement des dommages causés aux populations locales, au milieu naturel et à l’équilibre écologique. De nombreux documents et témoignages recueillis et publiés dans la presse algérienne ainsi que des témoignages de vétérans qui ont été engagés sur les sites des explosions, notamment sur les accidents qui se sont produits sont disponibles. Déjà, en 1966, Jean Rostand, généticien réputé et membre de l’Académie française, dénonçait ces « saboteurs du protoplasme humain » qui, avec leurs expériences nucléaires, allaient faire subir aux insulaires du Pacifique » les effets de la radioactivité à bout portant ». 40 ans plus tard, vétérans des essais et populations sous le vent des retombées nucléaires découvrent que leurs maladies, cancéreuses ou non, ont un lien avec leur présence sur les sites d’essais ou à leur proximité. Les recherches scientifiques récentes sur les maladies radio-induites confirment les propos véhéments de Jean Rostand. Peu importe la dose de radioactivité, écrit en substance le professeur Abraham Béhar, c’est le génome qui est atteint. Néanmoins, aujourd’hui, les preuves abondent, les conditions de sécurité des expériences atomiques sahariennes et polynésiennes de la France ont été gravement sous-estimées. Il n’est plus possible de nier le lien entre la présence sur les sites d’essais ou dans leur voisinage et les pathologies qui sont répandues à l’heure actuelle. Ainsi, malgré l’apposition du secret défense, la vérité sur les essais français a éclaté. A ce jour, aucune des victimes civiles de ces essais, n’a été reconnue comme telle, malgré les dommages subis par les victimes algériennes lors des différentes explosions nucléaires françaises. Cependant, dans une enquête réalisée en 2007 par Dr Jean-Louis Valatx Président de l’AVEN, médecin et directeur de recherche à l’INSRM (présent à in Ekker en 1966, décédé en 2009 suite à trois cancers) sur des appelés du contingent, des militaires de carrière, des ingénieurs, techniciens et administratifs du CEA et des techniciens d’entreprises sous-traitantes (une majorité de militaires était des appelés du contingent qui n’étaient pas volontaires pour les essais et n’avaient pas reçu d’informations sur la protection ou les risques pour la santé), il ressort à partir des questionnaires remplis par 1.800 vétérans adhérents de l’AVEN que leur santé a été atteinte d’une manière importante par des maladies cancéreuses et non cancéreuses. La santé de leurs enfants a été également gravement affectée.
Ces résultats sont comparables avec ceux obtenus par les Britanniques et les Américains. Ces résultats, et bien d’autres, représentent des arguments importants pour demander à la France de communiquer la liste nominative de tous les Algériens qui ont travaillé au niveau des sites nucléaires français au Sahara entre 1960 et 1967 ainsi que la liste de toutes les populations résidant dans le voisinage des sites d’explosions (sédentaires et nomades) notamment celles des régions qui ont reçu des retombées lors des essais aériens et des différents accidents nucléaires répertoriés (1er mai 1962…) afin de réaliser une étude épidémiologique rétrospective pour établir d’une manière certaine les effets des essais nucléaires sur la santé et d’en tirer les conclusions pour: -Déterminer la responsabilité de la France qui demeure toujours engagée.- Réformer la loi de 2010 et la remplacer par une loi établissant la présomption d’origine des maladies radio-induites et en tenant compte des victimes algériennes ;-Créer un fonds d’indemnisation pour les victimes algériennes ;- Promulguer la loi sur l’environnement tout en tenant compte du cas du Sahara algérien ;- Réhabiliter les sites d’essais et d’explosions.
BAI : Quelle est l’origine des maladies radio-induites… et quels sont les radioéléments concernés? M.Mansouri : Une explosion nucléaire disperse dans l’environnement (atmosphère, sol, sous-sol…) des radioéléments. Ces derniers peuvent être inhalés ou avalés ou être en contact avec les personnes et être à l’origine de pathologies. Sont donc en cause:* les retombées des quatre essais atmosphériques réalisés à Reggane en 1960-61…..* les retombées des explosions souterrains d’In Eker qui n’ont pas été « contenus » et qui ont contaminé des zones importantes autour de la montagne du Tan Afella. ….
* Les zones qui restent contaminées encore aujourd’hui, autour des points zéro des anciens tirs aériens (au sud d’Hamoudia)…..*les zones où ont eu lieu les expériences complémentaires (site Gerboise rouge à Reggane, site Tan Ataram à l’ouest d’In Eker). Ces zones sont signalées dans le rapport de l’AIEA….* Les zones d’enfouissement des matériaux contaminés à Reggane et In Ekker dont la localisation reste à obtenir du gouvernement français. Les radioéléments présents sur ces sites ont pu et peuvent encore être dispersés sur des espaces très lointains par les vents de sable et en fonction des conditions météorologiques du Sahara comme les pluies torrentielles. Lors d’une explosion nucléaire de nombreux radioéléments sont éjectés. Un grand nombre ont une durée de vie limitée, ce qui ne signifie pas qu’ils ont été inoffensifs pour la santé humaine. Certains radioéléments ont des effets connus: L’iode-131 qui a une durée de vie de 8 jours se fixe particulièrement sur la thyroïde, notamment des nourrissons et des enfants et des femmes et peut être à l’origine des cancers de la thyroïde. D’autres radioéléments comme le césium-137 et le strontium-90 ont une durée de vie d’environ 30 ans: ils sont encore décelables aujourd’hui et leur incorporation directe par l’homme ou par le biais de la chaîne alimentaire peut provoquer des cancers. Les explosions nucléaires ont dispersé du plutonium et l’expertise préliminaire de l’AIEA note bien qu’il reste des études et prélèvements à réaliser pour connaître l’étendue de la dispersion de ce plutonium. BAI : Quelles sont les pathologies considérées comme radio-induites ?
M.Mansouri : Les pathologies liées à l’ingestion ou à la contamination sont très variées, elles peuvent être cancéreuses ou non cancéreuses. Les pathologies cancéreuses les plus connues qui sont liées aux rayonnements ionisants sont les cancers de la thyroïde et les leucémies (cancers du système sanguin ou lymphatique). Les pathologies non cancéreuses liées à une contamination ou irradiation sont nombreuses. Selon une enquête médicale auprès de 1.500 vétérans adhérents de l’AVEN, 89% d’entre eux déclarent ne pas être en bonne santé. « Près de 34,6% des maladies déclarées sont cancéreuses, constate le Dr Jean-Louis Valatx. Ce pourcentage est supérieur à l’incidence annuelle du cancer en France (17%) pour les hommes de moins de 65 ans ». Mais bien d’autres infections non cancéreuses affectent les vétérans : maladies de la peau et du squelette, du système cardio-vasculaire. De nombreux vétérans ont également eu des difficultés pour avoir des enfants. Certains avaient même reçu la recommandation des médecins militaires, d’attendre quelques années avant d’avoir des enfants. Tous n’ont pas suivi ce conseil et beaucoup déplorent le décès de leur premier enfant et des malformations pour les autres. Les études, notamment celle réalisée par l’AVEN, montrent que les maladies cardiovasculaires (infarctus) surviennent plus tôt dans la vie, vers 35- 45 ans. On trouve également un grand nombre de problèmes de stérilité masculine ou atteinte aux organes génitaux qui peuvent provoquer des fausses couches et malformations infantiles. La contamination ou l’irradiation peut être aussi à l’origine de malformations du système génétique (anomalies de l’ADN) qui ne sont pas réparées par l’organisme et qui se transmettent aux générations suivantes… !
BAI: Même si aucune indemnisation ne peut réparer le profond mal qui a été causé par ces explosions atomiques, pouvez-vous nous éclairer sur la loi Morin d’indemnisation des victimes qui ‘n’indemnise personne’…. sachant qu’il y a un appel en France et ailleurs pour sa réforme…???
M.Mansouri : En 1993, aux Etats-Unis, Mrs Hazel O’Leary, ministre de l’Energie, qui avait la responsabilité des programmes d’essais nucléaires, déclarait que si un gouvernement voulait conserver la confiance de ses concitoyens, il leur devait la vérité, même si cette vérité serait dure à comprendre et à admettre dans un pays qui se dit respectueux de la démocratie. Il avait également souhaité que cette initiative de transparence du gouvernement américain incite les autres puissances nucléaires à agir dans le même sens. En 2008, c’est-à-dire 15 ans après, la France s’est engagée sur cette voie par l’élaboration d’un projet de texte de loi relatif à l’indemnisation des victimes des 210 ‘essais’ nucléaires français. Lors de l’annonce de ce projet de loi le ministre français de la Défense a déclaré: “Nous devons reconnaître aujourd’hui ces victimes. Presque tous les Etats l’ont fait. La France ne doit pas déroger à cette règle”, et ajouté: “Il est logique de reconnaître la responsabilité de l’Etat”… Il est temps que notre pays soit en paix avec lui-même, en paix grâce à un système d’indemnisation et de réparation du préjudice subi.” Un premier projet de loi, de six articles, relatif à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français a été proposé par le ministre français de la Défense, le 27 novembre 2008 et ce, après l’échec de dix-huit propositions émanant des parlementaires depuis 2001. Ce projet avait été présenté en Conseil des ministres le 27 mai 2009. Le Projet de texte législatif a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 30 juin 2009 et le 14 octobre 2009 par le Sénat puis le 25 novembre 2009 par la commission mixte paritaire et enfin adopté le 22 décembre 2009. La classe politique française a ainsi enfanté une loi le 5 janvier 2010 qui vise l’organisation des procédures d’indemnisation des personnes atteintes de maladies radio-induites provoquées par les essais nucléaires réalisés par la France au Sahara algérien et en Polynésie française entre 1960 et 1996 ; on ne peut dire, qu’elle est irresponsable et ne tiens pas compte du principe universel de présomption d’origine. Malheureusement, l’application de cette loi n’a indemnisé que quelques personnes avec des sommes dérisoires. Les retombées de l’accident nucléaire Béryl du 1er mai 1962, n’aurait laissé que des retombées radioactives peu significatives sur des zones quasiment inhabitées, ayant « par le plus grand des hasards » évité les villages de la région, pour limiter les frais d’indemnisation. «Malencontreusement, pour M. Morin, débusquant les mensonges officiels, deux anciens scientifiques d’un contingent, Louis Bulidon et Raymond Séné, étaient présents à In Eker en mai 1962. Ils avaient la charge des mesures de radioactivité et leurs appareils ont enregistré les retombées radioactives du nuage de l’accident Béryl dans l’axe nord sud, c’est-à-dire sur la zone la plus habitée de la région allant de la montagne du Tan Afela, au Nord, à Tamanrasset et jusqu’au fleuve Niger au Sud. Plus de 5.000 personnes, hommes, femmes et enfants, habitant cette région du Hoggar, sans compter les quelques 2.000 militaires et civils employés aux essais sur la base d’In Amguel et le millier de travailleurs ‘recrutés localement’ dans tout le Sahara ont été affectés par le nuage radioactif. Toutes les mesures faites par les deux scientifiques restent, aujourd’hui, cadenassées dans les archives gardées secrètes, au nom de la raison d’Etat. Dans leur livre, «Les irradiés de Béryl», Louis Bulidon et Raymond Séné, respectivement ingénieur chimiste et physicien nucléaire, ont lancé un appel à «lever la chape de plomb», resté hélas sans effet, rappelant que « ce 1er mai 1962 et dans les jours qui ont suivi, des centaines, voire peut-être des milliers d’individus, dont des femmes et des enfants algériens, ont reçu des doses radioactives très handicapantes, voire mortelles pour certains d’entre eux.» C’était, il y a 50 ans. Il est temps que la raison d’Etat laisse place à la vérité sur les essais nucléaires et que les victimes et leurs familles – algériennes, polynésiennes et françaises – soient enfin reconnues et indemnisées. » Actuellement, sont concernées par cette loi les personnes pouvant certifier avoir séjourné ou résidé dans la zone des essais durant les périodes fixées par la loi, qu’il s’agisse de personnels ayant participé aux essais ou de populations locales, et souffrant d’une maladie figurant sur une liste établie par décret en Conseil d’Etat. L’indemnisation ne sera pas automatique. L’existence d’un lien entre la maladie déclarée par le demandeur et les essais nucléaires invoqués devra être établie par un comité d’indemnisation principalement composé de médecins et présidé par un magistrat. Ce comité fera une recommandation au ministre de la Défense qui tranchera.’ Si la personne est décédée, la demande de réparation peut être présentée par ses ayants droit”. A notre avis, ledit projet de loi est sélectif, dans la mesure où il y est fait abstraction des victimes algériennes et des dommages environnementaux. D’autre part, cette loi occulte un principe aussi fondamental que la présomption d’origine et limite le seuil d’exposition et le nombre de pathologies radio-induites. Enfin, l’aspect positif que l’on peut tirer de cette loi est la reconnaissance, ne serait-ce qu’implicite, que les essais nucléaires français ont causé des dommages à la santé des personnes et des dégâts à l’environnement dans toutes ses dimensions. D’ailleurs, dans le rapport de Bruno Barrillot de juillet 2010, intitulé : « Loi Morin. Une liste des maladies dépassée », on peut lire qu’à peine publiée, la loi française du 5 janvier 2010 est, contrairement à ce qu’affirme-le ministre de la défense Hervé Morin, est très en retard sur les travaux reconnus de la communauté scientifique internationale. Concernant les maladies reconnues, c’est la réglementation japonaise qui est la plus en phase avec les acquis les plus récents de la recherche scientifique. Le décret d’application recommande au comité d’indemnisation de se baser sur le « niveau d’exposition » pour déduire la probabilité de lien de l’un des 21 cas de cancer avec les essais nucléaires. Or, la plupart des victimes qui, à l’époque des essais, n’étaient dotés d’aucun moyen de mesure des niveaux de radioactivité auxquels ils étaient exposés seront exclues par un calcul « scientifique » des indemnisations annoncées par la loi ! Le professeur Claude Parmentier, cancérologue, avait pourtant prévenu : « De façon générale les modalités de calcul proposées sont discutables et appliquent à un individu des règles déterminées pour un groupe ce qui n’est scientifiquement pas acceptable. ». Ainsi, la loi française instaure faussement la caution de la «science» pour masquer son seul objectif : limiter les indemnisations pour des raisons budgétaires. Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts, estime que la loi Morin a fait un premier pas mais qu’elle est trop contraignante et trop peu de personnes ont pu faire reconnaître leur droit à indemnisation. Un nouvel appel pour la «réforme» de la loi Morin d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans le Sahara algérien et en Polynésie a été lancé par l’Association des vétérans de ces essais (AVEN) le mois d’octobre 2013. Elle constate, dans un communiqué transmis à l’APS, que malgré les rapports de l’Assemblée et du Sénat français «sans équivoque quant à l’échec» de l’application de cette loi qui «n’indemnise quasiment personne», le ministre de la défense reste «totalement sourd» à toute suggestion quelles qu’en soient les origines. Elle demande, par conséquent, aux parlementaires de réformer la loi selon les propositions déjà déposées au Sénat et à l’Assemblée, notamment la prise en compte de la contamination et de la présomption de causalité stricte pour tout le personnel civil et militaire et la redéfinition des zones d’exposition aux radiations dans le Sahara algérien.
BAI: Comment peut-on prouver le lien entre l’exposition aux rayonnements et les maladies contractées… ?
M.Mansouri : Pour être indemnisé selon l’esprit de la loi française, il faut d’emblée répondre à plusieurs critères notamment, en plus de la justification d’avoir résidé ou séjourné au niveau des centres d’expérimentations nucléaires, celui du lien de la maladie avec les essais. La démonstration de ce lien est pratiquement impossible 50 années après. En effet, nous sommes dépourvus de preuves matérielles car les dossiers médicaux n’existent ni pour les PLBT ni les PLO et encore moins pour les populations sédentaires et nomades. Si ces dossiers existaient, est-ce la loi du secret-défense qui les gère? Pour prouver le lien entre l’exposition aux rayonnements et la maladie ou les maladies contractées, il y a la méthode de calcul de la probabilité du risque relatif qu’une maladie constatée est radio-induite c’est-à-dire qu’elle est liée à une exposition aux rayonnements ionisants soit par irradiation ou par contamination interne. Le risque attribuable est calculé selon un modèle mathématique issu des travaux de l’UNSCEAR et de l’AIEA, qui tient compte des paramètres suivants: * l’âge au moment de l’exposition, * le niveau d’exposition, * le sexe, * l’âge au moment de l’apparition de la maladie, * la nature de la maladie, *le délai écoulé entre l’exposition et l’apparition de la maladie. Cette méthode de calcul retenue par l’AIEA et reconnue par l’UNSCEAR résulte des travaux en épidémiologie, elle est issue de la communauté scientifique internationale. Des formules mathématiques adaptées aux différents cas permettent de décrire le risque relatif (RR), puis d’en déduire la probabilité (P) que la maladie étudiée soit due à l’exposition aux rayonnements ionisants. Le risque attribuable est inversement proportionnel à la dose reçue. Le demandeur ne sera indemnisé que si le risque attribuable est supérieur ou égal à un seuil choisi. En dessous du seuil choisi, on considérera que le lien entre la maladie et l’exposition est négligeable. C’est en l’occurrence la méthodologie utilisée par le système américain où le seuil de recevabilité de la demande a été fixé à 1% de risque attribuable, défini comme la probabilité que la pathologie considérée soit due à l’exposition.
BAI: Quelles sont les pathologies prises en compte par cette Loi Morin… ???
M.Mansouri : La liste des cancers annexée au décret d’application de la loi Morin d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, comporte 21 pathologies (18 au titre du décret du 11 juin 2010 et 3 au titre du décret du 30 avril 2012). D’autres cancers radio-induits ainsi que les pathologies radio-induites non cancéreuses ne sont pas pris en considération, comparativement avec la loi américaine de 1988 qui reconnait 36 maladies et la législation Japonaise qui indemnise 48 pathologies…Alors, on compte : Leucémies (sauf leucémie lymphoïde chronique car considérée comme non radio-induite); Myélodysplasies, Cancer du sein; Cancer du corps thyroïde pour une exposition pendant la période de croissance; Cancer cutané sauf mélanome malin; Cancer du poumon; Cancer du côlon; Cancer des glandes salivaires; Cancer de l’œsophage; Cancer de l’estomac; Cancer du foie; Cancer de la vessie; Cancer de l’ovaire; Cancer du cerveau et système nerveux central; Cancer des os et du tissu conjonctif; Cancer de l’utérus; Cancer de l’intestin grêle; Cancer du rectum; Cancer du rein; Lymphomes non hodgkiniens; Myélomes.
BAI: Où en est-on de l’indemnisation des victimes oubliées de la bombe atomique coloniale… !
M.Mansouri : Le 13 février 1960, la France faisait exploser sa première bombe atomique, Gerboise bleue, dans le ciel de Reggane, en plein Sahara algérien, un désastre écologique et humain qui, 53 ans après, continue de provoquer des maladies dont des cancers radio-induits. Il est à noter que le dossier des indemnisations connait un ralentissement sans précédent à cause de la loi Morin qui se limite uniquement au recensement des victimes et qu’il ya lieu de revoir. Néanmoins, on a écrit à certaines victimes algériennes pour gagner du temps et les faire attendre encore pendant une décennie, le temps que toutes les victimes disparaissent. De septembre 2010 à juillet 2013, le Comité d’Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires a reçu 846 dossiers mais a proposé seulement 13 indemnisations dont 4 victimes polynésiennes, pour un montant total de 6.22.500 euros sur un budget annuel de 10 millions d’euros! Lors de sa visite en Algérie, les 19 et 20 décembre 2012, le président français François Hollande a affirmé au sujet de l’indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires français que “les démarches sont engagées et se poursuivent dans la transparence” estimant que l’indemnisation des victimes doit être “appliquée pleinement”. Pour autant, les dossiers déposés par les victimes algériennes des essais nucléaires français dans le Sahara, plus de 200 dossiers déposés au niveau du service des anciens combattants,(Telemly Alger), relatifs à la reconnaissance du statut de victime et des indemnisations qui en découlent, ceux étudiés jusqu’à présent, 32 dossiers ont été rejetés par la commission ad hoc mise sur pied à la faveur de la loi Morin au motif que les pathologies déclarées n’entrent pas dans le cadre de cette loi. Devant cette situation et 17 ans après la dernière explosion française en 1996, les associations des victimes formulent plusieurs demandes notamment: – La levée du ‘secret défense’ sur le dossier des explosions nucléaires françaises (1960-1996) ; – La modification impérative de la loi Morin de 2010 sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans le Sahara algérien et en Polynésie, tant que la présomption de causalité stricte n’est pas appliquée sur la base des maladies radio-induites qui ne se limitent pas aux seuls cancers ; – La création d’un fonds pour l’indemnisation des victimes et leurs ayants droit et la restauration des sites des explosions nucléaires. La vérité et la justice restent encore à gagner par les vétérans et les populations algériennes et polynésiennes. Un long combat auquel cette interview souhaite contribuer. Par ailleurs, monsieur Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, confirme et signe: la loi de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires mise en place par ses prédécesseurs de droite reste une « bonne loi ». Aux côtés du ministre, siégeait M. Jean-Paul Bodin, ancien directeur adjoint de cabinet de M. Morin et principal promoteur de la loi du 5 janvier 2010 tant décriée. La continuité entre les ministères de droite et de gauche est ainsi réaffirmée… sur le dos des victimes. Les promesses de réforme du candidat François Hollande sont ainsi écartées à l’initiative de son propre ministre de la défense. Jean-Paul Teissonnière l’avocat des victimes résume : “Il y a un point de contestation fort”…“Pour le ministère de la Défense, les risques sont négligeables et donc dans 99% des cas, il y a un refus d’indemnisation”, même “lorsque les gens ont une maladie prévue par la loi et qu’ils étaient à un endroit prévu par la loi” pendant les essais nucléaires, explique-t-il. “Quand les mêmes dossiers sont soumis à un expert indépendant, ses conclusions sont radicalement différentes”, assure l’avocat. Nous sommes dans une situation paradoxale où une loi d’indemnisation n’indemnise pas. Nous avons une loi qui ne fonctionne pas et les éléments qui nous sont présentés sont décisifs pour que la loi soit revue”, estime l’avocat.
BAI : Les droits des victimes des explosions nucléaires français au Sahara seraient-ils moindre que ceux des autres victimes à travers le monde… ???
M.Mansouri : Dans ce cadre, on constate plusieurs lacunes à combler dans la loi Morin, quand on la compare avec l’actuel système japonais de reconnaissance des victimes des bombes atomiques, bien que celui-ci soit encore insuffisant, ou avec la loi américaine. Les populations des régions où les explosions aient eu lieu, Sahara ou Polynésie, sont aujourd’hui, victimes de graves maladies (cancéreuses et non cancéreuses), mais, rien ne leur a été dit sur les risques des irradiations. Au contraire, les autorités françaises affirment encore à l’heure actuelle, que les essais étaient « propres » et que les radiations étaient si faibles qu’il n’y a eu aucun danger? C’est comme si les rayonnements émis lors des explosions françaises sont inertes! Pourtant, quatre fois plus de femmes polynésiennes que de femmes européennes sont atteintes d’un cancer de la thyroïde et d’affections thyroïdiennes. Il faut signaler, que les mêmes pathologies se retrouvent chez les vétérans et les populations qui ont vécu à proximité des sites d’essais nucléaires des autres puissances. C’est le cas notamment, aux Etats-Unis et en Grande- Bretagne, mais aussi en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux Fidji. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie ont une longueur d’avance sur la France, en termes de reconnaissance des victimes des explosions nucléaires. En effet, celle-ci s’est précipitée pour accéder au club nucléaire militaire sans pour autant s’inquiéter de la reconnaissance des victimes et des cobayes, un demi-siècle durant. Pis encore, elle prétend même que le nucléaire “colonial” était propre! Pardon M. Mansouri, plus propre que ça il n’y en a pas. Dans les différents pays qui ont conduit ce genre d’essais, les gouvernements ont pris des dispositions concrètes pour faire droit aux revendications de leurs ressortissants….Ainsi, depuis la fin des années 1950, les Etats-Unis ont mis en place un programme de suivi médical spécifique pour les populations des îles Marshall et ont créé un fonds d’indemnisation pour les populations déplacées de ces atolls. Le 25 avril 1988, le Sénat des USA a adopté une loi d’indemnisation des vétérans ayant été exposés aux radiations en établissant la présomption d’un lien avec le service pour des maladies dont souffrent les vétérans ayant été exposés aux radiations. En Grande-Bretagne, le gouvernement britannique a indemnisé les victimes australiennes et des iles océaniques et a procédé à la décontamination des sites des essais. Il a, par ailleurs, décidé de réviser ses propres études épidémiologiques. En février 2009, il a accordé le financement d’une étude radio-biologique indépendante sur la santé des vétérans anglais. En Australie, le gouvernement australien a publié, en août 2001, la liste nominative des 16.500 personnes affectées aux essais britanniques sur son territoire. Il a également accordé un budget de 500.000 dollars pour des études épidémiologiques et radio-biologiques. En juin 2006, il a adopté une loi d’indemnisation des victimes. Au Canada, le 2 septembre 2008, le gouvernement a créé un fonds d’indemnisation pour un millier de vétérans canadiens exposés dans les années 1950, aux essais nucléaires dans le désert du Nevada. En Nouvelle-Zélande, le gouvernement a mis en place, en septembre 2001, une étude sur un groupe de 100 vétérans utilisant la méthode des tests radio-biologiques, permettant d’affirmer l’exposition aux radiations. Un système de prise en charge des vétérans et de leurs descendants a également été mis en place. En Polynésie française, en 2007, la France a créé un centre médical de suivi des anciens travailleurs polynésiens et des populations des îles et des atolls en plus de la mise en place du système de surveillance radiologique des sites d’expérimentation. A l’instar des victimes des essais nucléaires dans le monde, les victimes algériennes devraient bénéficier elles aussi de tels droits: en particulier l’accès aux archives, le suivi médical, l’indemnisation et la décontamination des sites d’essais qui les menacent en permanence depuis 1960 à ce jour. L’accès aux archives permet de connaître les détails sur le déroulement des essais conduits par la France au Sahara algérien. Le suivi médical se fera par la construction de deux centres médicaux spécialisés dans les pathologies radio-induites l’un à Reggane et l’autre à In Amguel. L’indemnisation sera possible par l’application de la loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français à toutes les victimes y compris les victimes algériennes. Il y a lieu de trouver les mécanismes qui en permettront l’application dans le cadre des relations bilatérales. La décontamination et la réhabilitation des sites d’essai seront réalisées dans le cadre de la promulgation d’une loi sur l’environnement concernant les sites d’essai des 210 essais nucléaires conduits par la France entre 1960 et 1996. Pour rappel, la loi Morin considère que ce sont les explosions nucléaires elles-mêmes qui sont à l’origine du dommage, alors que le fait générateur du dommage réside non pas dans les explosions ou les essais, mais dans les émanations radioactives qui perdurent au-delà des dates butoirs fixées par cette loi, selon Zalani Azzedine., juriste algérien installé en France. Et parmi ces victimes dans l’incapacité matérielle de se pourvoir administrativement et juridiquement auprès des tribunaux français pour obtenir réparation morale et matérielle, la population algérienne. Mr Zalani A. avait affirmé que cette incapacité à répondre aux exigences du décret exécutif promulgué en France, le 13 juin 2010, en application de la loi Morin sur les conditions et modalités d’indemnisation des victimes des explosions et essais nucléaires français, est «synonyme de déni de justice ».
BAI: Est-ce que des études cliniques ont été effectuées dans les régions touchées par la radioactivité..? Quelles sont les pathologies les plus fréquentes…. ???
M.Mansouri : A ma connaissance, aucune étude épidémiologique n’a été réalisée au niveau des régions touchées par la contamination radioactive pour déterminer les effets sanitaires. Toutefois, dans ces régions des dizaines de milliers de personnes ont été soumises aux radiations, dont près de 10.000 soldats français. Avec, à l’arrivée, un taux de mortalité et de cancer beaucoup plus important que la moyenne parmi les vétérans, en poste en Algérie, et les habitants. Les pathologies les plus fréquentes sont les malformations, des cancers de la thyroïdes, les maladies ophtalmologiques…
BAI : Est-ce qu’il y a un centre et des spécialistes à Adrar pour prendre en charge les victimes..??
M.Mansouri : Il existe un hôpital à Reggane qui prend en charge les différents malades, mais il demeure insuffisant par rapport à la demande qui ne cesse d’augmenter. Le manque de spécialistes de la santé qui est un problème commun aux wilayas du sud du pays touche aussi Tamanrasset et Adrar. Il y a lieu de combler cette insuffisance par des mesures incitatives et concrètes. Préconisant au passage, l’installation d’un centre de dépistage et de traitement du cancer dans la région d’Adrar où les habitants sont plus exposés au risque d’irradiation.
BAI : Pensez-vous que les pouvoirs publics ont accordé tout l’intérêt requis aux victimes et à la région touchée par ces explosions….???
M.Mansouri : Les pouvoirs publics ont construit une clôture de 40 km autour de la montagne du Tan Affela, siège des 13 explosions souterraines et une autre clôture autour des points zéro de trois des quatre gerboises à Hammoudia, dans le but d’éviter de nouvelles victimes de la radioactivité. Sur le plan sanitaire, de nouvelles infrastructures sont prévues dans ces régions. Mais, des actions plus soutenues doivent être prises pour éviter les déplacements pénibles et couteux pour les cancéreux en dehors de leur wilaya.
BAI: Quand peut-on espérer que les radiations vont complètement disparaitre de la zone affectée…. ??? M.Mansouri : Vous savez Mme, le plutonium qui est un radioélément “matière première” de la bombe, est extrêmement toxique. Sa période de demi-vie est de 24 400 ans, seule la moitié de son activité disparaitra après cette durée, sa disparition complète ne se fera pratiquement qu’après 10 fois cette durée soit après plus de deux cent quarante millénaires… ! Rien que ça… ! Alors, comment la France ose dire devant tout le monde que ses bombes étaient ‘propres’…. ???
BAI: Quels souvenirs gardez- vous de la région de Reggane…? Je parle bien sûr des bons souvenirs, puisque le cauchemar on l’a déjà ‘vécu’ lors de ces trois parties de notre entretien.. !
M.Mansouri : Lors de mes différents déplacements à Reggane et In Amguel, j’ai été marqué par l’hospitalité sans limite des habitants de ces régions, du courage et de la patience avec lesquels ils affrontent les difficultés quotidiennes de la vie, en plus des problèmes de la nature et de la radioactivité qui n’a ni foi ni loi et qui menace leur santé et leur environnement. Quoi qu’il en soit, ‘l’atome ne pardonne pas’ ? Einstein avait raison…!!
BAI : Merci beaucoup, M Mansouri d’avoir accepté l’invitation de BAI pour la réalisation de cette interview, à la fois historique et scientifique, Ô Combien émouvante aussi, au profit de ses lecteurs et lectrices… Pardonnez-moi, ne croyez surtout pas que je vais vous laisser partir avant d’obtenir ‘une promesse’ de votre part , pour la réalisation d’une autre interview sur un autre dossier aussi brûlant… ! Maintenant, à vous le dernier Mot…!
M.Mansouri : Merci à vous Mme H.C et au Journal BAI de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer sur un sujet à la fois sensible et très important, surtout pour les victimes qui souffrent jusqu’à ce jour en silence. C‘est avec un immense plaisir que je me suis adressé aux lectrices et lecteurs de BAI, surtout à ceux qui lisent et prennent position, sur un dossier en « hibernation » depuis plus d’un demi-siècle. Je leur présente à tous mes meilleurs vœux de santé et prospérité pour la nouvelle année 2014. Quant à la promesse, si Dieu le veut, on aura l’occasion de parler sur d’autres dossiers aussi importants pour la mémoire collective de notre grande nation qui a besoin de nous tous. A très bientôt… !
Fin de l’Interview réalisée par Mme H.C…
Je vous remercie…!!!
Je voudrais bien savoir ce que pensent ces deux enfants proies de la machine coloniale française et sa foutue bombe atomique ainsi que d’Evian (1960-1966) qui ont été la cause de leurs malformations, leur douleur physique et leur souffrance psychologique journalières…!!! Rêvent-ils de vivre ou de mourir…??? On-ils le choix…?? Bon sang, on savait même pas qu’ils existaient , des anonymes qui souffrent en silence et dans indifférence..y compris de celle de leurs compatriotes…..!!!
Que pense, monsieur Lucien, ‘le Cobaye français’ de ces explosions…??? A-t-il été informé…??? Lui a-t-on dit toute la vérité…??? Avait-il le choix…??
Le Hic, dans toute cette tragédie humaine et environnementale, c’est le mensonge de la France, puisqu’elle parle toujours, « d’essais propres » avec des effets négligeables sur la santé et le milieu naturel….!!! Qu’elle ait au moins la pudeur de reconnaître ses crimes contre l’humanité, d’indemniser ses nombreuses victimes (algériennes, polynésiennes et françaises), décontaminer les sites qu’elle a ‘souillé’ avec l’atome et lever le secret défense sur les archives…!! J’insiste surtout sur les VICTIMES ALGÉRIENNES (Un poids deux mesures) qui jusqu’à ce jour aucune d’elles n’a été indemnisée ou subie un suivi médical… ect.., alors que les autres puissances nucléaires comme on l’a lu dans l’interview, ont réhabilité un bon nombre de sites et ont reconnu et indemnisé beaucoup de victimes…!!!
Alors au moins par respect aux victimes, que la France se penche sérieusement sur leurs cas et n’attende pas qu’ils meurent tous pour agir…! SHAME ON YOU…!
La réconciliation doit aussi passer par ce passage à niveau, sinon que dalle.!
Que les personnes qui défendent le colonisateur barbare, et les Pingtruches, pensent aussi à ces vies humaines qui souffrent en silence et dans l’indifférence totale…..et à celles qui risquent de subir le même sort…parmi les populations de la région contaminée, car les radiations ont de beaux jours devant elles….!!! Quelle Jungle….!!!
mme le cygne vous m’étonnez ce n’est que maintenant que vous etes au courant que ces enfants , mr lucien et beaucoup d’autres existent ? ce problème a été soulevé y a bien longtemps en France par les militaires grace aux asso aux médecins qui font leurs travail correctement et humainement ces affaires ont été traitées par la justice FRANçAISE et nombreux français ont été indemnisés et ce n’est pas encore fini quant aux algériens rabi yakhoud el haq des responsables qui n’ont jamais pris ce problème au sérieux du moment qu’il s’agissait de pauvres habitants du lointain sud sans épaules hasbilla allah oua nieme alwakil et quand on dit la vérité sur ce pays vous etes nombreux à vous insurgés surtout vous et c’est ça qui me dégoute chez vous et pour vous dire j’ai beaucoup penser à ces essais car je pense avoir été touché de près dans ma chair j’avais des doutes enfin ce problème existe depuis bien bien longtemps et vous n’étiez pas au courant ce qui me laisse penser que vous etes une novice mme et pourtant c’est votre domaine je pense ? par rapport à moi vous etes très très loin sans me vanter ne prenez pas mes paroles pour de la mechanceté envers vous loin de là je suis loin de tout ça moi mais j’aime que les lecteurs soient avec leur temps dans le concret qui seul compte pour moi la philosophie c’est pour les autres qui s’y connaissent pas pour nous qui sommes bloqués mentalement et idéologiquement vous voyez je ne suis pas rancunié et je n’ai rien contre personne quant à zalmati alors tu es content rah sseguem ha celui que tu as dénigré sans le connaitre tu devrais avoir honte je m’adresse à toi car je sais que tu ne lis que mes commentaires et avoue le tu ne peux pas etre à la hauteur ?
Je vous ai à maintes reprises, demandé de bien lire…. entre, sous et au dessous, sur et au dessus des lignes, mais rien à faire….vous êtes lourd à la détente et rapide dans le….. !!! votre seule circonstance atténuante est qu’on n’a pas été à la même école….!!! Allah Ghaleb…Ya Taleb…!!!
Vous dites que seul le concret compte pour vous, alors le voilà (et encore e n’est que la partie apparente de l’iceberg) :
– 210 explosions nucléaires françaises, auxquelles 150.000 personnes entre militaires et civils ont contribué dont 24.000 au Sahara.
-150 Cobayes humains des prisons de Sidi Bel Abbés. ! ?
– Sans parler de ceux qui sont déjà morts et ceux qui souffrent en silence, 1.800 vétérans adhérents de l’AVEN ont été atteints par des maladies cancéreuses et non cancéreuses. La santé de leurs enfants a été également gravement affectée.
– 21 Pathologies seulement ont été retenues par la France, contre 48 au Japon et 36 aux USA… !!!
-De septembre 2010 à juillet 2013, le Comité d’Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires a reçu 846 dossiers mais a proposé seulement 13 indemnisations.
-Pour les victimes algériennes 200 dossiers ont été déposés, 32 ont été rejetés et jusqu’à présent, il y a 0 (zéro) indemnisation..
-Pour la Polynésie 4 victimes ont été indemnisées et pour la France 9 victimes… !!! Alors pour vous c’est ça nombreux et svp ne me parlez surtout pas de la justice française…dans cette affaire… !!!
Quant à l’environnement, tous les chiffres du monde ne suffiront pas pour comptabiliser et évaluer les dégâts qui persisteront encore pendant des milliers d’années…!!!!!
C’est pour ça que certains préfèrent la Philo et d’autres la Filo…!
arrêtez de dire la France coloniale en Algérie. l’Algérie a été »exploité » par des colons. ces colons avaient besoin d’homme et de femmes, la France était une terre propice ou trouver tout ce qu’on veux. les colons en Algérie et en Afrique et partout dans le monde recrutaient de partout. Y’avais des algériens qui travaillaient pur eux en Asie en Europe et en Amérique. Chez nous il y avait des marocains des sénégalais des européens de toute nationalité et de toute région. En face de ce colons y’a d’autres genre de colons les us qui veulent le concurrencer pour lui prendre une part de marché et les autres dangereux du type satanique qui voulaient lui ruiner. Le satanisme a ces propres méthodes déjà pour détruire il faut trouver une personne qui a naturellement cette qualité de Destruction. Le coran révèle un peu sur le fond de l’individu comme étant une machine fabriquée par une technologie de carbone oxygène. On peux créer un créature qui ressemble a cette créature en utilisant une autre technologie basée sur d’autres matériaux mais au bout de fin de compte ils font le même travail. D’un point de vue biologique un enfant légitime issus d’un mariage et un autre issus de la fornication sont de structure idéologique différentes. Le satanisme puise justement dans ce milieu en créant comme se crée actuellement dans certaine capitale des pouponnière, une batterie de poule pondeuse de batards a Dubaï il parait que les chambres sont transformés en poulinière et ou le batards se négocie en millions de dollars . Vrai ou faux il n ya pas de fumée sans feu. A bel abbes le bordel l’ex filage lefte au graba était considéré comme une pouponnière de batards exploités par les uns et les autres. Ces bordels étaient partout installé en Algérie y’avait un a Tlemcen un a Oran un autre a Temouchent et le sud de sidi bel abbes était une région de ouverte jusqu’à la ville de saida macheriya, Mami et Rai sont sans doute le fruit d’un long parcours de chants et danse ‘’pervers’’ dite satanique . Les danseuses erragassate et la prostitution étaient bien notoire de ces régions du sud. Dans le mental historique des musulman et chrétien et juif algériens qui travaillaient durement et honnêtement leurs vie ces gens étaient par leur noms ‘’ouled lalijou’’ ‘’les enfants du légionnaire’’. Il ne faut pas avoir honte de le dire ça fait parti de notre histoire commune ou les travailleurs honnêtes arabe et européens et juifs étaient en face d’une horde meurtrière et banditique non légitime qui semaient la terreur.
La terreur Atomique n’était rien devant la terreur satanique. Il est temps de marquer un temps de pose et revoir l’histoire de l’Algérie. Faire le trie déjà ceux qui travaillaient honnêtement et gagnaient leurs vie honnêtement de ceux qui attendent le tournant pour piller tuer et s’emparer des biens des arabes musulmans des juifs et des chrétiens européens bien que le mot européens ne s’appliquent pas sur eux ils sont des algériens a part entière car l’arabe aussi est venue de loin de l’Arabie de la Syrie de la Turquie de l’iran de l’inde etc…
Connaissant ces tactiques le Colons producteur est entrain d’essayer d’éradiquer ces poches ou ces matrices sataniques. Le bordel est explosé et il est devenue diffus dans les logements communément appelé ‘’maison de rnedes vous’’ connus surtout par les villageois et de militaire. La résidence nafraoui ainsi que le PLudo sont en passe de devenir un grand bordel a ciel ouvert. Je répète ici ce que ce dit dans les cafés, maintenant si c’es faux ou juste..
Le satanisme ne s’arrête il est toujours en marche guerrière.. ou vous lui assecher les ressources ou ils va ganger la partie. Et s’il ganne bonjour la ‘’Misère du temps des juifs’’
‘’donne moi ton fils on va le mangé’’ la femme refuse et celle-ci va en courant vers le juge installé par le satanisme en lui disant ‘’hiere on c’est convenue un arrangement aujourd’hui on mange le mien et demain on mangera le tien’’ Monsieur la ‘’ La Juge’’ dans certaine région on féminise l’homme et on masculinise la femme (a attention certain croit que c’est a Tlemcen’’ non a nedroma on appelle la femme par le nominatif masculin.
Pour l’homme ‘’iwa win kounti yakhti ?’’
Et pour la femme ‘’noudh chouf hal hwija’’ ..
Juste pour montrer au gens qui ne savent pas les gens de leurs pays et souvent ils collent aux tlemceniens des choses qui ne l’appartiennent pas de culture .