19 JUIN 1965: Un redressement révolutionnaire au service de la nation

En cet anniversaire du redressement révolutionnaire, il serait intéressant de rappeler qui est Boumediene, quel est son parcours et quelle sont ses principales réalisations.

Mohamed BOUKHAROUBA, dit Houari Boumediene homme d’état  né en 1932 à Ain Hassainia , non loin de Guelma et mort le 27 décembre 1978 à Alger. Issu d’une famille modeste. Comme la plus part des jeunes algériens bercés dans la révolution dès leur tendre jeunesse, il assiste aux évènements sanglants du 08 mai 1945. Ce jour, au moment où les alliés fêtaient la victoire contre la barbarie nazie, Boumediene assista aux massacres des milliers d’algériens perpétrés par les forces colonialistes contre des civiles qui ont osé fêter à leur tour la fin de la deuxième guerre mondiale. A propos de ces évènements traumatisants, Boumediene dira « Ce jour-là, j’ai vieilli prématurément. L’adolescent que j’étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre. Et les enfants ont compris qu’il faudrait se battre les armes à la main pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour-là.»

Boumediene commença sa carrière dans les rangs du nationalisme algérien très jeune. Scout musulman, membre du MTLD. Après ses études en Algérie, il  poursuit ses études au sein de des deux prestigieuses écoles de cette époque dans le monde arabe : Zaytouna à Tunis, et Al Azhar au Caire. C’est dans ce contexte que commence réellement la carrière révolutionnaire du futur président. Il participa activement à la préparation de l’insurrection au sein du bureau du Maghreb arabe » appelant à la sortie de ‘Algérie, Tunisie et Maroc du joug colonial.

Dans ce contexte, le premier bateau transportant des armes pour les moudjahidines algériens est acheminé  d’Alexandrie à Nador au Maroc sous le commandement d’un soudani et de Boumediene.  Boumediene remet une correspondance de Benbella à Larbi Ben M’Hidi qui achemina vers la wilaya V la plus grosse partie d’armes.

L’acheminement des armes de Nador vers l’Algérie est essentiellement l’œuvre de Boumediene. Il est adjoint de Boussouf à la tête de la wilaya V, jusque 1957 et à partir de cette date chef de la cette même wilaya. Commandant la région ouest de l’Algérie, il prend le nom de guerre Houari Boumediene respectivement le nom de Sidi Houari saint patron de la ville d’Oran et sidi Boumediene saint patron de la ville de Tlemcen. Le jeune Houari Boumediene se distingua par son talent d’organisateur en dirigeant le PC d’Oujda, il devient chef d’état Major Général de l’ALN de 1959 à 1962.

A l’indépendance, il fut Ministre d’abord  et vice premier ministre sous Benbella en jusqu’à 1965. Durant le règne de Benbella, il n’apprécie guère la lenteur des réformes, les balbutiements de la mise sur rail d’une Algérie moderne qu’il souhaitait propulser au rang des pays industrialisés modernes et progressistes, tout comme, il souhaitait voir s’établir une autonomie politique vis-à-vis de l’Egypte. Il préféra agir.

Suite à l’acte héroïque, révolutionnaire et nécessaire à une Algérie indépendante mais exsangue, le redressement révolutionnaire, Boumediene accède à la haute magistrature du pays. Il devient ainsi, le deuxième président de l’Algérie indépendante. Il mit en place le Conseil de la Révolution. Comme président, il a été secrétaire général du mouvement des non-alignés de 1973 à 1978. C’est à cette époque que Boumediene a fait de l’Algérie la Mecque des révolutionnaires.

Redressement révolutionnaire ou coup d’état ? Un coup d’état est motivé souvent par la prise de pouvoir pour le pouvoir, sans plus. Le redressement révolutionnaire est motivé par un acte patriotique au service du citoyen et du pays. Comment ose-t-on aujourd’hui renommer l’acte de 1965 en l’appelant coup d’état ? Boumediene hospitalisé à Moscou, au moment où son jeune frère Said est venu le voir, il s’est tout de suite insurgé sur le fait que ce dernier ait pu voyager sur les frais de la présidence et a demandé à ce que les frais soient retirés de son salaire de président. Ne s’agit il pas là d’une leçon de rectitude ?

C’est ce redressement révolutionnaire, et non un coup d’état, qui a vu se concrétiser la souveraineté de l’Algérie : la base militaire de Mers el Kebir (Oran) est évacuée par la France, nationalisation des hydrocarbures, construction de grandes usines, de grandes écoles, des universités et tant d’infrastructures. La politique de la France coloniale a consisté, dès le début de l’invasion du territoire national, à l’effacement de la langue arabe au profit de la langue française et ce pour porter atteinte à l’identité algérienne et à la perturber  à jamais. Le Président conscient de ce fléau a engager une politique d’arabisation capable de réconcilier les Algériens avec leur racines authentiques loin de toute démagogie. Boumediene apprécie de          s’exprimer en arabe et ses discours en langue française non point légion. Il fut le premier chef d’état arabe à prononcer un discours entièrement en arabe devant l’ONU.

 

Les études scientifiques prouvent aujourd’hui que Le sport  à travers l’esprit d’équipe peut refléter, et bien entendu cela n’est systématique, un état d’esprit de la santé politique d’un pays.  Le sport comme valeur nationale, activité inhérente à la culture arabe et musulmane a formé la pierre angulaire de la politique de Boumediene. A travers le sport, il a su offrir aux jeunes algériens des espaces d’entrainements et de compétition.  Cette politique a donné ses fruits avec plusieurs couronnements  qui se sont prolongés même après sa mort telle la coupe d’Afrique, la coupe du monde, que ça soit pour le football ou le handball.

La politique menée dans ce domaine exigeait des sociétés nationales de réserver, tout comme pour la formation du personnel, un budget pour les activités sportives.

La révolution sportive a contribué à redonner aux Algériens leur fierté. Qu’en est-il aujourd’hui de l’état du sport en Algérie ?

Fin connaisseur de la langue arabe et de l’Islam, puisque, comme on l’a signalé plus haut il a fréquenté les universités de la Zaytouna et d’Al Azhar, il a toujours déclaré que l’Islam est une partie indivisible de la culture algérienne. Ainsi, il déclare :  «  Pour moi l’Islâm a toujours fait partie de nous, l’Islâm c’est notre religion, parce que précisément, nous sommes un pays, nous sommes un peuple, nous sommes une nation qui a un passé, qui a une civilisation, (….)même si cette civilisation a été mise en parenthèse par l’occident, moi j’affirme que nous appartenons à cette civilisation, qui a existé et qui peut, (….), renaître dans un ensemble universel aujourd’hui »

Conscient de l’état des pays arabes et musulmans sortis de la  colonisation, détruits par les forces d’occupations, affaiblis, meurtris, il proposait une vision de l’Islam claire, moderne et progressiste loin de l’archaïsme. Ainsi, il déclare « Les expériences humaines dans bien des régions du monde ont démontré que les liens spirituels (…) n´ont pas pu résister aux coups de boutoir de la pauvreté et de l´ignorance pour la simple raison que les hommes ne veulent pas aller au Paradis le ventre creux. (…) Les peuples qui ont faim ont besoin de pain, les peuples ignorants de savoir, les peuples malades d´hôpitaux.»

Signalons également, qu’on lui doit, la rédaction, sous sa présidence, de la charte nationale et la constitution d’une assemblée générale, la mise en place du suffrage universel, bref  une véritable naissance d’un processus démocratique. Le Président Boumediene n’a pas oublié, dans sa gestion politique, le phénomène de l’émigration et il dira à ce sujet : « Ce qui nous importe c’est de considérer l’émigration algérienne dans les pays européens, non pas comme un problème banal mais une question nationale. Personnellement, j’estime que, progressivement, de nombreux concitoyens qui ont émigré retourneront dès qu’ils pourront jouir des conditions de travail dans le pays. »

Le Président Boumediene de part ces réalisations acquiert une influence internationale. Il organise le congrès des non-alignés et devient un leader du Tiers-Monde. A l’ONU, en 1974 il donna un prestigieux discours sur le nouvel ordre économique plus juste. En 1975, il accueille le premier sommet de l’OPEP. Vision nationale et internationale. Boumediene est sur tous les fronts. Ainsi, il réussit à sceller la paix entre l’Iran et l’Irak.

Aujourd’hui, les jeunes générations méritent d’être informées de ces réalisations et les historiens se doivent d’être honnêtes pour lui rendre justice au lieu de s’engouffrer dans des querelles et règlement de compte qui ne servent ni l’Algérie ni les Algériens. Boumediene nous a légué un héritage de fierté, stratégie et savoir faire, alors sauvons ce qui reste de la révolution.

Abdelkader BACHIR

Esquisser un portrait du père du 19 juin 1965 n’est pas chose aisée. En effet, sans exagération aucune, on peut dire que parler du Président Boumediene c’est évoquer celui qui, d’une certaine manière, mérite d’être considérer, comme le père spirituel qui a bâtit l’Algérie Moderne. Il fut un stratège de la guerre d’indépendance et un maître a penser pour le jeune état encore traumatisé par une longue période de colonisation des plus féroces et d’une guerre des plus atroces. Il a fait preuve de tout le génie dont il était capable en vue d’assoir une politique constructive qui a hissé l’Algérie au rang des pays libres et démocratique.

Un commentaire

  1. qui n,a pas vécu à son temps ne peut comprendre ce temps
    soufiane
    étudiant à l,epoque

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