Poutine: Chute de sa popularité

La popularité de Vladimir Poutine est en baisse pour la première fois depuis le 24 février dernier et le début de la guerre. Le taux d’approbation de l’action du président russe a baissé de 6 points, passant de 83% en août à 77% à la fin du mois de septembre. (Cf. article joint)

Cette information réjouit tous ceux qui souhaitent voir le régime poutinien chuter.

Rappelons que cette chute est attendue sous des modalités combinées et enchaînées :

            Des sanctions et des aides militaires sans limite qui finissent enfin par donner des résultats sur le terrain opérationnel et économique, un accroissement des difficultés sociales, une baisse de la popularité, une amplification du mécontentement des russes, des revendications, des manifestations… une demande populaire de changement de politique, d’équipe dirigeante et de régime suivie à plus ou moins brève échéance par une sorte de révolution de palais, un coup d’Etat politique ou militaire qui mettra fin à la présence de Poutine au Kremlin.

Que les Russes le fusillent, le découpent en rondelles ou qu’ils en fassent des confettis, peu importe. P. Lumumba, E. Guevara, Malcom X, M. Luther King, M. Mossadegh, M. Ben Barka Th. Sankara, S. Hussein, O. Ben Laden, M. Kadhafi… quelle qu’ait pu être leur cause ou leur mérite.

L’essentiel est qu’il subisse le sort de tous ceux qui font obstacle à la marche triomphale de la liberté que mettent en scène à l’échelle mondiale ceux qui dirigent le monde (officiellement) à partir de Washington, mais qui défendent pied à pied leurs intérêts (exemple de la Première ministre britannique qui veut réduire les impôts des plus riches alors que les Britanniques font face à des difficultés sans précédents).

La chute de son indice de popularité certains voudraient y lire le signe de la chute tout court.

Pourquoi pas ? (Plus pas une caricature opportune reçue aujourd’hui qui se passe de commentaires.)

Mais alors il faut observer tous les indices de popularité et suivre les mécontentements populaires partout dans le monde et pas seulement en Russie.

En commençant par les pays où règne la prospérité, la sécurité et le bonheur total. Par exemple en Europe où depuis février dernier, lorsqu’il a pris aux Etats-Unis de déclencher une guerre (même s’il est un fait que ce sont les Russes qui en ont pris l’initiative en Ukraine), les régimes en place sont confortés par un soutien populaire absolument exemplaire.

Exemple français. Sondage Elabe paru dans Les Echos le V. 02 sept. 2022

36% des Français soutiennent E. Macron et sa Première ministre.

Ce que ne dit pas, mais le laisse calculer, le quotidien c’est que :

62% des Français ne soutiennent pas leur président et son gouvernement

Qui est en mauvaise posture, toutes choses égales par ailleurs, Poutine ou Macron qui essuie tous les jours des critiques, des grèves, des manifestations de toutes sortes, obligé d’avoir recours aux ficelles habituelles pour manipuler et faire trébucher les multiples oppositions auxquelles il fait face… ?

On pourra toujours rétorquer que ce sont les inconvénients d’un mauvais système… à l’exclusion de tous les autres comme dirait Churchill. On peut toujours tordre les chiffres et les faits comme on veut mais il reste qu’on a

77% pour Poutine, et 66% contre Macron.

Gouverner son pays avec un tiers seulement de son opinion… c’est démocratique ça ?

Le Général aurait sans aucun doute démissionné aux lendemains des législatives de juin dernier qui ont désavoué le président.

Macron, comme avant lui Mitterrand et Chirac, s’accroche et ignore l’esprit de la Constitution.

Dans la plupart des « démocraties » européennes les gouvernements sont minoritaires et gouvernent avec des combinazione entre partis à la mode en vigueur sous la IVème République en France.

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Toutes les questions à l’ordre du jour depuis les années 1960-70 seront à nouveau convoquées pour dessiner un nouveau paysage : gestion des menaces sur la biosphère, des équilibres économiques et sociaux, réforme de la médiation internationale…

Ce que je dis-là ne relève pas d’un millénarisme ou de l’expression d’une foi quelconque.

L’histoire n’est pas linéaire comme chacun sait. Elle avance par à-coups. Les tensions considérables (politiques, économiques, financières…) accumulées vont libérer des forces gigantesques. Dans les années qui viennent sans que l’on puisse en anticiper la configuration, nous assisterons à une réinitialisation politique l’échelle mondiale.

Djeha, L. 03 octobre 2022