Alors que la campagne médiatique en faveur de l’exploitation des gaz de schiste se poursuit dans le monde anglo-saxon et ses alliés, un rapport parlementaire états-unien de 2011, tenu secret jusqu’à aujourd’hui, révèle les prétendus « secrets commerciaux » et autres « produits exclusifs » de la fracturation hydraulique. Il s’agit en réalité de substances cancérigènes ou polluantes, presque toutes interdites.
Toute l’industrie pétrolière et gazière des États-Unis s’est lancée dans une colossale campagne publicitaire visant à vanter les prétendus avantages de la fracturation hydraulique, une technique susceptible de faire de la Roumanie «l’Arabie saoudite du XXIe siècle ».
Ainsi, la récente livraison de la revue bimestrielle Foreign Affairs, porte-parole du très influent Council on Foreign Relations (Conseil des relations étrangères, CFR en anglais), considère sans détour la très controversée technique de la fracturation hydraulique comme la nouvelle arme énergétique et géostratégique des États-Unis [1].
En revanche, la critique de cette technique nuisible —extraction de grandes quantités de gaz de schiste par injection massive d’eau et de substances chimiques secrètes— formulée en majeure partie par les milieux scientifiques (géologues, sismologues, chimistes, etc.) n’a pu trouver un écho favorable ailleurs que dans les publications universitaires, comme les revues Science et Proceedings of the National Academy of Sciences, dont les articles ne sont pas adéquatement diffusés par les médias contrôlés par les ploutocraties états-uniennes du gaz et du pétrole.
La critique a reproché à l’inquiétante fracturation hydraulique d’être à l’origine de tremblements de terre —ce que nie, de façon absurde, la très complaisante Commission nationale (sic) des hydrocarbures mise sur pied par le « Mexique néolibéral d’obédience itamiste [2] » sous la houlette des États-Unis—, de causer l’épuisement et la pollution de l’eau (alors que les États-Unis vivent la pire sécheresse des cent dernières années) et de favoriser le réchauffement planétaire en raison des émissions massives de méthane que cette technique produit.
Il ne manque —ou plutôt manquait— que l’identification de la centaine de substances chimiques « secrètes » qui sont injectées en même temps que l’eau.
Un premier rapport dressant l’inventaire à l’échelle nationale des substances chimiques dont se servent les entreprises du domaine de la fracturation hydraulique a pourtant été rédigé par le Congrès des États-Unis et publié avec un retard de trois ans.
Le mystère entourant l’identification de ces substances chimiques a finalement été élucidé par un rapport rédigé en 2011 par des députés démocrates de la Chambre des représentants des États-Unis siégeant à la commission de l’Énergie et du Commerce, mais révélé simplement maintenant.
La commission en question brocarde l’« innocuité de la fracturation hydraulique», ainsi que le secret qui entoure les substances chimiques utilisées avec les liquides : « aux États-Unis, entre 2005 et 2009, les 14 principales entreprises du domaine de la fracturation hydraulique ont utilisé plus de 2 500 produits chimiques contenant 750 composés parmi lesquels 650 contenaient des substances chimiques considérées comme étant des agents cancérigènes ou de dangereux polluants atmosphériques ».
Où en est cette inquiétante situation aujourd’hui, à cinq ans de distance ?
La commission dénonce l’utilisation d’une grande partie de ces substances chimiques au motif qu’elles « constituent un risque considérable pour la santé humaine et l’environnement ».
Les multinationales pétrolières et gazières, comme Halliburton et Schlumberger, utilisent pour la fracturation hydraulique des produits contenant 29 substances chimiques ayant trois caractéristiques :
– Elles sont reconnues comme étant cancérigènes pour les êtres humains ;
– Elles sont assujetties à la Loi sur le contrôle de la qualité de l’eau (Safe Drinking Water Act en anglais) en raison des risques qu’elles comportent pour la santé publique ;
– Elles figurent sur la liste des polluants atmosphériques établie par la Loi sur l’air pur.
Par conséquent, pendant le laps de temps susmentionné, les entreprises du domaine de la fracturation hydraulique ont utilisé 95 produits contenant 13 substances cancérigènes différentes, dont le naphtalène, le benzène et l’acrylamide.
Les entreprises qui « ont utilisé le plus grand volume de liquides contenant une substance cancérigène ou plus sont celles du Texas, du Colorado et de l’Oklahoma ».
Or, le Texas, tout comme le Nouveau-Mexique, est frontalier avec le « Mexique néolibéral d’obédience itamiste » qui a adopté la fracturation hydraulique sans égard pour la santé des habitants des États de Tamaulipas, de Nuevo León, de Coahuila, de Chihuahua et de Sonora en raison de la couardise de ses gouverneurs qui sont pris en otage par le budget fédéral.
La majeure partie des substances chimiques prétendument réglementées en vertu de la Loi sur le contrôle de la qualité de l’eau ont été les composés connus sous le nom de BTEX (benzène, toluène, xylène et éthylbenzène).
Selon le département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis, le Centre International de Recherche sur le Cancer et l’Agence pour la protection (sic) de l’environnement (EPA en anglais), « le benzène est une substance cancérigène pour l’être humain » et « l’exposition chronique au toluène, à l’éthylbenzène ou au xylène peut également endommager le système nerveux central, le foie et les reins ». Rien que cela !
Les multinationales du domaine de la fracturation hydraulique « ont injecté dans le sous-sol de 19 États plus de 30 millions de gallons de carburant diesel ou de liquide en contenant » avant que l’EPA publie en 2004 un rapport indiquant que « l’utilisation de carburant diesel dans les liquides servant à la fracturation hydraulique représentait la principale menace des nappes phréatiques », dans la mesure où il contient des substances toxiques, dont les BTEX.
Dans le même laps de temps, les multinationales ont utilisé « 595 produits contenant 24 polluants atmosphériques différents, et notamment le fluorure d’hydrogène, le plomb et le méthanol ».
– Le fluorure d’hydrogène est « extrêmement corrosif et il s’agit d’un poison systémique » potentiellement mortel.
– Le plomb est un métal lourd « particulièrement nuisible au développement neurologique des enfants » et qui, en outre, « peut causer des problèmes de santé chez les adultes, comme des dérèglements du système reproducteur, de l’hypertension et des troubles nerveux ».
– Le méthanol est un polluant atmosphérique toxique « présent très souvent dans les produits de la fracturation hydraulique ».
Ainsi, le fait que « diverses substances chimiques présentes dans les liquides de la fracturation hydraulique utilisés par les entreprises » aient été considérées comme des « secrets commerciaux » ou des « produits exclusifs » est tout simplement une aberration.
Bien sûr, la commission en question a demandé aux multinationales du domaine de la fracturation hydraulique de lui divulguer la composition de ses produits pour s’informer sur « les secrets commerciaux et les produits exclusifs » utilisés, mais elles ont puérilement déclaré être dans l’impossibilité de le faire « faute de ne pas connaître la composition des produits pour les avoir achetés tels quels aux fournisseurs ». Ça se passe de commentaires !
Les membres de la commission en ont conclu qu’il « semble que les entreprises du domaine de la fracturation hydraulique injectent de liquides qui contiennent des substances chimiques inconnues et qu’il leur est difficile de connaître les risques que ces substances présentent pour la santé humaine et l’environnement ». Ces entreprises jouiraient-elles, par hasard, d’un passe-droit néolibéral texan ?
Paradoxalement, le dérangeant rapport se révèle plein d’enseignements pour des apprentis sorciers comme les partisans du « Mexique néolibéral d’obédience itamiste » qui croient au mirage de la pseudo « révolution énergétique du XXIe siècle » construit sur la très controversée exploitation du gaz de schiste —à mon sens, une vulgaire bulle financière créée de toutes pièces par Wall Street— qui porte atteinte à l’intégrité de la biosphère, l’espace où cohabitent l’ensemble des êtres vivants de la planète.
Jusqu’ici, tout pays soucieux de la santé de ses citoyens aurait décrété un moratoire sur la fracturation hydraulique en attendant de déterminer si le jeu en vaut la chandelle. En bioéthique, cette façon de faire est légitimée au nom du « principe de précaution ».
Alfredo Jalife-Rahme Traduit par Arnaud Bréart
* ARTICLE PARU DANS LE SITE « RÉSEAU VOLTAIRE » de Thierry Meyssan
Pour cette future catastrophe environnementale avérée , la France s’y investit avec la bénédiction de l’Union Européenne qui a débloqué une aide de 113 millions d’euros aux entreprises qui exploitent le gaz de schiste dans le cadre du programme Horizon 2020.
Quelle contradiction??? Alors que l’EU a toujours prôné la protection de l’environnement, à travers entre autre , la discussion sur l’instauration des taxes sur les taux d’émissions de CO2 (initiée principalement par la France, quel paradoxe), voilà qu’elle encourage notre Pays à en produire par l »intermédiaire de l’exploitation de ce gaz de Schiste.
En effet, à l’heure à actuelle de l’utilisation des techniques de la fracturation hydraulique, il y a non seulement production de la pollution due aux produits chimiques très toxiques bien connus au niveau des eaux rejetées lors de l’exploitation de ce gaz mais aussi contamination par ces mêmes produits chimiques des eaux souterraines sahariennes déjà bien vulnérables par leur mauvaise qualité physico-chimique.
Toutes les études scientifiques prouvent que cette contamination anthropique qu’elle soit dans les sols ou dans les eaux ou dans l’air s’introduit insidieusement, au cours du temps, dans toute la chaîne alimentaire ( bétail, volaille, poisson, fruits, légumes …). Quelle catastrophe pour les générations futures!!!!
Ces eaux contaminées rejetées vont rejoindre les autres eaux usées urbaines et industrielles qui ont bien du mal à être épurées, convenablement.
Pauvres foggaras qui vont être des puits de gaz flambant à ciel ouvert!!!! Ce tableau futuriste sera un conséquence de la présence du gaz dans les eaux. En effet, une vidéo a fait la une dans internet montrant une américaine chez elle( habitant une zone exploitant le gaz de schiste) , ouvrant son robinet d’eau et en lui présentant la flamme d’un briquet, arrive à enflammer l’eau qui coule. Pourtant l’eau et le gaz ne font pas bon ménage!
Mais au fait, que pensent nos voisins maghrébins sur la « fracturation hydraulique » entrainant cette éventuelle pollution des eaux de la nappe Albienne sachant que nous la partageons avec eux??
Salam Mme Le Cygne,
Soyez assurée que le plaisir de vous lire est également partagé, dans ces colonnes, et les autres …, parfois plus lointaines.
La référence au croissant de lune pour mes apparitions épisodiques, non pas pour la connotation « lunatique » à laquelle elle peut faire penser, mais à la mécanique d’un satellite artificiel autour de la Terre, m’a bien fait rire.
En somme, tel le mouvement brownien qui me convient tout à fait culturellement, et en dépit de mon pseudo, elle m’agrée …bien !
Plus prosaïquement parlant, et toutefois sans nous éloigner du mouvement brownien puisqu’il s’agit ici aussi de gaz, l’affaire du gaz de schiste est en effet un dossier très lourd pour l’avenir de la nation.
Je reste encore dubitatif sur l’empressement mis à libérer son exploration, sans un débat public, ne serait-ce qu’entre l’administration, la communauté scientifique et la société civile … soit disant organisée ( Euphémisme???).
Je m’interroge surtout sur « le mécanisme de surveillance » qui doit être requis et sur la capacité des pouvoirs publics à contrôler, notamment en amont, les différents opérateurs et intervenants étrangers, à tous les niveaux du processus de recherche des gisements de gaz.
Y aura-t-il un cahier des charges qui leur sera opposé avant toute intervention, ainsi qu’une évaluation technique et scientifique des procès et des méthodes projetés par ces sociétés pour la mise en œuvre des recherches?
Par quelle autorité sera-t- il élaboré ?
La puissance publique dispose-t-elle de ce potentiel évaluateur national préalable à toute intervention directe des sociétés de prospection?
Autant de questionnements à rajouter à ceux de mon précédent commentaire, maintenant que la cause est entendue et qu’il semblerait qu’aucun scénario de recul n’est envisagé, selon les récentes déclarations faites au plus haut niveau de l’Etat.
Je souhaiterais tant avoir des réponses rassurantes à ce sujet. Les pouvoirs publics sauront –t-ils communiquer sur cette lancinante et cruciale question qui interpelle toutes les consciences de ce pays ?
Bonne fin de soirée Mme Le Cygne, avec mes très respectueuses salutations .
Salam Mr Omega…!!! Contente que vous ayez rigolé un peu, surtout en ces moments qui ne sont pas très gais, il faut le dire…!!! allez pour éviter l’amalgame, je dirais que vous êtes comme un rayon de soleil qui illumine BAI et ses alentours même les plus lointains….ne riez pas surtout….(rires)!!! C’est rassurant de savoir que vous n’êtes pas très loin….!!!!
Eh bien, quand on parle des loups……..!!!!
J’ai lu aujourd’hui, que le ministre des Ressources en Eau, Hocine Necib, a appelé mercredi à Alger à un débat « calme et serein » sur le gaz de schiste, estimant que les inquiétudes exprimées sur cette question controversée sont « prématurées » puisque l’Algérie n’est qu’à la phase de prospection de se s hydrocarbures non-conventionnels.
Il déclare: « J’appelle à un débat calme et serin car nous ne sommes qu’à la phase d’exploration en vue de développer quelques forages (…) Nous ne sommes qu’à l’étape préliminaire, les procédures d’exploration n’ont pas encore débuté et les travaux d’exploitation n’auront lieu qu’à long terme… »
Il a révélé à ce titre « qu’une commission interministérielle réunissant les ministères de l’Energie et des Ressources en eau a été créée et a traité tous les aspects liés à la prospection et plus tard à l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. »
« Le travail menée depuis deux ans par cette commission a été élaboré en toute transparence, a affirmé le ministre à ce propos. Il a été convenu que les forages de gaz de schiste soient implantés loin des zones d’habitation et des zones d’activité agricole ou industrielle pour qu’il n’y ait aucune interférence ou impact sur ces dernières. »
D’autre part, a enchaîné M. Necib, « les zones schisteuses se situent entre 3.000 et 4.000 mètres de profondeur bien au dessous des grandes nappes du complexe terminal et de l’albien, qui elles se trouvent entre 400 et 2.500 mètres de profondeurs… » « Ces nappes, a expliqué le ministre, sont protégées par des couches géologiques imperméables. En outre, a-t- il précisé, la réglementation en matière de forages surtout pétroliers impose la double cimentation du forage à la traversée des zones aquifères, , rendant ainsi étanche tout contact entre les hydrocarbures et la nappe…. » Mais Mr le ministre semble omettre les accidents qui se sont produits un peu partout dans le monde, malgré la cimentation du forage…!! Qu’est ce que vous en pensez Mr le ministre…???? Pourriez-vous prévoir jusqu’à quelle profondeur se poursuivra la fracturation….??? L’opération est d’autant plus incontrôlable qu’elle se passe dans les tripes du sous sol. Donc, on ignore si seule la couche de schiste en question a été touché par la fracturation, ou que l’on créé d’autres fissures qui vont devenir des moyens de communication avec d’autres couches plus poreuses sises au-dessous ou au-dessus de la couche porteuse. De ce fait, l’eau contaminée par les produits chimiques nuisibles, qu’elle contient, pour la santé des hommes, des animaux et des végétaux ; car en effet, certains sont radioactifs, tandis que d’autres sont cancérigènes, injectée sous très haute pression, s’infiltrera à travers les fractures qu’elle aura créées dans d’autres couches plus perméables et plus poreuses puis migrera éventuellement vers les grandes zones aquifères dont la couche Albienne, la plus importante réserve d’Or bleu au Sahara.
C’est vrai que le président de la République a demandé « de veiller à ce que la prospection, et plus tard l’exploitation des hydrocarbures schisteux soient menés en permanence avec le souci de préserver les ressources hydriques et de protéger l’environnement »; mais qui pourrait signer des garanties en la matière.
J’espère Mr Omega, que les décideurs vont vous entendre ainsi que toutes les voix qui s’élèvent contre ce projet catastrophique….qu’ils ne s’aventurent pas à céder sous la pression des différents lobbies qui veulent nous ruiner à tout prix et par tous les moyens…!!!
Bonne soirée à vous aussi, avec mon profond respect…!!!
Salam Mr Omega…!!! C’est un réel plaisir de vous retrouver, à chaque fois que vous réapparaissez comme le croissant de lune (rires)…!!! Merci pour cette utile et très belle intervention….où vous avez bien fait de signaler les autres catastrophes écologiques que notre pays a connu, ainsi que la nécessité de développer les énergies renouvelables….On en reparlera Inchaallah…!!!
Effectivement, la décision algérienne est tragique. Elle conduit à un risque écologique extrême dans cette partie stratégique du continent africain où se rassemblent et s’accumulent des aquifères fossiles primordiaux à la satisfaction des besoins en eau des générations présentes et futures.
Ces systèmes souterrains renferment d’énormes réservoirs d’eau potable, alors prendre le risque que l’un ou l’autre d’entre eux soit contaminés par les multiples produits chimiques toxiques et cancérigènes entrant dans la fracturation de la roche est une décision suicidaire. Je continue à croire que l’exploitation du gaz-schiste n’a pour nous, au moins pour l’instant, que des inconvénients majeurs sur tous les plans, socio-économiques, financiers, environnementaux, en plus des pressions sur les marchés gaziers, la dépendance technologique totale et la cerise sur le gâteau la perte de ce qui sera l’incontestable richesse à l’avenir : l’Or bleu : l’eau source de la vie….!!
Lors de l’exploitation du gaz naturel conventionnel, 95% du gaz est en général recouvré dans une roche poreuse. Par contre dans le cas du gaz de schiste, les taux de récupération sont de l’ordre uniquement de 20%, même avec un forage horizontal de haute densité et avec un recours intensif à la fracturation hydraulique. C’est ainsi que le volume de gaz récupéré est très important au départ, mais s’amoindrit très vite dans les mois qui suivent et une récupération maigre mais plus ou moins constante peut ensuite tenir quelques années. Ainsi, nos décideurs ne semble pas mesurer l’impact et les conséquences dramatiques de ce choix, à moyen et long terme.
Mr B.Abdellaoui, consultant et expert en énergie, déclare « qu’il n’y aurait que 20% de gaz de schiste, tout le reste est formé d’azote et de gaz carbonique…! La période d’exploitation est de l’ordre de 50 ans. La production d’un puits est à son maximum au début de l’exploitation, puis elle décroît rapidement, soit jusqu’à 65% dans la première année. L’exploitation du gaz de schiste d’une région requiert des centaines, voire des milliers de puits. Ce type de gisement peut couvrir des surfaces très importantes (de l’ordre de 10 000 km²) et imposer deux à trois puits par kilomètre carré. Une zone d’exploitation comporte rapidement plusieurs milliers de puits. L’impact sur une région donnée est donc très important. »…………. « Les produits chimiques utilisés lors de la fracturation ne représentent en général que 0,5% de l’eau injectée. Mais comme un puits requiert en moyenne 10 millions de litres, cela signifie l’injection de 50 000 litres de produits chimiques dans le sous-sol. Ils seront partiellement transformés en sels et partiellement récupérés en surface, mais une partie non négligeable restera en profondeur. Fracturé, le réservoir de gaz de schiste leur sera-t-il étanche ? Vu leur agressivité et vu l’augmentation de la perméabilité dans la zone de fracturation (par un facteur de 500), c’est peu probable. Par ailleurs, les schistes sont susceptibles de contenir des éléments problématiques s’ils sont concentrés comme l’uranium, très soluble dans l’eau, et les métaux lourds qui pourront se mélanger aux fluides de fracturation…»
« La technique d’exploitation des gaz de schiste nécessite beaucoup plus de forages que les hydrocarbures classiques. Il y aura donc beaucoup plus de fuites de méthane “en routine” en exploitant des gaz de schiste que des hydrocarbures conventionnels. Or, le méthane est un gaz à effet de serre 20 fois plus “efficace” que le CO2. »… Ah! Réchauffement climatique quand tu nous tiens..!!!
« En effet, la nappe Albienne, réserve immense d’eau, dont les experts avancent des capacités de 60 000 milliards de m3, est un “or bleu” pour l’Algérie. Ces eaux risquent d’être contaminées par les extrêmes pollutions liées à l’utilisation de plus de 400 produits chimiques, dont certains provoquent des cancers et de graves maladies. La grande quantité d’eau nécessaire pour chaque forage est aussi préoccupante quand on sait que la surexploitation de cette nappe entraînerait la salinisation des terres et donc l’avancée du désert…. »
« Les coûts de réalisation d’un forage pour l’exploitation du gaz de schiste en Algérie varient entre 10 et 15 millions de dollars. Une telle opération exige essentiellement l’utilisation de hautes technologies, surtout le forage horizontal non maîtrisé à ce jour par l’Algérie et une connaissance exacte des coûts et des répercussions géologiques et environnementales. Ces coûts sont considérés “élevés” à l’heure actuelle, en comparaison avec certains pays dont les États-Unis, qui activent dans ce domaine à un coût moindre, les coûts de production du gaz de schiste sont actuellement plus importants que sa valeur commerciale… »
Au fait, le web abonde d’exemples, dont beaucoup aux USA, allant de la pollution des nappes phréatiques à des fuites de gaz vers les nappes phréatiques qui font que, parfois, l’eau du robinet s’enflamme chez des particuliers.
Mais ce qui est vraiment choquant et navrant, c’est le mutisme des ministres impliqués dans ce drame, que ce soit celui de l’environnement et l’aménagement du territoire, des ressources en eau, de la santé, l’agriculture….etc…. !!!! Drôle de gouvernants…. !!!
Chomsky a dit: « Cela signifie de prendre chaque goutte d’hydrocarbure du sol, que ce soit le gaz de schiste à New Brunswick ou les sables bitumeux à Alberta et essayer de détruire l’environnement le plus vite possible, en se posant à peine la question à quoi ressemblera le monde comme résultat. »… A Bon Entendeur Salam…!!!
Au fait, Mr Omega, rien qu’entre vous et moi, j’ai vraiment besoin du Moi…!!!
Mes Respects et Sincères Amitiés
Salam Mme Le Cygne,
Bravo et merci pour vos différents et magistraux plaidoyers quant à la perception de cette délicate question qui fait écho aux non moins remarquables interpellations réitérées , il y a quelques temps de cela dans ces mêmes colonnes, par Si Mohamed Senni (que je salue bien cordialement à cette occasion) sur un sujet d’une extrême gravité pour l’avenir de notre environnement et de notre développement .
Je partage vos légitimes inquiétudes à tous deux quant à ce « projet », et adhère ainsi à son total rejet en raison de « l’aventure » que constitue pour notre pays la prochaine exploration et (très) probable exploitation du gaz de schiste dans nos régions sahariennes qui recèlent , d’après le peu de connaissances que je crois savoir dans ce domaine, les seules réserves d’eau importantes au niveau des nappes fossiles des différents intercalaires (ce qui sous-entend qu’elles ne sont pas -ou très peu- renouvelables !). Ce sont donc des ressources hydriques « théoriquement » limitées, ce qui conditionne leur exploitabilité pour le long terme dans le futur développement et l’essor des zones sahariennes.
De plus, et du fait, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, selon les experts en la matière, de la connaissance encore imparfaite du fonctionnement du système des différentes nappes de l’Albien, il est établi qu’il existe un fort risque de perturber les mécanismes encore mal définis qu’entretiennent ces dernières entre elles, et par voie de conséquence , d’hypothéquer leur utilisation par leur probable pollution toxique, ce qui serait fortement préjudiciable pour la satisfaction future des besoins en eau du sud du pays pour lequel de grands travaux hydrauliques ont déjà été engagés.
L’Algérie a déjà frôlé dans un récent passé de très près de grandes catastrophes écologiques, la première dans la région d’El Oued par la remontée des nappes phréatiques due aux rejets d’eaux usées avec la mise en péril des palmeraies, la seconde dans celle de Ouargla, par l’injection d’eau dans des puits de forages pour les besoins de la prospection pétrolière, ce qui avait provoqué la constitution de cratères du fait de la dissolution des roches gypso-salines de la région, en raison principalement , toujours selon les experts, de l’ insuffisante connaissance de la structure géologique et de la maîtrise de l’hydrologie souterraine des régions sahariennes .
S’il s’avère que cette exploitation du gaz de schiste s’opère dans un marché d’ores et déjà très peu concurrentiel du fait de la multiplicité des pays potentiellement capables d’en produire d’une part et que l’Algérie dispose encore ( même si les chiffres apparaissent curieusement contradictoires et jouent le yoyo à ce sujet selon l’air du temps) d’une ressource en gaz naturel pour une assez longue période d’autre part, il est doublement légitime de s’étonner de cet empressement à vouloir l’exploiter dans notre pays, coûte que coûte et dans l’immédiat , et de s’interroger sur le reproche qui nous est fait dans le même temps d’invoquer pour notre part la mise en œuvre du principe de précaution tel que défini par le principe 15 de la déclaration de Rio de 1992, dont l’Algérie est cosignataire. (La « précaution » vise ici les risques dont ni l’ampleur ni la probabilité d’occurrence ne peuvent être calculés avec certitude, compte-tenu des connaissances du moment) !!!
D’où la nécessité d’un grand débat scientifique (et démocratique ?) sur ce dossier, loin des tentatives de « tutelles » idéologiques, politiciennes et pseudo-scientifiques qui se seraient manifestées – et qui continuent à se manifester – ici et là, en deçà et au-delà des Pyrénées, pour « tranquilliser » les opinions publiques sur le caractère inoffensif de la méthode dite de fracturation hydraulique, même s’il ne serait pas étonnant d’apprendre que bien des experts étrangers et notamment des scientifiques français comptent énormément , et aussi hypocritement que leurs pseudo partis écologistes et leurs décideurs, sur les futurs « essais » en Algérie (Tiens, tiens !!! Vers un nouveau Reggane ?) pour en tirer les enseignements pour le compte de leurs pays respectifs.
Dans ces conditions, pourquoi en effet , ne pas différer tout simplement sine-die ce projet d’extraction du gaz de schiste afin de s’assurer d’une meilleure expertise scientifique et technique pour son éventuelle exploitation et pour se prononcer sur sa viabilité qui renferme quoi qu’il en soit, et très certainement, des risques plus que potentiels pour l’environnement ?
En l’état actuel des conséquences néfastes avérées et constatées sur l’environnement et les populations aux Etats-Unis notamment, et sachant que la France en interdit l’exploitation par un texte de loi validé par le Conseil constitutionnel (mettant justement à l’index une société texane de recherche) dans l’attente des avancées scientifiques dans ce domaine, il serait effectivement plus judicieux , et à tout le moins plus opportun, de développer de nouvelles sources d’énergies renouvelables , et « d’oublier » pour un bon moment le gaz de schiste pour en faire une réserve stratégique « de dernier recours », exploitable dans un lointain futur dans de meilleures conditions techniques, pour le plus grand bénéfice des générations futures de notre pays auxquelles nous avons le grand devoir moral de préserver leur avenir, en leur garantissant les moyens de leur autosuffisance !
Ce ne serait là qu’un principe élémentaire de bonne gouvernance.
Malheureusement, au moment où s’écrivaient ces quelques lignes, un communiqué du conseil des ministres du 22 mai 2014 annonçait avoir « entendu et approuvé une communication de M. le ministre de l’Energie par laquelle il a sollicité l’accord pour l’exercice des activités relatives à l’exploitation des formations géologiques argileuses et ou schisteuses » au motif que « les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales appréciables en gaz et huile de schiste, ainsi que des perspectives prometteuses en terme de quantités récupérables. Cependant, pour confirmer le potentiel commercial de ces ressources, un programme minimum de 11 puits, étalés sur 7 à 13 ans, est nécessaire ».
De mon point de vue , même si « le Conseil des ministres a donné son accord pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers, étant entendu que les projets d’accords pour entamer les prospections seront soumis, le moment venu à la décision du conseil » et en dépit des biens formelles mises en garde faites au gouvernement afin « de veiller à ce que la prospection, et plus tard l’exploitation des hydrocarbures schisteux, soient menées en permanence avec le souci de préserver les ressources hydriques et de protéger l’environnement » , on ne nous dit pas dans cette « belle histoire », sachant que l’Etat ne pourrait être juge et partie, comment et par qui seront validés les résultats des prospections ( comité scientifique indépendant ? Autorité nationale spécialisée et autonome ? ) avant leur approbation ou leur rejet définitifs par le gouvernement !
Quand on pense, en l’absence d’un arbitrage gouvernemental sérieux, à la manière dont a été violenté le patrimoine écologique du parc naturel d’El Kala par le passage de l’autoroute Est-Ouest, il n’est pas étonnant de constater – malheureusement- et à l’allure à laquelle semblent s’enclencher les décisions et les évènements, que la « messe » est déjà dite !!!
Alors, par ici la monnaie, et bonjour les dégâts !!! A moins que… ? L’espoir serait-il encore permis ?
« Pour alimenter l’Europe en gaz, l’Algérie va supporter tous les coûts environnementaux et écologiques que l’Europe se refuse à payer afin de disposer de son propre gaz ! Proscrite en Europe, la technique de fracturation hydraulique de la roche va être déployée en grand sur le continent africain. » (Mr B.Abdellaoui )
C’est un vrai Bing Bang qui va se produire au cœur du système hydrique ‘fossile’ de notre pays, au bonheur de GDF Suez…!! Et nul ne connaît les effets de ce Boom, c’est avec le temps qu’ils vont se faire sentir… !!! Mais une fois que le processus de destruction va être enclenché, plus rien ni personne ne pourra le stopper… !!! Un jour, on sera peut être assis sur le sommet de l’Assekrem entrain de regarder le dernier épisode d’Apocalypse now… !!!
Une chose est sûre, ça sera déjà trop tard et les pingouins ne seront pas là pour partager notre désarroi ni le fiasco monumental dont ils ont été la cause, bien évidemment, grâce à la connivence des oursons en peluche… !!! Bye Bye Hacharat…ni Or bleu ni Or noir, que dalle…!!!
Qu’est ce qui a bien pu se passer pour qu’ils cèdent sous la pression des français qui ne veulent pas nous lâcher…?? Je ne pense pas que Youssefi et compagnie ne connaissent pas les dangers liés à cette exploitation de gaz de schistes, et malgré cela, ils foncent tête baissée, tout droit vers le mur… !!! Bizarre non…!!! Franchement je n’arrive pas à comprendre…. !!!!
Quel prix sont ils entrain de payer…??? Est ce le prix d’un chantage ou d’une connivence…. !!!! Qui vivra verra… !!!
Ils vont mettre en péril tout un environnement qui a déjà été touché par les explosions des bombes atomiques, chimiques et biologiques et dont les populations en souffrent jusqu’à ce jour. Il ne restera que du soleil et des mirages au somptueux Sahara…!! Ont ils le droit de faire ça, sans même passer par un référendum, l’APN, le Sénat et toute la Smala….??
Les générations futures, surtout, ne leur pardonneront jamais…l’histoire aussi…mais ils ne s’en soucient guère au point où ils en sont… !!! A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons….Ouffffffffffff, heureusement d’ailleurs…!!!