Chronique Bel-Abbésienne.

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Par où vous entrez à Sidi Bel abbés, vous vous rendez compte au premier regard qu’elle vous n’accueille pas mais vous laisse à votre sort perplexe par l’indifférence de ses habitants à celui qui vient d’ailleurs ; L’étranger vit à l’aise mais ne comprend pas pourquoi les bel-abbésien entre eux semblent se craindre et le fameux « khayi » expression typique est dite pour justement dissimuler ce que le cœur cache …faites un tour au café et vérifiez si l’un parle de l’autre avec respect ou humanisme , on dira «  mounchar ! », c’est-à-dire  de médire son vis à vis derrière son dos et dire le contraire quand il lui fait face et vice et versa …Ce comportement malheureux et à plaindre est répandu surtout dans le milieu artistique …Ainsi un artiste de talent ( évitons ici de citer des noms ) aura tort de croire qu’on va le célébrer , il attendra pour cela, son agonie et son enterrement et alors on le couvrira de lauriers . Il sent qu’on lui en veut  parce que sa vocation fait de lui une lumière et comment va-t-on l’éteindre ?  Avec le plus pervers des supplices, en faisant le vide autour de lui, en le montrant du doigt comme quoi « il nous ressemble pas, il nous nargue avec ses yeux qui n’ont rien d’un ouled blad ! » Et voilà-on le réduit à devenir un paria dont l’excellence de son art ira mourir avec lui dans l’oubli. Vas-ton le pleurer ? D’ailleurs  même si on le pleure mais avec quelles larmes ? Eh oui c’est tout trouvé avec des larmes de crocodiles ! Et des que c’est pas fini , on lui collera des anecdotes pas toujours sérieuses ,  on parlera de sa  misère sociale mais pas artistique …On ne se demandera pas pourquoi il en est arrivé là , ou qui est responsable de son état  , on s’exclamera avant la petite gorgée de presse  «  C’est sa faute , il fuit les autres ,  » on s’inquiétera pas de savoir s’il mange à sa faim ou non , s’ il a un foyer ou on , s’il vit sous un toit ou vagabond , rien de tout cela , on s’empressera de lui payer un café et vite de l’abandonner à son chagrin d’artiste. Lui sait qu’il ne cherche pas la pitié mais d’être reconnu pour le don que dieu a crée en lui pour l’offrir aux hommes. De toute façon,ces artistes quand on les connait en profondeur sont en fait victimes de leur modestie quand ils évoquent leur métier parce que ce métier, disent-il, rend l’homme noble, ils ne vendent pas leur âme ni ne trahissent leurs amis pour un rôle dans une pièce, ou pour une mise en scène ou une scénographie  ou une exposition à l’étranger, ou  poignarder dans le dos quand il s’agit d’un hommage ou d’une invitation officielle , cette race d’artiste est rare dans le milieu malheureusement par les temps qui courent  . Bel abbès n’échappe pas à la règle pourtant n’est-ce pas dans « Zina diri lateye » de kadri dziri que le refrain « el fen ouel rai gharej min sidi bel abbés »  Quand on déambule dans le milieu bel-abbésien, le constat est bien amer …l’adage dit bien « écoute les paroles qui te font pleurer au lieu de celles qui te font rire » Aux artistes bel-abbésien de méditer cette chronique justement d’être digne de porter les couleurs d’El Khadra du grand savant sidi bel abbés el bouzidi…

3 Replies to “Chronique Bel-Abbésienne.”

  1. Mr Mehaoudi
    J’ai visité Ghazaouet, Nedroma, Tlemcen et puis en entrant à Sidi bel abbès je me suis rendue compte que la place du centre ville était vide, elle brillait , , j’avais envie de monter sur le kiosque et crier ‘IL Y A QUELQU’UN.J’ai ressentie une indifférence totale c’est vrai, un silence de mort, et j’ai retenue mes larmes car je ne reconnais plus ma ville , ni des éclats de rires, ni le bruit des jets d’eau, j’ai l’impression que les gens chuchotent à voix basse ou ne parlent plus.

    Epsilone

  2. Bonsoir si ahmed !
    alors le berger des ames perdues sa va toi !
    je suis heureux de lire ta chronique post mortem des artistes dans notre journal .
    Tu a mis du temps l’artiste
    en tt les cas sois le bienvenu chez toi !
    au fait que deviens ton café litteraire ?
    Raméne ton baton de pelerin et raconte nous tes ga3edattes !
    TON AMI Djilali M

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