HEUREUX QUI COMME LACARNE!

Le 18 juin 1982, quelques jours après l’historique Algérie-Allemagne, fut certainement l’apothéose pour Belaid LACARNE, quand il foula la pelouse du stade d’Alicante pour diriger un certain Argentine-Hongrie. Ses assistants n’étaient autres que Vautrot le meilleur sifflet Français et l’Italien Rainéa; excusez du peu! Au cours de ce match, LACARNE rayonna de toute son élégance légendaire et son charisme sur le terrain. La tentative de Maradona d’impressionner le «petit arbitre africain» fut vite annihilée par un carton jaune qui remit le match dans toute sa rigueur.LACARNE VAUTROT
Du temps où l’on ne faisait pas de différence entre arbitre central et linesmen (juges de touches) LACARNE eut à officier cinq autres rencontres dont l’une à Santiago Bernabeu (Espagne-Angleterre) et l’autre au Neu Camp (Argentine-Italie)
Mais pour en arriver là, il dut cravacher dur et pendant longtemps.
Né un 26 octobre 1940, il fut tout de suite versé dans le sport puisqu’il signa sa première licence avec le club de Sidi-Bel-Abbès – le SCBA – à l’âge de 14 ans. A l’indépendance, il continua avec l’USMBA jusqu’en 1971, date où il mit fin à sa carrière de joueur, durant laquelle, il eut le privilège de côtoyer les Benbarek, Amarouche, jusqu’au Fellah, Abdi etc… Dépendant totalement du sport, bien qu’il fût un cadre technique dévoué au sein de NAFTAL, dont il est retraité actuellement, il réussit son diplôme de 1er degré d’entraineur en 1972.
Mais c’est l’arbitrage qui aura le dernier mot pour lequel il aura consacré une quinzaine d’années en tant qu’arbitre. (1972-1987) avec le match jubilé Algérie-Eindhoven, à Alger.
Entre temps, il aura gravi les échelons un à un. Cinq ans après avoir embrassé la carrière d’arbitre, il fut international et arbitre FIFA à partir de 1978. Cela dura jusqu’en 1987.
Durant cette période, il aura entre autre, l’insigne privilège  de diriger deux finales de coupe d’Algérie (81 et 86) la finale de la coupe d’Afrique des Coupes (1982) ainsi que la participation à divers tournois internationaux (Coupe du Monde (82), Coupe Arabe des Nations (85), Jeux Olympiques de Moscou (80) et Jeux Méditerranéens de Split (79)
En tout, LACARNE aura eu à diriger une cinquantaine de matches internationaux dont une quinzaine seulement en tant qu’arbitre assistant.
Mais cela ne le fit pas profiter de sa retraite. BELAID n’est pas du genre à trainer dans ses pantoufles, et «errer» dans les environs de Makam Echahid, où il réside. BELAID sent qu’il a un devoir envers le Pays d’abord, les jeunes ensuite. C’est pourquoi, repéré par la FIFA grâce à ses prouesses au sein des Instances nationales et Africaines, il entama une longue carrière au sommet de l’arbitrage de football international, clôturée en apothéose au Brésil 2014.
Cette nouvelle carrière après celle d’arbitre, fut entamée par la direction de la LOFA en tant que président de cette instance en 1987. A peine commence-t-il son travail, qu’il est sollicité pour diriger la FAF (1987-1988) ce qui lui permis d’être élu membre de la Commission d’arbitrage de la CAF pendant 12 ans (1988 à 2006) et Membre du Bureau Fédéral et Président de la Commission centrale de l’arbitrage de la FAF (1997-2001) et (2009-2014)
En même temps, il est «conférencier des arbitres» de la FAF (1991-2014)
A l’échelle internationale, il est d’abord Membre de la Commission de des Arbitres de la FIFA (2002-2014) et Conférencier des arbitres de la FIFA et CAF (1989-2014)
A ce titre, il participe à 10 coupes d’Afrique des Nations et à 4 coupes du Monde (2002, 2006, 2010 et 2014)
De 2010 à 2014, il est Président de la Commission des Arbitres UNAF.
Conférencier, instructeur des arbitres, il a dirigé de nombreux cours, stages, séminaires dans toute l’Afrique francophone depuis 1989 à ce jour.
C’est de retour de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, que BELAID a eu à annoncer officiellement son décision d’arrêter, d’abord au niveau de la Commission d’arbitrage de la FAF dont il était le Président. Cette instance qu’il a eu à diriger à deux périodes depuis 1999. Sa politique axée surtout sur la formation, permit de doter l’arbitrage national de compétences reconnues à l’échelle continentale et internationale, mais honnies chez elles.LACARNE HAIMOUDI
Les troubles, l’improvisation et le bricolage qui caractérisent la gestion du football national ne peuvent s’accommoder d’une gestion orthodoxe et rigoureuse. C’est pourquoi, LACARNE dut faire face souvent à des levées de boucliers de la part des «faiseurs d’opinion» et de «décisions» au sein du monde de la balle ronde qui finirent par avoir gain de cause.
Les dirigeants de notre football national, adeptes des résultats immédiats, ne peuvent assumer les défaites. Par conséquent, chaque défaite n’est due ni à la faiblesse de son équipe, ni à la supériorité de l’équipe adverse, ni au coaching, mais certainement à l’arbitrage. L’arbitre est devenu «le maillon faible » du football national. Il est le grain de sable. Il est responsable de tous les maux.
LACARNE, de par son éducation, ne pouvait résister à tout cela. Quand le Président de la Ligue Nationale tente de s’immiscer dans les travaux de la Commission d’arbitrage et surtout les désignations des arbitres, LACARNE dit non. Malgré les bonnes relations avec le Président de la FAF, LACARNE ne put faire face au lobbying de certains puissants Présidents de Clubs. La Commission d’arbitrage remaniée, c’était suffisant pour que BELAID jette l’éponge. Il refuse d’assumer les dérives qui ont découleront. Les dérives, c’est d’abord la mort d’Ebossé, ensuite le scandale BITAM. Et ce n’est que le début.
Salut l’artiste !  Toi qui a fait bon cœur contre mauvaise fortune.

Mais au fait M. LACARNE, pourquoi pas une école d’arbitrage à Sidi-Bel-Abbès ?

djillali@bel-abbes.info

LACARNE DEL BOSQUELACARNE JESUSLACARNE RONALDO

 

 

 

 

LACARNE MASCOTTE MUNDIAL